Tome I - Chapitre 18 : Andromeda, Evan et Anaïs

- Bon raconte !

- James...

- Quoi ? Je veux savoir.

- Le tact, se contenta de glisser Remus depuis son lit sans lever les yeux de son roman.

James soupira.

- Très bien. Sirius, si ça ne te dérange pas, pourrais-tu dans ta grande amabilité me raconter la conversation que tu as eu avec ta cousine ?

- Ce n'est pas grand-chose...

- Sirius !

- Bon d'accord... Quand on vous a quitté, on a marché en silence jusqu'à une place isolée du monde pour discuter...

A mesure qu'il racontait, la scène lui revint en mémoire.

« Une vague de froid l'envahit quand il passa la porte des Trois Balais pour retrouver le vent de novembre. A ses côtés, Andromeda resserra son long manteau contre son corps menu, sa tresse brune lui battant l'épaule au rythme de sa démarche. Il ne pouvait s'empêcher de la regarder du coin de l'œil, remarquant tous les détails qui s'étaient effacés de sa mémoire avec les années. C'était étrange de la voir ainsi. Elle faisait plus femme, moins enfant. Il se rappelait vaguement une jeune adolescente de dix-huit ans, vivant un amour caché au reste de la famille et qui avait fini par claquer la porte car elle avait eu le courage de le faire. Il avait toujours admiré Andromeda pour cela. Elle était plus douce que ses sœurs mais elle possédait malgré tout le fameux caractère des Black. Aujourd'hui, elle avait changé. Elle semblait plus apaisée par son mariage (auquel il n'avait bien entendu pas pu se rendre) et surtout par sa petite fille. Pour Sirius, qui n'avait jamais connu d'amour maternel, voir sa cousine aussi proche de son enfant lui faisait une drôle d'impression.

Il se souvenait encore quand il avait appris la relation entre Andromeda et Ted. Il venait d'arriver à Poudlard il y a deux mois et commençait tout juste à s'intégrer, apprenant à connaître de mieux en mieux les autres Maraudeurs au travers de leurs blagues. Un jour, il avait surpris sa cousine embrassant un garçon. En s'apercevant de sa présence, Andromeda était devenue aussi blanche qu'un fantôme et l'avait attrapé par le bras pour le traîner jusqu'à une salle de classe vide sous le regard médusé de ce pauvre Ted. Avant même qu'il ne puisse ouvrir la bouche, sa cousine avait braqué sa baguette en direction de son cou, l'enfonçant légèrement, du moins assez pour rendre sa position inconfortable. Sachant qu'elle était en septième année, elle faisait bien deux têtes de plus que lui et paraissait assez intimidante. Pourtant, quand elle parla, il réalisa que sa voix tremblait.

- Je t'en supplie, avait-elle murmuré, tu ne dois rien dire sur ce que tu viens de voir.

- Andromeda...

Elle le plaqua un peu plus durement contre le mur de pierre, paniquée.

- Si tu répètes quoique ce soit à la famille je te jure que je ferai de ta vie un enfer.

- Qu'est-ce qui te prend ? Avait-il alors rétorqué en retrouvant ses esprits. Tu cherches à imiter Bellatrix ?

- Tu ne comprends pas... Ted...

- Tu sors avec un garçon, bien ! Je n'en ai rien à faire !

La jeune fille battit des cils, chassant les larmes qui lui étaient soudainement montées aux yeux. Lentement, elle abaissa sa baguette et recula, ses mains s'agitant nerveusement.

- Tu ne comprends pas, répéta-t-elle. Ted est né-moldu, Sirius !

- Oh...souffla-t-il en comprenant enfin le problème.

- Il faut que personne ne soit au courant, d'accord ? La famille ne doit rien savoir !

C'est en la voyant proche d'éclater en sanglot qu'il prit sa décision. Saisissant la main de sa cousine fermement il planta ses yeux dans les siens.

- Je te le promets, dit-il, ton secret sera bien gardé.

- Merci... merci Sirius.

Et il avait tenu parole. Il n'avait jamais rien dévoilé sur la relation entre Andromeda et Ted.

Ainsi, ça lui faisait étrange qu'aujourd'hui le couple soit finalement marié et ait eu un enfant. Sa cousine avait fait du chemin depuis ce fameux jour dans les couloirs de Poudlard et il l'admirait pour cela. Elle avait eu le cran de s'échapper des griffes de leur famille pour s'en créer une nouvelle.

Il sortit de ses souvenirs quand il sentit Andromeda lui presser légèrement le bras, le ramenant à la réalité. Ils s'assirent ensemble sur le bord d'une fontaine tandis qu'un silence gênant s'installait entre eux. Que pouvait-on dire à quelqu'un qu'on n'avait pas vu depuis des années ?

- Tu m'as manqué... finit par avouer Andromeda.

- Tu aurais pu reprendre le contact plus tôt.

Même à ses propres oreilles, la note d'amertume résonna violemment.

- Sirius...Ce n'était pas si simple...

- Je connaissais ton secret et tu savais que je m'en fichais ! De quoi est-ce que tu avais peur ?

- D'eux. La famille, mes parents. Je savais ce qu'ils te feraient subir s'ils apprenaient que tu me voyais toujours.

- Crois-moi, ma mère n'a jamais eu besoin de prétexte pour...

Il s'arrête au milieu de sa phrase de peur d'en avoir trop dévoilé. Pourtant, une lueur de compréhension passa dans les yeux de sa cousine.

- Toi aussi ? Dit-elle tristement. Une claque par-ci, un sortilège doloris par-là ?

- Ouais...

- Tu es majeur Sirius ! Tu pourrais partir.

- Pour aller où ? Répliqua-t-il immédiatement. Je ne veux pas de leur argent et ils ne m'en donneraient de toute façon pas si je décidais de partir.

- Avec Ted on pourrait...

- Non ! Je ne veux pas de votre pitié.

Andromeda haussa un sourcil en entendant ses mots.

- Je ne le disais pas dans ce sens Sirius et tu le sais très bien.

- Peut-être mais...

- Quoi ?

- Regulus, lâcha-t-il dans un murmure. Je ne peux pas...

Il s'étrangla à moitié, incapable de terminer sa phrase.

- Je comprends, dit-elle avec douceur. Quitter mes sœurs a été plus dur aussi.

- Même Bellatrix ?

Un petit sourire ironique se dessina sur les lèvres de la jeune femme en voyant son expression incrédule.

- Crois-le ou non mais oui. Même Bella. Seulement, j'aimais tellement Ted que j'étais prête à tout abandonner pour lui.

- Tu le regrettes ?

- Absolument pas, déclara-t-elle sans réfléchir. J'espère qu'un jour tu trouveras quelqu'un que tu aimeras assez pour défier la famille.

Une image du visage d'Alexia flasha brièvement dans l'esprit de Sirius avant qu'il ne secoue la tête. Ce n'était pas le moment de penser à cela. Un rictus se glissa sur son visage quand il répondit avec une légère arrogance mêlée de fierté.

- Oh je n'ai pas besoin de trouver quelqu'un, je défierai la famille quoiqu'elle fasse.

Andromeda éclata de rire.

- Tu n'as pas tort. Vous faites toujours autant de blague, James et toi ?

- Plus si c'est possible.

- C'est bien. Tu as besoin d'un ami comme ça.

Sirius ne pouvait qu'approuver. Il ne savait pas ce qu'il serait devenu sans ses amis, particulièrement James. Peut-être serait-il à Serpentard, traînant avec Rosier et faisant la fierté de ses parents. Cette simple pensée lui retournait l'estomac.

- J'aurais aimé être là tu sais, dit-il brusquement. A ton mariage.

- Oh tu n'as rien manqué. La cérémonie était simple et assez courte. Il n'y avait pratiquement que la famille de Ted, des moldus, et certains de nos amis. Seuls ses parents étaient au courant de ma condition de sorcière.

- Qui t'as fait remonter l'allée jusqu'à l'autel ?

Une expression joyeuse se peignit sur le visage de sa cousine, comme si elle repensait à cette fameuse journée.

- L'oncle Alphard.

- Non ? Tu déconnes ?

Andromeda secoua la tête, riant.

- Il a débarqué cinq minutes avant le début du mariage, il est arrivé à l'église avec un vieux costume dans lequel il ne rentrait plus depuis dix ans et la cravate de travers, les cheveux ébouriffés à cause du transplanage. Je n'ai jamais été aussi heureuse de le voir de toute ma vie.

- Je suis content pour toi. Au moins tu avais un membre de la famille.

- J'aurais aimé que tu sois là. Mais tu n'avais que treize ans et c'était en plein milieu de l'année scolaire. J'avais peur que si j'essaye de te faire venir, ta mère et mes parents l'apprennent et tentent de faire annuler le mariage.

- Je comprends, assura Sirius. Tu es heureuse, n'est-ce pas ?

- Oui, je le suis désormais. Ma fille a été la meilleure chose qui me soit arrivée.

- Je me souviens quand on a appris la nouvelle de ta grossesse à la maison. Narcissa était là.

Andromeda se tendit, détournant le regard, puis déglutit difficilement.

- Qu'est-ce qu'elle a dit ? Demanda-t-elle avec émotion.

- Qu'elle aurait aimé connaître son neveu ou sa nièce et que tu avais intérêt à lui donner un prénom moins ridicule que les vôtre.

Elle rit en apprenant cela.

- Je crois que j'ai loupé mon coup dans ce cas...

- Je ne peux pas dire le contraire. Sérieusement, où est-ce que tu as trouvé Nymphadora ? Dit Sirius, incrédule.

Sa cousine haussa les épaules en souriant.

- Aucune idée. Et je te ferais dire que je venais de donner la vie pendant huit heures, ok ? Je n'avais plus l'esprit très clair.

- Et quelle est l'excuse de Ted ?

- Je lui faisais trop peur pour qu'il ose me contrarier.

Sirius imaginait la scène d'ici. Encore une fois, comme pour le mariage, il aurait aimé être présent pour assister à l'évènement. Il se rendait compte aujourd'hui qu'il avait loupé énormément de chose dans la vie de la jeune femme et il se promit de rattraper cette erreur à partir de maintenant.

- Et toi ? Reprit-elle. Tu as une copine en ce moment ?

A nouveau, il songea à Alexia mais décida que ce n'était pas le temps ni l'endroit pour en parler à sa cousine.

- Hum ? Oh non, non pas en ce moment...

- Bien... En tout cas, je suis très contente de te revoir enfin tu sais. Ça m'avait manqué.

- Moi aussi. Ce n'est plus pareil sans toi aux réunions de familles. Je n'ai plus personne de mon côté.

- Et Regulus ?

Sirius se raidit mais répondit néanmoins au bout de quelques secondes.

- On ne se parle plus.

- Ah...Pourquoi ? Je me souviens que vous ne vous entendiez plus très bien après ta répartition à Gryffondor mais pas à ce point-là.

- Je ne sais pas, dit-il évasivement. On était trop différents je suppose. Et puis j'ai James maintenant.

- C'est drôle parce que je me rappelle de deux petits garçons qui s'étaient jurés de ne jamais s'abandonner, dit Andromeda doucement. C'était une nuit d'orage pendant les vacances de Noël à la réception donnée par les Lestrange. Je vous avais mis au lit dans la chambre des invités. Tu avais promis à ton frère que...

- Andy ! Coupa Sirius d'une voix sourde.

Andromeda sursauta en entendant son ancien surnom et n'insista pas en le voyant serrer les poings, le regard au loin. De toute évidence elle était sur un sujet tabou et elle ne voulait pas se disputer avec lui alors qu'elle venait à peine de le retrouver.

- Désolée, souffla-t-elle. Je ne sais pas ce que tu as vécu après ta répartition, je n'ai pas cherché à savoir. Je suppose que j'étais trop prise avec mon histoire d'amour secrète. J'aurais dû être là pour toi...

- Ce n'est pas de ta faute. Rien n'aurait pu empêcher la colère de ma mère de toute façon.

La jeune femme frissonna en se rappelant son horrible tante. Elle-même avait été répartie à Serpentard, ce qui lui avait épargné les souffrances qu'avaient dû vivre son cousin, cependant elle savait pertinemment que la tante Wabulgra avait dû piquer une crise sans précédent. Andromeda songea qu'elle n'avait pourtant pas toujours été comme cela. Bien sûr, elle était caractériel, même odieuse parfois, mais son comportement avait empiré à la naissance de ses fils. Elle se souvenait de sa mère lui disant que c'était parce que sa tante se sentait piégée par la maternité que son mari lui avait imposée dans l'unique but de donner un héritier à la maison des Black. Evidemment, Andromeda n'avait pas compris à l'époque puisqu'elle n'avait que sept ans à la naissance de son cousin mais ces mots étaient restés gravé dans son esprit.

- Je suis désolée, répéta-t-elle faute de trouver mieux.

- Ce n'est rien franchement. Je suis heureux de te revoir maintenant.

- Moi aussi. Encore joyeux anniversaire, Sirius.

Ils se regardèrent un instant dans les yeux, gardant le silence et appréciant le fait d'être juste ensemble après toutes ces années. Autour d'eux, quelques villageois passaient sans leur accorder plus d'attention, pressés de rentrer chez eux pour échapper au froid. Au loin, le bruit des autres se rapprochant devint plus audible. Sirius crut reconnaître la voix de James et le rire de Nymphadora.

Soudain, Andromeda entremêla leur main ensemble, liant ses doigts entre les siens. D'un ton plus pressant à mesure que les voix de ses amis approchaient, elle se pencha vers lui.

- Ecoute, je te le répète une dernière fois, mais si un jour tu as besoin de mon aide surtout n'hésite pas. Je serai là maintenant, d'accord ? Tu n'as pas à faire face à notre famille tout seul.

Sirius hocha la tête sans répondre, la gorge serrée.

A ce moment-là, Nymphadora appela sa mère qui se leva pour venir à sa rencontre et le charme fut rompu »

Ses amis avaient écouté son récit jusqu'au bout sans l'interrompre, ce qui relevait quasiment du miracle concernant James. Ce dernier arborait d'ailleurs une expression sérieuse que Sirius ne lui voyait que dans de rares occasions. Remus, quant à lui, semblait analyser chaque mot qu'il avait prononcé et Peter lui souriait d'un air sympathique comme pour le soutenir.

Le dortoir était en désordre comme d'habitude et des habits traînaient un peu partout. Des piles de bouquins, la plupart à Remus bien évidemment, s'entassaient dans les coins. La fenêtre donnait sur le parc, directement sur le lac noir et ce n'était pas rare que les garçons se réveillent en apercevant le calamar géant.

Finalement, voyant que Sirius n'avait pas envie de s'étendre plus que ça sur le sujet de sa cousine, ils décidèrent de descendre. Remus devait rejoindre Anaïs à la bibliothèque pour son premier cours de soutien et comme les autres n'avaient rien à faire (à part leur devoir bien entendu) ils l'accompagnaient. La salle commune grouillait de monde à cette heure-ci un lundi après-midi. Plusieurs élèves s'étaient carrément rassemblés ensemble pour travailler et certains premières années se retrouvaient assis par terre car ils s'étaient fait prendre leur place par des camarades plus âgés. La dure loi de Poudlard.

Dans les couloirs, les torches avaient été rallumées même en journée à cause du froid qui commençait à s'infiltrer en ce début d'hiver.

Alors que les Maraudeurs s'engagèrent au deuxième étage, ils croisèrent soudain Rosier et sa bande, à savoir Mulciber, Avery, Elizabeth Yaxley et même des plus jeunes comme Mcnair qui n'était qu'en quatrième année. Seulement, au lieu de passer leur chemin, les Serpentard s'arrêtèrent et leur barrèrent la route.

- Qu'est-ce que tu veux Rosier ? Attaqua James directement.

- Je voulais juste savoir si vous aviez entendu parler des agressions dernièrement...

- C'était dur de passer à côté.

- Certes, dit Rosier avec un petit rictus arrogant. La dernière victime était dans notre maison.

- Cornelia Flint.

- Tout juste, Lupin. Vois-tu, elle a perdu une bague sur les lieux de l'agression.

- Une bague ?

- Un anneau en or, décrit Elizabeth, avec une pierre verte sur le dessus. Il a l'air ancien.

Imperceptiblement, le regard des Maraudeurs glissa en direction de Peter qui gardait le bijou caché dans sa poche. C'était lui qui avait trouvé la bague à l'infirmerie le jour de l'agression de Flint, cette dernière ayant assuré aux professeurs que la bague ne lui appartenait pas. Alors pourquoi Rosier prétendait-il le contraire ? Pensait-il que l'anneau pourrait mener au traître de Gryffondor qui avait agressé Flint et ainsi menacer sa petite organisation secrète ?

James veilla à garder un visage neutre en répondant d'un ton badin.

- Aucune idée de quoi vous parlez...

- Ne t'amuse pas avec nous Potter ! Grogna Mulciber.

Alors qu'il s'avançait avec un air menaçant, Rosier le stoppa en lui posant une main sur le bras.

- Laisse tomber Darren, ils connaîtront bien vite les conséquences s'ils mentent...

Il fallut une seconde à Remus pour se rappeler que Darren était le prénom de cette brute de Mulciber et encore une autre pour réaliser le sens de la phrase.

- C'est une menace ?

- Non Lupin, c'est un avertissement.

- Ou une promesse, rajouta Avery goguenard.

Ils se fusillèrent tous du regard, un long silence se prolongeant jusqu'à ce que Rosier fasse un signe à ses sbires d'un mouvement de tête pour leur indiquer qu'il était temps de repartir.

- Allons-y.

- Et n'oubliez pas, les nés-moldus feraient mieux de se méfier, ricana Mcnair.

Sans un mot de plus ils s'éloignèrent et furent bientôt hors de vu.

- C'était bizarre... commenta Peter.

- C'était Rosier, rien de nouveau avec lui, se contenta de répondre Remus. Bon je vous laisse, je vais être en retard.

- Bonne chance pour ton rencard !

- Sirius, ce n'est pas un rencard.

- C'est toi qui le dit...

Remus leva les yeux et resserra sa prise sur son sac, se dirigeant vers la bibliothèque. En entrant il reçut le traditionnel regard méfiant de Mrs Pince par-dessus ses lunettes à montures écailles qui étaient perchées sur le bout de son long nez en forme de bec d'oiseau. Elle lui avait toujours fait penser à un vautour avec sa manière de surgir partout entre les rayonnages tel un rapace. Assise à une table toute seule, il repéra soudain Anaïs. Elle avait tiré ses cheveux blonds en queue-de-cheval et lisait un manuel, l'air concentré. Elle releva la tête en entendant Remus tirer la chaise pour s'assoir en face d'elle.

- Salut.

- Salut. Désolé pour le retard.

- Ce n'est rien, je viens d'arriver.

Remus sourit et sortit ses affaires, dont les notes qu'il avait prises aujourd'hui en métamorphose.

- Tu as passé une bonne journée ?

- Oh oui, dit-elle, même si j'ai encore loupé la transformation de mon hérisson en pelote d'épingle, la tarte au chocolat ce midi m'a réconforté.

-Rien de tel que le chocolat, approuva Remus d'un ton docte. Surtout celui avec des éclats de noisettes.

- C'est mon préféré aussi !

Elle lui sourit, semblant trouver la découverte de ce nouveau point commun extraordinaire.

- On commence ?

- Ouais.

Ils passèrent une heure à travailler ensemble et il veilla à lui expliquer tout clairement. Malheureusement, ils ne pouvaient faire que de la théorie, la magie étant interdite dans la bibliothèque, mais Anaïs avait déjà l'air de mieux comprendre le sortilège. Remus comprit vite qu'elle avait quelques lacunes en métamorphose, cette matière lui posant problème depuis plusieurs années. Elle avait d'accord cru que c'était à cause du fait qu'elle soit née-moldu, seulement elle avait ensuite réalisé que c'était plus la matière en elle-même qu'elle ne comprenait pas puisqu'elle était assez bonnes élève dans les autres.

- Pourquoi est-ce que ça semble plus simple quand c'est toi qui m'explique ? Rit-elle.

- Euh... oh tu sais c'est surtout grâce à toi...

- Non je t'assure, en classe je suis complètement perdue et il suffit que tu m'aides pour que ce charabia ait un sens !

- C'est du latin, pas du charabia.

- Les sorciers ne pouvaient pas créer des sortilèges en anglais ?

Remus haussa les épaules.

- A l'époque la langue de référence était le latin, c'est tout.

- En tout cas merci Remus ! On se revoit la semaine prochaine ?

- Bien sûr.

Elle sourit puis se leva, ramassant ses affaires. En la regardant, Remus se souvint brusquement des mots que Rosier avaient prononcé il y a quelques heures. Une soudaine inquiétude s'installa dans sa poitrine à l'idée que la jeune fille puisse être attaquée dans les couloirs si elle rentrait seule, surtout que la tour de Serdaigle se trouvait à l'autre bout du château. Sans réfléchir, il se leva d'un bond.

- Je te raccompagne ! Dit-il. On ne sait jamais.

- Quoi ?

- Les agressions. Je m'en voudrais s'il t'arrivait quelque chose.

Anaïs sembla surprise qu'il se soucie d'elle ainsi et rougit. Avec un sourire timide, elle se hissa sur la pointe des pieds et lui déposa un léger baiser sur la joue.

- Merci Remus, répéta-t-elle.

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