Bryan me fait un dernier sourire en coin et s'extrait de la voiture, son sac de voyage en main.
Les yeux rivés sur son magnifique postérieur, je l'observe traverser la rue et se rendre à l'aire de taxi, je sais que je devrais partir, que ma famille m'attends mais j'en suis incapable.

Une énorme douleur au niveau de la poitrine me serre, je suis en train de faire une crise de panique.

Ma famille va finir par me tuer.

Je sors de la voiture et m'accroupis à côté, essayant de réfréner les battements erratiques de mon cœur qui palpite bien trop vite.

— La petite araignée grimpe... à la gouttière...

Les paroles de cette chanson pour enfant quittent difficilement mes lèvres, ma respiration est hachée et je sens que je perds le combat contre le monstre qu'est la panique et qui grandit doucement en moi.

— Eh...

Je lève des yeux larmoyants vers l'homme qui m'interpelle.

C'est Bryan. Le regard inquiet rivé au mien, sa mains sur ma joue pour m'apaiser.

— Ça va aller, Margot. Ça va aller...

D'un seul mouvement, je me retrouve dans ses bras, le visage contre son torse musclé et ses mains me frottent le dos pour me rassurer un peu plus. Lentement, ma respiration se calme, se calquant sur la sienne, paisible et régulière.

— Ça va mieux ?

Je hoche la tête, essuie mes joues et tente des excuses pathétiques qu'il balaient de la main.

— Je crois qu'après un kidnapping foireux, on est plus à ça près. Ce n'est pas quelques larmes et de la morve sur ma chemise qui vont changer quelques choses.

— Eh ! Je ne me suis pas mouchée sur vous !

Il éclate de rire, et me sourit, comme ravit de me voir reprendre du poil de la bête.

— Bon, je vous propose un arrangement.

Je fronce les sourcils, qu'est-ce qu'il va me sortir encore ?

— Je vous accompagne chez vos parents, pour deux trois jours, juste histoire qu'ils ne vous posent pas trop de questions. Après ça, je dirais que j'ai une urgence familiale et je m'en irais.

— Mais... le mariage...

— Margot... c'est un grand service que je vous rend là, sans compter que j'ai également un mariage de prévu à Noël, et que j'y vais avec ma fiancée.

— Oh.

Oh.
Une fiancée.
Souviens-toi qu'il va se marier, Margot.

— Merci... mais je crois que vous n'avez aucune idée de ce dans quoi vous embarquez.

•••

— C'est clair, vous avez l'air d'avoir une famille bien tarée quand même ! raille le Lieutenant Grognon.

— Oui, mais il s'agit de ma famille, un peu de respect.

Il lève les yeux au ciel, agacé mais je continu de le fusiller du regard. Déjà qu'il m'énerve à interrompt mon récit toutes les quatre minutes, alors il devrait arrêter de me prendre de haut !

Non mais !

•••

— Eh bah... c'est super joli ici.

Je souris timidement à Bryan, c'est vrai que c'est beau. Mes parents ont un magnifique chalet en bois tout au bout d'un chemin. Avec la neige et les sapins, on se croirait en pleine forêt et cela rend le lieu sublime.

— Admirez la vue tant que vous le pouvez, bientôt ma famille va vous tomber dessus.

Il ricane, je crois qu'il ne mesure pas à quel point ma famille est dingue.

Nous quittons la voiture, et une fois nos bagages en main, je le guide sur le sentier menant au chalet. J'ai à peine le temps de toquer à la porte que celle-ci s'ouvre et ma mère hurle :

— Margot ! Enfin ! J'espère que tu as une bonne excuse pour ton retard et que... Oh mon Dieu ! Seeeeerge ! Margot a emmené son fiancé.

J'échange un regard désolé avec Bryan, il a perdu son sourire.

C'est bizarre n'est-ce pas ?

— Pas la peine de hurler, Linda... grogne mon père en s'approchant. Margot, viens dire bonjour à ton vieux père.

Je lâche mon sac et embrasse mon père sur la joue avant de le serrer dans mes bras. Mine de rien, il m'a manqué.

— Jeune homme, ronronne presque ma mère. Eh bien, Margot, je me demande comment tu as pu dénicher un spécimen pareil !

J'ouvre la bouche pour répliquer mais rien ne sort. Est-ce utile de préciser que ma mère a une fâcheuse tendance à me dénigrer ?

— Oh, votre fille ne fait pas dans la délicatesse et a décider de me kidnapper, annonce tranquillement Bryan.

L'enfoiré, il a osé !

— Ah aah ah ah ! ris-je tout en ayant l'air d'une folle. Quel humour, n'est-ce pas ?

J'entraîne Bryan loin des griffes de ma mère et le fusille du regard.

— Si tu ne veux pas finir enterré dans la forêt, tiens toi bien !

•••

— Oh, nous pouvons ajouter menace de mort au dossier... commente le Lieutenant Grognon.

— Quoi ? Mais ! Non !

Sa moustache frétille et je bloque.

Je rêve où le Lieutenant Grognon vient de faire une blague ?

— Vous plaisantiez ? demandé-je, histoire d'être sûre.

— Votre histoire traîne en longueur, nous avons bien le droit de nous amuser un peu, non ?

Wow, le Lieutenant Grognon a de l'humour ! Incroyable !

•••

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, Margot. Et je vois que nous sommes passés au tutoiement, ou est-ce une erreur dû à ton envie de meurtre à mon égard ?

— Les deux.

Il rit, hausse un sourcil comme pour me demander d'approfondir.

— Nous sommes censés être fiancés, tu te souviens ?

— Oh !

Il fronce les sourcils et semble soudain réaliser.

— Oh !

Et il s'empare de ma main alors que je le guide jusque dans le salon. J'entends à peine ma soeur pousser un cri de joie en nous apercevant, ni ma grand-mère qui grommelle quelque chose en me détaillant de la tête aux pieds. Je ne fais pas non plus attention aux décorations de la pièce, au feu qui brûle dans l'âtre de la cheminée, mon cœur et ma tête sont dans un brouillard alors que la main de Bryan emprisonné la mienne, sa paume chaude enflamme tout mes sens.

Mayday ! Margot en perdition !

— Hello, petite sœur ! hurle ma soeur en s'élançant dans mes bras.

Bryan lâche ma main et je le fusille du regard, il ne pouvait pas empêcher cette tarée de me prendre dans ses bras ?

Moi, pas aimer les câlins !

Il se marre, je crois qu'il m'a bien cernée...

— Salut, Ella.

Les yeux de ma soeur se plissent, font des allers retours entre mon « fiancé » et moi, et je me sens commencer à vriller.

Elle ne peut pas s'en empêcher. Outre le fait qu'aux yeux des parents, elle est la fille parfaite, avec le job parfait, le mec parfait - qui change régulièrement cela dit - et le gosse parfait, elle drague tout ce qui bouge et particulièrement qui m'appartient.

Alors oui, je vous vois venir, Bryan n'est pas vraiment mon fiancé. Mais pour deux ou trois jours, si. Et ma soeur va faire en sorte de mettre le grappin dessus.

Garce.

— Bonjour, vous devez être la soeur de Margot. Je suis Bryan, son fiancé.

Aussitôt, Ella baisse les yeux sur ma main droite. Je sais qu'elle cherche une bague, et ô malheur ! Il n'y en a pas.

Mince, petit problème technique.

— Son fiancé ? Et pourquoi ma petite soeur n'a pas de bague ?

Elle sourit, ravit.

Je vais la tuer. Ou scalper ses magnifiques cheveux blonds qui ont l'air oxygénés alors que c'est naturel. Et lui faire manger ses ongles manucurés et...

— Ce n'est pas encore officiel, précise Bryan. Nous vivons ensemble, nous nous aimons mais je n'ai pas encore demandé cette beauté en mariage.

Il m'attrape par les hanches et dépose un baiser sur ma tempe. Je rougis.

Il joue vraiment trop bien le jeu...

Rappelle toi qu'il est déjà fiancé dans la vraie vie !!

Hello,

Vraiment désolée d'avoir oublié de publier vendredi, et samedi et dimanche..

Pour ma défense j'étais avec mon copain et j'ai oublié 😅

Sauf dimanche, j'étais persuadée d'avoir publié ce chapitre et je ne comprenais pas que personne ne commentaient... #boulette.

A très vite 😘 PROMIS