Chapitre 25

Margot

Un mois plus tard.

— Allez, ma vieille, bouge-toi !

Je fusille Melody du regard et la menace de lui arracher les cheveux si elle ne me laisse pas végéter dans mon canapé devant Shrek.

— Bordel Margot, ça fait un mois que tu te morfond dès que tu arrêtes de bosser. C'est plus possible là...
— Il se marie aujourd'hui, Mel...

Cela fait maintenant un mois que j'ai été arrêtée pour le kidnapping de Bryan, un mois que je suis rentrée sur New York, et que je bosse sur mon manuscrit.

Le lieutenant Grognon m'a dit que j'ai une bonne imagination, cela m'a donnée la force de mettre mon histoire sur papier, ça et mon cœur brisé qui ne demandait qu'à se reconstruire. Malheureusement, je bloque sur la fin. J'invente une fin heureuse à mon personnage ? Ou je l'a laisse se noyer sous une montagne de glace ?

— Ça suffit maintenant ! râle Maria, tu sais très bien qu'il n'est pas vraiment heureux avec elle.

Je ne sais pas, elle publie énormément de photos sur Instagram de leur couple... ce n'est pas le cas de Bryan mais bon, c'est un mec. Beaucoup sont discrets sur les réseaux non ?

— Il l'épouse dans moins d'une heure ! je réplique la gorge nouée.
— Ouais bah, à la base c'était dans deux mois. Tu ne penses pas qu'Ashley a avancée la date par peur de le perdre ? avance Tiffany.

N'importe quoi. Personne n'est assez fou pour piéger un homme par le mariage...

— Je te vois venir... se marre Melody, mais toi t'as bien été assez cinglée pour le kidnapper.

Ça a le mérite de retenir mon attention. Je me redresse, pas sûre de ce que je vais faire. Je dois faire quoi ? Je l'aime, ça c'est clair. Mais... allez interrompre un mariage ? C'est pas un peu trop cliché ?

— Je crois que pour les clichés t'as déjà dépassés tout les quotas alors oublis que t'as aucune chance et fonce !
— Si je finis encore une fois en taule, Melody, je te tue !

Je me précipite vers la sortie et Tiffany me retient en hurlant mon prénom.

— Mais quoi ? C'est pas ce que vous vouliez ?
— Euh si... hésite Maria, mais pas avec un pyjama panda pilou pilou...

Je me mords la joue, elle n'a pas tord. Et une fois vêtue d'un jeans et d'un sweat à l'effigie d'une marque de bière - oui, j'ai fait au plus vite, il me reste vraiment plus beaucoup de temps, je fonce au parking.

Au volant de ma Twingo - la bande originale de Rocky à fond les ballons - je m'énerve. À quel moment un camion de déménagement se gare en plein milieu du passage ?!
J'avise mon GPS, il reste environ deux kilomètres avant d'arriver à l'église. Foutu pour foutu... je me gare à l'arrache à demi sur le trottoir et quitte le véhicule en courant, priant pour que les flics ne me filent pas une amende.

•••

J'ouvre la lourde de porte et me précipite à l'intérieur, de la musique douce résonne sous le haut plafond. L'endroit est plein à craqué et deux silhouettes attendent au devant tout proche du prêtre. La porte claque et un lourd silence résonne alors que toutes les personnes présente se retournent pour voir ce qu'il se passe.

Je dois avoir l'air d'une folle avec mes cheveux mal coiffés, mon jeans déchiré à cause de ma chute et le souffle court. Mais je ne vois personne, il n'y a que lui.

Putain, j'avais raison il est vraiment canon en costume. Mon cœur s'arrête alors que je croise son regard et je perds tous les mots que je me suis répétés pendant ma courses effrénée jusqu'à cette église.
Je m'avance, sous les regards atterrés des invités, j'ai les mains moites, je flippe à mort. J'hésite. Il est peut-être temps de dire que je me suis plantée d'Eglise non ?

— Euh... je...
— Margot... souffle Bryan, mon prénom résonnant dans ce lieu si spécial.

Ça y est, je commence à paniquer. Encore une grande idée que tu as eu là, Margot DeLacour ! Bravo ! Perdue, je n'ose plus le regarder alors que sa copine le somme de lui dire ce qu'il se passe, pourquoi une folle vient de débarquer à son mariage. Les invités sont choqués, ils attendent aussi impatiemment la suite et là je le vois. Au premier rang.

L'inspecteur Grognon.

J'ouvre grand les yeux, choquée. Mais il fait quoi ici, lui ?

— Euh... vous savez quoi ? balbutié-je en me prenant la tête entre les mains, je vais y aller !

Un dernier regard à Bryan, il a les yeux rivés sur moi, comme en attente de quelque chose, probablement que je m'en aille. Le lieutenant me fixe en secouant la tête, l'air déçu. Je le mate , insistante et il me fait un signe.

Un tout petit signe, très discret mais voulant clairement dire qu'il faut que je me bouge. Enfin... je crois.

— En fait non, dis-je incertaine.

Le lieutenant Grognon sourit, tout aussi discrètement et je reprend, plus ferme.

— Tu peux pas l'épouser, Bryan. Pas après tout ce qu'on a vécu... ok, c'était clairement mal partie parce qu'à la base j'étais bien décidée à te kidnappé.

Un hoquet surprit secoue assemblée et je peux apercevoir l'inspecteur Grognon du coin de l'œil qui essaie de cacher son hilarité.

— Il n'empêche que tu pouvais partir, à tout moment. Et que tu es resté. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, puisque ma famille est complètement dingue. Tu as pu constater que je n'étais pas la pire dans le lot. Mais tu es resté, et c'est tout ce qui compte pour moi. Tu m'as soutenue pendant ces quelques jours et... et, ça a été les instants les plus beaux de toute ma vie.

Ma gorge se noue et ma voix devient presque un murmure qui résonne dans le silence religieux de l'église.

— J'ai l'air totalement stupide d'interrompre ton mariage mais... mais, la vérité c'est que je suis tombé amoureuse de toi. Comment faire autrement ? T'aimes les poires, les tueurs en série et en prime, tu a tenu tête à Margot Senior. Et ça, c'est du grand art. Voilà... terminé-je les larmes aux yeux, maintenant tu sais tout. Je t'aime et si tu veux vraiment épouser Ashley, je vous souhaite tout le bonheur du monde.

Je souris, la vue brouillée par les larmes et ajoute :

— Merci pour ces quelques jours, ils étaient merveilleux.

Le souffle court je fais volte-face et quitte le lieu dans un silence de plomb, le soleil timide de janvier m'accueille et je me sens bien. Je me sens soulagée d'avoir enfin dit tout ce que j'avais sur le cœur.

Je n'ai pas gagné le cœur de celui que j'aime, je ne me suis pas réconciliée avec ma mère, mais au moins, j'ai été claire avec tout ceux qui compte à mes yeux.

Essuyant mes larmes et mon nez, je descend les marches, prête à retourner à ma vieille Twingo qui m'attend sur le bord de la route, pour commencer une nouvelle vie.

— Margot !

Je me fige. Je n'ose me retourner, que me veut-il ? Si c'est pour me dire en face que je suis complètement folle et qu'il est désormais mariée à ce mannequin...

— Margot... il dit doucement en me forçant à me retourner.

Son sourire me percute, ses yeux rieurs menace de me noyer et je l'observe, avide de lui, bordel, ce qu'il a pu manquer durant ces quatre semaines...

— T'es folle tu sais ?
— Bryan, si c'est pour dire ce genre de conneries, pas la peine de quitter l'autel !
— T'es folle, il reprend rapidement, immature, cinglée, joyeuse, râleuse, et surtout merveilleuse.

Perdue, je le contemple sans un mot alors que mes prunelles se remplissent à nouveau de larmes. Est-ce qu'il veut en venir là où je pense ?

— Et je t'aime. Bordel, j'étais complètement perdu ces dernières semaines, incapable de choisir entre la raison et mon cœur... te voir là, avec ton discours alors que ma famille entière est présente... ça m'a fait comprendre que parfois, la raison il faut la mettre à la poubelle.
— Tu veux dire que...
— Qu'il est temps d'arrêter de parler.

Et sur ces mots, il prend mon visage en couple et s'empare de mes lèvres. J'entoure sa taille et approfondit le baiser, il est encore meilleur que ceux que nous avons échangés. Peut-être parce que cette fois, nous en avons parfaitement le droit. Parce que nous nous aimons.

Des applaudissements nous font nous séparer et je jette un œil sur le perron de l'église avant de me cacher dans son cou.

— Voilà ma famille, il rit, je crois qu'ils sont heureux pour nous.
— Oh la honte...
— Tu rigoles ? Mon père vient de me dire que j'étais stupide de ne pas t'avoir dit que je t'aimais avant alors...
— Ton père ?

J'ai un gros doute là...

— Oui, il éclate de rire. Tu sais, celui que tu appelles le Lieutenant Grognon ?

Je crois que mon visage pâlit alors que l'information monte à mon cerveau, c'est pas possible...

— Oh mon Dieu... mais... tu te rends compte que je lui ai tout raconté ? Le kidnapping ? Nos baisers, que je te trouvais carrément hot... la honte !
— Il paraît oui... on en a parlé le jour où les flics t'ont arrêtée. Mais j'avais pas comprit que tu m'aimais vraiment...

Front contre front, je caresse sa joue et lui murmure :

— C'est pas banal d'être amoureuse de son prisonnier... mais c'est vrai. Tu m'as apporté tout ce dont j'avais besoin pour me reconstruire, pour m'aider à grandir... je t'aime.

— Je t'aime aussi, sale folle.

Et j'éclate de rire alors qu'il m'embrasse. Si on m'avait dit qu'un kidnapping pouvait en arriver là...

Fin ❤️

Et voilà mes chats,

C'est finit 😥

Mais l'épilogue arrive demain 🙈

Des bisous 💋

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