Chapitre 23
Je me faufile entre les invités, bouscule la vieille tante de Jérémy, manque de m'étaler sur la table où trône une pyramide de verre à champagne et cours comme malade vers la porte de sortie... qui est bloquée par des policiers. Je fais volte face et entre dans la première pièce qui vient : les toilette pour femme.
Et comme je l'ai probablement déjà dit, je suis stupide alors, je grimpe sur le toilette et ouvre la fenêtre. Je me glisse dedans et respire l'air frais.
Wouhou ! Je suis...
Coincée.
Si on résume la situation cela donne...
Examinons les faits :
Petit 1 : Mon ex-fiancé est désormais marié.
Petit 2 : Ma mère va probablement me déshériter.
Petit 3 : Je suis coincée dans l'encadrement d'une fenêtre.
Petit 4 : J'ai kidnappé un gars afin qu'il se fasse passer pour mon fiancé auprès de ma famille, ce qui explique le point numéro deux.
Et pour terminé, et pas des moindres...
Petit 5 : Voilà que les flics pénètrent dans les toilettes où je suis coincée.
Est-ce que j'ai dit que j'avais l'air totalement folle à liée ? Sans rire ! J'ai l'air maligne, le cul à l'air avec cette satanée robe, la tête en bas vers l'extérieur alors que mon gros cul refuse de passer la fenêtre par laquelle j'ai tentée de m'enfuir !
Mon Dieu... comment j'ai pu en arriver là ?
Ah oui !
Tout ça, c'est à cause de mon ex-fiancé, ce grand type archi canon que je rêvais d'épouser jusqu'à ce qu'il m'avoue préférer les hommes. Ça, et bien sûr la fameuse invitation à son mariage puisque « Mais oui, bien sûr, Jeremy, on va rester amis ! »
Si j'avais été moins stupide, je lui aurais dit que je ne voulais plus être son amie, parce qu'il me brisait le cœur en s'envoyant en l'air avec ce bel espagnol alors que moi, pauvre gourde, j'avais toujours cru que, si on ne faisaient pas l'amour comme des bêtes à chaque fois que l'on se voyaient, c'était uniquement parce que mon Jeremy était un gentleman.
Mouais, maintenant que j'y pense, c'était plutôt parce qu'il préférait les penis.
N'empêche, jamais j'aurais pu rayer Jeremy de ma vie, après tout, nous étions amis depuis nos cinq ans. Il faisait partie de ma vie, de ma famille. Et il en fera toujours partie, même si maintenant, il se trouve marié à un homme alors que ma belle robe blanche est partie en fumée un soir où j'ai un peu trop bu avec mes copines.
Mes copines... à bien y réfléchir, c'est peut-être plus de leurs fautes à elles qu'à celle de Jeremy. Après tout, lui n'a pas choisi d'être gay, il l'est, c'est tout. Et je sais qu'il n'a jamais voulu me faire du mal, me briser le cœur et tout ça. Mais, mes amies... Ce sont elles qui m'ont donné l'idée de kidnapper ce mec.
Bon, d'accord, je n'aurais probablement pas dû le prendre au pied de la lettre...
Mais avouez, vous auriez fait quoi à ma place ? Vous vous seriez pointée au mariage de votre ex-fiancé seule ? Non ! Vous auriez cherché un mec, n'importe qui (enfin, un canon quand même, il ne faut pas déconner) pour vous accompagner. Et croyez-moi, je le jure ! J'ai cherché. Mais à presque trente ans, c'est compliqué de trouver un mec dans votre entourage, célibataire, beau gosse et prêt à vous rendre service surtout le jour de Noël !
Les sites de rencontres spécial rencard de fête ? J'ai essayé aussi. Mais mise à part un type plutôt canon, j'ai fais chou blanc.
Qu'est devenu le mec canon ? C'est simple, depuis Jeremy, j'ai un radar à gay dans le cerveau. Sans rire, je suis capable de détecter un gay à des kilomètres. Alors, me trouver un faux fiancé d'accord, mais un capable de donner le change.
Mais revenons au présent.
— Vous croyez partir où comme ça ? Lance un des flics dans mon dos.
Ou plutôt dans mon cul, comme c'est la seule partie de mon corps qu'il voit, ah non, au temps pour moi, il a vue sur mes jambes aussi mais bon, passons.
— Euh...
A votre avis, je réponds quoi ? Que j'admire la vue ?
Le flic soupire, puis me dit qu'ils vont me tirer en arrière afin de me faire rejoindre la terre ferme. J'acquiesce et après un temps infiniment long, à tortiller des fesses, à pousser des jurons et insulter la mère et la grand-mère de la fenêtre, je me retrouve face à une dizaine de policiers.
Woah. Jusqu'ici, je crois que je n'avais pas capté qu'il y avait autant de monde...
— Mademoiselle Delacour, vous êtes en état d'arrestation pour kidnapping.
Je grimace, ajuste ma robe bien que ce soit inutile puisque tout le monde a pu admirer ma culotte en dentelle noire, et me tourne afin que le cow-boy me passe les menottes.
Petit 6 : Je suis bonne pour un petit séjour en prison, Joyeux Noël !
Les mains menottées, je m'apprête à faire le walk of shame devant tous les invités et ma famille. Mon Dieu ! Ma mère va me buter. Et Margot Senior... oh la la j'espère qu'elle ne va pas faire une attaque ! Quant à Ella, je parie qu'elle va être fière comme un paon. Là c'est sûr que ma photo va être retirée de la cheminée...
La tête baissée, je quitte mon refuge - les toilettes pour dames - et je suis guidée vers la sortie sous des exclamations estomaquées.
Ben oui, l'ex-fiancée d'un des mariés qui quitte l'assemblée escortée par la police ça fait un peu mauvais genre...
— Attendez ! hurle ma mère.
Oh non...
— Pourquoi vous emmenez ma fille menottée telle une criminelle.
— Euh maman...
— Parce que votre fille est accusée d'avoir kidnappée Mr Ivanovitch, répond un policier d'un ton froid.
Le dit Mr Ivanovitch transperce la foule en se mordillant la lèvre, perdu.
— Attendez, c'est une erreur...
— Vous venez aussi avec nous, l'interrompt un autre policier.
Je jette un œil furtif à Bryan, j'ai la nette impression qu'il ne sait plus trop où se mettre...
— Ça va aller, Margot. T'en fais pas, me dit-il avant de nous précéder vers la sortie.
— Comment as-tu pu... vocifère ma mère.
— Linda... intervient Jérémy, s'il vous plaît... courage ma chérie.
Son petit sourire en coin me donne chaud au cœur, ainsi il m'en veux pas d'avoir gâché son mariage.
Bon, en même temps il est marié c'est la fête qui est un peu gâchée mais passons.
Je suis escortée à l'extérieur et ce que je vois en relevant la tête me percute le cœur comme un coup de poing dans la face.
Ashley qui se jette sur Bryan et qui l'embrasse passionnément. Il ne la repousse pas et mon cœur se retrouve à mes pieds.
Détournant le regard, je le piétine et me laisse guidée vers le véhicule de police, le visage impassible.
•••
Bryan
— Tu sais, je regrette tout ! me dit Ashley, ses mains autour de mon cou.
— Ash... c'est pas le moment. Margot a besoin de moi.
— Margot ? La folle qui t'as kidnappé ?
Elle s'écarte de moi, un sourcil arquée et la mine boudeuse.
— Et moi ? Cela fait des jours que je ne t'ai pas vu !
— Eh bien on se verra après, de toutes façons, les flics veulent m'interroger.
Je suis l'une des policières dans un véhicule et nous prenons la route du commissariat.
Arrivé là-bas, je suis installé dans un bureau et je me marre - un peu - à l'idée que Margot doit se faire interroger à la mode Inquisition Espagnole par le Capitaine. Après tout, elle l'a méritée, mais je vais tout faire pour qu'elle s'en sorte bien.
— Bonjour, Bryan.
— Isabelle, Annick, salué-je d'un sourire les deux femmes Lieutenant qui entrent dans le bureau. Vous allez bien ?
Les femmes m'observe, l'air effarée alors je leur explique :
— Écoutez, si Margot a un côté un peu... cinglée et qu'elle m'a kidnappée, croyez-moi je suis restée de plein gré chez elle.
— Oui enfin... on a quand même une vidéo du moment où elle vous a emmené, déclare Annick.
— C'est vrai ? Je peux voir ?
Interdites, les deux femmes me regarde comme si j'étais fou - je dois en avoir l'air.
— Ben oui... j'ai aucun souvenir de comment ça a pu se passer. Vous l'avez vu, Margot ? C'est un mini-pouce... je me demande comme elle a pu s'y prendre.
Isabelle secoue la tête, comme abasourdie par ma demande mais finalement, j'ai le droit de regarder la vidéo.
Malgré moi, j'éclate de rire. C'est qu'elle est déterminée cette fille ! J'imagine bien les jurons qu'elle a dû lancer quand elle m'a porté/poussé dans sa Twingo.
— Si quelqu'un était arrivé à ce moment-là, commente Isabelle, rien de tout ça ne se serait produit.
— Et ça aurait été dommage, je réplique en riant. Écoutez, je ne porte pas plainte. Il n'y a pas eu d'enlèvement ni rien de quoique ce soit. Je peux y aller ?
— Pas tout de suite, Bryan, me coupe Annick alors que je me lève, le capitaine souhaiterais te voir après l'interrogatoire de Mademoiselle de Lacour.
•••
Margot
Assise sur une chaise dans une salle d'interrogatoire, je fixe la pendule au mur qui n'a pas bougée d'un poil. J'ai faim, je suis épuisée et surtout je me sens comme une idiote.
C'est digne d'un téléfilm pourrie mon histoire...
Mais à choisir je préfère ça plutôt que de finir dans un remake d'Orange Is The New Black, alors j'espère que Bryan va m'aider comme il me l'a dit... au pire, je l'aurais bien méritée.
J'hésite à me taper la tête contre la table pour me punir telle Dobby alors que la porte s'ouvre et que deux policiers entre. L'un est plutôt Sexy, totalement du genre de Mélody et l'autre... oups, je crois que lui, il va vouloir me mettre en taule jusqu'à la fin de mes jours.
— Alors, commence le dernier - celui à l'air Grognon. Si vous nous racontiez pourquoi vous avez kidnappé Mr Ivanovitch ?
Helloooo
Encore deux chapitres et ça sera finit 😥
Peut-être que j'ajouterai un épilogue, vous me direz à la fin.
À demain 💋
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