Chapitre 20
Margot
Oh. Mon. Dieu.
Respire Margot, expire et surtout, ne tue personne. Mes yeux me piquent, j'ai une furieuse envie de pleurer. Ma robe... ma superbe robe en satin qui devait me faire un corps de déesse est fichue.
— J'ai envie de mourir...
— T'es pas un peu dramaqueen sur les bords ?
Je tourne la tête lentement et fusille du regard Bryan qui recule prudemment, les mains levées.
— Qui ? hurlé-je tout à coup. Qui a découpé ma robe ?!
Putain, une robe Jacquemus qui m'a coûté un rein - une pièce sur laquelle je comptais pour me sentir belle et pour montrer à mon potentiel accompagnateur que j'étais bel et bien une femme et non une cinglée.
— T'es au courant que je t'entends ?
Et voilà que je parle à nouveau à voix haute...
— Margot, détends-toi, le mariage est demain tu as le temps pour...
— Ah ! T'es bien un mec tiens ! Tu crois que c'est facile de trouver une tenue pour un mariage ? Non ! J'ai mis des semaines à trouver cette merveille !
Je n'ai même plus envie de pleurer, j'ai envie de tout casser. Ma sublime robe...
— Ella !!
Bryan sursaute, ne s'attendant pas à ce que je vocifère le prénom de ma soeur alors que celle-ci hurle depuis le bas que je peux aller me faire foutre. Toujours aussi charmante...
Je quitte la chambre telle une tornade, la robe sur le bras et dévalent les escaliers. Ella est scotchée devant la télé, regardant une télé réalité. Alors que son môme dessine sur le sol - littéralement.
— Les feuilles ça existe, on ne dessine pas sur du plancher en chêne... je soupire, avant d'attraper un carnet à dessins et de le donner au petit. Ella, ça t'embêterait de t'occuper de ton enfant ?
— Oh ça va...
On respire... on se calme... puis, je me souviens de la robe et lui la balance au visage.
— Tu m'expliques ce que tu as fait à ma robe ?
— C'est toujours moi qu'on accuse, ma chère sœurette tu ne t'ai pas dit que ça pourrait être quelqu'un d'autre ?
— T'as raison, je vois très bien maman se faire un malin plaisir à saccager cette pièce de créateur, bougonné-je.
— Tata...
Je me retourne vers le petit, à bout de nerf. Je vais finir par étriper sa mère et là je risquerai beaucoup plus de prison que pour un kidnapping !
— C'est moi... j'ai coupé ta robe...
Je me pince les lèvres, essayant de ne pas hurler ma frustration sur le petit. Sa mère devrait penser à l'éduquer, ça arrangerait tout le monde... je m'agenouille devant lui et demande d'une voix que j'espère calme :
— Et pourquoi tu as fait ça ?
— Ben... je sais pas, il bafouille en observant sa mère.
La garce. A tous les coups, c'est de sa faute.
— Je t'enverrai la facture pour remplacer ma robe, lancé-je à Ella en quittant la pièce.
— Mais c'est mon fils, il vient de te le dire !
— Et tu es sa responsable légale jusqu'à sa majorité, il fait des conneries tu paie, c'est la loi ! je réplique en claquant la porte.
•••
— Ça vous va bien de parler de la loi, rigole le Lieutenant Grognon.
— Ça vous va bien de faire de l'humour, répliqué-je du tac au tac.
— Houuu bien envoyé, toussote le Lieutenant Sexy.
•••
Une fois à l'extérieur, je respire mieux. J'avise Joey a moitié retranché dans la remise et le rejoins rapidement, frottant mes bras. J'aurais peut-être dû mettre un manteau moi...
— Ella a fait quoi encore ? il se marre en me donnant une cigarette.
— Elle a envoyé son môme pour saccager ma robe pour demain.
— Aïe... on prend ma voiture et je t'emmène en ville en acheter une nouvelle, je sais ça va être compliqué mais on finira bien par trouver.
— Jo... j'ai mis des semaines à la trouver, la remplacer ne va pas être simple. Je suis pas sûre d'avoir le temps.
Il lève les yeux au ciel et me dit d'aller dans la voiture, sur ces mots, il file dans la maison - probablement pour me prendre mon manteau.
Installée sur le siège passager, j'écris un message pour mes copines, leur expliquant mon urgence du moment si je ne veux pas finir à poil le jour J.
Mélody se marre avant de m'envoyer une liste de rite satanique que je pourrais faire sur ma soeur, Maria envoie un vocal où elle me conjure de ne pas éclater le nez de Ella et dans la seconde qui suit, hurle sur ses enfants qui font trop de bruit. Tiffany quant à elle est plus pragmatique. Elle m'envoie une dizaines de photo de robe qui pourrait me plaire.
Effectivement, elles sont très jolies. Sauf qu'elle n'a pas tenu compte d'un détail. Je n'ai pas les hanches fines, ni fesses plates, elles sont bien rondes - je les adores sauf quand il s'agit de porter des robes de soirée. Je ne suis pas tout à fait à l'aise avec mon corps alors porter des tenues moulantes... très peu pour moi.
— Canon celle-ci !
Je sursaute, mon téléphone glisse sur le sol, mon coude heurte la portière et mon front tape la boîte à gant alors que je me penche pour récupérer l'objet.
— Ça va ? Tu ne t'es pas fait trop mal ?
— Mais t'es un malade ! On ne fait pas peur aux gens comme ça, je râle contre Bryan. Et puis qu'est-ce que tu fais là ?
Je baisse le pare-soleil et observe mon visage en quête d'une bosse avant de fusiller Bryan à travail le miroir alors qu'il s'attache.
— Joey m'a dit que tu allais faire un remake de Pretty Woman alors...
— J'espère que c'est pour les magasins que tu dis ça... soufflé-je sur un ton menaçant.
Il rit, laissant apparaître la fossette au creux de sa joue et mon cœur manque un battement. Mon frère arrive à son tour, un grand sourire aux lèvres avant de me balancer mon manteau au visage.
— Pourquoi t'as la tronche du chat qui a réussi à choper la souris ?
— Parce que Ella est en train de se faire engueuler par maman, il claironne en démarrant.
— Pardon ? je m'exclame en chœur avec Bryan.
Ah, je crois qu'il est aussi choqué que moi. J'imagine que maintenant il avait comprit que Ella était chouchoutée et par conséquent, le fait que ma mère l'engueule est une chose rare. Je crois que je n'ai même aucun souvenirs à ce sujet là durant mon enfance, c'est toujours Joey ou moi qui prenait pour ses bêtises.
•••
— En attendant, votre soeur n'a pas kidnappée un mec...
— Non, elle a juste volée, menti et détruit l'abris de jardin de notre père... je peux reprendre ?
Le lieutenant grognon me fait signe que oui, mais je mets un peu de temps. C'est vrai que j'ai beaucoup de rancoeur envers ma soeur...
•••
En cette avant-veille de Noël, les magasins sont bondés, je grimace alors que nous nous faufilons entre les passants tandis que Joey interroge Bryan sur son accoutrement.
— T'es vraiment obligé de porter ça ?
Ça étant une énorme écharpe jaune - aux couleurs de Pouffsoufle, piqué à mon père totalement fan d'Harry Potter qui lui cache la moitié du visage et un bonnet orange, immonde.
— Je suis hockeyeur professionnel, malheureusement je peux rarement sortir sans risquer d'être découvert et comme je ne sors pas vraiment avec ta soeur...
— Ouais, ça serait tellement horrible qu'on se retrouve dans les tabloïds avec le titre « Nouvel émoi amoureux pour le célèbre Hockeyeur », je bougonne, un brin vexée.
Alors que je me dirige vers un magasin de vêtements de soirée, mon frère me pince les côtes avant de s'y engouffrer alors que Bryan me retient par la manche.
— Je t'ai entendu petite maligne, et ce n'est pas ce que je voulais dire, seulement que je ne veux pas que les paparazzis te collent au train, surtout pour après balancer des horreurs sur toi si jamais le kidnapping vient à leurs oreilles.
Mince, je me sens bête maintenant...
— Désolée, je suis un peu tendue en ce moment.
Nous faisons plusieurs magasin, et je ne trouve rien. D'ailleurs, les gars commencent à s'impatienter. Mais ce n'est pas de ma faute, parfois il a des robes sympa ou même des combinaison classe mais une fois sur moi bizarrement ça ne ressemble plus vraiment à ce que ça devrait être.
— Bon, soupire Bryan alors que nous nous posons sur un banc, dépités. On s'y prend mal !
— Et tu veux faire comment ? je demande en allumant une cigarette.
— On va changer d'endroit. Je viens de vérifier sur internet, il y a des boutiques sympa dans une autre rue.
Personnellement, je ne vois pas où il veut aller. Pour avoir grandit ici les seules autres boutiques sont... mon appréhension se confirme alors mon faux fiancé se réjouit devant une vitrine de luxe.
— Bryan, t'es mignon mais ma banque ne va pas apprécier...
— Tais-toi et entre, me pousse mon frère.
— Nan mais ça va pas ? On a l'air de guignols habillés comme ça ! On va se faire jeter.
Déjà que je suis habillé en mode confort voire même survie plutôt que sympa, classe et mignon, avec Bryan on frise l'expulsion par la sécurité.
Mais le hockeyeur ne se laisse pas démonter, il retire son bonnet affreux et l'écharpe avant d'entrer, m'entraînant par la main.
— Bonjour et bienvenue ! Vous chercher quelque chose en particulier ? nous accueille la vendeuse avec un large sourire.
— En effet, cette charmante demoiselle a subit une lourde perte avec sa robe prévue pour se rendre à un mariage le 24...
— Mademoiselle, veuillez me suivre.
Je m'exécute comme une automate alors qu'une autre dame s'occupe d'installer Joey et Bryan sur des fauteuils en cuir.
— Monsieur Ivanovitch, quel plaisir de vous recevoir dans notre établissement, souhaitez-vous une coupe de champagne en attendant votre amie ?
Eh bah ! Ils se font pas chier...
Je reste ébahis devant la quantité et la qualité des robes devant mes yeux alors que la vendeuse me décharge de mon manteau. J'ai l'air d'une plouc, mais honnêtement j'en ai plus rien à faire, même si son regard me met mal à l'aise. J'imagine que sans Bryan, mon frère et moi nous serions fait jeter dehors sans sommation.
— Alors, avez-vous une idée de ce que vous souhaitez ?
— Euh oui madame...
— Stella, elle me corrige.
— Margot, je souffle avant s'extirper mon téléphone de ma poche arrière et lui montre une photo de moi dans ma défunte robe et elle sourit.
— Nous n'avons pas ce modèle-ci mais... je pense qu'on va pouvoir vous trouver une autre merveille. Installez-vous, je reviens.
Peu de temps après, elle revient les bras chargés de modèle de différentes couleurs, doré, rouge, vert...
Je passe la dorée sans un mot, elle est sublime avec un décolleté prononcé et une fente qui remonte presque sur ma hanche.
— Wow... euh, sans vouloir vous vexée c'est peut-être un peu trop sexy pour un mariage.
— Eh ! On peut donner notre avis aussi ? lance Joey derrière le lourd rideau qui sépare la pièce en deux.
Stella me sourit, attendant mon approbation et je hoche la tête timidement. Alors, elle tire le rideau et j'avance vers mon frère et Bryan.
— Trop sexy, commente Bryan en scrutant ma jambe découverte.
Deuxième essayage, une robe en satin verte qui laisse aussi une jambe découverte. Je suis fan de la couleur...
— Alors ? je demande en tournant sur moi-même devant les garçons.
— Toujours sexy mais... non. Ce n'est pas vraiment toi.
— On pourrait voir ce que ça donnerait un model court ? propose mon frère en penchant la tête.
— Grave ! Avec des jambes pareille, Margot, il faut qu'on les voient !
— T'es maboule ? On est en hiver et il fait -6 la nuit, c'est mort.
— Chut, et essaie au moins.
Je secoue la tête mais obtempère tout de même et rejoins Stella qui rit doucement.
— Votre frère a l'œil, ce genre de modèle vous irait parfaitement. Si j'avais su que c'était ce que vous cherchiez...
— Ne vous inquiétez pas, ces robes là sont tout autant magnifiques.
Elle s'excuse à nouveau et cinq minutes plus tard elle revient vers moi surexcitée, une étoffe verte entre les mains.
— Alors, là... votre fiancé va tomber dans les pommes !
— Je...
— Ah ! Et essayer ces talons.
Je me tais. Et passe la robe ainsi que les talons. Oh mon Dieu, ce sont des petits bijoux... je crois que je suis amoureuse de ses chaussures avec leur petit flocons à l'arrière. Trop mignon.
Elle est asymétrique, une seule manche et courte en effet mais sans que cela ne soit vulgaire. Étonnamment, elle semble m'allait parfaitement. Je me contorsionne dans tous les sens, essayant de repérer un défaut mais, elle me va vraiment bien. Autant que l'autre robe qui a finit à la poubelle. Elles n'ont rien à voir et moi, qui pensait que mes jambes ne devaient pas être vues... je dois avouer que je commence à les apprécier.
— Alors ?! s'impatiente mon frère.
Stella tire le rideau et mon frère lâche un « putain » tout à fait déplacé dans ce genre d'endroit alors que Bryan s'étouffe avec sa gorgée de champagne. J'ai un coup de chaud alors qu'il me scrute, balayant mon corps du regard.
— Tu... Wow.
Joey en profite pour lui donner une petite tape derrière la tête qui le fait réagir.
— On l'a prend.
Euh... j'avais pas prévu ça moi.
— Elle coûte combien ? soufflé-je à Stella qui grimace légèrement.
Aïe... mon banquier va me détester.
Je vais me changer alors que les garçons enfilent manteau et déguisement en m'attendant, alors que je reviens, Bryan range son portefeuille dans sa poche, l'air contrit.
— J'ai voulu payer mais il a insisté, avoue mon frère, gêné.
— Mais Bryan t'es dingue !?
•••
— Attendez... il a vraiment payé ?!
— Vous pensiez quoi ? Qu'en plus du kidnapping je lui avais piqué sa carte bancaire ? reponds-je
Coucou !
Voilà pour vous, un long chapitre pour me faire pardonnez de mon absence !
A très vite ❤️
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