Chapitre 39
MAYA
En douceur, Noah se dégage de mon étreinte. Ses mains glissent sur mes bras tandis qu'il s'éloigne et se rassoit sur la chaise. Toutes ses révélations me sonnent encore, mais je me raccroche à ses yeux chargés de toutes les émotions qu'il dissimule. Je retourne sur le bord du lit sans me détacher de son regard.
— Je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé avant.
— Non, c'est moi qui suis désolée que t'aies dû traverser ça. Sincèrement. Ça explique beaucoup de choses, cela dit.
Il s'enfonce dans sa chaise, pensif.
— Avec du recul, je sais que j'aurais dû te le dire. T'étais la seule qui pouvais me comprendre. Mais sur le moment, j'en étais incapable.
— Pourquoi ce soir, alors ?
Il secoue la tête.
— Faut croire qu'en ce moment, je remets pas mal de choses en ordre dans ma vie. Avant la fin de l'échéance, surtout. J'ai eu les boules de vivre tout seul avec ce truc-là après l'été, quand tout le monde sera retourné à sa vie.
Ça ne devrait pas, mais ses aveux déchirent quelque chose en moi. Je baisse la tête un court instant.
— Tu crois qu'on se reverra plus après cet été, alors ?
— Et toi ?
Quand je relève les yeux vers lui, Noah me fixe. Comme moi, il n'a aucune réponse à cette question. Et si je suis tout à fait honnête, ce n'est pas ce qui m'importe, ce soir. Je veux juste faire abstraction du point final de cette tournée encore un peu. De toute façon, c'est toujours triste, la fin de l'été.
— Tu as déjà pensé à en parler à Jeanne ? demandé-je.
— J'y ai pensé, ouais.
— Qu'est-ce qui t'empêche de le faire ?
Le regard focalisé sur les ronds qu'il dessine sur son jean, il lève une épaule.
— Le respect que j'ai pour elle.
— Ce serait pas irrespectueux. Elle est la seule chose qui représente encore un peu Nico. Celle qui a vécu avec lui. Je suis certaine qu'elle saurait te...
— Nan, me coupe-t-il. Je peux pas lui faire ça, elle est en plein deuil. Quel enfoiré je serais si j'allais anéantir tous ses efforts, tout ce qu'elle sait de lui. Lui apprendre un truc pareil, ce serait la poignarder un peu plus profondément.
Je détache mon regard de lui, le temps de considérer sa vision des choses. D'un côté, je le comprends et ce choix lui appartient. Quoi qu'il décide, il n'aura jamais tort. C'est sa vie, son histoire.
— La priorité, c'est que tu surmontes ça, que tu te reconstruises. Tu prendras la décision que tu voudras quand le temps aura fait son œuvre.
Il souffle du nez, amer.
— Ce fameux temps qui guérit tout, hein, ajoute-t-il, les yeux dans le vague.
— Je t'assure que oui.
— Tu sens qu'il t'aide, toi ?
Question piège.
Je prends une grande inspiration, en pleine réflexion.
— J'arrive un peu plus à aborder le deuil. La colère s'est dissipée. La sidération aussi. J'ai appris à comprendre mes émotions et mes réactions.
— Et le manque ?
Un petit rire morose m'échappe. Rien que le mot me serre le cœur. Le temps d'apaiser mon souffle, je tourne la tête vers la fenêtre. Les éclats de voix des danseurs qui zonent sur la terrasse résonnent jusqu'ici. Comme un écho de la vie qui continue. Le monde tourne encore, malgré les drames, les larmes et le vide.
— On s'y fait jamais. Ça se calmera sans doute. Mais moi...
Je m'interromps un instant.
— Moi, je le ressens ici, expliqué-je en tapotant mon poing contre ma poitrine. Physiquement. Parfois c'est un gros paquet de nœuds qui pèse sur mon cœur. D'autres fois, c'est un vide immense. Abyssal. Un truc qu'on m'aurait arraché de la cage thoracique et que je suis incapable de combler.
Je ferme les yeux. Puisqu'on est dans les confessions, autant décharger ma tête de toutes ces pensées qui l'encombrent.
— Le moindre souvenir m'y replonge, continué-je en rouvrant les paupières. Quand arrive le printemps et ses odeurs de pelouse tondue, je cherche mon père dans le jardin. Chez le glacier, j'ai envie de choisir le parfum menthe/chocolat, alors que je déteste ça, mais c'était ce qu'il préférait. Ah, et les oursons à la guimauve. Je suis incapable d'en acheter parce qu'on se chamaillait toujours le paquet.
Je renifle. Les images de mon passé m'ont tellement captivé que je viens de m'apercevoir que Noah s'est penché vers moi. Avec une douceur qui m'hypnotise, ses doigts tracent des cercles sur mon poignet.
Je reprends une inspiration – un peu plus hachée, cette fois.
— Et j'ai tellement peur que mon cerveau me fasse faux bond, qu'il oublie le son de sa voix, ses expressions, les mimiques de son visage. Si je le pouvais, je parlerais tout le temps de lui pour continuer à le faire vivre et ne jamais oublier le moindre détail.
Une larme s'échappe de mes cils. Sa chaleur dégringole sur ma joue, avant d'atterrir à la commissure de mes lèvres. Aussitôt, le pouce de Noah vient la cueillir.
— Parle-en-moi autant que tu veux, dit-il.
Un nouveau rire m'échappe, soulevant ma poitrine des sanglots que je retiens.
— Ça risque d'être emmerdant. Et t'as autre chose à penser que de m'entendre chouiner sans arrêt. Ta situation... elle est tellement difficile. Si on compare, c'est...
— Pourquoi on comparerait ?
Je tamponne le dessous de mes yeux d'un revers de paume.
— Je sais pas. Moi, j'ai pas à me plaindre, j'ai vécu avec mon papa. Et ça fait quelques années, maintenant...
— On souffre tous les deux, non ? À partir de là, y a pas de comparaison à avoir. Te sens pas moins légitime. Et ça me fait du bien de t'entendre poser des mots sur ce que je ressens.
Je fronce les sourcils.
— Mais je voudrais pouvoir faire plus pour t'aider, insisté-je.
— Tu peux rien faire de plus que ce que tu fais déjà.
— Dis-moi de quoi tu aurais besoin.
— Je sais pas...
— Si, dis-moi.
Il expire longuement.
— Le seul truc qui tourne en boucle dans ma tête, c'est que j'ai terriblement envie de t'embrasser. J'arrive pas à me concentrer sur autre chose.
Ses mots flottent dans l'air et se réverbèrent dans mon cœur. Un frisson étourdit mes sens comme un doux vertige.
— Là, vraiment ? gloussé-je en essuyant le bout de mon nez. Alors que je chiale comme une imbécile ?
Il esquisse un sourire amusé qui me laisse entendre que je passe à côté de quelque chose.
— Tout le temps, nuance-t-il. Tout le temps, Maya.
C'est la première fois qu'il m'appelle par mon prénom. Je crois ne l'avoir jamais entendu de cette façon, avec autant de tendresse. J'ai envie qu'il le répète encore, que les lettres glissent sa langue et bondissent entre ses lèvres.
Avec une lenteur électrisante, Noah se penche de façon à ce que son front se pose sur le mien.
— Je suis désolé, chuchote-t-il.
— Pour ?
— Tout. Mes cachoteries, mes coups bas, la façon dont je t'ai mal jugée.
— La seule chose que je te pardonnerais pas, c'est de me faire attendre, là, tout de suite, Kowalski.
Sa bouche libère le souffle d'un rire insonore. En douceur, il prend mon visage en coupe et ses lèvres chaudes se posent sur les miennes. Je pourrais me liquéfier entre ses mains, fondre de satisfaction. Ses doigts chassent les larmes qui ruisselaient encore sur mes joues et ce simple geste, cette tendresse sincère, fait rejaillir mes émotions.
— Pourquoi tu pleures ? murmure-t-il.
Tu me libères. Si tu savais comme ta seule présence suffit à me délivrer. C'est encore nouveau pour mon cœur. L'inconnu, c'est étourdissant, non ?
— T'arrêtes pas.
Plus jamais, par pitié.
J'attrape sa nuque pour l'attirer vers moi et sa bouche s'écrase sur la mienne. Un soupir d'aise m'échappe. J'ai tellement attendu ce moment qu'il me semble irréel. Noah m'embrasse avec toute la douceur du monde, comme si ses lèvres me confiaient des milliers de secrets. Sa main s'aventure dans mes cheveux et glisse sur mon cou. À cet endroit précis, les battements accélérés de mon cœur doivent pulser sous ses doigts.
— Et si cette nuit était la dernière, soufflé-je entre deux baisers. Si tu devais bientôt me dire adieu...
Aussitôt, il écarte sa tête.
— Quoi ?
— Puisqu'on a encore aucune idée de ce qu'il adviendra de cette tournée. Puisque la fin de l'été approche.
Il se redresse devant le lit, perplexe.
— J'ai pas envie de te dire adieu.
Mes jambes glissent sur le matelas. À genoux face à Noah, je me débarrasse de mon top. Ses yeux glissent sur les lignes de mon corps et me brûlent la peau.
— Moi non plus, réponds-je en tirant sur son tee-shirt pour le rapprocher de moi. Mais si c'était le cas, tu ferais quoi ?
Là revoilà, cette étincelle dans son regard. Si je m'y attarde trop, je sens qu'elle pourrait me consumer. Mâchoire crispée, Noah tire sur mon cou. Nos bouches se cognent et son corps fond sur le mien. Je bascule en arrière, sécurisée par sa main qui soutient ma nuque.
Bien vite, ses baisers dégringolent dans mon cou. Je me courbe contre lui, contre ses doigts qui empoignent mes hanches. Il embrasse le dessus de ma poitrine, à l'endroit exact où j'ai mimé la douleur de mon deuil, tout à l'heure. Comme s'il voulait dompter la blessure, ou au moins la calmer un peu. J'espère qu'il sait à quel point il y parvient déjà, juste par sa présence.
Noah s'interrompt un instant. Redressé sur son coude, il me surplombe et prend le temps de me regarder.
— Dis-moi ce que tu veux, lâche-t-il à mi-voix.
— Quoi ?
De sa main libre, il dégage la mèche de cheveux qui me barrait le visage.
— Dis-moi ce que tu aimes.
Tout de toi.
Cette proposition suffit à me faire sombrer un peu plus encore dans la fièvre Kowalski.
— Là, présentement, je te veux, toi. De la façon qui t'importe. Je ferai pas la difficile.
Nos sourires amusés se répondent.
— Mais puisque t'es une experte en ce qui me concerne. Dis-moi ce qui, toi, te fait perdre le contrôle.
— Toi.
Noah relâche son corps sur le mien. La tête enfouie dans mon cou, il étouffe son rire contre ma peau.
— Bon, tu sais quoi ? Je vais tâcher de le découvrir tout seul.
Faisons ça, ouais.
Sur ses mots, il glisse sa main derrière mon dos. Une pression de ses doigts suffit à me libérer de mon soutien-gorge. Il l'envoie valser sans scrupule avant d'abandonner une traînée de baisers mouillés au creux de ma poitrine. Je frémis sous sa langue qui caresse mes seins, sous sa bouche aventureuse qui descend sur mon ventre.
Cette danse-là ne ressemble en rien à notre première fois. Aucune urgence, plus de pulsions. Noah semble prendre le temps. Ses ongles me griffent la peau quand il tire sur ma culotte pour m'en débarrasser. Il se redresse pour retirer son tee-shirt et, alors que je relève les épaules pour le rejoindre, il pose sa main sur ma gorge. D'une infime pression, il m'oblige à retrouver ma place initiale, mon dos contre le matelas.
Sa bouche grave son empreinte sur les courbes de mon corps. Il semble les redécouvrir, les chérir, et je crois n'avoir jamais été aussi désirable que dans le creux de ses baisers. L'une de ses mains écarte mon genou tandis qu'il s'abaisse entre mes jambes. Il embrasse l'intérieur de mes cuisses, me mord la peau, m'arrachant un soupir qui, d'emblée, lui tire un sourire en coin.
Il ne prononce rien, mais ses lèvres parlent pour lui chaque fois qu'elles s'éternisent sur ma chair. Habiles, ses doigts viennent se faufiler le long de mon intimité. Je me courbe, agrippe la couette pour mesurer mes réactions. D'une lenteur réfléchie, Noah m'explore de l'index en défiant les zones les plus stratégiques pour m'enivrer. Mes soupirs s'aggravent pendant que ses gestes deviennent plus appuyés, plus rapides. Bien vite, je libère l'accès au gémissement qui me brûlait les lèvres.
Mon corps palpite sous ses doigts. Noah accueille chacune de mes réactions avec un sourire alléché, sa langue abandonnant sa chaleur humide à l'intérieur de ma cuisse. Une vague fiévreuse s'apprête à m'engloutir. Elle court dans mes veines et s'apprête à faire vaciller mon cœur qui s'affole déjà. Je suis prête à l'accueillir. Et à ce moment très précis, avant qu'elle ne m'emporte, le visage de Noah retrouve le mien.
— Tu vois que j'ai fini par trouver.
Il affronte ma frustration, amusé, et ne me laisse pas le temps d'articuler quoi que ce soit. D'une douceur qui m'électrise, il m'embrasse, me vole un peu de mon souffle. Mon cerveau vrille, mon âme avec. Sans se détacher de mes lèvres, il se redresse et se tortille pour se débarrasser de son jean. Nos corps s'allongent l'un à côté de l'autre.
Noah plonge ses yeux pétillants de désir dans les miens. Je peux mourir quand il me regarde de cette façon, comme s'il luttait contre lui-même pour ne pas me dévorer. Qu'il fasse. Mon corps est sa disposition.
Mon cœur aussi.
Il entrouvre la bouche quand j'entreprends de glisser son boxer le long de ses cuisses. En guettant ses réactions, j'empoigne son érection. Un soupir lourd lui échappe et résonne dans sa gorge. Je le fais aller et venir dans ma paume, l'embrassant du bout des lèvres, goûtant à ses gémissements rauques qui s'échouent sur ma langue. Son ventre s'affole. Noah attrape mon visage et presse sa bouche sur mon front.
— T'as ce qu'il faut ? demande-t-il, la respiration hachée. J'ai rien.
Je relève la tête vers lui pour défier son regard nimbé d'envie.
— Mon téléphone qui nous filme pour quelques rushs, tu veux dire ?
Son léger rire s'évanouit dans mon cou.
— Si c'est le cas, fais-en-moi des copies. Puisque t'as décidé de me dire adieu, je vais en avoir besoin pour mes longues insomnies.
— Dis pas de bêtises...
— C'est toi, souffle-t-il contre ma gorge. C'est toi qui me fais dire n'importe quoi.
Une cascade de frissons me gèle le dos. Si l'été est sur le point de s'achever, il n'emportera avec lui que le soleil et les mauvais souvenirs. Noah est mon présent. Il donne trop de sens à mes danses, mon parcours.
Ma vie.
Je me lève du lit et fouille dans mon sac à main, épiée par les yeux scrutateurs de Noah qui semble se délecter de me voir vadrouiller nue dans la chambre. Son sourire s'élargit quand je le rejoins, un sachet argenté entre les doigts. Je lui tends et l'observe l'enfiler sur son érection – avec moins de patience que tout à l'heure.
Noah se place au-dessus de moi, immisçant son bassin entre mes cuisses. Sa bouche dessine le contour de ma mâchoire.
— Tu me dis, chuchote-t-il. Quand c'est ok pour toi.
— Je te le dis, alors. Fais-le.
Avec une lenteur contrôlée, il entre enfin en moi. Mes bras se resserrent aussitôt autour de son torse. Je veux le sentir encore plus proche, son âme contre la mienne, sa peau chaude qui enflamme mes sens. Noah étouffe un râle contre ma bouche, soufflant son excitation entre mes lèvres. Impossible de lui dire adieu. Impossible de me passer de ces douces étreintes, de cette alchimie étourdissante.
Là, sous son corps, je me sens aérienne, exactement à ma place contre ce cœur aussi craquelé que le mien. Petit à petit, ses coups de reins deviennent plus francs. J'abaisse et relève mon bassin pour qu'il rencontre le rythme de ses assauts. Les mains de Noah encadrent mon visage. Ses yeux me savourent, décryptent l'éclat qui doit briller dans mes iris et dont il est à l'origine. Plus il me regarde, plus je comprends conscience... C'est donc ça, faire l'amour ?
C'est étrange. L'expression donne l'impression qu'on le fabrique, alors qu'il était déjà là, quelque part, à sommeiller au creux de mon cœur. Disons qu'on le façonne un peu plus, alors. Qu'on le peaufine comme une chorégraphie, un ballet d'âmes en peine.
On danse l'amour.
Et ce tableau-là me fera virevolter jusqu'aux étoiles.
— Regarde-moi, halète-t-il.
Je ne fais que ça. Pire encore, je m'égare dans cet océan bleu qui s'étale à l'infini et m'emporte avec lui.
— Dis-moi qu'on se dira jamais adieu, continue-t-il.
J'abandonne le souffle d'un baiser sur sa bouche, délicat comme une promesse muette.
— Jamais, assuré-je, la respiration endiablée. On se le dira jamais.
Sur ces mots, il entremêle nos doigts et glisse nos mains verrouillées au-dessus de ma tête. Il s'enfonce en moi plus profondément, me comble toute entière. Ses lèvres cueillent le gémissement prolongé que je n'ai pas su contenir. Je m'abandonne à lui, au pied de son cœur qui tambourine à toute vitesse auprès du mien.
Une dernière série de coups de rein et je laisse la jouissance me submerger. Elle emporte tout avec elle, bouscule la rotation de mon monde. Je n'en ressortirai pas indemne, ou alors complètement métamorphosée. Le corps de Noah se contracte contre le mien et un juron s'engouffre dans ses soupirs. Il finit par s'effondrer sur moi, le souffle court.
Le temps de laisser mon tumulte se calmer, il se redresse, appuyé sur son avant-bras. Il remet de l'ordre dans mes cheveux, avant de glisser son doigt le long de ma joue brûlante.
— Cet été m'aura littéralement mis à terre, dit-il, un faible sourire au coin des lèvres.
Je glisse ma paume dans son cou.
— Pourquoi tu dis ça ?
— Je crois qu'on peut dire qu'il m'a fait tomber pour toi, nan ?
Nos rires se percutent, alors que mon cœur s'allège.
— T'es un foutu beau parleur, Kowalski.
— Je rigole même pas.
— C'est vrai ?
Il hausse les sourcils.
— Commence pas minauder, toi. Comment ça « c'est vrai ? », s'amuse-t-il en m'imitant d'une voix plus aiguë. Je suis tellement au sol que tu peux me piétiner, je sentirais même pas la douleur.
J'éclate à nouveau de rire. À la différence que, cette fois, je sens des sanglots secouer ma gorge. Noah fronce les sourcils.
— Qu'est-ce que j'ai fait ?
— Cherche pas, m'esclaffé-je en essuyant mes yeux. Ça me fait ça après l'orgasme. Puis cette soirée, ça fait beaucoup d'émotions. Entre tes révélations et la dose d'endorphines... Merci de me laisser reprendre mon souffle.
— Mais arrête de pleurer. Y a rien, là.
— J'essaye, assuré-je en m'éventant le visage. Puis c'est toi, tu me fais rire. Putain, ça n'a aucun sens.
Il se marre avec moi et fonce sur mes lèvres tremblantes pour y déposer tout un tas de petits baisers.
— Ça marche, on reporte les grandes déclarations à plus tard, glousse-t-il en m'embrassant.
— S'il te plaît, oui.
J'attrape l'arrière de son crâne pour l'attirer encore plus à moi. Toute réflexion faite, elle est là, ma perte de contrôle. Il l'a trouvée sans le vouloir. En me regardant et en m'aimant comme personne auparavant. Ça me déroutera sans aucun doute, mais Noah vaut toutes les dérives.
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Coucou, toi ✨
Eh bien, on peut dire qu'on l'attendait, ce chapitre-là, pas vrai ? Un moment hors du temps entre les Noaya, ça fait du bien. Ça assume de plus en plus, ça communique toujours aussi bien. ON PROGRESSE à vitesse grand v, là. En tout cas, j'espère que tu as passé une douce lecture ici. N'hésite pas à me donner tes impressions, comme d'habitude. Ça m'aide, tant 💛
À la semaine prochaine 🩰
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