Chapitre 26

« Ces vers que toi seule aurais lus,

L'œil des indifférents les tente ;

Sans gagner un ami de plus

J'ai donc trahi ma confidente. »

— René-François Sully Prudhomme, À ma sœur


Une tasse de sang chaud dans les mains, Jehanne détailla les lieux, cherchant surtout à s'occuper et à s'habituer à ne voir que d'un œil. Elaine les avait conduits en voiture dans une petite maison isolée dans une forêt. Toutes les fenêtres avaient été recouvertes de rideaux pour Jehanne, qui craignait encore le soleil.

Arian et Elaine finirent par sortir de la salle de bain. Son loup, sans haut, avait un bandage. Une blessure pareille ne guérissait pas facilement non plus. Entre ça et le cache-œil de Jehanne, ils faisaient la paire.

Jehanne but de sa boisson, fronçant les sourcils. C'était vraiment bon.

Sous le poids du loup, le canapé s'affaissa, et Jehanne vint se blottir tout contre lui, sous les yeux scrutateurs de sa sœur.

— Vous êtes donc bien des partenaires destinés ?

Sentant comme une pointe désapprobatrice dans le ton employé par sa sœur, Jehanne lui envoya un regard noir. Elle était absente de sa vie durant des siècles et voilà qu'elle voulait juger de ses relations ?

— Pourquoi es-tu revenue tout à coup ? cracha Jehanne. Après tout, ça n'a pas semblé te déranger d'être absente durant tout ce temps.

Les deux sœurs se jaugèrent un instant. Sous la soudaine tension, le grognement du loup fut le seul commentaire qui résonna dans la pièce. Arian plaça un bras autour de sa taille, l'attirant contre lui.

— Les Idoles veulent notre destruction depuis toujours, Jehanne. À leurs yeux, tu étais un vampire. Tu étais protégée. Si je t'avais retrouvé, les Idoles t'auraient utilisé comme appât ou pire ! Elles auraient vu à travers la supercherie et t'auraient tué.

— Elles le savent déjà. Elles le savent depuis longtemps. Et elles ont déjà fait de moi leur outil. Et tu sais comment ? En me promettant de rendre ton corps pour que je puisse t'offrir des obsèques.

Et parce que Jehanne souhaitait faire comprendre en partie les souffrances qu'elle avait subies, elle enchaina :

— Après ta mort, je n'ai pas immédiatement été offerte aux Saeva. Avant ça, les Idoles se sont données les moyens de vérifier que je sois bien un vampire. C'était la première fois que je devais me confronter à la douleur. Ce n'est qu'ensuite que ces saloperies m'ont utilisé comme une sorte de cadeau pour une alliance politique avec les Saeva.

Elle avait appris à ses dépens à survivre dans ce monde, tout en acceptant de brider sa véritable nature de Kèr. Tout ça, elle l'avait vécu parce que sa sœur était morte.

Elaine parut comprendre le reproche sous-entendu, mais Jehanne préféra tout de même continuer.

— Est-ce que tu sais ce que j'ai dû faire pour elles ? Tout ça pour récupérer ta dépouille et le Glas. Je suis devenue le Papillon écarlate, un putain de vampire ! Et tu m'annonces que, pour me protéger, tu n'as pas eu la politesse de me prévenir que tu étais en vie ?

Arian paru vouloir resserrer sa prise autour de Jehanne, sans doute pour l'empêcher de s'énerver davantage. Ce qui ne fonctionna qu'à moitié.

Si sa sœur avait envoyé une lettre, un message, un signe... Elle aurait pu faire passer le message par un autre. Un intermédiaire !

— Pas un seul mot, finit-elle par se lever du canapé.

Sa tasse sur la table, elle pointa un doigt accusateur vers Elaine. Cette dernière, bien peu à l'aise, n'évita pourtant pas son regard furieux.

— Les téléphones n'existaient pas.

— Mordiable ! Tu aurais pu payer quelqu'un pour me signaler que tu étais en vie !

— Mais qui !

La voilà qui haussait aussi le ton alors même qu'elle était en tort !

La porte s'ouvrit, sur un individu qui n'avait rien d'un ennemi. Et le doigt de Jehanne se tourna droit vers le nouvel arrivant.

— Pour commencer, lui !

Peter.

Un peu perdu, le dhampir hésita à entrer à l'intérieur.

Sur l'une des photos, elle l'avait vu en compagnie de sa sœur. Alors sa présence, qui tombait à pic, ne l'étonnait pas. Ou à peine.

Elaine secoua de la tête avant de dépasser Jehanne pour rejoindre celui qu'elle pensait avoir été une sorte d'ami. Un dhampir travaillant pour Lizebeth, Reine des Vampires, mais également pour la Rébellion. Et sans doute aussi pour sa sœur si elle interprétait bien la situation.

Mais elle fut très loin du compte.

Les mains de Peter se saisirent du manteau d'Elaine... qui accepta sans broncher ! Aucune Kèr n'agirait de la sorte ! Comble du comble, sa sœur embrassa l'agent triple sous ses yeux médusés.

— Je ne te jugeais pas, Jehanne. Le Destin m'a aussi offert un partenaire d'une autre espèce. Quoiqu'un loup...

Elle jaugea son Lycan de haut en bas lorsqu'il se leva pour approcher Jehanne, les mains fourrées dans son jean.

— ... c'est plutôt de mauvais goût.

— Un dhampir est à moitié humain, c'est franchement plus répugnant.

Elaine siffla, furieuse, pour la mettre en garde. Jehanne rétorqua avec la même hargne.

— Pourquoi je n'ai pas le droit de prendre ton manteau, moi ?

Les deux kères se tournèrent vers Arian comme s'il était fou. Et il l'était !

— Tu es un loup, rétorquèrent les sœurs d'une même voix.

Jehanne reprit.

— Un dhampir, c'est faible et ça possède une personnalité plus proche des humains. Un lycan, ça possède des griffes et ça maitrise mal ses émotions. Pas question que tu déchires mon manteau par inadvertance.

— Je sais me contrôler.

— C'est mon manteau, je ne te le donnerais pas. Elaine le fait, pas moi.

Il bouda apparemment mécontent de ne pas avoir le même traitement, alors que Jehanne l'avait accepté comme âme sœur. N'était-ce pas déjà suffisant ?

— Maintenant, quelle excuse vas-tu sortir, Elaine ? Je ne suis plus la naïve petite Kèr du passé. Tu ne me feras pas croire que ma rencontre avec Peter, que son intérêt pour moi, était un hasard.

— Je te considère vraiment comme une amie, Jehanne, se défendit l'intéressé avant qu'Elaine ne décide de prendre les devants.

— Je l'ai effectivement envoyé pour te surveiller et te protéger. Il...

Elle s'arrêta, ses mains gigotant nerveusement, ses yeux fuyants. Que craignait-elle ?

— Je vais chercher de quoi boire.

Peter disparu dans la cuisine, revenant avec des verres et une bouteille d'un excellent sang. Un sang de nymphe. Légèrement pailleté, comme beaucoup de créatures féeriques de la forêt. Un goût sucré très apprécié.

Elaine s'installa sur le canapé, avec Jehanne. Les deux hommes prirent chacun un fauteuil, laissant le lycan sans rien à consommer. Il se trouvait en compagnie de créatures hématophages.

— Ce jour-là, je suis vraiment morte, Jehanne. Mais j'avais caché le Glas dans mon corps.

Elle porta son attention sur le loup, méfiante.

— C'est mon compagnon, et il est dans le même camp que le tien. Alors délie ta langue et parle.

Elle opina du chef et reprit son récit, son explication.

— Apparemment, les Idoles ont deviné mon idée puisqu'elles ont disséqué mon cadavre. Mais elles n'ont rien trouvé. Puis, jour après jour, mon corps s'est mis à guérir, à se régénérer. Je suis revenue à la vie.

— C'est impossible, nia Jehanne en bloc.

Elaine leva la main, l'ouvrant devant Jehanne pour faire apparaitre un objet très particulier. Arian retint son souffle.

— Est-ce que c'est ce que je crois ? commença-t-il à interroger.

— Le Glas des Immortels.

Fabriqué dans un alliage particulier, inconnu, les marques de forge se formaient grossièrement sur le pied et la tige de la coupe, des inscriptions gravant le récipient de dessins intriguant et mystérieux. Jehanne, loin d'être une experte, supposait que seuls les porteurs légitimes pouvaient comprendre l'énigme du Glas des Immortels.

Un détail la fit réagir.

— Elle n'est pas censée apparaitre par magie, énonça-t-elle.

Pourtant, elle ne l'imaginait pas. La coupe était bien apparue de nulle part dans la main d'Elaine.

— C'est parce que pour une raison que j'ignore, le Glas des Immortels a fusionné avec mon cadavre. Sans doute qu'à ma mort, cherchant un nouveau porteur digne de lui, il n'a trouvé personne et aura préféré rester caché dans son défunt porteur.

La gorge serrée, Jehanne savait qu'elle n'avait pas l'étoffe de devenir la porteuse. Les poings fermés, l'interrogation empoisonnait son esprit. Pourquoi cet objet sacré avait préféré fusionner avec un cadavre plutôt que de partir avec Jehanne. Était-elle si peu digne ?

Sans doute. À l'époque, elle était particulièrement lâche et immature. Comment aurait-elle pu porter ce lourd fardeau, cette mission d'une importance capitale ?

— Dès lors, les Idoles ont tenté par tous les moyens de me détruire. Mais il semblerait que le Glas me ramène systématiquement à la vie.

— Attends. Tu es invincible ?

Haussant les épaules comme si ce n'était rien d'intéressant, Elaine finit tout de même par relever le menton d'arrogance.

— J'ai bien l'impression que oui.

— Alors tu es encore plus puissante que les Idoles !

— N'exagérons rien. Quoique, tu n'as pas tort.

— Mais alors, comment t'es-tu enfuie ? C'est vraiment étrange. Même en te faisant passer pour morte, elles n'auraient pas abandonné ton corps étant donné ce qu'il contient.

La bavarde Elaine ne répondit rien sur le coup, son regard dans le vide visionnant les images de son passé. La main de Peter se posa sur la sienne, l'homme penché pour rester à ses côtés.

— Peter a...

— J'étais un hybride fraichement kidnappé. Ou plutôt « sauvé de parents irresponsables ».

Les Idoles ne tuaient pas systématiquement les hybrides. Parfois, dans leur bienveillance, elles les sauvaient en les asservissant. Ces derniers devenaient des esclaves. Un dhampir, hybride humain et vampire, la seule espèce capable de se mélanger avec les Hommes, était souvent offert à Lizebeth. La Reine vampire décidait alors de leur sort.

— J'ai essayé de m'enfuir, à plusieurs reprises. J'ai alors pu rencontrer Elaine par hasard.

Leurs doigts s'entremêlèrent, les deux amants s'échangeant des sourires heureux, se remémorant sans doute leur rencontre.

— Nous avons tout de suite compris que le Destin nous avait lié. J'ai alors trouvé le moyen de faire sortir Elaine.

— Et je lui ai demandé de rester pour devenir un sujet de la Reine. Ainsi, il ne serait pas soupçonné et il obtiendrait sa liberté, son droit de vivre aux yeux des Idoles.

Cela avait fonctionné, Peter se trouvant devant eux, bien vivant.

— Si je t'avais approché, les Idoles se seraient doutées de notre lien, Jehanne. Et tu avais commencé à construire ta vie sans moi à ce moment-là. Mais en apprenant que la Rébellion était sur ton dos, j'avais organisé avec Peter ton sauvetage. Je n'avais pas prévu que ton bourreau serait ton partenaire destiné et qu'il t'enlèverait en premier.

Sa langue claqua, ne cachant rien de son mépris vis-à-vis des lycans.

— Puis, il y a peu, j'ai appris pour le plan des Idoles de te tuer en interceptant ton véhicule. Cinq Idoles, contre toi. Je devais intervenir...

Jehanne comprenait seulement que, comme Arian, sa sœur avait pris une décision stupide en pensant la protéger. Elle n'avait pas cherché à trouver un moyen de la contacter, pour l'épargner de tous les dangers, sans même se rendre compte que ce silence avait conduit à cette situation aujourd'hui.

Se servant un verre, délaissant sa tasse, elle but d'une traite.

— Je suis désolée Jehanne...

— Ouais, ça, c'est facile à dire.

— Ce qui est fait, est fait. Je ne peux pas changer le passé, mais je veux recommencer, nous retrouver et apprendre à te connaitre.

Sa main quitta celle de Peter pour venir se poser contre sa joue. Son sourire presque maternel lui avait manqué.

— Tu as grandi, et tu es devenue une belle femme, forte et crainte. Et tu as même obtenu un titre, un surnom, ce que je n'ai jamais obtenu.

Ses joues se réchauffèrent au compliment de sa sœur. Elle avait souvent entendu des reproches concernant ses activités de Papillon écarlate. Ce nom, elle l'avait obtenu en travaillant dans l'armée de la Reine vampire, pas en obéissant aux Idoles. Un surnom pour illustrer l'image guerrière qu'elle avait possédé.

— Tu es devenue une grande guerrière. Tu seras bien plus redoutable encore lorsque tu auras la maitrise de tes capacités de Kèr.

Elle hocha de la tête, écoutant Elaine comme une enfant écouterait sa mère. Puis, Jehanne enlaça cette femme formidable qui avait disparu de sa vie. aujourd'hui, elle lui était revenue. C'était le plus important qu'elle souhaitait retenir.


***


Elaine était aussi magnifique que l'avait affirmé Jehanne. Une femme imposante, au corps svelte et de grande taille. Ses longs cheveux blonds ondulaient sur ses épaules. Un blond clair, solaire. Un blond véritable. Et ses yeux...

Le même mauve que celui de Jehanne.

Arian voyait en la sœur aînée une version Jehanne en plus colorée et solaire. Les deux femmes se ressemblaient énormément. À l'exception de leur taille et de leurs cheveux, elles n'avaient que peu de différences physiques. Enfin si, la couleur de leur peau. Si Jehanne possédait la pâleur d'un mort, Elaine rayonnait d'une peau dorée.

Elaine était le jour, Jehanne était la nuit. Mais toutes les deux portaient un long manteau écarlate.

Arian se rendit compte qu'il regardait depuis un certain temps Elaine. Jehanne le fusillait du regard, tout comme Peter tandis qu'elle posait une bouteille au contenu rouge. Le Lycan devinait l'origine sanguine de la boisson. Les trois buveurs de sang apprécièrent le liquide, Arian ne put rien boire.

Elaine ne l'aimait pas beaucoup, ce n'avait rien de compliqué à deviner.

— Je sais que j'ai été absente longtemps, Jehanne, mais je ne pensais pas que tu t'accouplerais avec une bête aussi peu... distinguée, déclara Elaine tout en fixant Arian du regard avec un dégoût certain pour lui ou son espèce, peut-être même les deux.

Arian rétorqua d'un grognement animal, donnant simplement raison à Elaine.

— Je sais, répliqua Jehanne sans prendre sa défense, contrairement à plus tôt. Les Lycans sont indisciplinés...

— ... ils ont une odeur pestilentielle...

— ... ils sont sauvages...

— ... possessifs...

— ... stupides...

— ... des animaux...

Les deux sœurs continuèrent de se répondre des insultes, non pas envers Arian en lui-même, mais envers la noble et puissante espèce des loups-garous.

— Les Lycans sont une race majestueuse, rétorqua-t-il. Nous possédons même un dirigeant, un Roi. Et français.

Jehanne paraissait beaucoup aimer la France alors il tenait à préciser l'origine de son Roi. Il ne s'agissait pas non plus de son Alpha, mais du Seigneur régnant sur la totalité des meutes.

En réalité, les Lycans vivaient en meute. Chaque meute était indépendante et dirigée par un Alpha. Mais cela donna l'occasion au peuple hématophage de les attaquer. Menacés par les suceurs de sang, un être se dressa pour soumettre les Alphas et les loups. Un Meneur de loup. Il apporta l'ordre, et repoussa les ennemis de leur espèce.

— Et puis sa fille est l'héritière du trône.

Ça aussi, il tenait à le signaler, au cas où Jehanne serait d'une âme féministe. Il voulait remonter son espèce dans l'estime de son âme sœur, qu'elle soit fière d'être la femme que le destin lui avait destinée. Peut-être même qu'elle le laisserait aussi prendre son manteau volontairement ?

Cela lui parut être une réussite lorsqu'elle lui offrit un sourire ainsi que des pupilles dilatées et des lèvres entrouvertes qui furent humidifiées par une langue gourmande. Elle avait soif et elle était excitée. Le loup n'aurait pu rêver mieux.

Elaine sembla remarquer l'échange de regards étranges entre lui et Jehanne.

— Tout de même, Jehanne. Je sais que vous êtes destinée, mais ce genre d'animal n'est pas digne de...

— De moi ? coupa Jehanne. Serais-tu en train d'insinuer que je suis stupide au point de ne pas savoir choisir un homme digne de mon cœur ?

— Ce n'est pas ce que...

— Tu as été absente, tu m'as fait croire à ta mort alors que j'avais besoin de ma sœur ! Où étais-tu lorsque les Idoles me terrifiaient et se servaient de moi pour asseoir leur dominance ? Où étais-tu lorsque ces dernières me shootèrent au roich ? Arian est peut-être un pervers poilu sentant le chien mouillé, mais il ne m'a pas abandonné même lorsque j'agissais comme la pire des connasses !

Jehanne était furieuse, et Arian était heureux. Même si elle le décrivait comme un pervers, ce qu'il devait sans doute être assez proche de la réalité, elle le défendait et lui montrait son amour pour lui. Elle n'en doutait plus, il en était certain.

— Et tu sais quoi ? Il est aussi un guerrier.

— Un guerrier ?

Le regard d'Elaine s'illumina, suivit par celui de Jehanne. Elles se tournèrent vers l'intéressé.

— Un puissant guerrier.

— Ô Divine Nyx, quand est-ce que vous vous mariez ? Et est-ce que tu t'es battue avec lui ? Il t'a vaincu, n'est-ce pas ? Ô Titanide de la Nuit, je me sens défaillir.

— Non, il ne m'a pas demandé en mariage.

— Comment ? Quel... bast !

Son esprit était quelque peu perdu, ne suivant plus le fil de la discussion. « Guerrier », « Bagarre », « Mariage » ? Quand est-ce qu'elles étaient passées du Lycan sauvage au guerrier qui demandait la Kèr en mariage ?

Elaine le fusilla du regard.

— Interdiction de toucher à ma sœur tant que tu ne l'auras pas demandé en mariage, fot en cul.

— Quoi ? s'exclamèrent ensemble Arian et Jehanne.

— C'est hors de question, s'indigna Jehanne.

— Tu as été offerte à un guerrier, c'est un honneur pour lui. Il faut que vous soyez mariés.

— Mais je ne veux pas ! reprit Jehanne.

— Comment ça tu ne veux pas ? se vexa le loup.

C'était à Arian d'intervenir cette fois-ci.

— Tu ne veux pas te marier avec moi ?

— Et puis quoi encore ? Je suis une femme dans la fleur de l'âge, je veux profiter de ma liberté moi.

Dans la fleur de l'âge... Elle était plus âgée que lui à n'en pas douter !

Il se leva, prenant Jehanne par le bras pour la forcer à se présenter face à lui, sans distance de sécurité.

— Je pensais que tu avais accepté que nos destins soient liés.

— Il y a une différence entre accepter que je sois ton âme sœur et le fait qu'il faille que l'on se marie.

— Je n'en vois pas. Depuis que nos regards se sont croisés, il a été décidé que tu ne verrais plus d'autres mâles.

— Je ne veux pas me marier. Et puis je ne comprends même pas pourquoi nous avons cette conversation, tu ne m'as pas demandé en mariage, sac à puces !

Elle reprit son bras.

— Tout ça, c'est ta faute, Elaine.

— Eh bien quoi ? C'est normal que vous vous marriez. Mon guerrier m'a demandé en mariage dès notre première nuit ensemble.

— Tu... Tu es mariée ?

Elaine montra l'anneau sur son doigt.

— À la chrétienne. Cette sangsue est un crétin... euh, chrétien.

— Je ne suis pas un crétin ! se défendit alors minablement Peter.

Le regard de Jehanne se posa sur le dhampire, puis sur sa sœur. Elle semblait perdue. Arian lâcha un soupir.

Peter avait, lui aussi, une âme sœur. Et il s'agissait de la sœur de Jehanne.

Les réunions de famille risquaient d'être très tendues à l'avenir.

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Dernière mise à jour : 21/12/2024

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