Trois vers sur un buisson

En pleine discussion :

"Politique de la planète,

Elle frappe de sa main verte,

Se présente aux élections

Comptant sur l'effet papillon !"

Dit un ver translucide,

"Et le président des Pesticides

A bien trop commis de crimes

Sur son nuage gris, il frime,

Mais noyé dans le scandale,

Il va perdre l'électorale"

Renchérit un second.

Ce à quoi le dernier répond :

"N'oubliez pas toutes les blessures,

Les traces sont sur nos figures !

Entre les hippies et les écolos,

La populace se tiendra à carreau !

Mais encore faut-elle qu'elle vote pour la planète,

Encore faut-elle qu'elle soit prête

À arrêter d'appeler catastrophes naturelles

Ses bêtises qu'assume la terre maternelle.

Quand on fait pleuvoir de l'acide

Et qu'on se plaint des sacs plastiques,

Quand on trouve l'herbe trop humide,

Et qu'on se réfugie derrière la politique,

On fait semblant, mais on ne vote pas pour la nature !

Ah ! Si j'avais la bonne carrure,

Et aussi une cravate,

Je me présenterai à l'Elysée

Pour apprendre, à coups de savate,

À cette soi-disante d'humanité,

Qu'on ne peut même pas essayer de dompter

Ce qui nous a vu naître, et abrité."