Les fourberies de Scapin, Molière

Acte III Scène 9

Scène 9. CARLE, SYLVESTRE, SCAPIN

Scapin : Ah, Carle, te voilà ! J'ai grand besoin de votre aide à tous deux pour ne point tomber en disgrâce.

Carle, en riant : Toi, Scapin, tu as besoin de nous, tes fourberies ne te suffisent donc plus ?

Scapin : Il n'est pas temps de se gausser. Géronte et Argante ont découvert les tours que je leur ai joués. J'ai donc imaginé une nouvelle fourberie qui me permettra d'obtenir leur pardon.

Sylvestre, inquiet : Mon bon ami, tu nous demandes donc de jouer un rôle dans ta farce. Mais je te conjure au moins de ne nous aller point brouiller avec la justice.

Scapin : Va, va, nous partagerons comme toujours les périls en frères.

Carle : Parle, dis-nous ton plan.

Scapin : Pour les cinq cent écus que j'ai pris à Géronte pour libérer Zerbinette, ce n'est point un souci, je ferai croire que j'ai acheté du vin à monsieur Pindépice. En effet, n'avions-nous point besoin d'au moins cinq cent écus pour fêter le retour de nos bons maîtres, Géronte et Argante ?

Sylvestre : J'avoue que tu es un grand homme et voilà une idée en bon train. Mais que veux tu que nous fassions exactement ?

Scapin : Toi Sylvestre, dis à Argante que monsieur Pindépice demande s'il a apprécié son vin. Argante te demandera alors de quel vin il s'agit. Réponds-lui alors que moi, Scapin, j'ai commandé ce vin pour festoyer l'arrivée de nos maîtres chez eux après leur long voyage.

Carle : Je vois. Argante portera la nouvelle à son ami, Géronte, qui comprendra de même. Je saurai, crois-moi, tourner la chose à ton avantage, Scapin.

Scapin : Malheureux ! Ne dis que l'essentiel. Il ne faudrait pas que ta langue débite des paroles insensées et que cela en soit finit de nous.



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top