Le dernier instant de sa vie avec son daemon serait le plus affreux .

Lyra sentit une douleur immense, elle fut transpercée par un éclair qui la fit s'évanouir.

Elle se réveilla dans une pièce blanche et froide. En plus de la torture de ne plus avoir Pantalaimon à ses côtés, elle ressentit de la colère envers les trois hommes, brutaux et sans pitié qui l'en avaient séparé. Son désespoir était tel un tsunami dévastant un roseau, c'était une souffrance inutile qui faisait battre sa poitrine de chagrin et d'amour. Le lien invisible entre elle et son daemon était rompu. Pourtant, elle savait au fond d'elle-même qu'elle le rejoindrait. Elle se rassurait, parmi ses sanglots, en se disant que si le lien était coupé, il était possible malgré tout de retrouver Pantalaimon.

La porte grinça, derrière ses larmes elle vit une infirmière qui lui apportait un bol de pêches. Rassemblant ses dernières forces, elle courut vers la porte, bouscula l'infirmière, ébahie, et referma à clé derrière elle. Dans le couloir, il n'y avait personne, il fallait retrouver le bâtiment sans fenêtres où avait été enfermés les daemons des enfants mutilés.

Épuisée, Lyra vit un chariot de boîtes en verre et comprit qu'en se cachant sous le drap blanc sur lequel elles étaient déposées, elle rejoindrait le lieu où se trouvait sûrement Pantalaimon. Ainsi camouflée, devenue invisible, elle entendit des pas qui s'approchaient et le chariot glissa sur les dalles immaculées. Quand il s'arrêta, elle attendit que l'homme le débarrassa des cages pour se faufiler derrière d'autres cages superposées. C'est alors qu'elle se sentit mieux et sut que son daemon était tout près d'elle. Un bien-être l'enveloppa. Elle attendit, impatiente, que l'homme fut sorti pour suivre le halo de tendresse qui la menait vers son ami. Des petits coups nerveux et une faible voix l'attirèrent vers un coin de la pièce. Pantalaimon ! Pantalaimon l'attendait, transformé en hermine, dans sa cage de verre. Vite, il fallait le libérer ! Elle ouvrit la cage.Ils s'étreignirent. Leur joie fut immense, plus personne ne pourrait les séparer.

Il fallait maintenant quitter cet infâme bâtiment et retrouver Roger.