Le vent a soufflé sa colère




Ce soir, le vent a soufflé sa colère.



Les plaines étaient vides et les monts silencieux,

Mais tu sais, par delà les nuages des cieux,

Bien plus haut que les monts qui s'élèvent de la terre,

Ce soir, le vent a soufflé sa colère.



J'ai vu venir au loin les lueurs flambantes

Amenées par la haine vivace et tranchante

Et les mots forts et crus qui me tombaient des cieux

Me griffaient, me brûlaient quand j'errais sous leurs yeux.



Puis l'orage m'a frappé d'un seul coup, soudainement,

Comme une vague qui s'abat sur les plages du vent,

Le monde brutal s'est rué sur mon corps

M'écrasant de ces mots qu'on me jetait encore.



Fissuré puis brisé et jeté en pâture,

J'ai vu tous mes espoirs se changer en blessures

Et à l'instant précis où je croyais mourir,

J'ai senti que l'orage finissait par partir.



Les océans de larmes ont séché sur les plaines,

Les mots, cruels, implantés dans mes veines,

Sont passés sur mon cœur et tombés à mes pieds,

Vaincus, enfin, par le temps écoulé.




J'ai recousu les portes et les murs de mon âme,

J'ai déblayé la place et rengainé les armes.

J'ai planté dans mes yeux les premiers grains de vie,

Aujourd'hui, vous savez, ils ont tous fleuri...


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