On est mercredi et je n'ai que deux heures de cours aujourd'hui de 11 à 13 heures. Je m'autorise à dormir un peu plus ce matin, et j'irai faire les courses après les cours.

Il est 14 heures quand je m'y rend, j'ai besoin de légumes et de gâteaux pour le petit déjeuner.

Je passe dans le rayon alcool car en face de celui-ci il y a le rayon gâteaux, et je croise encore cette dame qui me paraît si familière.

-"Bonjour, nous nous sommes croisées la dernière fois et c'est drôle mais votre visage ma paraît si familier, je suis désolée de vous aborder ainsi, c'est très mal poli."

-"Bonjour, je ne sais pas quoi vous dire peut-être mon prénom vous rafraîchira la mémoire ? Claudia."

Claudia, Claudia, CLAUDIA, oh mon dieu c'est la mère à Wayne. Elle a bien changé ce qui est sûrement dû au faite que je la retrouve toujours avec de l'alcool entre les mains.

-"Vous êtes la mère de Wayne ?"

-"Euh.. Oui, qui êtes vous jeune fille ? Oh que suis-je bête, Sarah, c'est ça ? Wayne m'a beaucoup parlé de vous."

J'ai changé à ce point là ? Sérieux, j'entends ce prénom partout, Sarah, Sarah, j'en ai marre. Je ne suis pas jalouse non, certainement pas, mais il est vrai que s'il se passe quelque chose entre Sarah et Wayne, je ne comprends pas ses démarches de venir chez moi et me donner des rendez-vous ? Si ses attentions sont de me blesser je vais simplement couper les ponts.

-"Non, je ne suis pas Sarah, Claudia, c'est Jonah."

Son visage s'emplit d'une joie qui efface toutes les cernes encrées sur son visage qui était, à l'époque, si bien soigné, maquillé et entretenu, comment aurai-je pu la reconnaître sans l'aborder de cette manière ?

-"Jonah, Jonah Harris ? Je ne sais pas quoi dire, ça fait si longtemps, tu as grandis, tu es devenu une sublime jeune femme !"

Elle me caresse les cheveux en me regardant de la tête aux pieds, je suis un peu gênée mais très contente de la revoir.

-"C'est gentil Claudia, j'ai revu Wayne il y a quelques jours et je voulais passer vous voir mais il m'a dit que vous étiez très occupée, je n'ai pas voulu vous déranger davantage."

-"Occupée ? C'est étonnant, je n'avais pas beaucoup de cartons, nous l'ai avons rangé en une demi-journée."

Je crois bien qu'il me cache quelque chose, et rien que de penser qu'il m'aurai menti dès le début de nos retrouvailles me rend folle de rage. Il a toujours eu un certain goût pour le mensonge quand nous étions gosses, il me mentait pour tout et n'importe quoi, du simple je me suis endormi alors qu'il regardait seulement un film jusqu'au je vais me coucher alors qu'il partait en soirée avec ses potes et d'autres filles et il ne me voulait pas dans ses pattes. J'ai toujours tout pardonné à Wayne parce que je l'aimais terriblement. Aujourd'hui je suis devenue plus forte et indépendante, je ne recommencerai pas à lui trouver des excuses pour chacun de ses comportements déplacés, j'en ai ma claque d'être trop gentille, on peut être sur à chaque fois que je tombe de haut !

-"Je vois."

-"Tu as du temps devant toi ? Tu veux aller boire quelque chose ?"

-"Absolument, je vous invite !"

Je jette mes courses dans ma voiture et nous nous dirigeons vers le petit bistrot en face du petit magasin.

Nous nous asseyons à une table dehors, le temps est doux et agréable autant en profiter. Claudia appel un serveur, plutôt mignon au passage et lui commande un verre de Whisky elle me regarde un peu honteuse et je lui souris quant à moi je demande un café noir sans sucre.

-"Que deviennent tes parents ma chérie ?"

-"Mes parents sont décédés Claudia."

-"Oh, mon dieu, je suis terriblement désolée, je te présente toutes mes condoléances, ils sont partis quand ?"

Je vois la larme qui menace de couler, c'est vrai qu'il y a quelques années ils étaient plutôt proches avec Claudia et Edward.

-"Maman est partie d'un cancer des poumons il y a un an et demi, et papa la suivi car il n'a pas supporté sa perte et s'est pendu trois mois après."

-"Je suis désolée de pleurer, je ne suis pas la mieux placée."

Je lui souris et répond d'un ton calme pour la rassurer.

-"Ne vous inquiétez pas, ça fait bien longtemps que je n'ai plus de larmes à déverser."

-"Et tu as été seule tout ce temps ? Sans personne pour t'accompagner dans ton deuil ?"

Claudia sait très bien qu'en dehors de mes parents je n'ai aucune famille, donc je me dois de lui répondre honnêtement:

-"Oui j'ai été toute seule, j'ai dû payer les deux enterrements, et je dois travailler le samedi pour pouvoir payer mes dettes."

-"C'est vraiment terrible, je suis vraiment sous le choque... Où travailles-tu ?"

Je travaille dans une petit boutique de prête à porter pas loin d'ici."

-"Si ça te permet de mieux vivre, je suis contente et si tu as besoin d'argent je peux t'en prêter, pourquoi tu ne nous as pas contacter ?"

-"Pour être franche avec vous, je ne voulais pas revoir Wayne, pas que je le détestait, mais je ne voulais pas qu'il soit à mes côtés et qu'il reparte sans plus de nouvelles après, vous risquez de croire que c'est débile à côtés de ce que je traversais, mais dans ma logique ça aurai été une douleur en plus à devoir supporter, j'étais suffisamment fragilisée. C'est très gentil de votre part de me proposer de l'argent mais je commence à m'en sortir, ne vous en faites pas."

Elle me regarde avec incompréhension.

-"Je comprend tout à fais, mais je pensais que vous aviez garder contact par téléphone."

-"Non pas du tout, c'était tellement douloureux."

-"Pourtant il me disait souvent qu'il t'avais eu au téléphone, la première année après notre départ."

-"Je ne sais pas quoi vous dire car ce n'est pas vrai."

En plus il ment à sa propre mère alors là...

-"Je pense que Wayne t'as dis que j'étais occupée simplement parce qu'il a honte de la femme alcoolique que je suis devenue."

-"Chacun à ses problèmes et sa façon de gérer les choses, je ne vous blâmerai pas pour ça, seulement essayez tout de même de sortir de ce cercle vicieux."

-"Merci, de ne pas me juger."

Nous continuons à parler de la pluie et du beau temps, j'ai toujours eu une certaine affinité avec cette femme, nous pouvions nous parler en buvant 8 café d'affiler sans voir le temps passé, j'adorai cette époque, tout était si facile.

Le soleil commence à descendre dans le ciel, il est l'heure de rentrer chacune chez elle, après cette après-midi agréable et bouleversante.

Je rentre chez moi, le temps est passé tellement vite il est déjà 18 heures, je ne pensais pas avoir parlé aussi longtemps avec Claudia.

Je range, fait le ménage et passe au moins 1 heure au téléphone avec Emma, on ne sait pas vu depuis lundi et en deux jours, deux meilleures amies ont un tas de choses à se dire comme si ça faisait 2 ans que nous nous sommes pas vu.

Je commence à me faire à manger, nuggets et haricots verts, je ne vais pas faire des plats gastronomique pour une seule personne, je fais simple et efficace.

Il est 21 heures, je m'allonge dans la canapé et regarde au moins 3 épisodes de ma série favorite du moins, "A la dérive", c'est l'histoire de deux jeunes de 17-18 ans qui se trouve dans la même classe de Terminal, la fille à une maladie, je crois que c'est la mucoviscidose mais le garçon tombe éperdument amoureux, je ne sais pas comment ça va se finir mais je risque de m'effondrer avant la fin.

Il est 23 heures 30 quand je reçois un appel d'un numéro non enregistré dans mes contacts.

Je réponds:

-"Oui, allô ?"

Il y a énormément de bruits derrière, beaucoup de rire et de musique.

-"Jonaaaahhhh, coucouuu, c'est Wayne, tu sais celui que tu prends pour un connard ?"

Je le stop net:

-"Wayne ? Tu es complètement ivre, qu'est ce qu'il te prend bon sang !

-"Ce qu'il me prend ? Tu es en couple et tu fais la fille seule qui veut me récupérer, tu n'es qu'une connasse, tu l'as toujours été, une connasse sans cœur !"

Je suis sous le choque, me mentir et maintenant m'insulter, en plus, à cause de fausses informations, je ne sais même pas quoi répondre.

Une voix de fille prend le relais:

-"Saluuuut, tu veux te joindre à la fête ? Avec Wayne on s'amuse comme deux fous."

Cette salope de Sarah.

J'entends Wayne marmonner :

-"Ouais bébé, bouges comme ça, je vais pas pouvoir te résister longtemps tu sais."

Là c'est trop, je ne prend même pas la peine de répondre je raccroche et éteins mon téléphone.

Je suis tellement en colère, j'ai le cœur qui bat à 100 à l'heure je décide continuer de regarder ma série mais honnêtement je ne suis pas très concentrée. Comment peut-il me parler ainsi ? Qu'est-ce que je lui ai fais ? Pourquoi dit-il que je suis en couple ? Je ne comprend pas.