Le Mal-Saint

C'est un concept que je voulais utiliser depuis très longtemps; une religieuse recluse, loin du monde et seule dans ses pensées, qui se radicalise dans un extrême puritanisme.
Je comptais à la base en faire un simple masque de Changeface qui aurait porté tellement de visages différents que sa foi envers sa religion n'aurait plus aucun sens autre que la pureté.
Au final, la place d'avatar du démon de la Guerre lui convient tout aussi bien, je pense.

Rasha, le Décharné

Avatar de la Peur, ayant pour nom un habile anagramme, son point de vue sur les peines et tourments intérieurs a jadis été le mien. J'ai réellement cru que si je faisais semblant de ne pas souffrir, la souffrance partirait d'elle-même.
Une fois exacerbé et caricaturé en ce naga bifide, l'échange entre Taylor O'Ennie (encore une fois un subtil anagramme) et le monstre m'a permis de me libérer d'un certain poids.
Si vous avez mal, parlez-en. Ça paraît bête, mais vous ne pourrez pas avancer en ressassant le passé.

Messire Misères

Le concept était plutôt simple à la base; est-ce que tout avoir nous rend réellement heureux, ou est-ce que le désir fait partie de notre plaisir ? Comme les cours de philo ne répondent absolument pas à cette question, je me suis répondue toute seule.
Et comme le fond était trop simple pour faire un chapitre complet, je me suis éclatée en lissant la forme comme jamais je n'en n'avais lissé. Des allitérations, assonances, paronomases, et l'autre figure de style dont le nom m'échappe qui consiste à écrire des mots grâce aux sons des autres ("même les rêves les plus fous dans mes six remises errent", "suivirent la haute secte quand leur messe y remit ces airs", sans compter les "Messire" et "Misères" glissés ça et là)
Ah, et Messire est un anagramme de Misères, mais vous commencez à comprendre le concept ^^

Dame Lia

Pas de chara-design pour celle-ci; j'ai eu du mal à dessiner un corps difforme d'où s'échappe l'esprit.
Pour le fond, en revanche, je n'ai que survolé le thème général de notre rapport au corps et au matériel. Le problème étant que, du fait d'un univers moyenâgeux-fantasy, faire un cours de bio sur les hormones ou les messages nerveux aurait été complètement hors-propos. Sans parler des thèmes du transhumanisme ou de l'intelligence artificielle, qui rentrent complètement dans la problématique: au final, y a-t-il une âme ou un esprit, ou est-ce que tout est physique, y compris le psychique ?
Le débat est contourné par Taylor, qui se contente de dire que même si tout était matériel, ça n'empêcherait pas d'être heureux, car personne n'a d'éléments de réponses satisfaisants...
Ah, et Dame Lia est l'anagramme de Maladie, aussi.

Lyra, bras de la Miséricorde

Lyra ! Lyra des Fils Spirituels est de retour ! Et elle a vraiment mal vécu la mort de tous ceux qu'elle connaissait (à peine), ainsi que la scène qui se déroule en prologue. Notez d'ailleurs que son armure est faite de l'exosquelette du Faiblicide, dont elle reprend également la mission: tout tuer.
L'idée est basique à en mourir; si la souffrance est inhérente à la vie, s'il faut détruire la souffrance, il faut détruire la vie.
J'espère avoir réussi à en faire un personnage avec un peu plus de profondeur qu'un dalek, et lui avoir donné une fin à sa hauteur (bien que le combat se déroule en hors-champ).
Quel dommage que le narrateur à la première personne ne soit pas revenu, ceci dit...

Le Désincarné

De même que le Mal-Saint (créé en même temps), le concept attendait d'être utilisé depuis pas mal de temps.
Au final, la forme ignoble de l'Alchimiste anonyme ne se montre même pas, et le prologue ne laisse que supposer le sort du personnage. Il était (à mon sens) beaucoup plus intéressant d'avoir un dialogue au thème très implicite plutôt qu'une enquête de Taylor dans le laboratoire de l'Alchimiste, à retracer les avancées et les réflexions via ses notes, pour finalement tomber sur le Désincarné. Le dialogue aurait été compliqué avec une déliquescence organique ayant un vocabulaire limité à "pitié", et l'échange tout aussi difficile avec des bouts de papier.

Merci beaucoup à vous pour votre lecture !