Chapitre 5

-Gannaelle? Est-ce que tu m'entends? Entendis-je au loin

Ma bouche était sèche. Je tentai péniblement d'ouvrir les yeux. La lumière me brûla, mais je réussis à prendre le dessus après quelques secondes.

-Où suis-je? Murmurais-je

Trois têtes se tenaient au dessus de moi. Connie souriait, rassurée de me voir vivante. Carmen n'avait de yeux que pour la troisième personne qui me regardait, moi. Kellan.

-Tu te sens mieux? Demanda Connie en m'aidant à m'assoir

On était toujours dans la chambre.

-Oui. J'ai mal à la tête mais ça va.

-On doit parler. Déclara Kellan d'une voix peu assurée

Je pris le temps de mieux l'observer. Il avait de grosses cernes sous les yeux et une expression d'inquiétude se reflétait sur ses traits.

-Je me suis évanouit pendant combien de temps?

-Près de 10 heures. Répondit Carmen

-Et l'école? Dis-je paniquée

-On a prévenu que tu étais malade. L'infirmière est passée. On a dit que tu dormais et qu'on s'occupait de toi. Expliqua Connie

-Il faut qu'on parle! S'écria Kellan

Maintenant il avait toute notre attention.

-Kellan...essayais-je

-T'as pas entendu ce qu'elle a dit?! Elle s'est fait violer par monsieur Sivan!

Mon cœur se mit à battre extrêmement fort. Qu'est-ce que j'ai fait?

-J'avais treize ans...chuchotais-je tête baissée

Comment se fait-il que des inconnus sachent la vérité lorsque ma propre mère l'ignore?

-Je vais le tuer! Hurla Kellan en se dirigeant vers la porte

-Non! Criais-je à mon tour

Surprit, il se retourna et marcha vers moi. Il me caressa la joue et je sentis mes jambes se liquéfier. Kellan n'a pas à se battre pour moi. Je ne suis ici que depuis peu. Il ne me connaît pas.

-On va te venger Ganna. Je déteste plus que tous les violeurs. Ils méritent de pourrir en enfer. Déclara-t-il sérieusement

Bon ça n'a pas nécessairement rapport avec moi. C'est une haine qu'il porte contre tous les violeurs. Je n'ai pas à me sentir spéciale ou aimée.

-Je ne veux pas que tu te mêles de ça. Dis-je dans un effort surhumain en encrant mon regard dans le sien

Il cherchait désespérément l'approbation de Connie et Carmen en vain.

-C'est son choix. S'exclama Connie

Je lui souris en signe de gratitude.

-N'importe quoi! Hurla Kellan en claquant la porte

-Il me déteste? Risquais-je après quelques secondes

-Pas toi. Monsieur Sivan. Répondit Carmen en me prenant dans ses bras

J'essayais d'en faire autant malgré mon malaise.

-Qu'est-ce qu'on va faire? Demanda Connie

-Vous rien. Je ne veux pas qu'il vous mette en danger. M'exclamais-je sérieusement

-On ne te laissera pas tomber que tu le veuilles ou non. Répondit Carmen

Connie hocha la tête. Je ne suis plus seule on dirait.

-Maintenant tu vas venir avec nous à la cafétéria. Ordonna l'asiatique

Mon cœur me criait de refuser mais il ne faisait pas le poids contre les gargouillements que poussaient mon estomac. Je me levai difficilement et attachais mon épaisse chevelure blonde dans rapide chignon.

Il était près de quatre heures et l'école était finie. La cafétéria n'était pas aussi bondée qu'aux heures de dîner. Les regards se posèrent malgré tout sur moi. La petite nouvelle qui cause la surprise du prof de science. La pauvre fille qui attire le regard du gars populaire. Un classique qui renferme pourtant tellement plus. Comme quoi il ne faut pas juger sans savoir.

-Tiens. S'exclama Carmen en me déposant un plateau plein devant moi

-Merci. Répondis-je avant de me jeter tête première dans la nourriture des dieux

Je mangeai à mon aise quand la cafétéria se plongea dans un silence inquiétant. Quel drame adolescent vient encore de se produire? Tout est tellement plus simple quand vous faites l'école à la maison. Pas de drame. Rien!

-Ganna ne te retourne surtout pas. Chuchota Connie

Sans réfléchir je me retournai subitement. Kellan se tenait au fond de la cafétéria. Il me fixait d'un air mauvais. Pas de la méchanceté plutôt de l'énervement. Il n'est pas content de ma décision. Il s'approchait d'un pas décidé en ignorant tous les regard fixés sur lui. On aurait cru qu'il s'apprêtait à déplacer des montages.

-Ça s'annonce épique. Chantonna doucement Carmen

Mon cœur battait plus vite et mes mains devenaient moites. Que me veut-il?

Arrivé à notre table, il lança un regard plus au moins sympathique à Carmen et Connie puis ses yeux se posèrent sur moi. Il se baissa de façon à avoir la bouche près de mon oreille. Son souffle chaud me fit frissonner. Mes joues étaient brûlantes.

-J'ai un plan. On va prendre ce monstre la main dans le sac. Chuchota-t-il

Comment un simple murmure peut être si ravageur?

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