Point de vue de Fanny
Je me lève et m'écarte de la valise me paraissant vide jonchant sur le sol.
Me manque-t-il quelque chose ?
J'en ai l'impression mais je ne sais pas quoi... J'attrape ma feuille de papier où ma liste des affaires à emmener est inscrite.
Photos souvenir. Feuilles de papier. Cahiers. Trousse. Sacs à dos. Chargeur de téléphone. Mon smartphone lui-même. Mes trois peluches. Ma couverture fétiche. Mon argent de poche, deux cents dix euros. Mes lunettes de soleil. Mon pull doux. Mon sweatshirt noir. Mon gilet beige. Ma veste en jean et celle en cuir. Mon sous-pull rouge pétant. Mes trois tee-shirts. Mon haut spécial bronzage. Celui spécial shopping. Tous mes sous-vêtements accompagnés de leurs paires de chaussettes. Mes trois shorts chéris. Ma robe rose bonbon.
Mais oui ! C'est cela !
J'ai oublié de mettre des pantalons ! Et des chaussures aussi...
J'ajoute ces affaires dans la valise et m'écarte à nouveau. Bon, je pense avoir tout ce dont j'ai besoin.
"- As-tu enfin fini, Fanny ? Se lamente ma voisine de lit, nommée Jenna.
- Oui ! Je crois. Répondis-je en souriant."
Jenna n'a pas changée. Toujours grincheuse, et ignorante de ma compagnie. Je n'aurais vécu que treize mois en sa compagnie, ce qui est treize mois de trop.
Mais c'est aujourd'hui que je quitte cet ennuyant endroit. J'ai fêté mes dix-huit ans il y a un mois, néanmoins les formalités administratives ont durées plus longtemps que prévu.
J'enfile ma veste militaire et attrape la valise.
"- Ciao Jenna !"
Je quitte la chambre et m'embarque dans les escaliers. Je croise certains pensionnaires, dont quelques uns me saluent.
La directrice vient me voir alors que je m'apprête à passer la porte d'entrée.
"- Fanny ! Dieu soit loué : tu es encore ici. Écoute, voici un billet de train qui te mènera à ta destination. Dit-elle en me rendant un morceau de papier rectangulaire. Ton train part dans une demi-heure. Te rappelles-tu du chemin de la gare ? Je hoche la tête. Parfait. Donc, fait une bonne route ! Au revoir, Fanny !"
Je la salue en retour et commence ma marche vers la gare. À pied, le chemin est de vingt minutes.
Je sors mon smartphone ainsi que des écouteurs puis lance une musique au hasard.
××××××
"- Les voyageurs en direction de Koraiz (totalement inventé) sont priés de rejoindre le quai numéro neuf. Résonne une voix féminine neutre."
En tant que voyageur modèle, je me rends à ce quai.
Déjà plusieurs personnes attendent à rentrer dans les wagons. En regardant mon billet, je m'aperçois que mon wagon est le cinq.
Après m'être installée, la voix reprends la parole. D'après celle-ci, mon arrivée est prévue pour onze heures seize, soit environ quatre heures de trajet.
××××××
La sonnerie retentit. Je suis arrivée.
Je quitte le wagon, récupère ma valise, confirme mon identité, puis sort de la gare.
Je prends ma carte. D'après elle, je suis actuellement dans ma ville natale. La ville de JunHo et celle de mon village.
Personne n'est au courant de mon arrivée. Je dois donc me débrouiller seule pour retrouver le village.
Ma carte de la ville... D'après celle-ci, je suis au sud de la ville. La forêt est au nord.
Je vais peut-être utiliser le bus. S'il y en a évidemment. Où le taxi. Il semble y en avoir un qui arrive.
Je me démarque et par je ne sais quelle chance, il vient s'arrêter. Je cours vers lui, ouvre la portière et m'assis sur la banquette arrière.
"- Bonjour monsieur ! J'aimerai aller à la forêt reposant au nord de la ville, s'il vous plaît. Commençai-je sans prêter attention à la seconde porte arrière s'ouvrant.
- À la forêt, monsieur. Résonne une voix imposante masculine.
- Bien, jeunes gens. Êtes-vous ensemble ? Pose le chauffeur.
- Non, monsieur. M'enquis-je de répondre.
- D'accord !"
Je quitte du regard le chauffeur quarantenaire souffrant de calvitie pour analyser mon accompagnateur.
Un mot me suffisait à décrire cet être.
Léon-Leiv-Lurt.
Mais que fait-il ici ? A-t-il toujours été en liberté ? Comment se permet-il de voyager librement dans cette ville ? D'ailleurs, pourquoi m'offre-t-il un sourire psychopathe ?
"- Ça alors ! Fanny... Ça fait bien longtemps.
- Pas assez à mon goût.
- Te rappelles-tu de Lurt ?
- Les photographies ne m'ont pas aidées. À vrai dire, j'avais oublié ton existence.
- Voilà qui est vexant."
Le chauffeur nous regardait bizarrement.
Ce genre de discussion n'est sûrement pas commun.
Je me mis à ignoré mon interlocuteur. Je stoppe toute activité de mes tympans.
Le paysage défilé sous mes yeux. Le village est resté tel qu'il était. Les gens se promènent en famille, courent en jogging, travaillent, font du shopping, trainent entre amis...
Dès que j'aurai célébré mes retrouvailles avec ma famille, je rejoindrais JunHo.
"- Vous êtes arrivés. Déclare le chauffeur."
Je descends du véhicule nonchalante, ouvre le coffre afin de récupérer ma valise puis tends l'argent, en souriant poliment, au quarantenaire. Ce dernier me sourit en retour puis je me dresse face à la forêt.
Un détail que je n'avais pas évalué : le chemin de forêt. C'est fort dommage pour ma pauvre valise.
"- Et si nous faisions notre route ensemble ?"
Je l'ignore. Comme depuis un quart d'heure. Il se met à me coller. Je ne le comprends pas ce gars : il devient mon ami, il me trahit en achevant ma partie animale puis revient vers moi.
Incompréhensible.
Après quelques nombreux pas et virages, j'aperçois le village. Toujours identique.
Avec ma valise, je me dirige vers les gardes postés devant l'entrée principale du village.
"- Bonjour, mademoiselle. Nature ? Identité ? Raison du voyage ? Interroge le garde de dressant devant moi."
Je le dévisage longuement. C'est étrange, avant les gardes ne questionnaient pas les personnes. Ce doit être une nouvelle loi, suite à la découverte du village par les humains.
"- Ancienne métamorphe renarde, à présent humaine. Fanny Hope, dix-huit ans. Retrouvailles avec mes proches."
C'est au tour du garde de laisser apparaître un blanc. Il communique sûrement avec ses semblables.
Après avoir repris ses esprits, il m'annonce que j'ai la bénédiction d'entrer dans ce village. Mon village.
Je souris hypocritement au garde en guise de remerciement puis pénètre au sein du village.
Toujours suivie de la fidèle valise, je longe le chemin cahoteux abimant légèrement cette dernière. Plusieurs nouvelles habitations sont nées. Les oiseaux sont toujours présents ici-bas. De pâles nuages envahissent le ciel auparavant bleu.
Je reconnais mon habitation. Son architecture et sa teinte. J'entre à l'intérieur de celle-ci en laissant la valise noire au pas de la porte.
Machinalement, j'annonce ma présence :
"- Je suis rentrée !"
Les escaliers commencèrent à trembler. Un assourdissant bruit sonne à mes oreilles. En levant la tête, je remarque que mes sœurs arrivent au bas des marchent.
Je souris. Sans pouvoir arrêter. Tellement que mes joues en souffrent.
"- Fanny ! Hurlent-elles."
Elles vinrent me sauter dessus. Je les encerclent de mes bras et serrent.
"- Morgan, Soline et Bleuenn... Chuchotai-je en souriant."
Les larmes grimpent à mes yeux. L'émotion. Deux ans que je ne les ai pas vu. Deux ans que nous n'avons guère échangé de mots. Deux ans que leurs beauté n'ont pas réconforté mes pupilles. Deux ans que leurs voix n'ont pas atteints mes tympans.
Deux ans que je suis parti.
"- Ma Fannynette ! S'exclame une voix que j'admire."
Je me décolle difficilement de mes sœurs pour regarder la propriétaire de cette voix.
Ma mère a porté ses mains à sa bouche. Ses larmes dévalent déjà intrépidement ses joues.
Je cours vers elle afin de réconforter son cœur. À présent, par la taille, je la dépasse de cinq bons centimètres.
"- Maman..."
Elle aussi, deux ans que je ne l'ai pas vue.
"- Il est déjà vingt-et-une heure. Tu restes dormir ici. Affirme ma mère."
J'acquiesce.
"- Va dormir. Me conseille-t-elle.
- Et Youenn ? Et Edwige ?
- Ils doivent se reposer. Demain est lundi, et ceux-ci ont décidés de s'inscrire au lycée.
- Oh ! L'orphelinat m'y a également inscrite !
- Et bien, vous y irez ensemble !
- D'accord ! Bonne nuit maman ! Dis-je en montant à l'étage, en compagnie de ma charmante valise.
- Bonne nuit, Fanny. Me souhaite-elle."
Je traversé le court couloir et ouvre la porte en bois de ma chambre.
Elle n'a pas changée : toujours la belle couleur de mes murs, toujours mon petit sommier simple, toujours le bureau encombré, toujours cet atmosphère chaleureux ainsi que les rideaux ornés de petits ourson
Je n'ai toujours pas vu Youenn et Edwige. JunHo non plus d'ailleurs. Demain, je vais au lycée de cette ville. Heureusement que j'ai pensé à prendre mes fournitures !
Enfin...
____________________________________Merci de votre lecture et à tantôt !
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