Chapitre 40

Le loup gris traverse au galop les chemins de terre du village.

Je n'arrive pas à croire que JunHo me renie de la sorte... J'ai fait tellement pour lui ! Je fourre ma tête dans les poils du loup.

Youenn s'arrête. Je lève la tête et constate que devant moi se dressent deux loups et un grand renard gris qui me sont inconnus.

Ils nous fixent puis détournent le regard vers moi. Il effectuent un mouvement de tête pour me saluer puis ils partent entre les arbres. Je crois que nous nous dirigeons vers le sud.

Tiens, on a passé les frontières conseillées.

" va-t-on ?" Demandai-je à Youenn.

"Tu verras !" Me réponds celui-ci.

Je ne pose pas plus de question et repose ma tête sur la fourrure argentée du loup.

Après je ne sais combien de temps de marche, les animaux s'arrêtèrent derrière un buisson.

"Oh non ! Fanny, quoiqu'il arrive, reste sur mon dos et ne bouge pas !" Gémit mon porteur.

Ses dires m'inquiètent. Soudain, j'entends des pas. Plusieurs pas. Beaucoup de pas. Énormément de pas !

Je me redresse et arrive à distinguer des humains. Ils vont vers le village ! Et ils ont l'air armés ! Si un des loups se montre, il pourrait tomber raide en moins d'une minute.

"Des humains se dirigent vers le village ! Fuit avec Morgan, Bleuenn et Soline par le nord du village ! Fait au plus vite !" Je viens de contacter ma mère.

"Je te crois !" Me réponds automatiquement ma mère.

Je reste immobile sur le loup. Je suis certaine que c'est JunHo qui les a contacté ! Je me demande, que fait-il en ce moment ?

Un cris brisa mes tympans. Je lève la tête et vois qu'un policier est penché par-dessus le buisson. Surprise, je glisse du dos de Youenn.

Sans s'apercevoir que j'étais au sol, les trois loups et le renard gris partirent sans demander leurs restes. Déboussolée, je cours me réfugier sous le buisson.

La personne partie, je l'entendis raconter sa découverte à son chef puis plus rien.

Le nuage d'humain continua sa route, sous le soleil réconfortant et le vent glacé.

Soudain, une mâchoire m'agrippa la peau du coup. Alors que je pensais trouver le loup gris en me retournant, c'est un loup blanc qui me fait face.

Je suis rassurée, c'est Leiv. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu d'ailleurs. Je me laisse faire.

Il fait quelques pas et sans que je m'y attende, il me balance dans un petit sac en toile de butte. Trop étroit pour que je puisse me reprendre forme humaine.

Je commence à paniquer davantage. Que me veut-il ? Pourquoi m'a-t-il balancée dans ce sac ? Pourquoi a-t-il disparu du village d'ailleurs ?

Pendant que je me posai des questions dans ma tête, Leiv repris sa forme humaine. Toujours sans vêtements, il vint fermer le sac me retenant à l'aide d'un nœud. Je suis maintenant dans le noir.

"Au secours ! Leiv m'a kidnappé ! Je ne sais pas ce qu'il veut..." Envoyai-je à Youenn.

Après s'être sûrement rhabiller, il empoigne le sac et le lâche autre part.

Le sac bouge violemment et je me retrouve projeter vers la droite.

D'après les secousses régulières, il marche.

Il me veut du mal ? Il va me noyer ?! Me vendre ? M'enterrer vivante ? J'ai peur...

Je ne veux pas mourir... Même si JunHo me renie actuellement, j'ai l'espérance qu'il regrette plus tard de m'avoir rejetée... Et puis il y a ma famille et Youenn qui, je pense, tiennent à moi.

J'entends des moteurs de voitures, je sens l'odeur du carburant, j'entends le brouhaha des humains.

Leiv monte des marches. Le grincement d'une porte torture mes oreilles.

"- Salut Lurt ! T'as la petite ?

- Salut mec, ouais ! Et ça a été plus facile que prévu ! Rigole Leiv, ici appelé " Lurt"."

Lurt ? Il ne s'appelait pas Leiv ? Remarquons qu'il s'appelait Léon il y a deux ans...

Le sac tomba de ses possibles épaules. Un bruit de fermeture retentit puis mon enveloppe se souleva. Je gémis de peur.

"- Et bien, chapeau mec ! En si peu de temps !

- Je l'ai trouvée seule dans un buisson. Se vante le mec au trois prénoms."

Le sac retrouva la terre ferme. Il se penche, et s'entrouve. C'est ma chance ! Je fonce en dehors du sac.

Cling !

Ma tête vient de rencontrer des barreaux. Je tourne sur moi-même et constate que je suis dans une cage, assez grande pour un humain.

"- Transforme-toi le renard ! Ordonne l'homme qui m'est inconnu.

- Aller Fanny ! Reprends ton apparence humaine ! Continue Leiv."

Je les dévisage. Voyant que je ne fait rien, l'homme aux cheveux verts menthe attrape un martinet.

Jésus, Marie, Joseph !

Les bandes de cuir de cet objet sont aussi longues que moi !

Apeurée, je retrouve ma couleur chair et perd mes poils roux. Malheureusement, comme après chaque transformation, je suis dans la tenue d'Ève.

Je place mes mains devant mes parties privées pour les cacher aux deux hommes.

Je recule au fond de la cage. Je vois "Lurt" déposé à l'angle opposé de moi des vêtements puis partir s'asseoir sur une chaise.

"- Aller vas-y, va chercher les vêtements. Ricane-t-il.

- Vous ne pourriez pas vous retourner d'abord ? Les agressai-je.

- Oh ! Mais je ne savais pas que tu étais nudiste ! Si tu veux, je peux venir chercher les vêtement pour te laisser profiter de ta liberté. Se moque l'autre homme bizarre."

Énervée et de peur de devoir rester dans cette tenue jusqu'à ce qu'on vienne me sauver, je décide d'aller chercher ces vêtements.

Malheureusement, la cage est trop basse pour que je puise me lever et je suis obligé de marcher à quatre pattes, offrant un spectacles aux mâles en manque.

En ignorant leurs commentaires, j'examine les vêtements : un simple débardeur blanc et un court short en jean.

J'enfile cela rapidement et lève la tête vers mes agresseurs, si je puis dire.

"- Que me voulez-vous ? Prononçai-je."

Les autres relevèrent la tête.

"- Sais-tu que je ne t'aimes pas ? Et ce depuis longtemps. Articule le Gard aux trois prénoms.

- Léon ? Leiv ? Lurt ? Peu importe. Et pourquoi ne m'aimes-tu pas ? Je ne t'ai rien fait pourtant.

- Léon, Leiv et Lurt sont trois personnages bien distincts. Et toi tu ne m'as peut-être rien fait, mais qu'en sais-tu de tes géniteurs ? Dit-il entre ses dents.

- Comment cela ?"

Il sourit méchamment et se rapproche de moi. À travers les barreaux, il vient me caresser le menton de l'index. Je retire ma tête.

Je remarque que l'autre homme a disparu.

"- Ah... Tu es bien mignonne Fanny. Si naïve... Si innocente... Tu n'avais pourtant rien demandé... Murmure-t-il."

Je recule. Une chance que la cage aie une superficie assez grande.

"- C'est dommage que tu ne sois pas au courant. D'ailleurs, tu ne te rappelle pas de moi ? C'est vexant. Mais après tout, tu n'avais que cinq ans à l'époque... Et ils m'ont sûrement effacé de ta mémoire. Continue le blond.

- Comment ça ? Tu ne viens pas d'une grande meute norvégienne ? Dis-je, énervée de ne plus comprendre.

- Leiv est norvégien. Mais Leiv n'est qu'un personnage sorti de mon esprit. Néanmoins Lurt t'as connu, lui. Explique l'homme à la triple identité. Ne te rappelles-tu pas d'un enfant blond te dépassant de deux pommes à tes cinq ans ?

- Non. Répondis-je, catégorique. Je devrais ?

- Et pas qu'un peu que tu devrais ! Je suis sûr que ta mère s'en rappelle, elle. Du gamin qui te consolait, qui jouait avec toi, qui te considérait comme sa petite sœur complète, qui prenait des bains avec toi, qui t'aidait à chasser, qui soignait tes blessures, qui dormait à tes côtés. Énumère ledit Lurt.

- Tu... Tu as pris des bains avec moi ?! Retenai-je.

- Je te le dis moi, tu devrais te rappeler de ton demi-frère de sang ! S'énerve-t-il."

____________________________________Merci de votre lecture et à bientôt !

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