Chapitre 31

Point de vue d'Edwige

Je n'aurais pas dû partir aussi loin de cette façon. Maintenant je suis perdue ! Et je crains que personne ne me retrouve.

Dire que nous étions simplement censé s'amuser avec un cache-cache afin de faire plaisir aux sœurs de Fa'. Ce matin, elles se sont fait punir d'être parti voir les humains.

Je continue de marcher tout droit.

Seule dans cette immense forêt.

Malheureusement, Fa' m'a bien fait comprendre qu'il m'était interdit de prendre forme humaine.

Pourquoi ? Aucune idée.

Comment reprendre l'apparence humaine ? Si seulement je m'en rappelais.

Ce soir, le ciel prends une couleur orangée. La lune cache un demi-croissant de sa surface. Les feuilles des arbres s'agitent et dansent au rythme du vent.

Bizarrement, aucune silhouette canine ne traîne dans les environs. Pourtant, les membres de la "meute", si je puis dire, se sont dispersés en peu partout.

Le principal ordre était de ne jamais resté seul. Et devinez quoi ? Je l'ai enfreint.

D'ailleurs, mon nounours me manque... Pauvre Jimin ! Il doit se sentir seul dans ma chambre au sous-sol !

Soudain, une idée germa dans ma petite tête ! Et si je me rendais au village pour savoir si les policiers l'ont trouvé ?

Allez ! Je m'y rends.

Une minute... Je ne sais pas par où aller moi ! Serait-ce à l'ouest ? Où au sud-est ?

J'aurais dû resté avec mon petit vieux ! Lui, au moins, semblait connaitre la forêt...

Je vagabonde encore quelques temps vers le nord. Le soleil s'en va lentement mais sûrement réveiller les autres pays de la planète.

La lune vient relayer l'étoile nous servant de source de lumière.

Je commence à distinguer des grognements. Des grognements de provocation. De querelle.

Curieuse comme je suis, je décide de découvrir d'où proviennent ces bruits d'origine animale.

Je m'approche. J'essaie d'éviter les feuilles mortes afin de ne pas les craqueler et ainsi me dénoncer.

Les grognements deviennent plus distinct.

J'aperçois un buisson assez épais et décide de m'y enfoncer.

Les branches m'éraflent la peau mais j'essaie d'ignorer la douleur. Soudain une branche vint me fouetter le museau.

Je couine sous la douleur.

Non !? Je ne vient pas de faire ça tout de même ?

Je laisse mon corps immobile le temps d'un instant.

Ouf ! Personne n'a l'air d'avoir remarqué ma présence !

J'effectue de nouveau quelques pas jusqu'à la limite du buisson.

Ce que j'aperçois me laisse sans voix.

Deux gigantesques loups se font face. Un loup aussi sombre qu'une nuit noire, où la lune serait portée disparue. L'autre loup est gris et porte quelques tâches rousses par-ci, par-là.

Ils continuent de se grogner dessus mutuellement.

"Ed' ? Edwige ?!"

Tiens, Fanny à remarquer mon absence.

Sûrement parce qu'ils ont estimé que j'avais gagné et ont décidés d'abandonner ma recherche...

D'ailleurs, comment se fait-il que la voix de Fanny résonne dans ma tête ? Roméo a omis de me parler de cette communication singulière.

"Mignon petit moulin à paroles ?"

Tiens, en parlant du loup. Ah, pardon, du renard.

Oh mais si ! Je me rappelle ! Ils m'en avaient parlés en forêt ! Edwige, concentres toi. Fermes les yeux. Penses à une phrase. Pense à ton agaçant petit vieux.

"Bonsoir sale petit vieux. Merci d'avoir remarqué mon absence. Je suis très comblée."

Comment ça trois phrases ? Ce n'est qu'un détail.

Il ne me reste plus qu'à espérer que Roméo a reçu mon message.

"Écoute-moi ! Le chef nous a signaler un loup solitaire, un intrus. Il serait en ce moment en train de le faire déguerpir. Donc quoi qu'il arrive, trouve un lieu sûr, ne bouge pas, et attends que l'on te retrouve."

Oh ma pauvre tête ! Il n'aurais pas pût faire plus court ? Genre des mots clés ?

Soudain un vrombissement d'aspirateur me sorti de mes pensées.

J'ouvre avec hâte mes yeux et découvre qu'une énorme truffe se dresse à cinq centimètre de mon museau.

Jésus, Marie, Joseph ! Un nez de loup !

Je remonte mon regard et découvre que celui-ci appartient au loup obscure. Je remarque avec effroi que ses yeux blancs comme du carrelage neuf font contraste avec son pelage.

D'ailleurs, Victor aussi porte des pupilles blanches.

"Que fais-tu ici seule ? Ne te rappelles-tu point de mes règles ?" Sonne grave voix dans ma tête.

Prise de panique, je rebrousse chemin et quitte ce buisson à la vitesse de l'éclair.

Regardant en arrière, j'aperçois que le prédateur me poursuis.

Je redouble d'efforts et accélère. Étant consciente du fait qu'un renard ne coure pas plus vite qu'un loup, surtout de cette taille.

J'empreinte la carcasse d'un tronc couché au sol, puis zigzague entre de fins arbres encore debout.

Soudain, un terrier entre dans mon champs de vue. Ni une, ni deux je plonge en celui-ci.

Je ne me pose pas de question sur la possibilité qu'il soit habité ou qu'il ai un passage trop étroit.

Coup de chance, je m'enfonce facilement dans le terrier. Sûrement grâce à ma petite taille.

En voyant son œil frôler la sortie du trou, je tressaille et m'enfonce davantage dans ce dernier.

Je constate avec surprise qu'il décide de boucher le trou en grattant celui-ci.

Je grogne et attends quelques minutes. J'en profite pour me reposer. J'ai tout de même couru une sacré distance !

N'entendant plus le craquement du feuillage, je me retire du terrier, bien qu'avec difficulté.

Et oui le loup, je ne me laisserais pas dessécher ici !

Une fois complètement à l'extérieur, j'effectue un tour sur moi-même afin d'observer les alentours.

Seuls les chênes me portent compagnie. Je ne vois plus aucunes traces du loup noir. Je me demande ce qu'il me voulais.

Le soleil a maintenant complètement disparus, et ma première nuit en tant que renard commence.

Je reprends mon expédition vers l'ouest.

J'entends à quelques reprises le hurlement de l'hibou. Me provoquant parfois des frissons.

Mes coussinets souffrent.

Mes genoux... N'en parlons pas.

Mon cœur essaie de me porter le plus longtemps possible. Pour ne pas me laisser sombrer dans le vide.

La fatigue commence à m'envelopper.

Soudain, un ululement plus fort que les autres vient assassiner mes tympans.

Je tourne ma tête en direction de la provenance du bruit et ce que je voit me donne la chair de poule.

Deux perles luisantes. Une ombre plumée. Un bec énorme. D'immenses serres aguisées. Un cri qui préviendra sûrement ma future mort.

Un hibou. Un énorme hibou. Un gigantesque hibou fonce sur mon petit corps de renard.

Mes nouveaux instincts de survie me poussent à entamer une course contre la montre.

Malgré la fatigue, je n'abandonne pas.

Un buisson assez épais se présente à ma droite. Sans réfléchir je m'y jette. À peine suis-je dans cet endroit que je sens les ailes du gigantesque hibou frôler le buisson. Des milliers de frissons parcourent mon dos.

Qui aurait crû que j'ai un jour aussi peur d'un hibou ?

Ma respiration est haletante. Mes pattes tremblent. Mes paupières veulent se fermer.

"Edwige ? es-tu ? Nous sommes arrivés au terrier mais tu n'y est pas !" Résonne le son de la douce voix de mon beau vieux en mon esprit.

Oh, tiens, un revenant ! Pensai-je sarcastiquement.

Je n'eus pas le courage de répondre à Roméo.

J'essaie de sortir du buisson avec quelques derniers efforts. Malheureusement, je m'écroule à la sortie de celui-ci.

J'essaie de rester éveillé car, rappelons-le, j'ai été poursuivis par un gigantesque loup et traquée par un immense hibou. Et me voilà maintenant allongée sur la terre, à la merci d'un quelconque prochain prédateur passant par-là.

Je ne sais combien de temps j'ai réussi à tenir, si ce sont quelques heures ou simplement quelques minutes.

Soudain, j'entends des pas. Puis une lumière vient éblouir mon corps frêle.

Peut-être serait-ce Roméo qui est venu me sauver ?

Je n'eus pas le temps de voir à qui appartiens la main tenant la lampe que je perdis connaissance.

Fin du point de vue d'Edwige.

____________________________________Merci de votre lecture et à tantôt !

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