"- Tiens Fanny, mets ceci aussi. M'ordonne Victor en me tendant une fausse paire de lunettes de vue."

Après une perruque brune, des lentilles bleues, une robe printanière, de hautes chaussures, une sorte de casquette gavroche, une paire de collants virant au rose ainsi qu'une dose de peinture sur le visage, je dois porter des lunettes...

Au moins, aucune chance de me reconnaître !

Victor, lui, s'est procuré une assez longue perruque blonde, des lentilles brunes, une casquette hip-hop, une fausse moustache et un sweat-shirt dont la capuche est relevée sur son crâne.

J'ai le drôle de pressentiment que nous ne passerons pas inaperçus...

"- Parfait ! Nous sommes fin prêt. Je te rappelle le plan : on se rends à la gendarmerie pour savoir comment les enquêtes avancent.

- Oui, c'est bon je sais ! Allons-y !"

×××

Comme je l'avais prédis, nous ne passons pas inaperçus dans cette banale ville.

Certains enfants nous montrent du doigt et quelques autres personnes s'amusent de notre accoutrement.

"- Excusez-moi ? Savez-vous où se trouve la gendarmerie de cette ville ? Interpelle-Victor un homme passant par là.

- Oui. Il vous suffit de marcher le long de cette route pendant encore quatre bonnes minutes et de prendre la sortie se présentant sur votre droite. Vous reconnaîtrez facilement le bâtiment.

- Je vous remercie monsieur. Au revoir !

- Au revoir ! Salue l'homme. Voilà une façon bien singulière de se vêtir. Marmonne-t-il."

L'humain nous contourna et continua son chemin.

Après plusieurs tentatives, nous entrons dans le bon bâtiment.

Maintenant, il nous reste à savoir à qui devons-nous nous adresser.

"- Là-bas ! Regarde ! S'écrie mon compagnon en montrant un panneau au loin où le mot "accueil" est inscrit."

J'acquiesce et nous nous dirigeons vers ce panneau. En dessous se trouvent plusieurs guichets.

Nous nous dirigeons vers l'un-d'eux et nous plaçons derrière une file de personnes.

"- Bonjour monsieur et madame, en quoi puis-je vous être utile ? Nous interroge la personne tenant ce guichet.

- Bonjour madame, nous aimerions nous informer sur l'affaire concernant les disparus. Informe Victor.

- Les disparus d'il y a trois mois ?

- Oui c'est ça. Approuvai-je.

- Je vais vous faire passer à un des inspecteurs secondaires de cette enquête. Mais avant, il me faudrait vos noms, prénoms, âge.

- Ah, euh... Je m'appelle Ginette ! Ginette Robert. J'ai vingt-cinq ans.

- Original pour une personne de votre âge... Lâche-t-elle tout en pianotant sur le clavier de son ordinateur.

- Moi je suis Edwin Jean, vingt-six ans.

- C'est ok. Je vous laisse rejoindre la cinquième porte au couloir sur votre gauche. Au revoir !

- Au revoir madame. La saluai-je."

Sur le chemin, Victor m'embêta sur le fait que je n'ai pas eu d'originalité pour le nom et le prénom ainsi que mon supposé âge.

Apparemment, je ne fais pas du tout vingt-cinq ans...

Je lui rétorquai que lui avait simplement pris le prénom de son frère aînée.

Au moins la dame, elle, nous a crus et c'est une chance qu'elle n'a pas vérifié que ces personnes existaient...

Sinon, on aurait été mal, très mal.

Victor arrête la conversation en frappant à la porte désignée plus tôt par la dame.

C'est un assez petit monsieur qui nous ouvre.

"-  Oui bonjour ? Des citoyens ? Que voulez vous ?

- La dame nous a dit de venir nous présenter à vous. Explique Victor en montrant du doigt le guichet d'où nous venons.

- Oh... Je vous en prie, entrez."

Cet humain retourna s'assoir à son bureau puis se mit en position afin de nous écouter.

- Nous aimerions savoir comment avance l'enquête des disparus. Annoncai-je.

- D'accord... Alors depuis trois mois, nous avons mené quelques enquêtes et plusieurs fouilles. Pour l'instant, nous avons fouillé pratiquement tous les bâtiments de cette grande ville ainsi que le sud et l'est de la ville.

Cet affaire est des plus étrange car trois des cinq disparus ne sont pas inscrits sur la liste de l'État, l'hypothèse la plus simple est qu'ils n'ont pas été déclarés à la naissance.

Ensuite, ils sont apparus subitement un jour, cela veut dire qu'ils vivaient cachés quelques part avant et ont emmenés les deux autres personnes avec eux.

Il se peut aussi qu'ils aient quitté l'endroit. Décrit le dit inspecteur.

- D'accord monsieur. Et de nouvelles fouilles sont à venir ? Questionne mon ami.

- Effectivement, une fouille dans la forêt du nord est prévue pour dans trois jours, elle débutera à la bonne heure. Ajoute-t-il."

Le sourire de Victor affiché précédemment sur son visage vient de se retourner.

Je suis sûr que mon visage en a fait de même.

"- D'accord merci monsieur. Dis-je d'un trait.

- Attendez ! Il faut que vous me donniez les feuilles que la guichetière vous a imprimé.

- Pas de problème. Répondis-je en tendant la feuille."

Ils vont fouiller la forêt. Dans trois jours. Ils pourraient découvrir notre petit village. Et le détruire. Et nous kidnapper. E nous assassiner.

Nous sortons rapidement du bâtiment et rejoignons au plus vite la lisière de la forêt.

Heureusement, personne ne nous a vus entrer dans cette forêt.

Après quelques minutes de course, sous forme animale, nous arrivons enfin à notre cher village. Nous y pénétrons et rejoignons le logis de notre chef, et père de Victor.

Youenn nous attends devant ce dernier. Il était déçu de ne pas pouvoir nous accompagner et nous à promis de nous attendre.

Cependant, nous sommes encore sous forme canidé.

Il faut donc se transformer, je m'enfuis derrière un arbre, me métamorphose et enfile rapidement quelques uns des vêtements que j'avais placé dans mon sac à dos.

Je suis sûr que vous n'avez jamais vu un renard porter un sac à dos. Bref.

Je rejoins mes amis. Victor avait revêtu sa casquette et Youenn portait sur lui la fausse moustache.

Je m'esclaffais en l'apercevant.

"- Toi qu'avais-tu comme déguisement ?

- J'ai des fausses lunettes de vue.

- Oh ! Tu peux me les prêter ?

- Oui, bien sûr. Dis-je en lui tendant l'objet.

- Ha ha ! Maintenant je suis méconnaissable ! Se vante le cadet du trio."

Je rigolais face à sa ridicules actions, accompagnée de Victor.

"- Bon, sinon, qu'avez-vous appris ?"

Victor et moi perdîmes rapidement notre sourire.

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