SUGA :

Ce matin de juillet le réveil fut difficile, c'était le premier jour des vacances et j'avais reçu récemment les résultats de mes examens. J'avais été accepté en deuxième année de médecine avec brio, on ne m'en demandait pas moins après tout. J'étais l'un des meilleurs éléments à la fac et l'étude a toujours était mon plus grand point fort, les relations sociales restant mon point faible. A l'université j'entrais dans les bâtiments je suivais le cours avec attention et écrivais tout ce que disait le professeur puis je rentrais chez moi en silence.

Maintenant il est temps de vous exposer ma situation car maintenant se sont écoulés de longs mois.
Après avoir réussis mes examens de fin de lycée avec panache, comme le disait mon grand frère, j'ai dû entrer en faculté de médecine. Or l'appartement de mon petit ami était bien trop éloigné du bâtiment. C'est alors que nous avons cherché l'appartement parfait pour que je puisse y vivre correctement et à quelques pas des amphithéâtres. C'est donc ainsi que je me suis retrouvé à vivre seul. Mais pourtant j'étais confiant et l'université ne me faisait pas peur. J'étais heureux dans mon couple, dans ma vie familiale et dans mon travail. Je ne me plaignais en rien et vivais le bonheur parfait. Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin et très vite tout s'est dégradé. Tout a commencé le jour de la rupture entre Jimin et Jungkook. Le plus jeune était venu au café en larmes et disait que son petit ami l'avait trompé sans vergogne et ceci au nez et à la barbe de Jungkook. C'était étrange de voir ce garçon si heureux en larmes incapable de boire son café sans s'étouffer à cause de son chagrin.

La suite fut du même type.
Je passais beaucoup moins de temps avec Namjoon qu'auparavant simplement car je devais beaucoup étudier pour réussir mon année de médecine. C'est pourquoi j'allais assez rarement à son appartement mais heureusement il venait chez moi et chaque fois que je devais étudier il me mettait entre ses cuisses et me câlinait pendant que je relisais mes cours et apprenais tout parfaitement. Il m'embrassait dans le cou en murmurant de discrets 'je t'aime' qui d'ailleurs parfois résonnaient tellement dans mon esprit que je relisais au moins vingt fois la même phrase sans que je ne la retienne.

Mais bien vite la situation dégénéra. Namjoon ne supportait plus de me voir le nez dans mes cahiers. Alors il me prenait dans tous les coins de l'appartement disant que j'apprendrais mieux le fonctionnement du corps humain en l'utilisant. Il me prenait donc face contre le mur et les fesses en arrière, comme sur le lit ou le sofa, mais il m'avait aussi prit sous la douche, sur mon bureau et même le visage collé contre la fenêtre. Un jour même, et ça je m'en souviendrais toujours, il avait joué le garçon indifférent me laissant relire mes fiches. C'est plus tard qu'il passa à l'action.

J'avais le cahier devant les yeux alors je ne l'avais pas vu se glisser entre mes cuisses et bien rapidement il s'était mît à embrasser mon sexe et me faisait grossir exagérément alors que je le poussais du bout des pieds. Bien vite il eu raison de moi et m'avait pris en bouche en me regardant dans les yeux. Mes cahier avaient quitté mes doigts, mon corps se rendait tout comme ma conscience, et je jouissais dans sa bouche à trois reprises. Il avait refusé de me laisser tranquille si bien qu'il avait passé son temps à me faire du bien.

Mais à force cela ne fonctionnait plus je suppose et un soir après avoir fait l'amour dans le lit il m'avait poussé à dormir. Habituellement après l'amour il s'allongeait sur mon corps ne cherchant pas à se déboîter, mais ce soir là il s'était retiré et s'était allongé à côté de moi. Vous savez maintenant que j'y repense je me dit qu'il me disait adieu à sa manière en se détachant.

Il était doux attentif et amoureux. Il s'aventurait en moi délicatement cherchant à me faire plaisir sans etre violent. Il m'embrassait amoureusement glissant ses doigts partout sur mon corps, comme s'il me redecouvrait... Ou me touchait pour la dernière fois. Pourtant je n'avais pas fait attention au fait qu'il ne me prenne pas aussi fort que d'habitude et profitais simplement de sentir ses mains sur ma peau et ses doigts tracer des cercles autour de mon nombril comme sur la chute de mes reins. C'était un plaisir doux, sensuel... Et amoureux.

Mais vous l'aurez deviné tout n'est pas si rose. Ce soir-ci j'avais tout de même été perturbé par son changement de réaction et je n'avais pas réussi à dormir si bien que j'ai tout entendu.
Je l'ai entendu se lever et se rhabiller. Pourtant il tentait d'être silencieux. Mais j'entendais tout. Il avait alors pris toutes ces affaires et avant de partir il s'était assis à mes côtés. Je sentais qu'il me regardait et je sentais qu'une chose n'allait pas. Une chose allait changer. Et cette chose, ne fut rien d'autre que notre amour. Il l'avait brisé en m'embrassant les tempes du bout des lèvres et en faisant de même sur ma bouche. Il était resté contre mon corps un moment plaçant son nez contre la peau de mon cou mais alors que quelques unes de ses larmes salées s'échouaient sur mon cou il se releva, prononça un silencieux "adieu" avant de me quitter.

Cet événement avait eu lieu il y a maintenant six mois... Pourtant je ne m'en remettais toujours pas. Je dormais le nez dans son oreiller me disant que son odeur y était toujours presente. Mais je sais qu'elle n'y était plus.

Chaque jour au réveil je priais pour le voir allongé sur le canapé, épuisé d'avoir écrit toute la nuit des mégots de cigarette partout sur la table basse. Je priais toutes les nuits pour qu'à mon réveil il attende que je prépare son petit déjeuner et ramasse les objets qu'il brisait. Mais non. Tout était toujours à sa place. Rien ne se brisait et personne n'attendait le petit déjeuner. Pas même moi.

Et aujourd'hui je ressentais la même perte d'intérêt envers la vie alors que je quittais mes draps. J'étais comme collé au matelas tandis que le silence qui régnait dans mon petit appartement me faisait frémir. Mais je n'avais pas d'autre choix que de me lever j'avais un travail à assurer. Oui depuis maintenant plus de deux ans et demie je travaille dans le petit café de Jin Hyung. Bien évidemment les clients habituels n'ont pas changés mais le seul problème reste lorsque nos deux anciens tourtereaux se rencontraient par hasard. Chaque fois c'était la même chose. Jungkook pleurnichait silencieusement me tenant la main recherchant un réconfort tandis que Jimin préférait noyer son regard dans le liquide sombre que contenait sa tasse. Je pourrais jurer qu'un jour je l'ai vu pleurer mais il ne me l'avouera jamais.

Et au contraire de ce que vous pouvez penser Jimin et moi sommes ami, tout comme je le suis avec Jungkook, il suffisait que je ne fasse pas la morale à l'un ou l'autre et tout allait bien.
Quant à mon frère et Taehyung et bien... Ils vivaient une romance sans faille et n'ont pas perdu leur complicité d'antan. De plus ils prévoyaient de rendre leur relation plus sérieuse plus officielle. Mon frère parlait même de mariage chose qui me faisait quelques peu frémir. Oui j'avais peur pour lui et j'avais peur des mauvais regards.

Enfin passons.

Après m'être préparé et habillé je me suis rendu au café. A peine entré Jin m'avait prit dans ses bras et joua avec mes cheveux que maintenant j'avais teints en gris. Non pas que je voulais ressembler au personnage de Namjoon dans sa nouvelle non...

Bon vous m'avez eu c'est ce livre qui a influencé mon choix et je pensais pouvoir attirer l'attention de Namjoon ainsi mais c'était peine perdue. Un jour même j'avais empreinté le portable de mon frère et avait contacté Namjoon par messages. Il lui répondait de suite n'hésitant pas à dire des blagues alors que en réalité c'est à moi qu'il parlait. Il disait que son travail prenait beaucoup de temps et que ses projets s'accumulaient. Puis j'en étais venu à mon sujet me faisant passer pour un frère compatissant demandant pourquoi il m'avait laissé ainsi après avoir à nouveau profité de mon corps, il a simplement repondu "je suis désolé... Il me pardonnera, m'oubliera, et trouvera mieux."

Mais non je ne trouverai pas mieux et non je n'oublierai pas! Je l'aime et... Même s'il m'a abandonné je ne peux que l'aimer.

Rapidement j'enfilais mon tablier et commençais à travailler. Bien vite dans la matinée Jungkook est arrivé et m'a prié de lui servir un americano bien frais. Il est vrai qu'à l'extérieur le soleil tapait déjà sur nos têtes.

"J'aime pas beaucoup ta nouvelle couleur Yoongi. Tu devrais essayer le vert tu serais sublime! Tu briserais des coeurs..."

Comme Namjoon a brisé le mien?

"Non merci..."
"Tu ne t'en remets toujours pas?"

Je le regardais les larmes aux yeux alors qu'il me fit m'asseoir à ses côtés sur la banquette. Il gratta mon crâne affectueusement et je ne pouvais m'empêcher de penser que Namjoon me faisait plus de bien en me caressant la tête...

"Tu dois passer à autre chose Yoongi-ah..."
"Je peux pas. Je suis sur qu'il reviendra un jour..."
"Yoongi~ bon je pense que tu es prêt à l'entendre maintenant."

Il me tourna face à lui et me regarda dans les yeux. Il était sérieux et c'était dur de le regarder dans les yeux tant il m'impressionnait à l'instant.

"Tu te rappelles que Namjoon n'était pas excepté par sa famille?"
"Euh... J'en ai entendu parler quand il était à sa remise de prix il y a plus de deux ans."
"Bien. Maintenant écoutes. Son père est revenu vers lui il y a plus d'un an. Il l'a menacé fortement de laisser tomber son travail honteux d'écrivain mais Namjoon refusa. Son père et son frère ont donc mît en place leur revanche qui prit la forme d'un enfant."

Je fronçais les sourcils recherchant d'où pouvait venir cet enfant mais j'eu ma réponse bien vite par le biais de mon ami.

"Une actrice était tombée enceinte du grand frère de Namjoon, c'est donc lui qui aurait dû subir le scandale. Mais le père eu l'idée de payer la jeune femme pour qu'elle dise au médias que le père était Nam. Pour éviter les scandales Namjoon a accepté l'enfant et t'as laissé loin de ces problèmes. Il t'a épargné voilà tout."

Les larmes me montaient et je reniflais bruyamment. Rien qu'entendre de la bouche d'un ami que mon petit ami m'a laissé tomber me faisait frissonner de tristesse alors savoir qu'il avait des problèmes me tuait à petit feu.

"Tu dois. Laisser tomber."

J'hochais de la tête alors que Jungkook avait entrepris de me serrer dans ses bras. Je ne souhaitais pas refuser son étreinte mais je restais tout de même bras ballants et les yeux dans le vide. J'étais apeuré, seul, et maintenant je savais que lui aussi souffrais.

C'était trop. Je pleurais une fois de plus alors que je m'étais promis que je ne pleurerais plus. Mais mon corps ne tenait plus le coup. Je laissais mes larmes couler alors que Jungkook me serrait plus fort contre lui. J'étais dévasté et je sentais que ma respiration faisait des vagues impressionnantes tant mon chagrin était puissant. J'étais fou de lui et mon cœur était définitivement à lui pourtant il a été forcé de le briser. J'avais l'impression de suffoquer alors que mon coeur s'emballait. J'avais envie de mourir et même si j'avais été prêt à me tailler les veines à de nombreuses reprises je n'avais pas voulu laisser tomber mon grand frère. Alors je me mettais en boule dans ma salle de bain en pleurant comme un enfant capricieux ou un adolescent qui vivait sa première rupture. Mais là c'était plus compliqué par le simple fait que je perdais mon premier et seul amour. D'ailleurs je me disais que jamais je n'aimerais comme je l'aimais lui. J'étais persuadé que nous étions fait l'un pour l'autre, persuadé qu'il me complèterait pour toujours. Mais c'était sans compter sur monde entier qui a toujours été contre mon bonheur.

Je finissais par tomber de fatigue dans les bras de Jungkook vacillant de droite à gauche. J'avais tellement sommeil. Les chagrins et les larmes me prenaient toute mon énergie si bien que je ne dormais que deux à trois heures par nuit, pas plus. Mon corps ne tenait plus la route et je sentais que la chaleur d'une étreinte était ce qu'il me fallait pour trouver le sommeil.

Mais avant de sombrer dans l'inconscience totale j'entendais une voix. Cette voix rauque qui me murmurait tant à l'oreille dans le passé, cette voix qui était l'une de seules à me dire un "je t'aime" aussi sincère et aussi vrai. Je savais que c'était Namjoon et bien que mon esprit m'ordonnait d'ouvrir les yeux, m'ordonnait de me jeter au cou de celui que j'aime, mon épuisement était trop élevé pour que je rouvre les yeux et je m'endormais.

Mon réveil ne fut qu'un grand sursaut, je transpirais geignais et sentais déjà que j'avais les larmes aux yeux. Je l'avais perdu et pourtant il était là! Je le savais il était là!
Je pris conscience de mon environnement seulement quand je me remit à pleurer face à mon corps idiot qui avait refusé de m'obéir. Je m'en voulais tellement! Mais lorsque je vis que j'étais dans ma chambre et loin d'être seul j'ouvrais grand les yeux.

La première chose que je remarquais était une chevelure grise brillante sous la lumière du soleil de juillet tandis qu'un sourire plat animait ce visage encore flou sous mes larmes. Pourtant je le reconnaissais. Je savais que c'était lui et sans même voir son visage je le reconnaissais.

Sans hésitation je me lançais sur ses lèvres que je dévorais avidement. Je les léchais les mordillais avant de les baiser le plus fort possible. Pourtant le goût que ces croissants de chair n'était pas le même ainsi que leur texture. Mais je ne m'en souciais pas et je continuais à l'embrasser en couinant sous mes larmes. Je n'arrivais tellement pas à y croire que je me tirais contre lui et plaquais mon torse au sien. A ce que je sentais il avait prit du muscle mais je m'en contre fichais et frottais ma poitrine au sien dans le but de lui faire sentir à quel point mon coeur battait vite, à quel point il me rendait fou de lui.

Mais... Il ne répondait pas à mon baiser et me repoussa même en grognant d'une voix grave. Je n'y croyais pas et pourtant c'était vrai. Il m'avait repoussé.
Choqué j'avais levé les yeux et dévisageait l'homme face à moi, mais c'est à mon plus grand malheur que je me rendais compte que l'homme que j'avais embrassé n'avais que la bouche de l'homme que j'aime. Sur le coup je me disais ne le connaissais pas le moins du monde et ses petits yeux plissés étaient loin d'être identiques à ceux de mon amant. Mais ayant reprit mes esprit je comprenais... Et cet homme... Pourtant... Je ne le connaissais que trop bien.

Il lécha ses lèvres rougies et souri enfin. Il avait l'air heureux mais je suppose que mon contact l'avait autant gêné qu'il lui avait plu. Je me détestais.

"P-Pourquoi?"
"Je voulais juste t'aider Yoongi. Mais je ne m'attendais pas à ce que tu m'embrasses à pleine bouche."
"Mais... T-Tu as utilisé ma tristesse. E-Et comment t'es entré?"
"Je t'ai porté contre ma poitrine depuis le café et tes clefs je les ai trouvées dans ta poche."
"Pourquoi DongChul?"
"Tu étais dans le besoin et je t'aide. Voilà tout."

J'étais pris de violents spasmes et ma respiration se bloquait. Comment ai-je pu penser une seule seconde qu'il s'agissait de Namjoon? Comment ai-je pu imaginer que son parfum était celui de l'homme que j'aimais et comme ai-je pu poser mes lèvres sur les siennes? Je les voulais pures, réservées à Namjoon. Elles lui étaient exclusives.

"Chut calme toi..."

Il s'avança dans le lit et me pris dans ses bras caressant du bout des doigts la chute de mes reins et ma nuque en même temps. Je frissonnais de dégoût sous ses doigts pourtant je me laissais porter et essayais de me calmer. Après tout il devait surement être temps de tourner la page et de se calmer. J'ai des amis et un frère en or alors pourquoi ne pas chercher le bonheur?

Suite à cette réflexion j'observais mes mains dans lesquelles fourmillaient des petits aiguillons qui me blessaient intérieurement. Je savais que ma tristesse se manifestait de la sorte et j'en avais presque peur. Avant j'avais peur de Namjoon et de ses charmes. Maintenant j'ai peur sans lui...

Je relevais la tête difficilement et croisais le regard de DongChul qui jouait maintenant avec mes cheveux cendrés.

"Tu m'expliques ce qui ne va pas?"
"Je ne préfères pas... Je vais aller me doucher..."

Il me souriait et avant d'aller me débarbouiller il embrassa amoureusement le bout de mon nez puis essuya ce baiser du bout du pouce. Il pressa par la suite son pouce contre mes lèvres et enfin il sourit.

"C'était mon baiser indirect pour te souhaiter une douche relaxante."

Pourquoi au lieu de trouver l'intention adorable je tremblais de dégoût et me sentais prêt à pleurer à nouveau?