Chapitre Seize
« Alors c'est vrai que tu te remarie ? »
Je me tourne rapidement pour voir dans l'entrée l'ex-femme de mon fiancé montée sur des hauts talons, son corps moulé dans une robe noire couverte de dentelles. Elle a les bras croisés sur sa poitrine énorme et hâlée mais ce qui la change depuis la dernière fois que je l'ai vue c'est qu'elle n'est pas seule. Elle est accompagnée de la personne la plus inattendue. Il s'agit de Elena, l'ancienne éditrice de Namjoon. En effet, Namjoon n'est plus affilié à cette maison d'édition car la sienne l'a lâchement abandonné quand il a subi tous les scandales dans sa famille. Il a alors dû trouver un autre éditeur qui d'ailleurs est très satisfait de son travail. Mais à l'instant je suis perdu, je ne comprends pas comment elles ont pu entrer et pourquoi d'un seul coup elles apparaissent dans nos vies. Elena n'a jamais été mauvaise avec moi, mais elle n'a jamais cherché à aider Namjoon et fut même celle qui a poussé la maison d'édition à virer mon fiancé. Ainsi elle a mis elle-même mon futur mari dans les ennuis et pour cela je n'arrive pas à l'apprécier autant qu'à l'époque.
Alors que je réfléchis beaucoup trop, comme d'habitude, l'ex-femme de Namjoon s'assoie sur le canapé tenant entre ses doigts un dossier rempli de feuilles colorées. Elena s'est aussi assise à côté d'elle et baisse les yeux, comme si elle se sentait coupable.
« Je suis désolé de venir briser votre bonheur mais Namjoon tu ne peux pas l'épouser... »
Furieux Namjoon quitte la cuisine et fonce vers le salon. Il attrape avec force le dossier qu'il envoie voler en l'air. Toutes les pages retombent sur les deux femmes qui hoquètent, outrées. De là où je suis-je me sens trembler et j'avoue que j'ai peur que mon mariage ne doive s'arrêter là. Je ne suis pas prêt à laisser passer mon bonheur, c'est simplement injuste de ne jamais me laisser vivre mon bonheur. Il faut toujours que je me fasse marcher sur les pieds et que je finisse en pleure dans mes draps. Un sanglot m'anime même lorsque la brune qui était autrefois la femme de Namjoon se lève sur ses talons aiguilles. Elle se tient devant mon futur mari, une mais posée sur la hanche et le regard profondément planté dans le sien.
« Tu ne peux pas l'épouser car tu es toujours mon mari. »
Mon sanglot se change soudainement en rire aigue. Mais ce n'est pas un simple rire nerveux mais bien un fou rire. Elle n'est tout de même pas sérieuse de venir chez nous pour dire cela ? Elle est si désespérée qu'elle tente les classiques de tous les dramas pour jeune fille ? Je pense qu'avoir passé mon adolescence à regarder ce genre de programmes m'a appris comment réagir. Je décide alors de la jouer supérieure. Je me dirige en conséquence vers elle la poitrine bombée et les yeux encore plissés par un sourire mesquin. Je passe mes doigts dans mes cheveux et contiens un nouveau rire, elle a vraiment fait fort lorsque l'on y pense. Après quelques pas je suis face à elle, mes doigts se mêlent à ceux de mon fiancé et je lui indique la sortie de ma main libre.
« Tu as demandé le divorce, il n'a fait que signer les papiers. Papiers que tu as demandés, de plus lorsque nous étions encore en Nouvelle Zélande nous avons reçu une lettre de l'avocat de Namjoon qui disait que les procédures étaient finies et que vous n'étiez plus liés. Alors je te demanderai de sortir. Je fais de même avec toi Elena. Je ne sais pas ce que tu fais ici mais je vous souhaite à toutes les deux la bonne journée. »
La grande brune est si outrée qu'elle plisse ses yeux bien trop maquillés tandis que l'ancienne éditrice se décide à disparaître. Mais avant qu'elle ne parte j'attrape la main de la grande aux cheveux clairs, je récupère le double des clefs qu'elle possède et la repousse vers la sortie. Désespérée, l'ex-femme tente une nouvelle attaque en hurlant au visage de mon fiancé qui est au bord de la crise de rire.
« Je suis enceinte de toi ! »
« Nous y croyons tous. Reviens nous voir à la naissance de l'enfant nous nous ferons un plaisir de faire un test de paternité. Au revoir miss je ne connais pas ton prénom. »
La brune au bord de la crise de nerf piétine le dossier au sol et disparaît après avoir claqué la porte d'entrée. Dès lors je me jette dans les bras de Namjoon, je suis hilare et je n'arrive pas à croire qu'elles aient osé entrer ici et montrer le bout de leurs nez trop maquillés. Mon fiancé me serre contre lui et rit contre mes cheveux verts d'un rire grave et toujours aussi beau. Sa voix est sublime lorsqu'il rit et sentir son corps se mouvoir contre le mien me fait un bien étrange. J'aime l'avoir contre moi, mais j'aime aussi lorsque nous passons des moments ainsi, des moments de partage ainsi. Partager un moment de joie de ce genre de fait toujours beaucoup de bien et maintenant que je n'ai plus envie de rire je me serre contre sa poitrine, le visage tout contre son cou. Je le serre alors qu'il rit toujours ainsi sa bouche se pose contre mon cou et son souffle caresse ma peau. Son souffle est toujours des plus chauds et je ressens toujours des frissons le long de mon échine lorsque ses lèvres se trouvent si près de la peau de mon cou.
« Elles m'ont fait rire, mais toi c'était pire. J'ai réellement cru que tu te disputais pour ton petit ami dans une cour de récréation. »
« Elles m'ont mise en colère ! Puis elle faisait quoi ici Elena ? »
« Elle m'a déjà recontacté pour que je me remette à écrire pour sa maison d'édition mais j'ai refusé. Je suppose qu'elle est revenue pour m'en parler, mais aussi pour faire entrer l'autre sal... je vais éviter les gros mots. »
Je ris face à son énervement difficilement contenu, à vrai dire même moi je suis réellement en colère et j'ai vraiment envie de passer mon énervement. Mais au final le sentir contre moi, le sentir respirer, me fais beaucoup de bien. Malheureusement le moment détente est terminé et je sais que nous allons recevoir d'une minute à l'autre la visite de l'organisateur du mariage. Je me détache alors du corps de mon fiancé et ramasse toutes les pages qui traînent dans le salon, fort heureusement mon Namjoon m'aide et rage dans le dossier beige les feuilles qui en somme sont toutes inutiles. J'en ai lu une grosse partie et il s'agit de contrats avec l'entreprise Kim, de tous les documents de leur mariage et les documents de divorce signés. Lorsque toutes les pages sont ramassées nous entendons quelques coups à la porte. Mon fiancé pose alors un baiser sur mon front avant d'aller ouvrir la porte à notre visiteur. Lorsqu'il est de retour j'ai déjà jeté tout le dossier sur le bar, il est accompagné par l'organisateur du mariage qui porte dans ses bras de gros livres et catalogues. Moi qui n'aime pas me prendre la tête je sens mal se rendez-vous. Je me dirige donc vers la cuisine et propose un café au nouveau venu. Il l'accepte et à nouveaux je me retrouve derrière la cafetière. Celle-ci me rappelle de nombreux souvenirs, tous des plus doux. Cet endroit en soi me rappelle des dizaines de bons souvenirs, et je sens que je m'en ferai des nouveaux maintenant que nous prévoyons notre mariage. Tous les soirs nous parlons de cette soirée exceptionnelle et nous nous serrons dans les bras l'un de l'autre. Je suis souvent contre lui, mes jambes posées contre ses cuisses, ma tête contre son cou et finalement lui poste un de ses bras autour de mes épaules. Chaque soir alors, nous regardons la télévision en discutant et lorsque nous nous couchons nous avons le sourire aux lèvres.
Je ramène son café à notre invité regardant le thème que nous avons déjà choisi. En effet, nous avons déjà choisi une salle, que nous allons décorer de blanc et de violet pâle. Nous ne voulons que des couleurs nacrées et du tulle. Les chaises choisies sont des plus compliquées et le dossier est composé de volutes d'un bois blanc, les tables sont en verre et le pied de celles-ci sont aussi faits de volutes en bois. Les murs seront ornés de drapés blancs et nacrés. Pour aujourd'hui nous devons voir avec l'organisateur la fin de la décoration. Il insiste depuis des jours pour que nous installions un trône pour les mariés mais je ne suis pas vraiment d'accord. Je ne veux pas me sentir supérieur aux autres à vrai dire. Lui, ne cesse d'affirmer qu'un mariage sans trône est bien triste alors il est en train de nous montrer des dizaines de trônes différents.
« Par exemple celui-ci est très simple, il est même dans le thème de ce que vous avez choisi, vous voyez bien qu'il est aussi blanc avec des volutes... "
« Mais le trône est un peu trop, les gens savent que nous sommes les mariés et nous mettre trop en valeur est plutôt gênant. »
« Yoongi n'a pas tort, je préférerai quelque chose d'intime, après tout ce mariage sera en petit comité et représentera quelque chose de feutré et qui représente notre couple. Nous ne voulons pas nous exposer. »
« Vous savez Monsieur Kim, toute la presse attend votre mariage avec impatience il faut leur en mettre plein les yeux. »
« Attendez quoi ? Je ne suis pas au courant de cette histoire ? »
J'ouvre les yeux en grand et pose une main sur mon cœur. Je ne suis pas prêt à être sous les objectifs de dizaines de journalistes et je ne veux pas me montrer à mon mariage dans la presse. Encore moins avec ces cheveux, je ne veux pas que l'on pense que Namjoon a fait une erreur et même si notre mariage est parfait ils trouveront quelque chose à redire. Je ne veux pas voir mon visage sur les journaux papiers et télévisés alors qu'ils démontent pièce par pièce tout ce que nous aurons fait. L'amour ne devrait pas être jugé ainsi. D'ailleurs je me souviens du premier mariage de Namjoon qui a été démonté avec force malgré que mon fiancé eût été sublime. Il avait critiqué son nœud papillon un peu de travers, la coiffure de la marié, la robe et sa traine, le bouquet, absolument tout avait été analysé. Là, tout va être vu en négatif par le fait que nous soyons un couple homosexuel, surtout que notre couple a longtemps fait polémique.
Pour me rassurer Namjoon qui était assis à côté de l'organisateur viens s'asseoir à mes côtés. Il me serre contre lui et embrasse ma nuque. Il caresse tout mon corps tremblant et embrasse jusqu'à mes tempes.
« Tout ira bien, j'avais prévu cela en voyant que mon remariage s'était répandu dans la presse. Je me demande comment ils ont fait mais ils ont obtenu une photo de ma demande en mariage et depuis les rumeurs courent. Ils cherchent à savoir quand se passera notre mariage. »
« U-Une photographie de lorsque tu me demandais en mariage ? je veux voir ça ! »
Il prend donc son téléphone et me montre un article. L'article est en anglais et il indique que la rumeur sur notre mariage coure depuis des semaines à cause de cette image. Mais malgré que notre intimité ait été bafouée je trouve la photo magnifique. Derrière nous s'étend une sublime mer d'encre couverte par de magnifiques lumières provenant de la ville au loin. Il est à genoux la boîte contenant l'anneau posté vers mon visage souriant. Mes doigts eux venaient de se poser sur la petite boîte à bijoux. Nous avons l'air si heureux... en soit je les remercie pour cette image sublime, oui je suis heureux de garder ce souvenir.
« L'article est très bon et très positif pour notre couple. Je n'ai encore rien vu de négatif. Le mariage ne sera pas bien critiqué car il sera parfait. Il sera parfait car c'est notre mariage. Tant que nous sommes ensemble les autres ne comptent plus. Non ? »
Avec douceur il embrasse mes lèvres et je lui souris. Il peut être vraiment niais mais j'aime cette partie le lui. Rien qu'en une phrase il a réussi à me faire sourire et j'ai presque oublié mon inquiétude. J'espère profondément que tout se passera bien...
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