Les dévoreurs

Chapitre 1: Un interrogatoire qui tourne mal


— Quel secret vous lui avez donné ? demanda d'entrée jeu, la gamine qui se trouvait dans la sombre pièce.

— Et toi pourquoi tu as détruit ton orphelinat ? répliqua l'adulte en s'asseyant en face d'elle.

— J'avais faim.

Logique ! songea Sept en reportant son attention sur le dossier qui se trouvait devant lui.

— Alors ? Vous lui avez donné quel secret ? répéta l'adolescente.

Le jeune homme l'ignora. Concentré sur le dossier entre ses mains, il essayait d'en déchiffrer l'entête. Chose peut aisée, quelqu'un en avait caviardé le texte au marqueur(N.A: sur une version plus propre, je mettrais une photo du Prénom pour que ça face comme sur word) :

Mar    i e M

Mar

Mar...

Mar ?

Mais bon sang quel prénom commence par Mar ?

Recevant alors un léger coup de pied dans le tibia, Sept releva doucement la tête pour détailler l'adolescente qui se trouvait devant lui. Cheveux blond et bouclés coupés au carré, petits yeux noirs et douze ans à vue d'œil : rien ne pouvait présager au premier abord la dangerosité de cette gamine.

Elle cachait très bien son jeu, même son coup de pied avait eu quelque chose d'enfantin. L'adolescente semblait d'ailleurs l'avoir donné juste pour obtenir de l'attention.

Ce qui à bien y réfléchir devait être la vérité, Sept l'ignorait au moins depuis deux bonnes minutes. Lui montrant le caviardage, il demanda :

— C'est toi qui as fait ça, Mar...tine ?

— C'est Marguerite monsieur mais tout le monde m'appelle Marie. Ou Mar.

— D'où ça, supposa Sept en redésignant le caviardage.

Marie secoua alors vivement la tête, clairement fière de ce qu'elle avait fait.

— Et donc ton nom de famille, c'est ?

— Je vous avez posé une question avant ! s'indigna-t-elle.

— La mienne est plus importante ! répliqua le jeune avant d'ajouter en voyant une grimace boudeuse déformer le visage de son interlocutrice. Et au vu des circonstance, je te conseillerai fortement de coopérer. Alors ?

— Nom de famille, c'est quand même bizarre pour une orpheline, se contenta de marmonner Marie.

— On part donc sur du Mars ou du Mai ?

Cette fois-ci, l'adolescente ne répondit, les sourcils froncés, elle fusillait Sept du regard. Apparemment, le masque de la joyeuse petite fille était tombé. A présent, il serait bien plus compliqué de la faire coopérer. Préférant néanmoins ne pas se laisser perturber par ce détail, Sept conclua :

— On part donc sur du Mars ou du Mai.

Il chercha ensuite dans le dossier, une date lui indiquant quand avait été trouver la gamine mais découvrit assez vite que cette information aussi avait été détruite d'un trait de marqueur. Sa tête devait en dire long sur sa contrariété car d'un ricanement, Marie déclara :

— Peut-être que vous devriez viser entre les deux.

— Tu t'appellerais donc Marguerite Marvril, commenta Sept en levant un sourcil plus que dubitatif.

— Pourquoi pas. C'est pas plus moche que Marguerite Mars ou Marguerite Mai à ce que je sache.

— Je vois. C'est donc pour une question d'esthétique que tu as voulu cacher ça ?

— Hein, hein, fit la gamine pour réponse avant d'ajouter après un silence. Mais y a un autre truc.

Craintive, elle s'était mordu la lèvre.

— Quoi donc ? questionna alors Sept intéressé.

— Finalement c'est pas important et ils aiment pas trop que j'en parle, ici, répondit Marie et se prenant les bras. Il vaut peut-être mieux oublier.

— Et moi, je pense au contraire que ce que tu as à me dire pourrait être très intéressant, répliqua l'adulte en faisant flotter sa main au-dessus du poignet de la jeune fille pour la rassurer. Ils ne peuvent pas t'entendre.

Déglutissant pour digérer l'information, la gamine déclara à voix basse :

— J'ai un vrai nom de famille.

— Ça, c'est mentionné nulle part dans ton dossier, commenta alors Sept en feuilletant les documents à la recherche d'une quelconque information validant les propos de la jeune fille.

— Normal, l'orphelinat considère que l'information est invalide vu qu'elle vient pas d'une source officielle.

— Ah bon ?

— Le prénom de mes deux parents ainsi que leur nom de famille est gravé au dos d'un pendentifs. Mais du coup le pensionnat dit que rien ne prouve que se sont bien les leurs. C'est dommage car j'aimerais vraiment faire des recherches pour en savoir plus sur qui je suis mais c'est pas possible sans l'accord du pensionnat, se lamenta la fillette avant de laisser tomber un regard plein d'espoir sur Sept. Mais j'y pense, vous pourriez faire ces recherches, vous ?

— Je peux voir ce que je peux faire ! répondit le jeune homme dans un rire gêné, un peu pris au dépourvu par la requête. Comment ils s'appellent ?

— Trency et Corpo Raichen.

Presque aussitôt une grimace d'étranglement apparu sur le visage de Sept.

— Trency Corporation ! s'exclama le jeune homme. C'est le nom d'une société de bijouterie !

— Ah parce qu'il fallait le lire comme ça ? répondit Marie dont le sourire était trop angélique pour être honnête.

Sept quant à lui fulminer intérieurement, il avait horreur d'être pris pour un idiot.

La poignée de la porte de la salle commença alors à s'agiter mais trop énervé Sept l'ignora. Marie aussi l'ignora mais c'était pour une raison tout autre.

— Désolée mais vous devriez voir votre tronche ! se bidonnait-elle à présent.

Se levant d'un seul coup de fureur, Sept tapa violement sur la table. Aussitôt, l'adolescente arrêta rigolait, néanmoins un immense sourire de chat de cheshire continuait d'illuminer sa figure. Il ne fit d'ailleurs que s'agrandir quand le jeune homme approcha son visage colérique pour murmurer d'une voix menaçante :

— Tu m'as demandé tout à l'heure quel secret j'avais bien pu donner à ton amie pour qu'elle te dénonce. Et bien sache que je n'ai rien eu besoin de donner, je n'ai jamais rien besoin de donner car justement c'est toujours moi qui prends.

Et sur ce il lui saisit le poignet.

1

2

3

4

5

Clac !

La porte sous l'insistance d'une personne venait de s'ouvrir.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top