𝓈𝑜𝒾𝓍𝒶𝓃𝓉𝑒-𝑒𝓉-𝓊𝓃
- Delilah ?
Je sursaute et relève vivement la tête surprise d'entendre mon prénom. Mais je suis d'autant plus surprise en voyant la personne devant mon comptoir.
Moi : ...Aslan ?
Aslan : C'est un plaisir de te revoir après autant de temps.
Je l'observe rapidement et je rougis légèrement dès que je croise son regard toujours aussi perçant.
Il est encore plus charmant et intimidant qu'avant c'est indéniable.
Moi : Qu'est-ce que tu fais ici ?
Aslan : Je suis de passage ici et j'ai appris que tu travaillais dans cette bijouterie.
Moi : Comment tu as su ?
Aslan : Tout se sait t'as oublié ?
Je feins un sourire timide et commence à ranger mon comptoir pour éviter de complètement perdre mes moyens face à lui.
Moi : C'est Siyah qui t'as demandé de passer ?
Aslan : Pourquoi il me le demanderait ?
Moi : J'en sais rien.
Aslan : Je suis venu de moi-même. Justement s'il apprend que je suis ici ça risque de fortement lui déplaire.
Moi : Pourquoi ?
Aslan : En tant qu'homme ça me dérangerait fortement qu'un autre homme vienne parler à ma femme. D'autant plus si cet homme a envie de prendre ma place.
Je me fige quelques secondes croyant avoir mal entendu. Je pose mon regard sur Aslan qui lui me regardait toujours avec son air aussi sérieux.
Comment ça il a envie de prendre la place de Siyah ?
Ma main tremble légèrement et je la cache discrètement derrière moi pour qu'il ne la remarque pas.
Moi : Qu'est-ce que tu racontes ?
Aslan : Tu me plais alors je compte bien te faire oublier Siyah.
J'écarquille les yeux choqués de la tournure de la discussion alors que le sérieux ne quitte jamais son visage.
Il a craqué ou quoi ?
Aslan : J'ai prévenu Siyah que je comptais bien te lui arracher alors tous les coups sont permis, peu importe que ce soit mon frère ou non.
Il se penche légèrement sur le comptoir pour s'approcher un peu de moi tout en gardant une distance assez raisonnable.
Aslan : Profite de ta soirée avec lui ce soir. A partir de demain fais moi de la place dans ta vie, elle risque de basculer à tout jamais.
Il me fixe longuement avant de se retirer délicatement et sortir de la boutique.
Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?
Je n'ai même pas le temps de réfléchir plus longtemps que j'entends à nouveau mon prénom.
- Delilah ? Pourquoi t'es encore là ?
Moi : Je finissais juste de nettoyer le comptoir.
Ali : Va chercher tes affaires en bas, ton amoureux va pas tarder à venir.
Je hausse les yeux au ciel en passant à côté de lui mais il me retient le regard dur.
Ali : N'oublie pas tout ce que je t'ai dit Delilah.
Moi : Oui.
Ali : Eh ?
Moi : Je te jure que je n'arrête pas de repasser tes conseils en boucle quand j'ai envie d'arrêter mes efforts mais je crois que là j'ai atteint ma limite.
Ali : C'est-à-dire ?
Moi : Une parole ou acte qui ne me plait pas ce soir et j'arrête tout.
Je n'attends pas sa réponse et fuis rapidement dans les vestiaires pour récupérer mes affaires. Je passe une main dans mes cheveux pour y remettre de l'ordre et attrape mon téléphone dans ma poche en le sentant vibrer.
En parlant du loup
Moi : Oui ?
Siyah : J'arrive dans deux minutes.
Moi : D'accord j'arrive.
Je raccroche aussitôt et souffle tout en remontant les escaliers.
Je ne suis clairement pas enjouée de le retrouver je dois l'avouer.
Je m'étais presque habituée à son absence et ça me fait mal de le dire mais renouer avec lui ne me tient plus aussi à cœur qu'il y a un mois.
Et surtout parce que je sais que pour cette soirée il a sûrement prévu quelque chose en intimité, qu'il va s'excuser, qu'il va essayer d'arranger les choses juste pour passer la soirée qu'il veut passer et ensuite il va me sauter en me disant qu'il m'aime puis dans la nuit ou au mieux au petit matin il va redevenir l'homme qu'il est tout le temps.
Méprisant, distant et manipulateur.
Mais cette fois-ci ce sera différent sur un point.
Je ne finirais pas aussi déçue car je l'aurais prévu.
Moi : Ali j'y vais !
Je m'approche à petit pas pour me blottir dans ses bras déjà ouverts pour moi.
Ali : S'il y a quoi que ce soit tu m'appelles sans hésiter ok ?
Moi : Oui.
Ali : Promis ?
Moi : Promis.
Il dépose un long baiser sur mon front l'air un peu tendu. Je me détache en le regardant avec un petit sourire.
Moi : Qu'est-ce qu'il y a ? Je vais juste voir mon « amoureux »
Ali : Je suis pas serein parce que je sais dans quel état il peut te mettre.
Je souris amèrement face à cette vérité.
Moi : Ça va aller promis, j'ai tes paroles dans un petit coin de ma tête si ça doit déraper.
Ali : Delilah ça me fait pas rire.
Moi : -rire- Je compte pas me faire de mal je te le promets.
Ali : Delilah -fermement-
Je range mon sourire en le voyant aussi sérieux et paniqué face à la situation.
Je le comprends après tout.
La dernière fois que j'ai passé un moment avec Siyah j'étais tellement à bout que j'ai menacé de me faire du mal.
Moi : Ça va bien se passer et si ce n'est pas le cas je t'appelle pour que tu viennes me secourir.
Mon téléphone vibre à nouveau dans ma poche, signe qu'il vient d'arriver.
Siyah : Je suis devant.
Moi : J'arrive.
Je raccroche à nouveau rapidement.
Moi : Bon... Je te dis à demain -sourire-
Il me prend par le menton en me fixant d'un regard légèrement sévère.
Ali : Fais attention à ton cœur.
Moi : Promis.
Il se détend un peu et me fait un petit sourire avant de m'embrasser la joue puis le menton.
Moi : Ali ! Tu veux que je me fasse tuer ?!
Ali : Aller va t'en petit cœur -rire-
Je secoue la tête désespérée de son comportement de charmeur. Il ne changera jamais je le sais.
Heureusement qu'il avait descendu le rideau parce que si Siyah avait assisté à ça je crois qu'il aurait littéralement brûlé la boutique.
Je sors et trouve sa voiture pile en face. Je souffle intérieurement avant de monter à l'intérieur. Je m'installe rapidement et boucle ma ceinture sous son regard.
Siyah : Ça va ?
Moi : Oui et toi ?
Siyah : Hmm. T'as passé une bonne journée ?
Moi : Oui merci.
Il démarre sous un long silence tendu. Je regarde la route qu'il emprunte mais ne reconnais aucun itinéraire qu'on aurait déjà fait.
Moi : Où est-ce qu'on va ?
Siyah : A la maison.
Moi : Ce n'est pas la route du quartier.
Siyah : On va dans la nouvelle maison que j'ai acheté.
Moi : Que tu as acheté ?
Siyah : Oui.
Pourquoi ça m'étonne ? Ce mec est friqué jusqu'au cou.
On est vraiment différent sur certains points.
Il peut s'acheter autant de baraques qu'il veut pendant que moi je dois réfléchir à deux fois avant de vouloir acheter une paire de chaussures.
Moi : Tu comptes déménager alors...
Siyah : Je t'expliquerais tout dans la soirée. D'abord j'ai besoin qu'on mette les choses à plat tous les deux.
Il s'arrête pile au feu rouge et me regarde longuement avec ce regard qui me donnait la chair de poule quotidiennement autrefois.
Le regard qui me donnait envie de lui donner toute mon âme sans rien attendre en retour.
Il s'approche suffisamment pour déposer furtivement ses lèvres sur les miennes avant de se retirer pour redémarrer à cause du feu devenu vert.
Il enroule sa main libre autour de la mienne alors que je me crispe plus vraiment habituée aux contacts physiques.
Siyah : Je t'en prie...
Sa prise se fait plus douce et il entame de délicates caresses sur ma main pour essayer de me détendre. Je ferme les yeux en inspirant un grand coup et laisse ma main sous l'emprise de la sienne.
Siyah : Je ne veux pas te perdre même si tout te laisse penser le contraire.
Il s'arrête à nouveau à un feu et réagi plus rapidement cette fois-ci car ses lèvres se déposent aussitôt sur les miennes pour m'embrasser tendrement à ma plus grande surprise. J'y réponds à la fois déstabilisée et pas du tout en confiance.
C'est dingue à quel point il me faut peu de temps pour que je perde toute ma confiance en moi.
J'en reviens à douter de ma capacité à répondre à son baiser correctement.
« Si t'arrives même plus à l'embrasser correctement j'imagine pas tes performances ailleurs. »
Je me détache rapidement en entendant une voiture klaxonner mais surtout en entendant à nouveau cette voix qui me hante depuis plusieurs semaines.
Elle me fait douter de moi encore plus qu'avant et ne relate certainement que des vérités que je ne veux pas entendre de vive voix.
Siyah : On arrive bientôt.
Je hoche la tête et ferme les yeux en sentant ses lèvres sur le dos de ma main.
Je sais que cette soirée va se passer comme je l'ai prédit tout à l'heure mais ça ne m'empêche pas de me jeter dans le gueule du loup en sachant pertinemment que je finirais à nouveau blessée au plus profond de moi.
Mais j'aime souffrir visiblement.
Plus vite ce sera passé et plus vite je m'en remettrais.
J'ouvre les yeux lorsque je n'entends plus le bruit du moteur. Je regarde un peu autour de moi et reste étonnée par le calme de ce quartier. C'est vraiment différent de notre quartier animé nuit et jour.
Ici parler à haute voix pourrait presque déranger les voisins.
Siyah : Suis-moi.
Il sort de la voiture et j'en fais tout autant bluffé par les magnifiques maisons tout autour de moi.
Il me prend à nouveau par la main et nous emmène devant une somptueuse maison sécurisée par un haut portail moderne. Il referme derrière lui alors que j'observe la porte blindée face à moi.
Siyah : T'es prête ?
Je hoche simplement la tête alors qu'il nous fait enfin entrer dans la maison sans jamais me lâcher la main.
Heureusement car sinon je me serais sans doute évanouie.
La première chose qui retient mon attention est l'énorme lustre accroché au plafond du salon qui faisait littéralement trois fois ma chambre. Tout était spacieux et splendide. Tout était absolument bien pensé et bien décoré.
Siyah : Ça te plaît ?
Moi : Je n'ai jamais vu une maison aussi belle de toute ma vie -subjuguée-
Siyah : T'as encore rien vu -petit sourire-
Il me fait faire le tour du propriétaire en passant de la cuisine, au jardin avec piscine puis en montant à l'étage où se trouvait trois chambres avec leurs propres salle de bain mais la dernière chambre m'a complètement conquise.
Une énorme chambre avec un lit king-size contre le mur mais avec une salle de bain ouverte sur la chambre. C'est très atypique mais ça apportait un réel charme en plus à la pièce. Une simple verrière transparente faisait office de « séparation » entre la chambre et la salle de bain ouverte.
Moi : Je pensais que ce genre de chambre n'existait que sur les photos qu'on trouve sur Pinterest...
Siyah : La preuve que non.
Moi : De toutes les chambres c'est vraiment la plus belle même si elles le sont toutes.
Siyah : Il reste un dernier petit truc.
Moi : Et quoi ?
Siyah : Lève la tête.
Je fronce légèrement les sourcils en suivant son regard et reste bouche bée en voyant un énorme miroir recouvrir le plafond de la chambre, pile au-dessus du lit.
Siyah : L'architecte a pensé à faire une chambre exclusivement dédiée à un couple d'où cette chambre complètement différente des autres.
Moi : Je comprends pas l'utilité d'avoir un miroir au plafond. Personne ne peut se regarder dormir.
Il rit légèrement et me regarde d'un air moqueur.
Siyah : Tu penses que ce miroir a été mis ici pour qu'on se regarde dormir ?
Je hoche simplement les épaules n'ayant pas d'autres explications. La pression de sa main toujours entrelacée à la mienne depuis qu'on est sortie de la voiture se fait un peu plus insistante.
Siyah : Tu ne sais vraiment pas à quoi il sert ?
Je hausse à nouveau les épaules.
Siyah : Allonge toi sur le lit.
Moi : Pourquoi ?
Siyah : Delilah allonge toi s'il te plaît.
Je retire ma main de la sienne et m'allonge sur le lit un peu tendue et méfiante.
Siyah : Regarde le miroir maintenant.
A part voir mon reflet que je déteste je ne vois rien d'autres.
Siyah : Sérieusement Delilah ?
Je commence à me redresser soûlée de le voir se moquer de mon ignorance mais il me plaque vivement contre le lit en se positionnant au-dessus de moi à l'aide de ses mains pour ne pas m'écraser complètement. Un hoquet de surprise me surprend et l'ambiance change tout d'un coup.
Je tremble sous lui incapable de dire un mot. Il le ressent aussitôt car son regard change pour être beaucoup plus doux.
Siyah : T'es toute tremblante -en chuchotant-
- ...
Siyah : Hier aussi c'était pareil...
- ...
Siyah : Je te touche à peine que tu te crispes.
- ...
Il se rapproche un peu plus de mon visage en me fixant du regard.
Siyah : Soit je te fais beaucoup plus d'effet qu'avant...
- ...
Siyah : Soit je te fais peur...
Peut-être un peu des deux finalement...
Siyah : Tu ne veux rien me dire ?
Comment veut-il que je dise quelque chose dans une situation pareille ?
Surtout quand il commence à embrasser l'un de mes points faibles ?
Ses lèvres sur mon cou me font courber malgré moi et je ferme les yeux renouant avec cette sensation que je n'avais pas ressenti depuis longtemps maintenant.
Siyah : ...Je voulais pas en arriver là mais tu ne me laisse pas le choix... -contre mon cou-
Comment ça je ne lui laisse pas le choix ?
Il empoigne vivement mes hanches et colle son bassin contre le mien. Je déglutis de travers surprise et lui laisse l'accès total à mon cou en penchant la tête en arrière tout en fermant les yeux.
Il le voit et me donne un coup de bassin comme pour m'empêcher de fermer les yeux.
Siyah : Garde les yeux ouverts -fermement-
Mon corps tremble comme une feuille sous lui et je me mords la lèvre de rage en sentant sa virilité buter contre moi.
Il ne suffit de vraiment rien pour que je craque, même avec toute cette rancoeur que j'ai envers lui.
L'amour et la dépendance affective rendent vraiment bête c'est réel.
Il se colle encore plus brutalement contre moi et ce mouvement cause ma perte car je gémis malgré moi son prénom.
Moi : Siyah...
Je prends une grande inspiration et mon regard se porte automatiquement au plafond.
Et ce que je vois me fait complètement perdre pied.
Siyah au dessus de moi en train de m'embrasser la nuque alors que je rougis à cause de la chaleur qu'il me procure mais aussi gênée de nous voir dans cette situation là.
Je fixe son corps se mouvoir contre moi à travers les tissus et je comprends enfin l'utilité de ce miroir ce qui me crispe encore plus dans ses bras au point de resserrer mes jambes contre lui pour arrêter cette torture mais elle ne fait qu'amplifier mon plaisir.
Moi : Siyah s'il te plaît...
Il s'arrête net et me regarde, la respiration aussi lourde que la mienne.
Siyah : ... T'en a mis du temps à comprendre.
Je rougis fortement, gênée d'être toujours aussi naïve et inexpérimentée.
Siyah : Désolé de m'être emporté c'est juste que... Ça m'a manqué de plus avoir de contact avec toi...
Moi : ... C'est toi tu me repoussais presque quand j'essayais de t'approcher. -doucement-
Siyah : Parce que je voulais pas que tu crois que je voulais arranger les choses juste parce que j'avais envie de te mettre dans mon lit. Et t'étais toujours crispée quand je tentais aussi une approche alors j'ai préféré mettre des distances.
- ...
Siyah : Je veux vraiment qu'on se réconcilie. Pas parce que j'ai envie de combler ma petite envie personnelle mais parce que je t'aime réellement et que cette situation me rend nerveux.
Je frisonne sous ses paroles et son regard triste me fend le cœur.
Les flashs de nos derniers moments en Croatie me reviennent en tête et une boule grandissante se forme au fond de ma gorge.
Siyah : Je compte bien te parler à cœur ouvert aujourd'hui Bella... J'en ai assez de te briser le cœur chaque jour un peu plus.
Il me mangeait littéralement du regard et ça me mettais vraiment dans un état pas possible. Son regard bascule entre mes yeux et mes lèvres l'air de peser le pour et le contre.
Siyah : Je te décevrais pas ce soir...
Il frôle mes lèvres puis se redresse sur ses jambes en soufflant de frustration.
Siyah : Je vais aux toilettes je reviens.
Je cesse de retenir ma respiration et souffle un bon coup pour relâcher la pression. Je me redresse toujours assise sur le lit et remet de l'ordre dans mes cheveux en retirant ma veste pour être plus à l'aise pour le reste de cette soirée qui promet d'être éprouvante que ce soit mentalement ou physiquement.
Je tourne la tête et ce que je vois me donne littéralement la chair de poule.
Voilà pourquoi il insistait quand il disait que c'était une chambre de couple.
Hormis la beauté de la salle de bain ouverte l'information à retenir est qu'il n'y a plus aucune intimité pour les deux personnes.
C'est prendre sa douche sous les yeux de l'autre mais aussi faire ses besoins par la même occasion sous les yeux de l'autre.
Je sens mon cœur s'emballer en le voyant dézipper sa braguette, sortir son membre de son caleçon et le tenir entre ses doigts pour commencer à pisser sans aucune gêne sous mes yeux.
Je détourne immédiatement le regard en me rendant compte de la situation.
Je crois n'avoir jamais vécu un moment aussi gênant que celui-ci.
J'imagine que ça doit être normal pour un couple d'assister à ce genre de choses naturelles mais encore une fois je suis complètement à la ramasse dans ce domaine là.
Un rien me fait rougir ou me rend nerveuse... Surtout avec un homme avec aussi peu de gêne que Siyah.
Ma curiosité me fait de nouveau défaut car je ne peux m'empêcher de porter à nouveau mon regard vers lui.
Je sens mes mains devenir moites face à la situation et déglutis de travers en le voyant se nettoyer puis se rhabiller. Je tourne la tête en rougissant alors qu'il tire la chasse d'eau avant d'aller se laver les mains. Il revient vers moi alors que je fuyais son regard à nouveau.
Siyah : Eh ?
Il me prend par la main pour me relever du lit.
Siyah : T'es pas traumatisée parce que tu m'as vu pisser j'espère ?
Je secoue la tête toujours aussi rouge ce qui le fait doucement rire. Il se penche vers mon oreille et sa petite phrase me donne des frissons sur tous le corps.
Siyah : Ton innocence va finir par me faire exploser si tu continues...
Il me laisse à peine le temps de m'en remettre qu'il me prend par la main et me tire jusqu'au salon.
En temps normal je m'en serais voulu d'avoir baissé ma garde aussi vite et je me serais à nouveau braquée pour essayer de sauver le peu de dignité qu'il me reste mais les paroles d'Ali ne cessent de tourner en boucle dans ma tête.
« T'as pas envie de donner l'impression d'être complètement tombée amoureuse de ce mec et lui aussi veut pas te donner cette impression parce qu'il a peur de perdre le contrôle qu'il a sur lui-même alors vous vous mettez des barrières sans cesse et vous coupez la communication. »
Siyah... Remercie Ali du plus profond de ton cœur parce que si je fais cet énorme travail sur moi aujourd'hui c'est simplement grâce à ses paroles réconfortantes...
Parce qu'il est la première personne à poser des mots sur ce qui cause nos maux...
x
Je l'observe attentivement porter une bouchée du dessert que j'ai préparé spécialement pour l'occasion à sa bouche dans un mouvement lent. Elle sent à nouveau mon regard insistant sur elle mais n'ose rien dire de peur d'engager la conversation.
Elle veut que ce soit moi qu'il le fasse.
Moi : Le repas t'as plu ?
Elle pose sa cuillère sur le côté et me regarde avec un sourire très discret.
Delilah : C'était très bon merci d'avoir préparé tout ça.
Moi : Je voulais te faire plaisir et surtout me rattraper pour ton anniversaire que j'ai manqué.
Delilah : C'était pas nécessaire, je ne suis pas vraiment attachée aux anniversaires.
Moi : C'est important pour moi de te faire plaisir.
Elle pose son regard sur les bougies allumées tout autour de nous et passe une main nerveuse sur ses cheveux comme elle a l'habitude de faire quand elle est stressée.
Moi : Je voudrais qu'on parle de ce qui s'est passé entre nous depuis la Croatie.
Delilah : Avant que tu ne commences je ne veux pas entendre des excuses de ta part. Je ne veux pas d'explications bateau, je ne veux pas que tu me promettes que tu comptes t'améliorer et surtout je ne veux pas t'entendre me répéter à nouveau que tu n'as rien voulu de tout ça et que cette situation t'étais complètement ingérable et que tu essayais juste de me me protéger.
- ...
Delilah : Passons directement à autre chose tu veux bien ? Cette histoire nous freine et nous éloigne encore plus à chaque fois qu'on en parle alors on oublie tout et on reprend le cours de notre vie t'es d'accord ?
J'avoue être un peu étonné qu'elle réagisse de cette manière.
Cette histoire l'a autant affecté pour qu'elle oublie tout sans broncher ?
Moi : Ça ne sert à rien de faire semblant si c'est pour qu'on se le reproche à moment donné.
Delilah : Promis je te reprocherais rien mais il y a juste une dernière chose que j'aimerais comprendre.
Moi : Je t'écoute.
Delilah : Tu m'en a vraiment voulu pendant tout ce temps d'avoir pris le numéro de ces garçons sur la plage ou tu m'en voulais pour autre chose ?
Moi : J'ai arrêté de t'en vouloir pour l'histoire des numéros à la seconde même où tu m'as demandé pardon. Mais pendant tout ce temps je t'en voulais d'être aussi pudique sur tes sentiments. T'as cette facilité à cacher tes émotions et c'est ce qui m'énerve le plus on va dire.
Delilah : Mais j'étais vraiment mal de t'avoir déçu et surtout blessé.
Moi : C'est pas l'impression que tu donnes. T'as toujours un petit côté distante et réservée.
Elle hoche et avait étonnement l'air d'accord avec ce que je lui disais.
Delilah : Je comprends mieux maintenant...
Moi : Tu comprends mieux quoi ?
Delilah : Tu n'es pas le premier à me reprocher ce défaut. Je peux paraître complètement détachée alors qu'au fond de moi je ressens tout le contraire.
Moi : Mais y'a des moments où j'arrive à parfaitement savoir ce que tu ressens.
Delilah : Quand ça ?
Moi : Les contacts physiques, t'y es très sensible alors inconsciemment tu baisses ta garde et c'est simplement à ce moment là que je te connais parfaitement.
Delilah : C'est pour ça que tu privilégies souvent les contacts physiques avec moi ?
Moi : Oui même si je sais que ça te donne l'impression que j'ai juste envie de te mettre dans mon lit, mais je suis pas comme ça Delilah. Je peux largement me passer de ça si tu me le demandes, j'aime juste te taquiner sur ce sujet parce que c'est facile de te rendre nerveuse.
Elle hausse les yeux au ciel en prenant une nouvelle bouchée de son dessert.
Un rien chez elle peut me faire craquer.
Je crois que je suis vraiment devenue accro à cette femme.
Moi : Alors c'est vraiment fini toutes ces embrouilles ?
Delilah : De mon côté c'est bon et toi ?
J'avoue que je trouvais ça vraiment bizarre. Je m'attendais à une longue soirée d'explications, de nombreux reproches et potentiellement une réconciliation. Mais là tout est tellement « simple »
J'avais l'impression que ça cachait quelque chose ou c'est juste mon côté parano qui reprenait le dessus ?
Moi : Tu me caches rien Delilah hein ?
Delilah : Te cacher quoi ?
Moi : J'en sais rien, un truc qui s'est passé là-bas ou ici à notre retour ?
Delilah : Je ne te cache rien.
Je la sonde du regard mais elle ne sourcille pas une seule seconde et le doute s'installe en moi mais je fais mine de rien face à elle.
Moi : Alors c'est bon pour moi aussi alors.
D'ici je pouvais entendre les battements de son cœur reprendre un rythme plus régulier, visiblement soulagée de la tournure de la situation.
Elle m'a menti.
Je me penche vers elle malgré la table qui nous séparait et essuie doucement le coin de ses lèvres taché d'un peu de chocolat.
Elle rougit en comprenant et baisse le regard.
Moi : Quand est-ce que tu arrêteras d'être aussi intimidée par moi ?
Elle reste muette alors que je continue de la tourmenter encore un peu pour la pousser à bout.
Moi : Je t'ai rarement vu aussi silencieuse qu'est-ce qu'il t'arrives ?
Elle recule en sentant qu'elle tombait peu à peu sous mon emprise et se lève précipitamment pour faire semblant de débarrasser la table.
Delilah : Je vais ranger tout ça.
Elle embarque les assiettes vides dans la cuisine et entame plusieurs aller-retour jusqu'à vider la table et s'enfermer dans la cuisine.
Sérieusement Delilah ? T'essaie de me fuir à ce stade de notre relation ?
Je souffle et me lève pour la rejoindre dans la cuisine où elle est occupée à rincer les assiettes.
Moi : Je t'invite ici et tu fais la vaisselle ?
Delilah : C'est la moindre des choses.
Moi : Arrête ça Delilah.
Elle m'ignore et continue de rincer les assiettes. Même dos à moi je peux sentir à quel point elle est stressée.
Mais stressée pour quoi ?
Parce qu'elle m'a menti ?
Ou pour autre chose ?
Je m'approche doucement d'elle jusqu'à entourer mes mains autour de ses hanches mais elle sursaute et ferme le robinet les mains tremblantes.
Y'a vraiment quelque chose qui ne va pas j'en suis sûr maintenant.
Moi : Ça ne va pas ?
Delilah : ... Si pourquoi ?
Moi : Je te touche à peine que tu te crispes automatiquement.
Delilah : Je suis juste un peu fatiguée ces derniers temps.
L'excuse de la fatigue hein...
Je la lâche et prends mes distances pour la laisser reprendre un souffle normal. Elle s'essuie les mains et décide enfin de me faire face.
Delilah : ... Il est un peu tard je devrais rentrer je travaille demain.
Moi : Tu peux rester ici ça me dérange pas.
Delilah : Ici ?
Elle semble un peu surprise et surtout hésitante.
Moi : Tu fais ce que tu veux je te force pas.
Pourquoi elle est encore aussi renfermée ?
J'aimerais comprendre mais si je l'approche elle risque encore de se renfermer mais si je ne tente rien elle va peut-être se dire que je m'en fou...
Les femmes sont toutes compliquées ou c'est juste la mienne ?
Delilah : Je n'ai pas de vêtement de rechange, ni de quoi me doucher etc.
Moi : J'avais des affaires à toi chez moi je les ai ramené au cas où.
Delilah : Tu comptes vraiment habiter ici...
Moi : Mais jamais sans toi.
Elle fronce les sourcils ne comprenant pas où je voulais en venir.
Delilah : Qu'est-ce que tu viens de dire ?
Moi : Je ne compte pas habiter seul ici Delilah. Cette maison elle est pour toi et moi.
Elle semble complètement choquée par mes aveux.
Delilah : Tu veux qu'on vive ensemble Siyah ?
Moi : Pas toi ?
Elle fait les cent pas dans la cuisine plus stressée que jamais.
Delilah : Mais on en a jamais parlé sérieusement. Je ne savais pas que tu voulais ça maintenant et je... je n'imaginais pas une seule seconde que tu le veuilles vraiment.
Moi : Tu croyais que je disais ça dans le vent quand je t'ai rejoins en Croatie ?
Delilah : Non... Enfin j'en sais rien... Je t'avoue que je suis un peu...
Elle ne termine pas sa phrase et passe à nouveau une main nerveuse dans ses cheveux.
Moi : Parle moi Delilah. Tu peux te confier à moi et me faire confiance c'est promis...
Je m'approche doucement pour ne pas la brusquer et tends mes mains pour tenter de l'adoucir avant que je ne m'approche encore plus d'elle.
Chaque geste, chaque parole, chaque attitude compte pour Delilah.
Il faut tout un savoir-faire pour qu'elle accepte de se laisser aller.
Elle ose enfin me regarder et la douleur que je vois dans son regard me transperce le cœur en toute part.
Elle est la seule à pouvoir me faire ressentir ce genre de choses.
La seule pour qui je ressens des émotions autres que de la haine.
Je n'hésite plus une seconde et pose mes mains sur ses joues pour capter son regard alors que ses larmes coulent au simple contact de mes mains sur sa peau.
Moi : Parle moi Bella...
Elle suffoque de plus en plus et la pression de mes mains se fait plus forte pour qu'elle se calme et pour qu'elle continue de soutenir mon regard.
Delilah : Apaise mon cœur Siyah...-en larmes-
Exactement les mêmes mots que je lui avais dis il y a à peine 1 mois.
Exactement la même souffrance dans ses yeux...
Delilah : Je t'en supplie j'ai besoin de toi ne me laisse pas cette fois-ci... -en sanglots-
« Ne me laisse pas cette fois-ci... »
Moi : Je te lâche plus mon cœur...
Je dépose un long baiser sur son front alors qu'elle se presse pour se blottir contre moi en entourant ses bras autour de mon dos. Je caresse le bas de son dos et entends ses légers gémissements de pleurs.
Moi : Dis moi ce que tu veux et je le ferais...
Elle resserre ses bras autour de moi comme si elle craignait que je ne lui échappe.
Que je ne lui échappe encore une fois.
Delilah : ... Je veux ton amour... Juste toi Beyaz...
Une énorme boule se forme dans mon ventre et un énorme frisson me prend jusqu'à la colonne vertébrale en l'entendant m'appeler par ce prénom. Les battements de mon cœur butent fortement contre ma cage thoracique et je me sens tout d'un coup extrêmement vulnérable face à elle.
Ce qu'elle me demande c'est exactement ce que j'essaie de lui donner depuis plusieurs mois mais ma nature reprend toujours le dessus et je finis toujours par lui donner tout sauf de l'amour.
Elle se détache de mon torse pour plonger son regard dans le mien et ce regard me fait complètement vriller.
Elle souffre et seulement par ma faute.
Delilah : Je veux connaître Beyaz... Même le temps d'une petite soirée... Je veux savoir ce que ça fait de se sentir aimée et chérie...
Moi : Je t'aime du plus profond de mon cœur Delilah tu le sais.
Delilah : Mais tu me détestes tout autant...
Je me fige face à cet aveu mais aussi face à cette vérité que je refusais parfois d'admettre.
Delilah : Tu m'aimes un instant puis l'instant d'après tu me détestes et tu me fuis...
Cette fois-ci je veux que tu m'aimes jusqu'au bout. Que tu arrêtes de me faire du bien, de me faire sentir heureuse puis m'arracher mon bonheur aussi brutalement -en pleurs-
- ...
Delilah : Juste une faveur... Je ne veux pas Beyaz ce soir et Siyah au réveil. Je veux seulement Beyaz je t'en prie...
Mon cœur se serre surpris de la voir dans un état aussi désespéré.
Elle est prête à seulement se contenter d'une seule journée où je serais bien avec elle tellement je n'ai pas arrêté de la faire souffrir.
Elle se contente d'une seule journée de bonheur...
Mais elle mérite une vie entière de bonheur...
Et pour la première fois je me rends compte des ravages que j'ai causé à son petit cœur fragile, son cœur qui n'a jamais connu l'amour, son cœur qu'elle a toujours décidé de préserver mais qu'elle a décidé de me donner par amour...
Elle est la seule à me donner de l'amour, la seule qui me veut et je la remercie en la brisant complètement.
Siyah brise tout autour de lui.
Depuis toujours...
Moi : ... Je veux te donner de l'amour pour le reste de ma vie Delilah, pas seulement une nuit ou une journée...
- ...
Moi : Parfois je te déteste c'est vrai... Parce que je ne veux pas m'avouer ouvertement à quel point je t'aime...
Ses mains se crispent contre mon haut alors que mes mains agissent de la même manière autour de sa taille.
Moi : J'ai peur de voir à quel point je suis devenu dépendant de toi, de ton avis ou même ton regard...
- ...
Moi : Je déteste m'avouer que ma vie ne sera jamais plus pareille sans toi. Qu'aucune nouvelle journée ne pourra commencer sans que tu sois dans mes pensées et mes projets.
Je déteste devoir réfléchir à deux fois avant de prendre une décision parce que ton avis et ce que tu penses de moi compte énormément à mes yeux.
- ...
Moi : Je déteste ce que tu me fais ressentir depuis que je t'ai rencontré dans ce putain de lycée. Parfois j'en reviens à regretter de t'avoir adressé la parole ce jour-là...
- ...
Moi : Mais si c'était à refaire je le referais parce que t'en vaux largement la peine.
- ...
Moi : Je te promets pas d'être un nouvel homme ce serait te mentir... Mais je...je crois que je suis enfin prêt à faire disparaître les nuages noirs qui planaient au dessus de ma tête depuis mon enfance...
- ...
Moi : Je veux qu'au dessus de mes nuages le soleil brille...
- ...
Je passe mes doigts sur ses joues pour essuyer ses larmes car je ne supporte plus de la voir pleurer à cause de moi.
Delilah : ... Je...
Elle se mord la lèvre encore plus submergée par ses émotions.
Delilah : ... J'ai plus envie de te cacher mes sentiments ou mes envies parce que j'ai peur que tu me repousses ou que tu ne m'aimes pas autant que je t'aime. J'ai envie d'être complètement moi-même pour une fois dans ma vie, j'ai envie d'être épanouie avec l'homme que j'aime...
Elle entoure ses mains autour de ma nuque comme elle avait l'habitude de faire.
Geste qui me détends immédiatement.
Elle me connaît parfaitement.
Je n'ai jamais besoin de parler.
Elle sait parfaitement ce qu'il me faut...
Elle frôle doucement mes lèvres à l'aide des siennes et un léger noeud se forme dans mon ventre à mon grand étonnement.
Comment une femme aussi innocente peut me rendre aussi fébrile ?
Delilah : Je te confies ce qu'il reste de mon cœur est-ce que je peux te faire entièrement confiance maintenant ?
Une lourde responsabilité mais je vais l'assumer.
Pas parce que je n'ai pas le choix.
Mais parce que je sais qu'aujourd'hui je me sens capable de prendre soin d'elle.
Moi : Il sera ma perle la plus rare et la plus précieuse...
Ses yeux brillent intensément et elle franchie enfin la distance qui commençait fortement à me déranger.
Je la colle doucement contre le plan de travail en accentuant le baiser tandis qu'elle fait glisser ses ongles contre ma nuque au ras de mes cheveux.
Un geste qui me rend complètement paro à chaque fois qu'elle le fait.
Mais je ne suis pas au bout de mes surprises lorsque je sens qu'elle se fait plus insistante dans le baiser et dans ses gestes.
Moi : Bella... C'est...
Delilah : J'en ai envie mon cœur...
Je me détache surpris et la regarde comme pour être sûr que j'avais bien Delilah en face de moi et non un mirage.
Delilah : ... J'ai envie de...de me sentir désirée comme cette nuit-là sur cette colline...
Elle veut de la douceur et du romantisme.
Elle veut des mots rassurants et des gestes qui la feront sentir unique à mes yeux...
Tu auras tout ce que tu voudras Bella...
Au dessus des nuages le soleil brille
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