𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉-𝓈𝑒𝓅𝓉












- Je t'en supplie Siyah... Laisse moi partir...

Moi : En quel honneur ?

- J'en peux plus de cette torture... Je tiens plus...

Moi : Je te torture moi Murat ?

Il prend une grande inspiration et je vois ses iris marrons se voiler de peur comme à chaque fois que j'entrais dans cette pièce.

Murat : Qu'est-ce que tu me veux ? Je me suis excusé de t'avoir tiré dessus et de t'avoir traqué pour rien.

Moi : Tu vas mourir Murat. Et dans cette pièce...Bientôt.

Il se fige net et déglutis difficilement avec les larmes aux yeux.

Comme quoi la mort effraie même les pires espèces sur Terre.

Moi : Que veux-tu que je dise à ton père quand il apprendra ta mort ?

Murat : Siyah... Non... Tu ne vas pas me tuer juste pour cette banale histoire hein ?

Moi : Cette banale histoire tu dis ?

Je tourne autour de lui et passe le canon froid de mon arme sur son cou.

Moi : Samantha et Émeline.

Il blêmit et ses yeux ne renvoient que l'appréhension et la peur.

Il s'en souvient parfaitement.

Moi : Samantha et Émeline étaient deux petites filles à peine majeurs.

- ...

Moi : Après une soirée dans la célèbre discothèque Masquerade Club en Turquie, ces deux filles ont été retrouvées mortes la gorge tranchée.

- ...

Moi : L'autopsie a démontré qu'elles ont été violées de longues heures et enchaînées à un lit comme des vulgaires petites salopes.

- ...

Moi : Ces deux petites filles ont vécu les derniers instants de leurs vies dans d'atroces souffrances.

Murat : Je...

Moi : Tu les a sauvagement violé et tué sans aucun remords comme le fils de pute que tu es.

Les larmes coulent abondamment sur ses joues comme un enfant à qui on aurait retiré un jouet.

Mon acte reflète bien plus que la simple vengeance.
Personne n'est au courant que c'est Murat lui-même l'auteur de ces crimes odieux.

Murat : Je suis désolé pour tout Siyah... Je suis désolé d'avoir voulu rendre fier mon père pour une histoire de haine entre le tien et le mien à l'époque. Je suis...

La balle se plante en plein milieu de son abdomen. Il hurle de douleur et s'agite sur sa chaise pour tenter de se défaire de ses liens.

Moi : Voilà précisément trois jours que tu es assis ici sur cette chaise et tu me parles de
torture ?

Je fais un léger pas en arrière et m'appuie sur le mur pour le regarder se vider de son sang.

Moi : Tu ne connais absolument rien de la torture Murat, je t'ai seulement laissé te pisser et chier dessus comme le chien que tu es.

- ...

Moi : Alors tu éviteras de parler de torture en ma présence.

Il tousse abondamment et gémis de douleur.

Moi : Personne ne viendra t'aider.

Murat : Je...

Moi : Je vais te laisser mourir comme tu a laissé ces deux filles mourir sous tes yeux après leur avoir tranché la gorge.

Je m'approche doucement et le tire violemment par les cheveux pour qu'il me regarde.

Moi : Tu te demandes qui étaient ces deux filles ?

Murat : Tu...

Moi : Mes deux petites cousines que je venais à peine de retrouver après trois longues années sans les voir.

Il semble enfin comprendre sa présence ici.

J'avais promis de venger leur mort.

« Il n'y a aucun sentiment, ni culpabilité, ni tristesse chez un Velasquez.
Il n'y a que froid, haine et rage.
Chaque homme tué le mérite. »

Voilà ce que j'ai appris dès le plus jeune âge auprès de mon père pour me forger et être celui que je suis aujourd'hui.

Pour que je mérite de porter le nom Velasquez.

Un Velasquez ne tremble pas devant sa cible.

Je sors vivement le couteau de ma poche et lui tranche d'un coup sec la gorge. Son sang gicle sur une partie de mes vêtements et il suffoque en ouvrant grand les yeux, surpris par la violence du choc.

Moi : Au nom de Samantha et Émeline.

Je le lâche et me réjouis de le suffoquer et s'agiter pour ne serait-ce un souffle de plus.
Je lui donne un coup sur le torse pour le faire tomber sur la bâche juste derrière lui. Je le regarde une dernière fois et sors de cette pièce cachée sous terre. Je referme la trappe à clé et remet les branches de bois et les feuilles jonchant le sol pour cacher l'ouverture.
Je longe la forêt et remonte dans la voiture en compagnie d'Isaac. Il comprend immédiatement en voyant mes vêtements tâchés et démarre.

Depuis toutes les reproches qu'il m'avait fait en voiture la dernière fois concernant Delilah et ma mission il s'était nettement calmé.
Il sait très bien qu'une nouvelle vague avec moi lui coûterait très cher.

Isaac : Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?

Moi : Je reste encore trois semaines ici et on repart dans le sud.

Isaac : On part sans avoir trouvé le serpent ?

Moi : Je l'ai trouvé depuis le début.

Il fronce les sourcils et me regarde ébahi.

Isaac : Quoi ?!

J'allume une cigarette et regarde le paysage défiler sous mes yeux.

Isaac : Tu l'as trouvé et tu nous a rien dis ? Mais pourquoi ? Et comment ça se fait qu'on soit pas intervenu depuis le temps ?

Moi : Je suis arrivé dans le quartier il y a plus d'un an et non pas six mois comme tu le crois.

Il écarquille les yeux et je sais que je l'ai déjà perdu.

Moi : J'ai posé mes bases dans ce quartier car je savais qu'il était tout proche et finalement je l'ai trouvé dans la ville voisine après 3 mois de recherches et d'infiltration.

Isaac : Comment t'as réussi ? Il est excellent pour se cacher et passer pour un mec lambda. Il se fond dans la masse ce mec.

Moi : Les gars parlent beaucoup, surtout autour d'une petite chicha bien préparée.

Isaac : Et ensuite ?

Moi : J'ai trouvé sa base avec l'aide d'Aslan.

Isaac : Aslan ?! Et nous on sert à quoi ?

Moi : Tu sais te servir d'un ordinateur comme lui ?

- ...

Moi : Alors ferme ta grande gueule.

Je lâche la fumée de ma cigarette et descends légèrement la vitre de mon côté.

Moi : On s'est assuré qu'il ne se doute de rien de notre mission, ni de ma présence dans la ville voisine. D'où le choix de porter un autre prénom.

-...

Moi : Allan, 21 ans qui fait un BTS dans un lycée populaire et qui fait tourner la tête de certaines filles. Il n'aurait jamais pu se douter qu'en réalité c'était Siyah Velasquez, l'ancien mercenaire.

Isaac : Et comme il n'a jamais vu ton visage c'était impossible de faire le lien même s'il te croisait un jour ou l'autre...

Moi : Ensuite mon plan de vous l'annoncer et prendre une décision sur ce qu'on allait faire de lui a pris un peu de retard comme tu l'as si bien souligné la dernière fois.

Il me regarde du coin de l'œil et passe la quatrième en entrant sur l'autoroute.

Isaac : Pourquoi tu nous a laissé croire que t'avais failli à la mission ?

Moi : T'étais tellement fier de ton petit discours d'ingrat et de condescendant que je ne voulais pas t'arrêter.

Isaac : J'avais tout faux...

Moi : Quand on ne sait rien de la vérité on ne parle pas Isaac.

Il semble gêné de la situation et regretter toutes ses paroles sarcastiques.

Moi : Mais tu avais raison sur un point.

- ...

Moi : La « fille » comme tu dis, a bien été la raison du prolongement de mon séjour.

Je jette mon mégot et referme la vitre en regardant droit devant moi.

Isaac : C'est quoi le problème avec cette fille ?

- ...

Isaac : Tu ne t'es jamais encombré de personne dans toutes les missions que j'ai pu faire avec toi depuis qu'on est gosse. Pourquoi maintenant ? Et surtout elle ?

-...

Isaac : Je ne comprends pas... Qu'est-ce qu'elle...

Moi : -l'ignorant- Tu l'avais menacé pendant son séjour à la maison ?

Isaac : Quoi ?

Moi : Réponds simplement à ma question.

Ses mains se referment plus fermement sur le volant et de la colère se lit dans ses yeux.

Ses gestes le trahissent comme d'habitude.

Isaac : C'est ce qu'elle t'a dit ?

Moi : Réponds à ma question.

Il reste longuement silencieux et reprends la parole à la sortie de l'autoroute.

Isaac : Ouais.

Moi : Quand ?

Isaac: Dès son arrivée quand t'étais dans le bureau avec Ivána. Et le lendemain aussi.

Moi : Pourquoi ?

Isaac : On la connaissait pas cette fille ni ses intentions ! Tu nous a jamais donné plus d'explications que ça, sauf le fait qu'Esteban voulait sa peau.

Moi : J'ai revu Esteban en Espagne, il voulait Delilah.

Isaac : ...Si il a décidé de s'en prendre à la fille pour t'atteindre ça signifie que tu tiens un minimum à elle...

Moi : Il est sur mes côtes, il a vu Delilah une fois en ma compagnie et il s'est dit que c'était le bon coup à jouer.

Isaac : C'est qui cette fille pour qu'Esteban soit aussi intéressé ? -insistant-

Moi : Tu connais sa biographie par cœur, t'as pas besoin de moi pour le savoir.

Isaac : Je veux dire pour toi ?

Moi : C'est Delilah c'est tout.

Isaac : Tu l'a baisé ?

Moi : Aller ta gueule.

Isaac : Ah tu veux la baiser ?

Moi : Plutôt ta sœur.

Isaac : Elle doit être vraiment spéciale pour que tu t'attardes un minimum sur elle.

Moi : Roule Isaac.

Isaac : Je ne t'ai jamais vu être intéressé par une femme, sauf Ambre mais c'était pour...

Moi : Roule.

Il finit par se taire et rouler jusqu'à la maison principale comme je lui ai ordonné.

Je monte directement dans la salle de bain et retire mon haut rempli de sang. Je regarde mon reflet à travers le miroir et essuie d'un geste fluide la goutte de sang présente sur ma joue droite.

Ivána : Siyah ? Tu viens manger avec nous ?

Moi : J'arrive.

J'entends ses pas s'éloigner au bout de quelques secondes. J'enfile de nouveaux vêtements et rince rapidement mon visage. Je descends dans le salon où ils m'attendaient tous et me fige en voyant quelques ballons au sol et Andrès me tendre un verre.

Andrès : Aujourd'hui c'est soirée détente !

La musique se met à faire vibrer les murs de la maison et je vois Arseni faire entrer quelques personnes dans le salon.

Moi : C'est quoi ce bordel ?

Je les regarde tous autour de moi déjà prêt à faire la fête toute la nuit et tous habillés en tenue de soirée.

Ivána : Ça fait des mois qu'on a pas fait de soirée aller amuse toi pour une fois !

Je lui lance un regard noir et sens ma main tenant le verre trembler de rage.

Une putain de soirée sans me prévenir ?

Moi : J'espère juste que c'est une blague...

Andrès : On est à cran en ce moment mon frère, surtout toi. On s'est dit que tu méritais de te détendre après autant de travail pendant ces longs mois !

J'hausse un sourcil et regarde les autres s'amuser en plein milieu du salon comme si c'était tout à fait normal. Je reconnais quelques amis d'enfance que je n'avais plus revu depuis une éternité pour certains. Je passe une main dans ma barbe et m'avoue vaincu pour une fois.

Moi : Une fois que tout est fini je vous fais la misère pour me l'avoir caché.

Andrès et Ivána sautent de joie et rejoignent les autres en criant victoire. Je bois d'une traite mon verre et m'assois sur le canapé dépité.

- Toujours aussi froid et impénétrable même en soirée !

Je n'avais même pas besoin de lever le regard pour reconnaître sa voix de crécelle.

Moi : Mia.

Mia : Siyah.

Je relève le regard et la vois avec ce sourire enfantin qui orne son visage comme à son habitude.

Mia : Tu n'es pas heureux de me revoir mon cousin préféré ?

Moi : Je meurs de joie.

Elle s'assoit à mes côtés et dépose un long baiser sur ma joue en riant.
Je m'échappe de son étreinte et souris légèrement malgré tout.

Moi : Tu oses me faire un bisous alors que t'as du gloss sur les lèvres ?

Mia : Rien ne m'empêchera de te faire des bisous !

Je m'attarde un instant sur elle et regarde sa tenue.

Moi : Tu portes des robes de soirée toi maintenant ?

Mia : Je n'ai plus 14 ans tu sais.

Moi : T'as un an de plus fait pas la grande.

Mia : Qu'est-ce que t'es aigri parfois !

Moi : Je rigole t'es mignonne comme ça Mia.

Elle rit légèrement et me fait un énorme câlin. Je passe un bras derrière ses épaules et l'écoute me raconter tout ce que j'ai raté dans sa vie depuis un an.

Mia : J'ai hâte de revoir Wassila à sa fête ce week-end !

Moi : Elle n'arrête pas de parler de toi je ne comprends pas.

Mia : Bah attends je suis sa cousine préférée !

Moi : Tu crois être la cousine préférée de tout le monde ?

Mia : C'est une évidence. Je suis adorable, gentille, généreuse, compréhensive et...

Moi : T'es parfaite Mia.

Mia : Je n'ai jamais été aussi en accord avec toi qu'en ce jour !

Je lâche un petit rire et lui tire légèrement les cheveux.

Aussi sarcastique et joueuse que moi.
Ce n'est pas pour rien qu'elle est réellement ma cousine préférée.

Moi : C'est Ivána qui t'a dit de venir ?

Mia : Oui ! J'ai été prévenu à la dernière minute. Elle m'a dit qu'elle et les garçons voulaient te faire plaisir en faisant une petite soirée même si t'allais râler au début.

Moi : Tes parents t'ont laissé venir sans rien dire ?

Mia : Quand j'ai dis que je serais avec toi et Ivána ils ont dit oui.

J'hoche simplement la tête et prend mon téléphone qui venait juste de vibrer.

Mia : C'est Delilah ?

Je me redresse vivement et la regarde surpris.

Moi : Quoi ?

Mia : Wassila m'a parlé de sa nouvelle copine super gentille qui l'a aidé à choisir sa robe.

Je la lâche et m'assois correctement pour la regarder droit dans les yeux.

Moi : Quoi d'autres ?

Mia : Et qu'elle sera là à sa fête.

Moi : T'en parle pas autour de toi Mia t'as compris ? Personne d'autre ne doit savoir que je la connaissais bien avant la fête.

Mia : Pourquoi ?

Moi : Tu connais très bien ma famille et notre réputation.

Mia : ... Tout ce que touche un Velasquez ne connaît que chaos et destruction.

Son sourire se fane et se elle se perd quelques secondes dans ses pensées avant de reprendre ses esprits.

Mia : Mais si elle vient à la fête elle...

Moi : On la fera passer pour ta nouvelle amie que t'as rencontré au parc, personne ne se doutera...

Mia : Qu'elle a un lien avec toi...

Moi : ... Tu connais ton oncle.

Elle déglutis difficilement et hoche la tête en comprenant les enjeux autant pour moi que pour la sécurité de Delilah.

Si mon père apprends que Delilah a un lien étroit avec moi je sais qu'il prendra un malin plaisir à l'éliminer définitivement de ma vie.

« Tu ne dois jamais laissé une femme t'éloigner de tes objectifs. Elle doit toujours passer après ceux-ci. »

Cette phrase a une signification bien plus profonde.

Mia : Bref on a justement fait cette soirée pour oublier notre quotidien !

Elle retrouve sa joie de vivre et me tire vers le buffet improvisé.

Cette soirée ne faisait que commencer.








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03h40
















Voilà.
Je regrettais amèrement ma venue maintenant.

Je les regarde tous s'amuser et boire dans ce gigantesque salon qui faisait littéralement la taille de l'appartement de mes parents.
Ce n'était pas prévu, mais Lynda a tellement insisté et j'avais tellement besoin de me changer les idées pour une fois que j'ai finalement accepté.

Voilà trois heures que je suis là mais la soirée venait tout juste de commencer comme l'avait si bien précisé l'organisateur.

Lynda : Aller Delilah amuse toi un peu !

Moi : Je m'éclate ça ne se voit pas ?

Lynda : T'es vraiment une fille de la préhistoire ! Tes parents te font tellement confiance qu'ils ont accepté sans broncher alors profite !

Ma mère voulait tellement se faire pardonner qu'elle accepterait n'importe laquelle de mes demandes.

Et mon père c'est mon père.
Il a confiance en moi au fond alors ça ne l'a pas plus dérangé que ça que je passe la moitié de ma nuit dans une fête de riches inconnus.

Moi : Comment t'as connu l'organisateur ?

Lynda : A une soirée pendant mes vacances en Grèce. Tu veux le pécho ?

Moi : Je me demande juste comment il a pu se payer une baraque de cette taille.

Lynda : Fils à papa.

Je souris légèrement et la laisse retourner se prendre un verre. Je passe une main dans mes cheveux et prends mon téléphone qui venait tout juste de vibrer.

Waël

« Tu pars à une soirée et j'suis pas au courant ? »

J'hausse un sourcil et lui répond du tac au tac.

« Si t'étais un peu plus à la maison et non avec tes potes tu serais le premier au courant »

Et comme je m'y attendais il m'appelle aussitôt.

Moi : Oui ?

Waël : Tu te fous de moi Delilah ?

Moi : En quoi je me fou de toi ?

Waël : T'es où ?

Moi : A une soirée.

Waël : Avec qui ? Et qui organise la soirée ?

Moi : Depuis quand t'es intéressée par ce que je fais de mon quotidien ?

Waël : Arrête de me provoquer.

Moi : Et toi arrête de faire le grand-frère protecteur une fois tous les huit mois.

Waël : Tu veux quoi ? Que je passe toutes mes journées avec Lyam et toi ?

Moi : Une journée ce serait déjà suffisant. On est tes sœurs pas tes collègues. On est un fardeau pour toi ou quoi ?

Waël : Interprète pas mes phrases.

Moi : Quand tu comprendras que y'a rien de plus important que la famille tu le regretteras.

Waël : Tu me menaces maintenant ?

Moi : Ouais carrément. Les seuls moments qu'on a passé avec toi depuis mon retour de l'Arménie c'était au ski et encore. T'as trop changé t'étais différent avant.

Je l'entends souffler et un léger blanc s'installe avant qu'il ne reprenne la parole.

Waël : Quand t'aura fini ta soirée on en reparlera.

Je raccroche en soufflant légèrement soûlée de son comportement d'homme immature.
Je me lève et me dirige vers le stand de boisson. Je me serre un verre de jus mais je sens un goût un peu bizarre. Je laisse le verre de côté et prend un autre jus mais c'était pareil, toujours ce sale goût amer.

- Y'a de l'alcool dans certains jus.

Je repose immédiatement mon verre et me tourne vers la personne.

- Amaël et toi ?

Moi : ... Delilah.

Il me fait un petit sourire et semble légèrement amusé par la situation.

Amaël : T'es seule ?

Moi : J'suis venue avec une amie... Et toi ?

Amaël : J'suis le petit frère de l'organisateur.

Je le regarde quelques instants et un détail attire particulièrement mon attention.

Des tâches de rousseurs marrons qui ajoutent un vrai charme à son visage.

Quelle enflure.

Amaël : T'as l'air de tellement t'amuser.

Moi : Je ne suis pas très soirée pour dire vrai.

Amaël : Tu pensais que ça allait te détendre en venant ici mais c'est tout le contraire.

Moi : Bingo.

Il rit légèrement et m'invite à une table pour qu'on discute. Je le suis et reste silencieuse complètement gênée.

Amaël : Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

Moi : Je vais bientôt passer mon bac et toi ?

Amaël : Je travaille dans l'entreprise de mon père.

Je repense immédiatement à la phrase de Lynda concernant l'organisateur.

Fils à papa
Et bien voici le deuxième fils à papa.

Moi : Qu'est-ce que tu fais là-bas ?

Amaël : Je m'occupe du pôle marketing.

Moi : Mais t'as l'air assez jeune.

Amaël : Tu me donnes combien ?

Pourquoi les gens adorent jouer à ce genre de devinettes ?

Moi : 21 ans ?

Amaël : -rire- J'ai 24 ans.

J'écarquille les yeux et le regarde attentivement comme si j'allais voir son visage prendre un coup de vieux devant moi.

Moi : Mais t'es vieux en fait !

Amaël : -rire- Toi aussi tu ne fais pas ton âge.

Moi : Bien sûr que si.

Amaël : Si tu passes ton bac tu dois avoir 18 ans ? J'aurai dis 21 ans voir un peu plus.

Moi : T'es un menteur toi ça se voit.

Moi un peu plus que 21 ans sérieusement ?

Amaël : En tout cas quand j'avais ton âge les filles n'étaient pas aussi belles.

Je déglutis difficilement surprise et rougis très discrètement.

Si seulement je pouvais arrêter de rougir pour tout et rien j'en serais ravie.

Moi : On a 6 ans d'écart les gens vont te prendre pour un petit pervers si ça continue.

Amaël : Je suis pas trop « jeune majeure » mais je ferais une petite exception pour toi.

Moi : T'es audacieux.

Je le regarde de haut en bas et rit intérieurement.

Amaël : Qu'est-ce qui t'amuse ?

Moi : T'as l'air bien sûr de toi... Comme si j'allais tomber dans tes bras telle une frêle petite fille.

Amaël : Je ne savais pas que tu avais des dons de voyance ! Un atout en plus.

Je ris nerveusement et jette un coup d'œil aux invités plus éméchés que jamais et reporte mon regard sur Amaël.

Moi : Je pense surtout que tu t'attaques à la mauvaise fille.

Amaël : Et moi je pense justement que je m'attaque à la meilleure du lot.

Sa façon de faire, sa confiance, son côté joueur...
Il me ferait même penser à Allan.

Sans les piques à mon égard bien évidemment.

D'ailleurs en parlant de lui je ne l'avais pas vu de la journée et j'avoue que ça m'arrangeait fortement au vu de ce qui s'est passé la dernière fois.

Moi : Je vais devoir couper court à notre petite discussion si tu veux bien.

Amaël : Tu t'en vas déjà ?

Moi : Oui mon cousin m'attend devant.

Il se lève en même temps que moi et prend une de mes mains pour y déposer un petit baiser.

Amaël : Au plaisir de te revoir Delilah.

Je ris doucement et hausse les yeux au ciel avant de lui tourner le dos et saluer Lynda au loin qui avait l'air de s'amuser comme une petite folle. Elle me fait signe exagérément et m'envoie des bisous d'au revoir.

Quelle drama queen celle-ci.

Je sors dans le jardin et prend une grande bouffée d'air frais avant de voir Walid me faire un appel de phare. Je m'avance rapidement en frottant mes bras à cause de la fraîcheur de la nuit et monte côté passager.

Walid : Mais quelle femme époustouflante.

Moi : Même à 4h du matin tu mens ?

Walid : Le mensonge ne fait pas parti de moi.

Il démarre et allume le chauffage pour mon plus grand bonheur.

Walid : Ça s'est bien passé ?

Moi : Ouais tranquille.

Walid : ...Faut que je te dise la vérité Delilah.

Je tourne la tête dans sa direction et me tends légèrement.

Ah ouais directement comme ça ?

Il me regarde du coin de l'œil et reporte son attention sur la route.

Walid : C'est à propos d'Allan.

Je déglutis difficilement en sentant un noeud se former dans ma gorge tellement je stressais et j'avais peur de la suite.

Walid : Il n'est pas celui que tu crois.

- ...

Walid : Je sais qu'il t'a dit pour sa véritable identité mais il t'a caché tellement de choses.

Je sens une énorme boule de stress grossir au fur et à mesure au fond de moi. Le froid que je ressentais il y a quelques minutes a totalement disparu.
La chose qui me perturbe le plus à ce moment est qu'il connaît Allan bien plus que je ne l'ai cru.

Walid : Je connais Siyah depuis plusieurs années mais je t'expliquerais plus tard.

Moi : ... J'ai du mal à comprendre où tu veux en venir.

Walid : Qu'est-ce qu'il t'a réellement dit ?

Moi : ... Qu'il s'appelait Siyah Velasquez et que...

Je viens tout juste de me rendre compte que je ne savais absolument rien de lui encore une fois.

Walid : Je ne sais pas ce qu'il cherche avec toi mais fais attention. Il ne fait jamais rien par hasard.

- ...

Walid : Il prend sa vie comme un jeu d'échec. Chaque personne est un pion qu'il fait avancer avec lui ou qu'il laisse sur le côté.

- ...

Walid : La question c'est quel pion tu es pour lui Delilah ?

Je reste un peu chamboulée par son discours et toutes mes pensées se dirigent vers les moments que j'ai passé avec lui dernièrement.

Contre toute attente j'avais ce pressentiment qui me disait de creuser encore plus avec lui. Ça allait sûrement m'apporter plus de mal que de bien mais j'ai besoin de voir de mes propres yeux son univers que tout le monde avait l'air de craindre.

Moi : T'as pas confiance en lui ?

Walid : J'ai pas confiance en ses actions. Il a la vengeance facile, très facile.

Moi : Éclaire moi.

Walid : Un pas de travers et il n'hésitera pas à te le faire regretter.

Moi : J'ai la nette impression que vous le craignez tous ce mec.

Walid : Tu ne l'as pas vu en action c'est pour ça que t'es aussi confiante.

Il décélère légèrement à une intersection et reprend juste après une allure plus soutenue.

C'est sûrement ça.

Je me souviens encore la fois où il avait dangereusement menacé Aaron avec son arme quand il a su ce que celui-ci me faisait.
J'avoue avoir eu les chocottes ce jour-là.

Moi : Pourquoi tu me dis tout ça que maintenant ? Pourquoi tu ne m'a pas prévenu au ski ou même avant ?

Walid : Vous n'étiez pas aussi proches que maintenant.

Je me tais soudainement et hausse légèrement un sourcil. C'est un sujet qui m'énervais particulièrement car je ne trouvais pas qu'on était aussi proches que les gens le prétendent.
Je me masse légèrement les tempes et tente de me calmer un minimum avant de câbler bêtement.

Walid : Vas-y rentre on en reparle quand tu seras un peu plus réveillée.

Je le prends doucement dans mes bras et lui donne un petit bisous sur la joue.

Moi : Merci d'avoir sacrifié ton sommeil pour moi. -sourire-

Walid : Je suis prêt à tout sacrifier pour toi.

Je ris légèrement et me détache de ses bras réconfortants.

Moi : Tu t'améliores de plus en plus j'suis fière de toi.

Walid : Ah ouais tu trouves ? J'suis flatté.

Il rit à son tour et je sors non sans le remercier encore une fois.
Je tourne à peine la clé pour passer l'appartement que je reçois un message de Walid.

« Bonne nuit ma femme »

Je souris automatiquement et secoue la tête désespérément.

Qu'est-ce que je l'aime d'amour mon cousin









Au dessus des nuages le soleil brille

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