𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉-𝒸𝒾𝓃𝓆
Moi : Vous mettez les armes dans le grand sac noir à rayures.
Andrès : Autant d'armes ?
Moi : Pose pas de questions.
J'enfile ma veste noire et brûle les papiers dans la cheminée alors qu'Ivána s'approche doucement de moi en voyant les autres s'activer en dehors de la maison pour préparer les sacs.
Ivána : Mon frère ?
Je regarde des mois de travail partir en fumée en moins de deux minutes. Des mois à élaborer un plan pour enfin retrouver ce fumier de Murat.
Je l'ai laissé se la couler une éternité, il pense que j'ai oublié ?
Je vais lui montrer que Siyah n'oublie rien, absolument rien, peu importe les années qui passent.
Ivána : Tu vas faire un carnage.
Moi : Tu as l'habitude.
Ivána : Tu vas te défouler sur lui et ses hommes.
Moi : Il s'est pas défoulé sur moi y'a quelques années ? Il m'a traqué deux ans jusqu'à me planter une balle dans le corps.
Elle se place devant moi pour essayer de capter mon regard.
Ivána : ...Je ne voulais pas lui faire du mal à cette fille.
Je serre le poing et me concentre sur ma respiration pour ne pas vriller maintenant.
Ivána : Elle était là, elle ne parlait pas et nous ignorait comme si on était des pauvres merdes.
- ...
Ivána : Elle avait cet air hautain même sans sortir un mot de sa bouche. On ne comprenait pas ce qu'elle faisait réellement ici et j'ai fini par craquer quand elle m'a insulté.
Moi : Tu lui a tranché la clavicule. Aslan a dû lui donner de son sang pour qu'elle puisse rester en vie.
Elle joue avec ses doigts et baisse le regard.
Signe qu'elle stresse et qu'elle a peur.
Ivána : Je... Je suis désolée... Je n'aurais jamais cru que ça t'affecterait autant...
Moi : Je suis affecté ? -nerveux-
Ivána : J'ai vu ton regard quand tu l'as vu se vider de son sang.
J'enfile mes gants et range mes deux téléphones dans la poche de ma veste avant de sortir suivi d'Ivána.
Je lui fais signe de retourner dans la maison et monte dans le van aux côtés d'Andrès, Arseni, Isaac et Aslan.
Hamza et Ivána restent à la maison pour cette mission.
Moi : On neutralise les gardes de l'extérieur. Une fois que c'est fait vous vous occupez de ses gars au rez-de-chaussée et moi je m'occupe de Murat.
Arseni : Pourquoi attaquer maintenant ? On devait le faire dans une semaine.
Moi : J'ai d'autres plans plus urgents après Murat.
Arseni : Comme quoi ?
Moi : Comme Sohane Al Saoud.
Il sourit légèrement en entendant son nom.
Andrès : Celui qui a balancé des infos sur toi au ski ?
Moi : Ouais.
Arseni : Et qu'est-ce qu'on sait sur lui ?
Isaac : Sohane Al Saoud, 21 ans, yéménite, deux frères : Driss et Khalil.
Khalil son frère aîné, 25 ans a mis une fille enceinte, une dénommée Lamia, 19 ans maintenant. Il n'assume toujours pas le gosse et la fille a déménagé loin d'ici sous la pression de ses parents.
- ...
Isaac : Elle était notamment connu au lycée pour avoir harcelé de longues années avec son groupe de potes mais surtout avec Bilel, Delilah Kevork âgé de 18 ans.
Je le fixe longuement et ma jambe tremble légèrement sous la rage.
Il sait très bien ce qu'il fait.
Isaac : Bilel âgé alors de 19 ans a voulu frapper fort en envoyant un soir des hommes frapper à sang Delilah Kevork au pied de son quartier en la laissant en sang en pleine nuit noire. Tandis qu' « Allan » s'était parfaitement intégré au lycée et au quartier de la ville...
- ...
Isaac : Et c'est là que le plan de base commence à prendre du retard. Oui le plan où Siyah devait faire semblant de s'intégrer dans cette ville pour trouver le serpent, celui qui vendait nos informations aux ennemis en contrepartie d'une grosse somme d'argent.
Aslan me fixe longuement pour me demander la permission d'intervenir mais je ne dis rien et sens mon cœur battre plus vite sous la colère.
Isaac : Cette fille l'intéressait de plus en plus malgré qu'il savait qu'elle n'était que de passage. Il a tenté de l'ignorer une première fois en vain. Il se sentait toujours obligé de voler à la rescousse de cette fille aux mille problèmes jusqu'à oublier sa principale mission.
Trouver le serpent.
Andrès : Isaac.
Isaac : Plus le temps passe et plus Siyah se perd dans son personnage avec cette fille à ses côtés. Il n'est pas amoureux loin de là. Mais sa curiosité et son côté joueur le pousse à passer toujours plus de temps avec elle tout en gardant certaines distances.
- ...
Arseni : En quoi tout ce que tu me dis concerne Sohane Al Saoud ?
Isaac : Justement c'est à ce moment que Sohane Al Saoud fait son entrée.
Sohane connaît Delilah depuis bien des années et n'a pas supporté de la voir s'amuser et rire avec un homme comme « Allan » qui était beaucoup trop mystérieux alors il a fait des recherches. Et devinez à qui a fait appel Al Saoud ?
Le serpent.
Arseni sourit légèrement en voyant le récit l'intéresser de plus en plus.
Isaac : Le serpent n'est autre qu'un dénommé John, un ami de Sohane. Il est surnommé « le serpent » pour sa sournoiserie et ses délits en toute discrétion.
- ...
Isaac : Ce John est l'un des informaticiens et hackeurs les plus talentueux rarement vu. Il a fait pas mal de pays pour exercer son métier illégal.
Mais il faut payer le prix fort pour avoir recours à ses services.
- ...
Isaac : Al Saoud a donc employé les moyens forts pour frapper fort.
Quoi de mieux que de tomber sur le Sicario le plus talentueux et recherché d'Espagne et de Turquie ?
- ...
Isaac : Siyah a...
Moi : Sors un seul mot de plus et je te nique ta grand-mère.
Il me regarde avec cet air de défi et de fierté d'avoir enfin mis des mots sur ce qu'il se passait dans ma vie durant ces 6 derniers mois.
Il s'amusait de voir à quel point la rage me consumait de l'intérieur car il avait tout vrai.
Ma venue dans cette ville n'a été planifié que pour une chose.
Trouver le serpent, alias John qui avait vendu des informations à notre sujet en échange d'un gros paquet d'argent à un de mes ennemis.
J'avais juste besoin de m'intégrer parfaitement dans ce quartier pour récolter le plus d'informations possibles sur sa planque qui n'était pas loin de ce quartier mais mes priorités ont changé au fil des mois.
Arseni : -rire- Et bien je ne m'attendais pas à ça pour mon retour dans l'équipe.
Siyah qui perd de vue son objectif ? Pour une fille en plus de ça ? C'est une grande première.
Moi : Mes priorités ont changé ce n'est pas pareil. Il y avait beaucoup plus urgent sur le moment. Alors vous allez avoir le plaisir de fermer vos grosses gueules.
Arseni : -en m'ignorant-
Je n'en doute pas. Après tout cette fille n'est pas mal du tout. Pas mon genre physiquement mais... intéressante comme tu dis. -sourire-
Moi : Ok c'est mon procès aujourd'hui ?
Andrès : On voulait juste être au courant de l'existence de cette fille plus tôt et pas sur le tas la semaine dernière.
Ils s'y mettent tous maintenant ?
Andrès : C'est toi le chef, t'es le premier à nous rappeler à quel point c'est important de ne pas garder de secrets.
Moi : Alors quoi vous voulez connaître toutes les personnes à qui j'ai parlé pendant mon infiltration ? J'ai même le numéro du boulanger si vous voulez.
Isaac : C'est pas ce qu'on te demande. On sait tous que cette fille n'est pas la voisine du coin. Tu lui a révélé ta vraie identité et tu l'as ramené à la maison.
Aslan : On arrive dans moins de 5 minutes.
Je me tais et recharge mon arme en lançant un regard plein d'amertume et de rage à Isaac. Il perd un peu son air fier et à l'air de comprendre petit à petit que je ne rigole pas du tout. Il détourne le regard et se prépare pour l'assaut suivi de près par Arseni et Andrès qui chargent leurs armes à leur tour.
Moi : Ne perdez pas de vue votre objectif. Je le veux vivant.
Je fixe Arseni qui redevient un minimum sérieux après un petit sourire moqueur face à ma remarque.
Je reste silencieux jusqu'à la dernière minute en essayant de faire le vide dans ma tête et oublier tout ce qui vient de se dire à l'instant.
Aslan : On est bon.
Les gars se chargent de neutraliser les hommes à l'extérieur de la maison pendant que je passe par l'arrière et escalade le mur pour monter au premier étage de cette maison. Je brise la vitre de la chambre et entre à l'intérieur de celle-ci qui est vide. Je sors de la chambre et fais face à un des hommes de Murat. Je lui tire instinctivement une balle au milieu de la poitrine et il s'écroule à mes pieds. Je parcoure le couloir avec rage en ouvrant chaque porte de cet étage avant de tomber sur lui dans une chambre à part.
Moi : Tu fuis Murat ?
Il se fige instantanément et arrête de faire son petit sac. Il paraît surpris d'entendre ma voix. Je braque mon arme sur l'arrière de son crâne prêt à tirer à n'importe quel faux mouvements de sa part.
Moi : Tu laisses tes hommes seuls ? Tu ne participe pas au combat ?
Murat : A quoi tu joues Siyah !
Moi : Baisse d'un ton.
Je lui donne un énorme coup dans le genou ce qui l'oblige à se mettre à genoux en gémissant de douleur.
Je me mets face à lui et regarde cette merde à genoux devant moi.
Moi : J'ai dis que je te retrouverai et que tu regretterais de m'avoir tiré dessus.
Murat : C'est de l'histoire ancienne !
Moi : Tu m'as traqué un an espèce de fils de p*te. Et pour quoi ? Pour faire le dangereux bandit devant ton père.
Murat : Je...
Je lui donne un coup de crosse à l'aide de mon Česká zbrojovka.
Il pâlit en voyant mon arme et reste silencieux sous la peur.
Moi : Cette arme que tu vois ? C'est un Česká zbrojovka, précisément un CZ 75, une arme produite en République Tchèque en 1975. Elle est réputée pour ses qualités de confort, de fiabilité et de précision.
Je tire une balle à seulement quelques centimètres de son pied droit. Il sursaute face au tir maîtrisé et devient de plus en pâle.
Moi : C'est la longueur du canon, 12cm pour celui-ci, qui facilite la précision.
Une nouvelle balle frôle son oreille qui se met à saigner.
Il hurle de douleur et se tient celle-ci.
Moi : Plus le canon est petit et plus l'impact sera précis. C'est ça la clé.
Murat : Je te demande pardon Siyah... me fais pas ça.
Moi : Je vais le faire.
Au même moment la porte s'ouvre à la volée et se présente Isaac.
Isaac : Y'a plus personne.
Moi : On l'embarque.
Je reporte mon regard sur Murat à mes pieds et sens la satisfaction me combler en voyant la peur traverser ses iris.
Moi : S'attaquer au requin alors qu'on est un poisson c'est culotté, mais ça ne fonctionne jamais.
Je lui assène un énième coup sur le visage et il tombe raide à mes pieds, inconscient pour un long moment.
Moi : Les autres ? -en me tournant vers Isaac-
Andrès fait aussi son apparition devant la chambre un peu essoufflé.
Isaac : Il reste Arseni en bas et Aslan est dans la voiture.
Moi : Andrès et toi vous me l'attachez et vous le balancez dans le coffre.
Je descends et fais face au carnage dans le salon. Du sang et des corps éparpillés, cinq en tout. Arseni se nettoie le visage à l'aide d'un morceau de tissus pour faire disparaître les quelques gouttes de sang de l'ennemi.
Arseni : Ça m'avait manqué tout ça. Les assauts, le sang, les voir me supplier de les épargner.
- ...
Arseni : J'en ai carrément la barre.
Il se regarde à travers l'écran de son téléphone et me lance un regard hautain.
Arseni : Tu m'as l'air... calme depuis quelques jours.
Moi : Un problème ?
Arseni : Ça ne présage jamais rien de bon. Un homme comme toi silencieux prépare toujours un sale coup.
Moi : T'es devin c'est bien.
Il sourit légèrement et lève le regard pour voir Murat attaché et inconscient, traîné par Andrès et Isaac. Il reporte son regard sur moi et me suit jusqu'à la sortie. Je sors ma cigarette et les regarde jeter le corps dans le coffre du van et monter.
Arseni : Une rondelette sérieusement ?
Je sens mon souffle s'accélérer et mon corps prêt à réagir à la moindre remarque de travers.
Arseni : Elle a un beau visage faut se le dire mais rien de plus. Son corps rempli de graisses c'est ce que t'aimes ? Une joufflue ?
Je lui assène une droite directe en pleine mâchoire. Il recule surpris et fronce les sourcils.
Arseni : Tu tiens vraiment à elle putain j'y crois pas !
Moi : Insulte la encore de grosse et tu verras.
Arseni : ... Putain tu peux te faire toutes les mannequins sur le continent mais tu préfères une meuf comme elle ?
Moi : Je vais te dire un truc Arseni. Tu vois ta mère ? J'ai eu l'occasion de voir son cul et c'était pas fameux. Un gros cul rempli de graisse de porc comme j'en ai jamais vu.
- ...
Moi : Niveau suce elle est pas mal aussi. C'est sûrement grâce aux tas de saucisses qu'elle s'enfile tous les midis au déjeuné.
Il se décompose et je vois la rage s'emparer de lui.
Lui qui a toujours son sourire moqueur d'habitude.
J'écrase la cigarette au sol et monte dans le van en prenant une grande inspiration.
x
Moi : Non pas celle-là Lyam !
Lyam : Juste pour voir !
Moi : Non Lyam ! Elle ne m'ira pas !
Lyam : T'as même pas essayé !
Elle me pousse dans la grande cabine d'essayage avec la robe et m'attends de l'autre côté. Je souffle et cède encore une fois à ma petite sœur. Je n'ai jamais vu une forceuse pareille.
J'enfile avec pas mal de difficultés la robe et souffle en voyant qu'elle rentre enfin.
C'est une robe rouge très très courte.
Juste la voir portée sur moi me rend mal à l'aise.
Je fronce les sourcils devant le miroir et m'apprête à la retirer sur le champs mais c'est sans compter sur Lyam qui débarque et qui referme la cabine derrière elle.
Lyam : Mais qu'est-ce que t'es sexy !
Elle me fait tourner sur moi-même et prend une rafale de photos sans que je n'ai le temps de réagir.
Moi : Tu fais quoi là ?! Tu supprimes ça tout de suite !
Lyam : T'es trop jolie je veux des souvenirs !
Moi : Non Lyam pas dans cette tenue !
Lyam : T'es pas en lingerie non plus.
Moi : On voit toutes mes cuisses et mes vergetures je déteste.
Lyam : Une robe exceptionnelle pour une femme exceptionnelle. Elle te va à ravir je te le jure !
Moi : Je t'ai...
Lyam : Juste laisse moi prendre une photo avec ton accord et je te laisse tranquille.
Je masse mes tempes pour me calmer et dégage finalement mes cheveux vers l'arrière et la laisse prendre une photo.
Bien évidemment je la supprimerais de sa galerie ce soir.
Lyam : Si Allan voyait ça il tomberait dans le coma.
Moi : Quoi ?!
Lyam : Je n'oublierais jamais son regard quand il t'a vu avec la robe pour l'anniversaire d'Eden.
Un chacal. -rire-
Moi : Sors d'ici.
Elle ricane et je me change rapidement de mauvaise humeur. Juste l'évoquer quelques secondes me rendait folle de rage. Je mets la robe dans le panier sur le côté et on sort du magasin seulement avec les vêtements de Lyam.
Lyam : T'aurais dû prendre la robe.
Moi : Oui bien sûr Lyam.
Lyam : On est pas toutes obligées de ressembler aux mannequins Victoria Secret.
Moi : J'aurais bien aimé.
Elle roule des yeux désespérée et enroule son bras autour du mien.
Lyam : T'es belle comme tu es ma sœur. La plus grandiose des sœurs.
Je me mords l'intérieur de la joue émue d'entendre des paroles aussi sincères. Je la serre fort dans mes bras le cœur rempli de joie.
Moi : Je t'aime de tout mon cœur.
Son téléphone vibre un instant et je me détache à contre cœur de ses bras.
Moi : C'est Waël ?
Lyam : Oui, il nous demande de nous dépêcher il commence à faire tard.
Moi : Pour une fois il est à la maison et il se la joue gendarme ?
Lyam : Ces derniers jours il est beaucoup sur notre dos je trouve.
Moi : S'il invitait pas des gens chez nous à chaque fois on serait pas obligé de fuir la maison.
Lyam : D'ailleurs Allan vient à la maison ce soir.
Moi : Quoi ?!
Lyam : Il devait venir plus tôt mais il a eu un empêchement de dernières minutes.
Je tente de rester calmer devant ma sœur mais au fond je bouillonnais.
Il va oser se pointer chez moi après tout ce qu'il s'est passé ?
On arrive en une trentaine de minutes à la maison et Lyam embrasse maman et son ventre qui commençait à prendre forme avant de monter ranger ses achats toute contente.
Maman : Delilah ?
Je me fige et me tourne doucement vers elle. Elle était seule dans le salon, papa faisait sûrement une sieste et Waël était dans sa chambre.
Moi : Oui ?
Maman : ... Je voulais m'excuser pour mon comportement de ces derniers mois à ton égard.
Je reste complètement surprise.
Maman : Je ne t'ai pas soutenu face aux différentes épreuves que tu traversais. Tu es ma fille et je n'aurais jamais dû me liguer contre toi.
- ...
Maman : Je n'arrivais plus à faire la part des choses et j'ai mis toute ma colère sur toi.
Moi : Tu ne m'a jamais fait confiance tout simplement. Ce n'est pas une question de colère ou je ne sais quoi d'autres.
Maman : Bien sûr que si Delilah...
Moi : Quand tu m'as envoyé en Arménie tu t'es basée sur les paroles des autres pas la mienne. Je n'ai pas reçu un seul coup de fil de ta part. A mon retour tu m'as complètement ignoré, je te dégoûtais et encore aujourd'hui d'ailleurs.
- ...
Moi : Papa lui s'est excusé parce qu'au fond il n'aurait jamais accepté tout ça s'il ne dépendait pas de toi malheureusement. Tu fais ta loi ici et tu me détestes ça je l'ai bien remarqué depuis.
Maman : Comment je peux détester ma fille ? Je t'aime Delilah je...
Moi : Tu n'as pas le droit de dire que tu m'aimes. Quand on aime quelqu'un on ne le blesse pas, on ne le menace pas de l'envoyer dans un pays dangereux à la moindre petite erreur. Ce n'est pas ça l'amour entre une mère et une fille.
Je vis constamment dans le stress à cause de toi, j'évite de sortir au cas où quelqu'un inventerait une énième rumeur sur moi.
Les larmes lui montent aux yeux et finissent par couler sur ses joues rouges.
Moi : Je ne t'en veux pas maman. Ça doit être dur d'aimer tout ses enfants de la même manière. J'espère juste que tu combleras de bonheur ce petit être qui grandit en toi. Je serais triste qu'il ressente le même manque que je ressens moi aujourd'hui.
La sonnette retentit au même moment. Elle me supplie du regard et je décide de rompre notre contact visuel pour m'avancer vers la porte d'entrée et ouvrir celle-ci.
Voici le déchet.
Je laisse la porte ouverte et monte en les ignorant tous les deux. Waël sort de sa chambre et me salue rapidement avant de descendre rejoindre son « pote »
Ses potes avant tout hein
Je dépose mes affaires sur ma chaise et m'enferme dans la salle de bain pour prendre une longue douche bien chaude. Je me détends instantanément sous la chaleur de l'eau et prends un vrai moment de plaisir pendant une vingtaine de minutes.
J'enfile mon long peignoir, sèche rapidement mes cheveux à l'aide de ma serviette et ouvre la porte à moitié au cas où Allan traînerait dans le coin par hasard. Je sors de la salle de bain et me dépêche pour entrer dans ma chambre.
- T'en a mis du temps.
Je me retourne brusquement sous le choc et sens mes joues rougir fortement.
Moi : Barre toi d'ici ! -chuchotant-
Allan : En quel honneur ?
Moi : Tu te sens drôle ? Sors de ma chambre je dois m'habiller !
Il me regarde de haut en bas et finit par me regarder dans les yeux.
Allan : Wassila veut que tu viennes à sa fête.
Moi : Sa fête ?
Allan : Elle n'a pas oublié la journée que vous avez passé ensemble à la fête foraine. Elle t'aime bien.
Je fronce les sourcils ne comprenant pas. Cette petite m'a vu deux fois et elle veut me voir à sa petite fête d'enfants.
Moi : Ce ne sera pas possible, désolée pour elle.
Hors de question de revoir son autre sœur la trancheuse de gorge.
Allan : Habille toi et on va parler. Je t'attends devant.
Il sort de la chambre et je vois son ombre sous la porte.
Quel culot
Je m'habille rapidement d'un jogging et d'un haut large avant de plonger sous mes draps pour faire une petite sieste.
Il peut attendre toute sa vie derrière cette porte je m'en moque.
Il ouvre celle-ci et la ferme à clé. Je me redresse brusquement en sentant les nerfs me monter.
Moi : Mais casse toi en fait c'est bon ! Va rejoindre Waël j'sais pas moi !
Allan : Il est parti faire une petite course.
Moi : Je m'en fou tu sors de ma chambre. Putain c'est quoi ce mec toxique...
Il s'assoit sur le lit à mes côtés et reste silencieux. Je finis par me calmer en voyant que ça ne servait à rien de m'énerver comme ça. Je ne méritais pas de perdre mon énergie pour ce pauvre mec.
Allan : Tu t'es calmée ?
- Demande à ta sœur.
Je m'allonge sur le dos et ferme les yeux en essayant de faire abstraction de sa présence.
Allan : Je te parle Delilah.
- ...
Son silence de plusieurs secondes me fait un peu stresser et j'ouvre finalement les yeux et croise son regard perçant sur moi. Je sens mes joues légèrement rougir face à son regard. Il dégage légèrement mes cheveux humides vers l'arrière et pose sa main sur ma joue.
Allan : Plus tu me repousses et plus je vais continuer à m'immiscer dans ta vie.
Il se croit dans Twilight là ?
Moi : Tu dois respecter mes choix.
Allan : Je respecte tes choix mais pas celui-là.
Moi : Chez moi on appelle ça du harcèlement et de la séquestration mentale.
Allan : Ah ouais ?
Moi : Le harcèlement est le fait de tourmenter une personne en la poursuivant sans cesse et en lui faisant subir d'incessants désagréments physiques ou moraux.
Tu m'obliges à subir ta compagnie et tu m'empêches donc d'être libre.
Allan : Tu subis ma compagnie ?
Moi : T'as d'autres verbes plus fort que celui-là peut-être ? Endurer ? Purger ?
Je me redresse et me cale contre la tête de lit pour ne plus sentir sa main poisseuse sur ma joue.
Allan : T'es au courant pour le bal ?
Il est extrêmement fort pour détourner l'attention et me faire oublier le mépris que j'ai pour lui.
Ça fonctionne à presque tous les coups malheureusement pour moi.
Car je suis constamment obligé de réagir à ses paroles vide de sens et complètement débiles.
Moi : Quelqu'un t'a invité monsieur j'ai la côte ?
Allan : Quelques filles du lycée.
Moi : Et tu ne sais pas qui choisir entre toutes tes groupies c'est ça ?
Allan : Ce ne sont pas des groupies.
Moi : « Oh Allan il est trop beau purée ! » « J'imagine pas son corps sculpté quand il bronze ! » -en imitant-
C'est d'un ridicule.
Il hausse un sourcil et rit légèrement face à mon imitation parfaite de son fan club.
Allan : Elles ne sont pas intéressantes de toute manière.
Moi : Ah oui j'avais oublié monsieur est plutôt top modèle.
Allan : J'suis pas fan de tout ça.
Moi : Ah ouais et bien je voudrais bien savoir après tant de mois de suspens quel est ton genre ?
Allan : Et toi alors ?
Moi : Je suis simple. Je veux tout ton contraire en fait.
Allan : Tout mon contraire ?
Moi : Je veux tout sauf un vieux déchet comme toi.
Il ricane quelques secondes et je me retrouve brusquement face à lui, le visage entre ses doigts fermes.
Allan : Je suis un déchet Delilah ?
Moi : Un énorme déchet même.
Allan : Pourtant tu ne veux pas le jeter complètement ce déchet hein ?
Moi : Pour qui tu te prends ?
Allan : Si tu me détestais réellement et ne voulais plus de moi comme tu le répètes on ne serait pas en train de parler ensemble dans ta chambre.
- ...
Allan : Tu te caches derrière cet air froid, méchant et sans cœur avec moi mais je te connais par cœur. Tu ne me détestes pas encore.
Il me fixe longuement et je me perds dans son regard en écoutant ses paroles plus stupides les unes que les autres.
Allan : ... Au fond tu sais que je suis là pour toi peu importe la situation et c'est ce qu'il te fait peur. T'es pas habituée à ce qu'on prenne soin de toi.
Moi : Tu prends soin de moi toi ?
Allan : Je te martyrise peut-être ?
Moi : C'est pire que ça.
Allan : T'es beaucoup trop fière pour assumer.
Moi : Tu passes ton temps à passer pour le mec parfait et me faire passer pour la fille fière, méchante et froide.
Allan : Je suis distant et blessant par moment je l'assume.
Moi : Et tu trouves ça normal ?
Allan : Chacun ses défauts non ?
Moi : Quand ça t'arrange oui.
Il sourit doucement et se cale contre la tête de lit à mes côtés et passe un bras autour de ma nuque pour m'attirer vers lui.
Moi : Tu me fatigues, tu veux pas m'ignorer tout simplement ?
Allan : Je m'ennuie.
Je repense à ses paroles blessantes à l'hôpital et ça ne passe toujours pas. Je n'arrive pas à m'y faire. Ses paroles m'ont touché en plein cœur car ça a toujours été un sujet sensible pour moi. J'ai toujours peur de faire pitié, d'être un poids pour mes proches.
Alors en entendant tout ça je me suis automatiquement refroidie et j'ai remis encore plus de barrières avec lui.
Je tente de me dégager mais il avait anticipé et me serre contre lui. Il passe son autre main dans mes cheveux pour essayer de me détendre.
Moi : Non Allan c'est trop facile de venir comme ça me faire parler de la pluie et du beau temps et ensuite faire comme si rien ne s'était passé.
Allan : Je voulais que tu te détendes avant qu'on aborde à nouveau le sujet.
Il calcule absolument tout comme d'habitude...
Moi : Non c'est hors de question qu'on remette le sujet sur la table.
Allan : Tu veux laisser cette histoire en suspens comme ça ? A chaque fois que je vais te parler tu vas repenser à ce que je t'ai dis et on va pas avancer.
Moi : Je n'avances pas avec toi Allan. Toi non plus d'ailleurs.
Allan : T'as vu ? T'arrêtes pas de me lancer des piques comme ça depuis plusieurs jours.
Moi : Mais ce sont tes paroles c'est normal !
Allan : Je vais devoir te le dire combien de fois ?
Nos visages se retrouvent face à face et je perds tous mes moyens.
Une bouffonne je suis.
Allan : J'ai vraiment cru que t'allais mourir à un moment donné... T'avais perdu énormément de sang et je remercie encore Aslan d'avoir accepté de donner de son sang.
Moi : Aslan ?!
Allan : Les infirmières t'en ont pas parlé ?
Moi : Non...
Allan : Il s'est proposé quand il a su que vous étiez du même groupe sanguin.
Je reste complément ébahie et me calme rapidement pour assimiler la nouvelle.
Aslan ? Je crois avoir entendu sa voix une fois et encore je suis gentille.
Il a un regard très froid et intense qui te mets une bonne pression mais je le trouvais déjà moins fourbe que les autres ploucs.
Moi :... J'aurais aimé le remercier...
Allan : Je lui dirais.
Il m'a sauvé la vie malgré qu'on ne se connaisse absolument pas. Il aurait très bien pu émettre des a priori sur moi comme l'ont fait les autres mais, non au contraire il m'a aidé.
Allan : Arrête de me faire la guerre Delilah ça me fait plus rire.
Il fait quelques cercles sur mon cou en attendant ma réponse.
Cette révélation m'a pas mal chamboulé je l'avoue et je n'arrivais plus à penser correctement.
Et il en profitait ce petit con.
Allan : Viens là.
Il m'attire à lui et je me retrouve assise sur ses cuisses. Je sens mes joues rougir fortement et je détourne le regard mal à l'aise.
Allan : Regarde moi.
Moi : Non.
Allan : Delilah.
Je souffle intérieurement et ose un regard vers lui.
Moi : On est trop proches.
Allan : C'est pas la première fois.
Moi : Je trouve ça bizarre justement.
Allan : Pourquoi ?
Moi : Ce sont les couples qui font ça pas les gens comme nous...
Allan : On est quoi nous ?
Qu'est-ce qu'il cherche là ?
Moi : A toi de me le dire ?
Je passe audacieusement mes mains autour de son cou pour me tenir correctement. Il sourit légèrement et semble apprécier.
Allan : T'es sûre de vouloir savoir ?
Moi : Il serait temps de briser ce mystère non ?
Il passe ses mains autour de ma taille et me tient fermement contre lui. Je déglutis difficilement et sens mon cœur battre beaucoup plus rapidement.
Allan : ... T'as toute ta place chez moi... Tu comprends ?
Je reste surprise et perds toute mon assurance à nouveau. Je ne suis pas sûre de très bien comprendre mais je sens qu'il veut me faire passer un message sans trop se dévoiler. Je le trouve très... avenant et tactile avec moi depuis le ski, et je crois bien qu'on a franchi une nouvelle étape depuis, mais laquelle ?
Moi : Dis moi clairement où tu veux en venir Allan. Profite de ce rare instant de gentillesse avant que je te fasse à nouveau la misère.
Allan : Ne doute jamais de la place que tu occupes dans ma vie.
Je sens des frissons me parcourir les bras et mes joues chauffer légèrement. Je passe une main dans ses cheveux puis caresse doucement sa barbe bien fournie depuis le temps. Il ferme les yeux un instant avant de plonger son regard dans le mien. Je baisse le regard et sens une de ses mains remonter un peu plus haut au niveau de ma nuque et me coller encore plus à lui. Il dégage mes cheveux vers le côté et pose ses lèvres sur la peau de mon cou. Je retiens un gémissement et reste surprise de la chaleur de ses lèvres sur ma peau.
Moi : Allan ? -stressée-
Il dépose encore quelques baisers sur mon cou et frôle légèrement ma cicatrice. Je gémis timidement malgré moi et sens son autre main au creux de mon dos. Je me crispe et pose une main sur son épaule complètement à l'ouest.
Allan : Je regrette vraiment.
Ses baisers se font encore plus doux et je me laisse aller sous cette toute nouvelle sensation.
Il entoure ses deux bras autour de moi et me caresse tendrement le dos.
Sa tendresse et sa douceur me montre une autre facette de lui et je me surprends à apprécier ses gestes.
Allan : J'suis désolé.
Je souris intérieurement face à sa faiblesse.
Monsieur sort enfin ces mots de sa bouche.
Moi : Ça te brûle les lèvres hein ?
Allan : Tu profites vraiment de ma gentillesse Delilah.
Moi : Et toi qu'est-ce que t'es en train de faire ? Je me retiens de te faire galérer pendant des mois alors estime toi heureux.
Allan : T'es vraiment une raclure.
Je ris doucement et lui fais quelques papouilles dans les cheveux et la nuque en sentant mon corps entier se détendre autour de ses bras.
Il me laisse prendre le dessus sur lui et profiter de sa gentillesse pour se faire pardonner plus facilement.
Il est fort, très très fort.
Allan : Bientôt je t'emmène en Turquie.
Moi : -rire- Oui bien sûr et on fera une escale en Bosnie avant histoire d'admirer le paysage.
Allan : Tu veux l'escale tu l'auras.
Moi : -rire- Mais quel beau-parleur.
Allan : Je parle dans le vent moi ?
Moi : Habituellement non, mais là je n'y crois pas du tout.
Allan : En quel honneur ?
Moi : En quel honneur tu m'emmènerais en Turquie ? Moi en plus ? Pour quoi faire ?
Allan : Je vais te faire quitter le quartier tu verras.
Moi : -rire- Trois promesses en moins d'une minute ? Tu cherches à battre un record de mensonges ?
Je me détache légèrement et me moque littéralement de lui. Il esquisse un léger sourire l'air sûr de lui.
Allan : Tu veux parier ?
Je lui tends mon petit doigt et il enroule le sien autour du mien en me regardant droit dans les yeux.
Moi : Croix de bois croix de fer...
Allan : Si je mens je vais en enfer. -sourire-
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