𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉-𝑒𝓉-𝓊𝓃
Flashback
Vallecas, Sud de Madrid
10 ans auparavant
- Maman s'il te plaît...
Maman : Tu vas arrêter maintenant ?! Va rejoindre ton père !
Elle me regarde tristement et je rejoins mon père dans le jardin à contre cœur.
Papa : Dépêche toi !
Je cache mon angoisse et le suis derrière la maison où se trouvait la cabane.
C'est ici que mon père tuait et torturait ses ennemis.
Aujourd'hui c'est à mon tour d'exécuter l'homme que mon père détient depuis 1 mois maintenant. On pénètre à l'intérieur de la cabane et l'odeur du sang mélangé à l'humidité me fait légèrement grimacer.
Mon père allume la lumière et je vois cet homme attaché à des chaînes avec un bâillon autour de la bouche.
Papa : Aujourd'hui je te passe mon flambeau...
-
Papa : Aujourd'hui à 11 ans tu seras enfin un homme, un vrai Velasquez !
Il me tend l'arme à feu et je cache mes tremblements en l'acceptant.
Un vrai tueur ne tremble pas face à sa cible.
C'est ce que mon père me répétais toujours.
Il n'y a ni sentiment, ni culpabilité, ni tristesse chez un Velasquez.
Il n'y a que froid, haine et rage.
Chaque homme tué le mérite.
Avec mon père je n'étais que rempli de noir et de démons.
Papa : Rend moi fier mon fils. Montre moi que je ne t'ai pas choisi ce prénom pour rien.
Avec ma mère je suis Beyaz mais avec mon père je suis et je serais toujours Siyah.
Le blanc ou le noir ?
Beyaz ou Siyah ?
Le choix est vite fait.
Soit je tues, soit on me tue.
C'est comme ça chez moi.
Je lève mon arme et fixe l'homme qui s'agitait et me suppliait du regard de ne pas le faire. Je regarde les pupilles sombres de mon père qui attendait patiemment que je tire.
Et c'est ce que j'ai fais.
La balle se loge au milieu de son front. Un silence lourd prend place et l'écho de la balle retentit encore dans mes oreilles.
Papa : Tu deviendras comme moi Siyah, le meilleur Sicario d'Espagne et de Turquie.
Retour à la réalité
Je ferme le robinet, sors de la douche et entoure une serviette autour de mon corps. Je plaque mes cheveux en arrière et regarde la cicatrice sur mon ventre qui date de la même époque, de mon tout premier meurtre.
J'avais à peine 11 ans et j'ai l'impression que c'était tout juste hier.
Avouer mon secret à Delilah m'a fais remuer des souvenirs que je préfère oublier, des souvenirs qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
Je me sèche rapidement, enfile mes vêtements, me parfume légèrement et sors de la salle de bain. Je m'arrête devant la porte de ma chambre et entre doucement à l'intérieur.
Rideaux fermés, elle dormait toujours. Je la regarde dormir profondément dans mon lit, emmitouflée sous la couette. Je m'assois à ses côtés et la regarde longuement.
« J'ai sombré à l'instant même où je t'ai appelé cette nuit là »
Je sais Delilah... Je t'ai emporté dans mon monde en connaissant les conséquences...
Mais avais-tu vraiment le choix ?
Soit tu tues, soit on te tues.
Elle a sûrement senti ma présence car elle bouge légèrement et se réveille doucement, les yeux rougis. Elle sursaute en me voyant et me regarde en rougissant légèrement.
Moi : Tu dors nue dans mon lit ?
Delilah : Quoi ?! Non ! Je suis juste en débardeur et en jogging.
Moi : Y'a intérêt. Je reviens, va te doucher en attendant.
Delilah : ... Tu vas où ?
Je me lève et l'ignore en ouvrant les rideaux, elle grimace légèrement et souffle.
J'ouvre le tiroir et prend une autre arme que je cale derrière mon pantalon avant de me tourner vers elle.
Moi : Pose pas de questions.
Elle semble se rappeler de tout ce que je lui ai avoué hier et je vois de la peur mêlée à de la tristesse dans ses yeux. Elle baisse les yeux silencieuse.
Je m'approche d'elle et la prend par le menton. Elle resserre la couette sur son corps et détourne le regard.
Moi : Va te préparer et attends moi bien sagement ici compris ? Tu ne sors pas tant que je suis pas revenu.
Delilah : Mais...
Moi : Tu m'écoutes quand je te parle ?
Elle ne dit rien et hoche doucement la tête. Elle se méfiait tellement de moi maintenant qu'elle obéissait sans broncher.
Je sais que c'est temporaire.
Delilah la grande gueule refera bientôt surface, ce n'est qu'une question de temps.
x
Hamza : Qu'est-ce que tu viens de me dire ?
Moi : Kevork est au courant pour mon identité.
Il écarquille les yeux et se frotte machinalement la barbe.
Hamza : Kevork ? Quel Kevork ?
Moi : Delilah arrête de faire le con.
Il fait les cent pas devant moi l'air complément stressé.
Hamza : Mais t'es malade ?!
Moi : Ferme ta gueule arrête de crier.
Hamza : Tu crois que je vais pleurer ?! Putain mais à quoi tu joues ?!
Moi : Sohane. Il a des infos sur moi et je veux savoir comment il a su et ce qu'il prépare.
Hamza : Sohane ?! Le mec qui la galoche toutes les minutes là ?!
Moi : Putain Hamza sois sérieux un peu.
Hamza : Mais j'suis pire que sérieux ! Dans quel merde tu nous a mis ?
Moi : Au ski, il a balancé l'info devant tout le monde et je l'ai tabassé. Delilah avait déjà des doutes sur moi depuis l'histoire en Arménie.
Hamza : Elle pensait que t'étais bizarre mais pas au point de te prendre pour un tueur à gages.
Moi : Elle l'aurait su dans tous les cas si Esteban la veut vraiment.
Il se mord violemment la lèvre de rage et jure dans sa barbe.
Hamza : Tu penses qu'elle va se taire ?
Moi : Ouais.
Hamza : T'es sûr ou...
Moi : Elle va se taire.
Il hoche doucement la tête l'air de se calmer un peu.
Hamza : Elle l'a pris comment ?
Moi : Elle est encore dans le déni.
Hamza : Qu'elle profite. Quand elle verra de ses propres yeux ce que tu fais je crois que ça va l'anéantir.
Je ne dis rien et regarde l'heure.
Il est déjà 9h.
Moi : Faut que j'y aille. On s'attrape ce soir.
Hamza : Faudra que tu m'expliques tout en détail. Hier soir t'étais encore à Barcelone à me raconter que tu t'en foutais limite d'elle et du jour au lendemain t'es en France, elle connaît ton vrai nom et elle dort chez toi.
Il n'a fallu que d'un appel pour qu'elle chamboule tous mes plans. Elle a fait ressortir Siyah, et il ne risque plus de se cacher derrière le personnage d'Allan.
J'allais reprendre du service, et plus tôt que prévu.
Je le salue rapidement et retourne chez moi. J'entre et la vois assise sur le canapé avec son téléphone en main. Elle relève la tête et semble inquiète.
Moi : Qu'est-ce que t'as ?
Delilah : Je vais rentrer chez moi.
Moi : Pas maintenant.
Delilah : Si maintenant.
Elle se lève mais je lui arrache son téléphone des mains et regarde l'écran. Je défile les messages qu'ils s'échangeaient avec Sohane. Le dernier date de ce matin.
« Fais vraiment attention à toi Delilah... Je veux pas qu'il te touche comme il l'a fait avec Ambre. Elle a encore des marques sur son corps... »
Je relève mon regard vers Delilah qui voulait récupérer son téléphone mais j'avais déjà tout vu. Elle finie par fuir mon regard et je la sens stresser au maximum.
Elle a vraiment l'air de croire en ce message. Surtout après les révélations d'hier, elle se méfiait encore plus de moi.
J'ai une seule envie c'est d'aller finir le travail en débarquant chez lui.
Mais surtout je ne savais pas quoi penser de Delilah. Peu importe ce que je lui dis, peu importe à quel point je la mets en garde contre ce mec elle veut rien entendre. Elle a tellement confiance en lui que ça ne changera rien.
Moi : Va prendre ton sac.
Je lui rends son téléphone et m'assois sur le canapé en l'ignorant complètement. Je pose mon arme sur la table et je sens la rage s'emparer de moi mais je ne dis rien.
Delilah : ... Allan...
- ...
Delilah : Tu...
Moi : Delilah va prendre ton sac et casse toi.
Delilah : S'il te plaît...
Moi : Tu voulais partir y'a même pas une minute t'attends quoi là ?!
- ...
Moi : Ça ne sers à rien que tu restes ici si c'est pour que je vois de la peur dans ton regard à chaque instant.
Delilah : C'est pas seulement de la peur... Je ne sais plus comment réagir avec toi maintenant...
Moi : Tu te demandes si je vais te coller une balle dans la tête si t'as une parole de travers ?
Elle déglutis difficilement, regarde mon arme puis repose son regard sur moi.
Delilah : J'ai toujours l'impression de connaître des nouvelles facettes de toi...
- ...
Delilah : Un jour t'es le mec qui n'arrêtes pas de se moquer de moi et de me taquiner. L'autre jour t'es super froid et tu me fuis. Et le surlendemain j'apprends que tu caches ta vraie identité et que tu traines dans des affaires digne d'un film...
-...
Delilah : Comment tu veux que je réagisse ?
Moi : T'as toujours su faire avec, tu connais tes limites avec moi.
Delilah : Oui mais là ma vie est en jeu Allan...
Moi : Tu me crois capable de te tuer ?
Elle me fixe longuement et hausse simplement des épaules les yeux brillants.
La petite Delilah fragile et qui a besoin d'être rassurée est de retour.
Elle finie toujours par briser sa carapace avec moi, d'une manière ou d'une autre.
Moi : Si je voulais vraiment te tuer je me serais déjà servi de cette arme.
- ...
Moi : Et ça me ferais chier de tuer mon souffre douleur quand même.
Elle esquisse un léger sourire et rougis légèrement.
Moi : Viens t'assoir.
Elle s'assoit timidement en laissant une certaine distance. J'allume une cigarette et la regarde un peu avant de regarder le plafond en me remémorant la soirée où je l'avais fais fumer. Mes pensées sont surtout axées sur la robe qu'elle portait ce jour-là. Une robe qui mettait tous ses attributs en valeur sans que ce ne soit vulgaire.
Tout ce que j'aime.
Je la regarde du coin de l'œil, elle venait d'allumer la télé, sûrement gênée de ce silence.
Elle passe une main dans ses longs cheveux ondulés et joue avec ses mains.
Je l'analyse de haut en bas et elle sent enfin mon regard sur elle.
Delilah : Qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : Viens.
Je lui ouvre mon bras droit et elle comprend rapidement où je veux en venir. Elle me regarde puis se blottit timidement contre moi. Je referme mon bras autour d'elle et fume ma cigarette de l'autre main.
Son odeur me frappe immédiatement.
Moi : T'as mis mon parfum ?
Delilah :... J'suis désolée je...
Moi : Arrête de stresser Delilah, tu prends ce que tu veux.
Elle ne dit rien et regarde à nouveau la télé. Je passe une main dans ses cheveux et fini par trouver son cou. Elle se crispe encore une fois et je sens son souffle s'accélérer.
Moi : Qu'est-ce que t'as ?
Delilah : Rien.
Moi : T'es toujours tendue quand je te touche.
Delilah : Je... J'suis pas habituée aux contacts physiques...
Moi : Tu veux que j'arrête ?
Delilah : Non...
Moi : T'as honte quand je te touche ?
Delilah : ... Oui...
Moi : Regarde moi.
Elle se redresse légèrement et je vois ses joues rougir de honte.
Moi : Pourquoi t'as honte ?
Delilah : Tu le sais très bien Allan...
Moi : Non je le sais pas.
Delilah : Je ne veux pas que tu sentes sous tes doigts à quel point mon corps est disgracieux.
Moi : Les gens te mettent un tas de choses dans la tête Kevork.
-...
Moi : Je m'en fou moi. Que t'ai des cuisses ou non, un ventre ou non, on s'en fou, moi je m'en fou. Tu fais ce que tu veux de ton corps et ils ont pas leur mot à dire.
- ...
Moi : Ils aiment pas ? Tu t'en fou y'en a d'autres qui vont aimer. Ils aiment ? Tant mieux pour eux.
- ...
Moi : Tu vis pour les gens Delilah c'est ça le problème. Ils continuent de t'insulter sur ton poids parce qu'ils savent que ça t'atteins. Ignore les et tu verras qu'ils vont t'oublier pour de bon.
Elle me fixe longuement mais je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense.
Ses yeux brillent légèrement et je vois qu'elle se retient de pleurer devant moi. Elle approche son visage du mien et dépose un léger baiser sur ma joue.
Delilah : T'es la personne la plus vraie que j'ai eu dans ma vie Allan...
- ...
Delilah : Je n'oublierais jamais à quel point tu me fais sentir mieux...
Je sais que ça lui brûlais les lèvres de m'avouer ça. Elle a cette part de froideur en elle, elle arrive rarement à exprimer ce qu'elle ressent.
Elle me ressemble énormément et c'est ce qui me fais peur.
Elle me regarde avec ce regard qui me chamboule tout l'esprit, ce regard que je n'arrive pas à vraiment cerner. Il me mettais dans tous mes états, j'ai l'impression qu'elle m'autorisait à lire en elle, à lire tous ses maux.
Je pose ma cigarette sur la table et passe une main sur sa joue puis ses lèvres. Je la sens
frissonner et poser une main sur mon torse.
Elle me fait le même effet qu'à cette soirée, un effet qui me rend complètement fébrile.
Moi : Arrête de me regarder comme ça Delilah.
Delilah : Je te regarde comment ?
Moi : Tu me provoque maintenant ?
Delilah : Non...
D'une main je la fais basculer et elle se retrouve sur moi. Elle gémit de surprise et rougit fortement en voyant notre position. Elle tente de s'échapper mais je pose une main ferme sur sa hanche.
Moi : C'est quoi ton but Delilah ?
Delilah : Quoi ?
Moi : Ce regard, c'est pour quoi ?
Delilah : Je ne comprends pas Allan...
Moi : A l'anniversaire d'Eden t'as commencé à me regarder comme ça. Ensuite hier soir quand on parlait et là à l'instant même.
Delilah : ... Je...
Elle me regarde et rougit à nouveau.
Moi : T'as quelque chose à me dire ?
Elle hoche la tête négativement.
Moi : Qu'est-ce que tu me veux alors ?
Delilah : Je... Je veux un...
Au même moment quelqu'un frappe à la porte. Elle détourne rapidement le regard et se lève brusquement de mes jambes pour se remettre sur la place à côté.
Je bouillonne de rage et me mords la lèvre de frustration.
Je me lève pour aller ouvrir la porte et trouve Hamza devant moi. Il remarque immédiatement mon regard et jette un coup d'œil à l'intérieur.
Hamza : Mince alors, j'arrive au mauvais moment.
Moi : Je t'ai dis ce soir Hamza.
Hamza : Ça ne peut pas attendre.
Moi : Ça peut attendre.
Hamza : Esteban est en France.
Je sens mes mains devenir moites et mon sang affluer vers mon cerveau. Je fais entrer Hamza et referme la porte à clé.
Hamza : Ça va Kevork ?
Delilah : ...Oui et toi ?
Hamza : Tranquille.
Delilah : Je vais vous laisser.
Elle passe une main gênée dans ses cheveux et pars s'enfermer dans ma chambre.
Hamza : Tu la mets dans tous ses états la petite hein.
Moi : Ta gueule et raconte moi.
x
Je frotte mes joues pour faire disparaître mes rougeurs mais impossible je me sentais affreusement gênée. J'avais des actions complètement bizarre depuis mon séjour au ski avec Allan. J'aimais bien me sentir proche de lui, j'arrivais même à le trouver attirant par moment...
Je pense surtout que j'étais dans une période où j'avais besoin d'affection, rien de plus.
J'essaye de tendre l'oreille pour écouter leur conversation mais je n'entendais que leur chuchotement. Je souffle légèrement et attache nonchalamment mes cheveux en m'asseyant sur le lit. Je profite de ce moment seule pour appeler Lyam.
Moi : Allô ? Lyam ?
Lyam : Delilah ! Tu vas bien ? Tu te sens comment ?
Moi : *rire* Lyam... Je vais bien ne t'inquiètes pas.
Lyam : T'es sûre ? Allan m'a appelé il m'a dit que t'allais bien mais on est jamais trop sûr.
Moi : Il t'a appelé ?
Lyam : Oui, hier soir tard dans la nuit et ce matin très tôt.
Moi : Ah... Je dormais sûrement.
Lyam : Vous avez dormi dans le même lit ?
Moi : Quoi ? Non jamais de la vie !
Lyam : Ah... Mais tu reviens quand ?
Moi : Je ne sais pas trop Lyam...
Lyam : Tu sais Allan a prévenu maman hier mais j'ai l'impression qu'elle s'en fou. T'es partie en pleine nuit chez quelqu'un mais ça n'a pas l'air de l'inquiéter plus que ça...
Ça me rendait vraiment triste de voir à quel point ma mère ne veut plus entendre parler de moi. Il y a encore quelques mois, elle serait venu me chercher dans tous les coins de rues tellement elle serait inquiète...
Moi : ... Et Waël ? Et papa ?
Lyam : Papa était hyper énervé tout à l'heure mais maman le prend tellement à la légère qu'il s'est dit que tu es en sécurité.
- ...
Lyam : Et Waël n'est toujours pas rentré. Il traîne avec ses potes jusqu'à s'endormir chez eux...
Je me sentais tellement mal de voir qu'il n'y a que Lyam qui soit vraiment inquiète pour moi dans ma famille.
Waël qui ne sait même pas que sa sœur n'a pas dormi à la maison, ma mère qui s'en beurre complètement de moi et mon père qui a tellement confiance en ma mère qu'il ne s'inquiète même plus pour sa fille.
J'en étais écœurée.
Lyam : Delilah ?
Moi : Oui excuse moi tu disais ?
Lyam : Tu peux me dire ce qu'il se passe réellement ?
Moi : Moi-même je suis perdue Lyam... Quand tout sera un peu plus clair je te raconterais promis.
Lyam : D'accord...
Moi : Déprime pas ma chérie...
Lyam : Quand je serais riche je t'emmènerai sur une île et on vivra toutes les deux !
Moi : Seulement toutes les deux ?
Lyam : Oui ! Après tu peux ramener Allan si tu veux, vous ferez des bébés comme ça je...
Moi : Lyam !
Cette petite n'a vraiment honte de rien. Je l'entends rire et monsieur débarque dans la chambre au même moment. Je sens mes joues encore plus rougir et je détourne le regard hyper gênée.
Moi : Je dois y aller, je te rappelle ce soir ok ?
Lyam : Il est là c'est ça ? *rire*
Moi : Lyam.
Lyam : Ok ok, à ce soir je t'aime.
Moi : Je t'aime aussi.
Je l'entends encore se moquer et je raccroche finalement.
Allan : Prend ton sac on y va.
Je fronce les sourcils ne comprenant pas. Il semblait vraiment sur les nerfs, prêt à exploser.
Moi : Je peux rentrer chez moi ?
Allan: Non on se casse d'ici quelques temps.
Moi : Quoi ? Non, je peux pas partir d'ici. Je n'ai pas le droit de...
Allan : Tes parents savent que t'a dormi chez un mec et ils réagissent pas. Tu crois qu'ils en ont quelque chose à foutre que tu sortes de la ville ? *nerveux*
Je sens mon cœur se serrer et la tristesse s'emparer de moi. C'est un sujet très délicat pour moi et il le sait parfaitement.
Allan : T'es tombée dans une famille de dégénérés. J'ai jamais vu plus fourbe et mauvaise que ta mère. Ton père t'aime, ça c'est sûr mais il aime tellement sa femme qu'il pourrait t'oublier juste pour ses yeux.
- ...
Allan : Tu vois toujours pas ? Il te reste plus que Lyam. Depuis le début c'est ta seule famille mais ça tu l'a compris que trop tard. Alors maintenant tu vas me prendre ce sac et venir avec moi.
Ses paroles étaient crues mais véridique. Il a toujours eu le don de piquer là où ça fait mal. Je me sentais tellement mal, tellement perdue.
Il prend quelque chose dans son tiroir et sort de la chambre sans un mot de plus. Je prend mon sac et ravale mes larmes et ma fierté avant de le suivre. Je croise immédiatement le regard d'Hamza qui reporte vivement son regard interrogateur vers Allan.
Allan : On y va.
Hamza ouvre la marche et je le suis pendant qu'Allan referme la porte à clé. Je monte à l'arrière de la voiture pendant qu'Allan se met côté conducteur avec Hamza à ses côtés. Mon cœur battait toujours aussi vite et mes larmes finissent par couler sur mes joues. Je rabats ma capuche sur ma tête et essuie discrètement mes larmes.
Mes pensées étaient encore et toujours tournées vers ma famille. Il y a encore quelques mois j'étais pleinement épanouie chez moi, j'attendais impatiemment de finir les cours pour rentrer rapidement chez moi et trouver de l'amour.
Mais depuis la première rumeur à mon égard tout s'est effondré.
La confiance s'est estompée et l'amour aussi.
Je n'étais qu'une inconnue entourée des membres de ma famille.
Je pensais que ce n'était qu'une petite gêne de passage mais j'aurais dû ouvrir les yeux à l'instant même où j'ai atterris en Arménie car je devais me faire « oublier » le temps d'un instant, disparaître pour ne pas entacher encore plus le nom des « Kevork »
Hamza : Kevork ?
Je relève la tête et le regarde à travers le rétro alors qu'Allan était sorti pour mettre de l'essence.
Hamza : J'sais pas ce qui te fait pleurer mais si c'est Allan le calcule pas. Quand il est sur les nerfs comme ça c'est un sacré salopard.
Moi : ...Merci...
Il me fait un petit clin d'œil avant de reporter son regard devant lui.
Hamza : J'arrive pas à cerner votre relation mais t'as l'air importante pour lui et inversement.
- ...
Hamza : Alors s'il te dit de l'écouter c'est que c'est pour ton bien.
Moi : J'suis pas sa chienne. Il me traîne pas où bon lui semble.
Hamza : *rire* Il parle mal Allan c'est vrai mais... si t'es encore là aujourd'hui après ce qu'il t'a avoué c'est que t'as décidé d'en assumer les conséquences aussi n'est-ce pas ?
- ...
Hamza : Ces prochains jours tu verras que le mec que t'as toujours connu est tout le contraire du mec que tu connais.
Tu peux avoir confiance en « Allan » mais jamais en Siyah.
Je reste figée par ses paroles et Allan revient au même moment s'installer à sa place. Il me regarde rapidement par le rétro et démarre.
Hamza venait de m'ouvrir les yeux sur ce que j'essaie de refouler depuis hier.
Allan n'est qu'un personnage.
C'est Siyah Velasquez qui me conduit hors de la ville, pas Allan.
Siyah Velasquez est un tueur, une âme froide rempli de rage et d'apathie.
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