Je fume ma cigarette et la regarde au loin s'amuser avec sa guitare. Quand elle joue t'es dans un autre monde, t'as juste envie de t'allonger, fumer et te laisser aller...

Je l'observe encore quelques temps avant de partir. A l'ancienne je l'aurais rejoins pour parler vite fait mais j'ai bien dis à l'ancienne.
C'était rien pour moi Delilah, ni ma pote, ni ma go, rien du tout, nada.
Juste une meuf qui est bon délire malgré qu'elle se fasse repousser et critiquer par certaines personnes à cause de son « poids »

En vrai elle est pas grosse.
Elle manque pas de forme quoi.

Enfin de mon point de vue.

- Allan ? Attends !

Je reconnais direct la voix de Lamia. Je continue de marcher les mains dans les poches.

- Tu fais quoi ce soir ? -sourire-

- J'sais pas.

- Y'a une soirée chez Rayan. Il invite presque tout le lycée.

- Pourquoi ? Il veut fêter quoi ?

- Rien , juste se retrouver en dehors du lycée quoi.

- Humm...

Une fête éclatée quoi.

- Tu viens alors ? Tu vas pas t'ennuyer.

- Vas-y je te redis ça ce soir.

Elle sourit toute contente et retourne d'où elle vient.
Et dire que j'suis passé de la compagnie de Delilah à ça.
En vrai j'ai fais le batard à la laisser du jour au lendemain mais je sais qu'un jour ou l'autre j'allais être lassé et on serait au même stade.
Donc que ce soit hier, aujourd'hui ou dans deux semaines c'est la même merde.

x

Ça faisait 15 bonnes minutes que j'étais arrivé et y'avait une sale ambiance. Pleins de meufs, de l'alcool et d'autres trucs bien bizarres. Y'a des meufs que j'avais jamais vu auparavant au lycée d'ailleurs. Le groupe Inès, Lamia, Bilel et Rayan vient me rejoindre autour du canapé. Lamia s'assoit sur mes jambes normal comme si de rien n'était. Je la laisse faire tranquille.

- Ça va vous kiffez ? -demande Rayan-

- Ouais y'a de la meuf hein -réponds rapidement Bilel-

Je le regarde et vois la marque du coup de raquette qu'il avait pris. Je ris légèrement en y repensant, mais quel boloss.

- Pourquoi tu rigoles -me demande Bilel-

- Je repense à la tête que t'as fais quand t'as reçu la raquette.

Il perd son sourire et serre la mâchoire.

- Cette grosse pute je l'ai pas oublié. Elle va moins faire la meuf quand elle verra ce que je lui ai réservé.

Je me calme et le questionne.

- T'as fais quoi ?

- T'inquiètes pas. J'suis pas sûre qu'on la revoit rapidement au lycée.

- Quoi ?

- À l'heure même où on te parle elle se fait sûrement tabasser dans une rue -ajoute Inès-

Ils sont sérieux là ?

Je les vois tous rire un par un, je bouge Lamia de mes jambes et prend Bilel par le col.

- T'envoie des gens faire le sale boulot à ta place ?

- Qu'est-ce qu'on s'en bats les couilles ! Elle a voulu m'humilier en public elle assume.

- Elle est où là ?

- Attends tu vas où ? -s'énerve Lamia-

- Laisse le, il aime les grosses connes t'as pas compris ? Elle est au bloc B cette chienne.

Je le pousse violemment et quitte cette vieille fête.
J'entends Lamia et Rayan me demander de revenir mais qu'ils aillent se la mettre. J'aime pas les rageux comme Bilel, t'es nul au tennis de table, t'es nul c'est tout.

Je marche jusqu'à la cité et me dirige vers le bloc B. Je vois une ombre au sol et m'avance rapidement vers elle. Je reconnais directement Delilah. Elle avait du sang autour de la bouche et sa joue commençait à rougir. Elle s'essuie la bouche à l'aide de sa main.

- Delilah ... Vas-y lève toi.

Je la vois pleurer en silence et se relever sans mon aide.

- Ne me touche pas... Tu me dégoûtes...

- J'étais pas au courant de tout ça, je l'ai appris seulement maintenant.

- T'as préféré me lâcher pour t'allier à des gens qui veulent seulement mon mal.

- Tu dis n'importe quoi.

- Pourtant c'est la vérité. Tu passes ton temps libre avec eux, tu ris avec eux, tu manges avec eux. Tu fais tout avec eux alors viens pas me dire que tu ne cautionnes pas tout ça. -faiblement-

Elle avait la haine, ça se ressentais pleinement dans ses paroles.
Elle s'avance vers son bâtiment puis s'arrête deux secondes pour se tenir les côtes avant de reprendre le chemin. Elle respirait hyper mal, elle avait sûrement des côtes cassées.

- Appelle ton frère il te ramène à l'hôpital.

- Lâche moi Allan.

Elle s'assoit sur les escaliers à bout de souffle.
Je passe une main sur ma barbe naissante avant de monter à son étage et sonner.
Je vois directement sa mère que j'avais déjà vu passer dans la cité. Elle fronce les sourcils en me voyant.

- Bonsoir, j'ai trouvé votre fille en bas des escaliers, elle va pas très bien.

Elle s'affole et descends rapidement les escaliers en criant sur Waël pour qu'il vienne rapidement. Je descends à mon tour et vois Delilah inconsciente dans les bras de sa mère puis Waël venir en trombe lui aussi.
Je leur explique vite fait que je l'ai vu en rentrant chez moi et après ça, tout s'accélère, l'ambulance arrive rapidement sur place pendant que sa mère pleurait à chaudes larmes.

Le temps passe, finie la belle époque

Au dessus des nuages le soleil brille