𝒯𝓇𝑒𝓃𝓉𝑒 𝓆𝓊𝒶𝓉𝓇𝑒

















Nous voilà à deux jours du bal et je n'ai toujours pas deviné qui était mon cavalier. J'ai reçu à nouveau quelques cadeaux et particulièrement un en guise d'énigme et j'avoue que j'ai fini par m'y faire et attendre sagement la soirée du bal pour connaître l'identité de ce mystérieux inconnu.
Il m'avait récemment offert un bracelet de fleur qui scintillait légèrement dans le noir accompagné d'un petit carton :

« A toi de me trouver le soir du bal »

J'avoue avoir trouvé ça super culotté au début mais finalement c'est assez divertissant et ça me plaisait de voir que mon cavalier ne suivait pas les règles basiques que le lycée avait mis en place.

Il faisait même tout le contraire.

Lynda : Alors tu n'as toujours aucune idée du nom de ton cavalier.

Moi : J'ai beau chercher je ne trouve pas, pourtant je ne connais pas grand monde voir pas du tout de monde.

Lynda : J'ai hâte de savoir qui se cache derrière tout ce mystère.

Moi : Imagine que je n'arrive pas le trouver ? Ou même le reconnaître à travers son masque ? La honte du siècle vraiment !

Lynda : -rire- Franchement je me moquerai de toi toute ma vie !

Je ris légèrement et imagine la scène si ça devait réellement arriver. Le but du bal masqué est de ne pas se faire reconnaître et je suis quasi sûre et certaine que mon cavalier prendra un malin plaisir à se camoufler entièrement.

Lynda : Dites moi que je rêve ?

Moi : Quoi ?

Lynda : Je crois que ton ami sudiste arrive accompagné de sa petite sœur.

Un énorme coup de stress prend forme au fond de moi car je sais pertinemment qu'elle parle de Siyah, enfin Allan pour elle.
Je sais que je devais voir Wassila dans les jours à venir mais je pensais qu'une autre personne serait venu jusqu'ici et non pas lui.

- Delilah ! Delilah !

Assise sur le banc du parc je me retourne et souris immédiatement en voyant sa petite tête joyeuse courir vers moi. Je la réceptionne à temps et la serre contre moi heureuse de la revoir.

Moi : Mais t'es toute belle comme ça ! En plus t'a déjà bronzé !

Wassila : Maman m'a dit de mettre cette robe trop belle !

Moi : Elle a bien eu raison ta maman !

Wassila : On va passer la journée ensemble je suis trop contente ! Tu pourras m'apprendre à faire de la guitare ?!

Moi : Tout ce que tu voudras -sourire-

J'entends les pas de Siyah s'approcher de plus en plus avant de s'arrêter à quelques mètres de nous. Son visage était encore plus fermé que d'habitude et un air que je ne connaissais que trop bien avait pris place.

L'impassibilité la plus totale.
Je sais qu'il ne me montrera aucune émotion, aucune faille sur son état d'esprit.

Il salue brièvement Lynda et me lance un regard qui me fait froid dans le dos.

La journée risque d'être longue si elle commence comme ça...

Siyah : Il y a un Zoo pas loin, ma mère vous a pris des places pour aller voir le spectacle avec les dauphins.

Wassila : Tu viens avec nous hein ?!

Siyah : Non je donne ma place à sa copine si elle veut -en s'adressant à Lynda-

Lynda me regarde légèrement paniquée mais surtout gênée de la tension qu'il y avait depuis qu'il est arrivé.

Lynda : J'ai des courses à faire pour chez moi donc ça ne sera pas possible désolée. Bon Delilah on se retrouve demain comme convenu.
Passez une bonne journée.

Elle me fait un petit sourire et s'enfuie avant même que je n'ai le temps de la saluer. Je déglutis difficilement et me sens encore plus à mal à l'aise. Wassila me tire par la main alors que son frère avait déjà ouvert la marche. Je dépose ma guitare à l'arrière dans son coffre et laisse Wassila monter à l'avant de la voiture alors que je me mets derrière lui pour fuir les regards meurtriers qu'il me lançait.

Vachement culotté pour quelqu'un qui est en tort.

Wassila : Pourquoi tu veux pas venir avec nous ?

Siyah : Ça ne m'intéresse pas.

Wassila : Mais t'a dit que...

Siyah : Wassila arrête de discuter pour rien tu vas commencer à m'énerver bêtement.

Elle se calme subitement et je vois à travers le rétro intérieur qu'elle se retenait fortement de pleurer. Un silence pesant prend place à bord du véhicule et on arrive finalement en une dizaine de minutes seulement.
Il me tend les billets sans un mot et reste dans la voiture sans accorder un seul regard à sa petite sœur. Je sors de la voiture avec les billets et m'avance côté passager pour aider Wassila à descendre. Je l'éloigne un peu de la voiture et m'accroupis face à elle pour la regarder droit dans les yeux.

Moi : Regarde moi Wassila.

Elle fronce légèrement les sourcils et me regarde les yeux embués de larmes.

Moi : Ne pleure pas mon cœur... Ce n'est pas de ta faute tu n'as rien fait de mal...

Wassila : Je suis désolée je voulais pas l'énerver...

Moi : Tu n'as rien fait Wassila, ça va bien se passer on va y aller toute les deux y'a rien de grave compris ?

Wassila : Mais il...

Moi : On s'en fou de lui d'accord ? Il ne veut pas venir ? Et bien tant pis c'est notre journée à toute les deux pas sa journée à lui.

J'essuie délicatement ses joues et lui offre un énorme bisous sur la joue droite. Elle sourit très légèrement et me fait un petit câlin timide.

Moi : Donne moi ta main on y va.

Elle entrelace sa petite main dans la mienne et un animateur nous emmène jusqu'à la place où le spectacle se déroulait. On arrive heureusement juste avant le début et je la serre contre moi en lui caressant les cheveux pour la réconforter et lui faire oublier ce petit moment.

Wassila : Regarde ils sont trop beaux !

Je souris doucement en la voyant avec les yeux pétillants de joie. Tant qu'elle est heureuse c'est tout ce qui m'importe. Le spectacle prend fin au bout d'une trentaine de minutes et je décide de l'emmener faire un petit tour dans la boutique à souvenir du Zoo.

Moi : Prends ce que tu veux.

Wassila : Pour de vrai ?! -excitée-

Moi : Je t'ai dit qu'aujourd'hui tu auras tout ce que tu voudras.

Elle sautille et se précipite dans les rayons pour choisir ce qu'elle aime. Je la suis quand même de près pour garder un œil sur elle.

Wassila : Je vais prendre un petit bracelet. Je peux prendre pour ma famille ?

Moi : Tout ce que tu veux.

Wassila : Une carte du Zoo pour maman et papa ! Et après je vais prendre un porte-clé pour Aslan, mon frère et ma sœur !

Elle choisit minutieusement ses petits cadeaux et je passe à la caisse avec elle pour payer. Je lui prend aussi à boire avant de sortir du zoo et retrouver la voiture de son frère. Adossé contre sa voiture avec une cigarette en main il nous regarde approcher et s'attarde sur le petit sac que tenait Wassila.

Siyah : Qu'est-ce que c'est ?

Wassila me regarde légèrement paniquée et me serre inconsciemment la main sous le stress.

Moi : On est passé par la boutique de souvenirs.

Siyah : Ça t'a fait combien ?

Moi : C'est moi qui lui offre.

Il sort un billet de 20€ et me le tends.

Moi : Je lui offre j'ai dit.

J'ouvre la portière côté passager pour faire entrer Wassila mais elle me retient et me montre les places à l'arrière. Je l'installe donc à l'arrière et monte à ses côtés. Je sens l'agacement de son frère monter en flèche mais ça ne m'importe pas le moins du monde.

Moins je m'attarde sur lui mieux je me porte.

Il fini sa cigarette, monte sans un mot et démarre. Je décide de discuter avec Wassila pour la détendre un peu.

Moi : Alors tu aimes le Sud ?

Wassila : Avant j'habitais dans le sud et là du coup j'ai retrouvé toutes mes anciennes copines !

Moi : C'est super ça, ça change d'ici hein ?

Wassila : Mais ici aussi ça me manque parfois...

Moi : Il n'y a rien ici, pas de plage à proximité, pas trop de soleil et pas la même ambiance. T'as bien fait de quitter ce quartier pourri.

Wassila : Mais pourquoi tu pars pas toi aussi alors ? Pourquoi tu viens pas dans le sud ?

Moi : -rire-  J'ai grandi ici et j'ai toute ma petite famille ici je ne peux pas partir comme ça. Et si un jour je dois réellement partir je pense que ma seule possibilité sera l'Arménie et encore.

Wassila : C'est quoi l'Arménie ?

Moi : C'est mon pays d'origine.

Wassila : C'est loin ?

Moi : Un peu quand même.

Wassila : C'est beau là-bas ?

Moi : ... Moi je n'aime pas trop. Mais en dehors de mon village c'est « beaucoup » mieux.

Wassila : Mais pourquoi tu veux aller là-bas alors si tu n'aimes pas ?

Au fond je sais que le seul moyen pour que je quitte ce quartier et cette ville c'est en allant vivre en Arménie. Ce n'est pas ma destination de rêve mais si je veux être au moins un peu plus tranquille qu'ici c'est bien là-bas. La vie n'est pas du tout la même mais c'est le seul pays que je connaisse malheureusement.

Moi : Je ne connais pas la vie dans les autres pays.

Wassila : Pourquoi tu ne visites pas alors ?

Siyah : Wassila ça suffit.

Moi : Non laisse la c'est bon. Je ne sais pas vraiment pour te dire la vérité. Peut-être la peur...

Elle pose sa tête sur mon bras et semble légèrement triste.

Wassila : Mais si tu pars d'ici on va plus se voir...

Moi : Mais non on se verra toujours, je viendrais même te voir dans le sud si tu veux !

Wassila : Pour de vrai ?

Moi : Bien sûr mon cœur...

Je lui caresse doucement les cheveux touchée de voir à quel point elle tient réellement à moi. Je me suis attachée si vite à cet enfant, c'est une grande première pour moi et j'en suis fière.
Elle me touche énormément et j'ai peur que son départ loin d'ici me fasse plus de mal que je ne le crois. La voir me regarder avec des yeux pétillants, la voir aussi heureuse de me voir et me réclamer me fait complètement revivre.
Elle me procure une joie immense et me dire que je passe sûrement ma dernière journée avec elle avant très longtemps m'attriste énormément.

Wassila : Tu pleures ? -doucement-

Moi : Non t'inquiètes pas...

Je passe rapidement une main sous mon œil et reprends mes esprits. Je sens le lourd regard de Siyah sur moi mais je fais semblant de ne rien voir.
Je remarque seulement maintenant qu'on était de retour au quartier. Il stationne au parking l'arrière des bâtiments et éteint le moteur.

Siyah : Je te laisse monter avec la petite dans mon ancien appart' j'ai toujours les clés. Il y a à manger pour vous deux et tout ce qu'il faut. Je reviens je vais faire une course.

Il me donne le trousseau de clé et me regarde toujours aussi durement.

Siyah : Tu n'ouvres à personne et si y'a un problème tu m'appelles.

Il descend et ouvre le coffre pour me donner ma guitare. Je la prend rapidement de ses mains et prends la main de Wassila dans l'autre.

Moi : ... Je n'ai plus ton numéro...

Il fronce légèrement les sourcils et ferme doucement le coffre l'air perplexe.

Siyah : Wassila va attendre devant la porte Delilah arrive.

Wassila me lâche la main et se dirige vers la porte du bâtiment et m'attends sagement devant.

Siyah : Note le quelque part.

Je prends mon téléphone et l'inscrit dans mes notes.

Moi : Merci j'y vais...

Siyah : T'as essayé de m'appeler depuis que je suis parti ?

Moi : Quoi ?

Siyah : Pourquoi t'as essayé de m'appeler ?

Moi : Je n'ai pas essayé de t'appeler.

Siyah : Comment tu sais que j'ai changé de numéro alors ?

Moi : C'était une erreur, du pur hasard.

Siyah : Il t'es arrivé quelque chose ?

Moi : Non.

Siyah : Dis moi pourquoi t'as essayé de me joindre Delilah ! Tu vas me faire péter les plombs là !

Moi : Si tu as changé de numéro c'est bien pour que les gens qui avaient l'ancien ne puisse plus te joindre non ? Qu'est-ce que tu me fais ta crise moins chère là ?

Je range rageusement mon téléphone dans ma poche et rejoins Wassila à l'entrée qui s'amusait avec le bouton de la porte. On monte jusqu'à leur ancien appart' et je referme immédiatement la porte juste après en soufflant de frustration.

Wassila : J'ai faim !

Moi : Va te laver les mains et ensuite tu pourras manger.

Je dépose les clés sur la table et pose ma guitare dans le salon. Des pizzas toutes chaudes étaient posées sur la table du salon.

Mais qui a bien pu les monter ici ?

Ce mec est vraiment trop bizarre.

Il restait encore pas mal de choses ici malgré leur déménagement. Je pensais qu'il avait tout vidé dans la précipitation mais je vois que non.

Wassila : Delilah ? Je peux appeler avec ton téléphone s'il te plaît ?

Moi : Qui est-ce que tu veux appeler ?

Wassila : Aslan !

Moi : Pourquoi Aslan ?

Wassila : Je veux lui dire bonjour... S'il te plaît !!

Elle me regarde longuement et je finis par céder en soufflant alors qu'elle rit fière de son coup. Je compose le numéro d'Aslan en FaceTime et lui donne le téléphone. Il répond rapidement et Wassila sourit immédiatement en le voyant à l'écran.

Wassila : Aslan !

Aslan : Wassila ? Ça va ? T'es où comme ça ? Pourquoi t'appelles sur le numéro de Delilah ?

Wassila : J'suis revenue pour passer la journée avec Delilah !

Aslan : Qui t'a accompagné finalement ? Ton frère ?

Wassila : Oui ! Il est parti faire quelque chose et là je suis avec Delilah -sourire-

Elle tourne maladroitement l'écran vers moi et je souris timidement en voyant Aslan à l'écran.
Elle repositionne l'écran face à elle et continue de déblatérer tout et n'importe quoi à une vitesse folle.

Cet enfant a un stock de salive illimité ou quoi ?

Aslan : Bon Wassila va manger calmement et redonne le téléphone à Delilah. On se revoit demain ou après-demain au pire des cas.

Wassila : Trop bien ! Au revoir Aslan !

Aslan : Aller salut.

Elle me donne le téléphone en me remerciant et s'installe devant la télé pour entamer sa pizza. Je la laisse dans le salon et m'assois sur une table de la cuisine en gardant tout de même un œil sur elle.

Aslan : Ça va ?

Je sens mes joues légèrement rougir face à lui et la timidité prendre le dessus à nouveau.

Rien de pire pour moi que les FaceTime, le truc que je déteste le plus au monde.

Moi : Oui merci et toi ?

Aslan : Ça va. Ce n'est pas trop compliqué avec la petite ?

Moi : Non elle est adorable et toute mignonne.

Aslan : Et avec Siyah ça se passe bien ?

Moi : Euh... Et bien il ne parle pas beaucoup donc bon.

Aslan : Je sais que son comportement de ces derniers jours est en rapport avec toi.

Moi : Pardon ?

Il me regarde avec un sourcil relevé et redresse légèrement l'écran.

Aslan : On va vraiment rentrer dans ce jeu ? Faire les ignorants tous les deux ?

Moi : De mon côté je suis vraiment ignorante pour le coup.

Aslan : Tu veux me faire croire qu'il ne s'est pas passé des choses dernièrement avec Siyah ?

Je sens les battements de mon cœur prendre une toute autre allure et le stress refaire surface.

Moi : De quoi es-tu au courant ?

Aslan : Rien mais je sais que ce départ précipité dans le sud est en parti décidé en rapport avec toi.

Moi : Tu veux me dire que c'est de ma faute si...

Aslan : Non Delilah. Je dis juste que s'il est parti c'est qu'il a sûrement pris conscience de quelque chose ou il a appris quelque chose qui l'a poussé à prendre cette décision hâtive.

Je sens une petite boule se former en moi petit à petit.

Moi : ... Il devait déjà descendre dans le sud alors ?

Aslan : Il ne t'avait rien dit hein ? Ça ne m'étonne pas vraiment.

Moi : Je suis habituée aux surprises avec lui. Il part sans rien dire et revient comme une fleur. Il me l'a déjà fait donc ça ne me choque plus.

Aslan : Son départ t'a touché ?

Je passe une main dans mes cheveux gênée et au même moment j'entends la porte s'ouvrir.

Sauvée par le gong ?

Moi : Il est revenu, je pense que je vais devoir te laisser...

Aslan : Réfléchis à ce que je t'ai dit.

Je hoche doucement la tête et le salue rapidement avant de mettre un terme à la conversation. Siyah arrive au même moment dans la cuisine et me regarde d'un air suspicieux et je sais pertinemment qu'il se retient de me poser des questions.

J'essaie de ne pas penser aux paroles d'Aslan mais c'est tout bonnement impossible. C'est vrai qu'il a décidé de déménager du jour au lendemain sans rien dire à personne mais je refuse de croire que cette décision a été prise à cause de moi et surtout à cause de notre dernière discussion.

J'ai à peine le temps de me poser plus de questions qu'il me jette un paquet de sucettes sur la figure et me fais glisser un pot de glace sans un mot.

Des sucettes et mon pot de glace préférée ?
Est-ce un prank ? Une tentative d'assasinat dissimulée ?

Moi : Tu ne fais plus la gueule ?

- ...

Moi : T'essaie de me tuer avec les produits que j'aime ? Je ne pensais pas qu'on était au stade de se haïr à ce point.

Il s'assoit sur un tabouret et semble réfléchir à vive allure. Je ne comprends jamais les agissements de Siyah et c'est ce qui me perturbe le plus avec lui.
Il est imprévisible.

Alors je dois constamment être sur mes gardes au cas où...
Il devrait me détester à l'heure qu'il est avec les vérités que je lui ai balancé en pleine face et surtout la manière dont je lui ai parlé comme un moins que rien.

Mais au lieu de ça il m'a l'air prêt à discuter avec moi ?

Siyah : Je te remercie de ne jamais te plier facilement face à moi et de me balancer tout ce que tu penses de moi sans avoir peur.

Imprévisible était le mot parfait.

Siyah : J'avais une rage immense après notre discussion sur le toit car c'est la première fois qu'une personne n'allait pas dans mon sens et surtout qu'on osait m'affronter de front de cette manière là.

- ...

Siyah : T'es bien la seule personne qui ose me recadrer et me dire quand je fais de la merde sans tourner autour du pot.

Je reste complètement surprise et ne sais pas vraiment comment réagir face à ce qu'il vient de me dire.

Il se remet complètement en question et me donne raison ?
Rendez moi le véritable Siyah, aussi rancunier et fier que moi.

Moi : T'as de la fièvre ? T'es sûr que ça va ?

Il me fait un très léger sourire en coin et m'observe un instant.

Moi : Je commence légèrement à m'inquiéter, tu essaies de m'attendrir pour me tuer d'ici la fin de la journée ?

Siyah : Je veux juste que tu me fasses confiance et que tu me pardonnes pour t'avoir blessé avec ta cousine.

Je me fige et repense à la douleur que j'ai ressenti quand il m'a annoncé ça, et je pense que ce qu'il m'a plus anéanti était les aveux de ma cousine.
Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle a un faible pour lui.

Moi : Yaël est vraiment attiré par toi.

Siyah : Je le sais.

Moi : Et tu en joues ? A chaque fois que tu seras piqué dans ton égo tu vas utiliser la carte de ma cousine ?

Siyah : J'ai simplement voulu te renvoyer la balle.

Moi : Mais Aslan est comme ton frère, tu sais très bien qu'il n'a aucune intention particulière envers moi. Alors que toi tu savais pertinemment que ma cousine avait un faible pour toi.

Siyah : J'ai été vicieux je le sais et j'assume.

Mais qu'est-ce qui lui arrive ?
Il se remet en question, il s'excuse, il demande mon pardon et maintenant il avoue ses torts sans broncher ?

Moi : Tu t'es drogué ? J'ai vraiment besoin de savoir comme ça je ne prend en compte aucune de tes paroles.

Siyah : Delilah grandi pour une fois dans ta vie.

Mok : Mais avoue que c'est suspect ? Depuis quand tu réagis comme ça ? Aussi « positivement » ? T'es plutôt le mec à nourrir les embrouilles, pas à essayer de les arranger aussi facilement.

Siyah : Tu veux que je te pousse à bout en fait ?

Je ris intérieurement et secoue la tête.

Moi : C'est juste bizarre d'avoir une discussion aussi calme. Du coup là je te pardonne facilement sans aucune bagarre au préalable ? Aucune insulte ? C'est vraiment trop facile.

Siyah : T'aimes les disputes toi en fait ?

Moi : J'aime te voir galérer à essayer de te racheter.

Siyah : Je sais très bien que c'est plus que ça.

Moi :  Hein ?

Siyah : Les gens pensent que tu oublies vite et que tu pardonnes rapidement sans aucune fierté mais moi je sais très bien que c'est beaucoup plus vicieux que ça.

- ...

Siyah : Tu me pardonnes aussi facilement parce que tu n'as pas encore confiance en moi alors tu laisses passer ce genre de chose sans broncher.

- ...

Siyah : Pourquoi faire la guerre à une personne en qui tu n'as pas confiance ? C'est ce que tu te dis hein ?

- ...

Siyah : Mais je sais qu'une fois que tu auras un minimum confiance en moi tu ne me pardonnera plus aussi facilement, voir pas du tout tellement tu es rancunière et que tu as horreur de la trahison.

Il venait de démasquer mon jeu et c'était bien le premier.

Je suis prête à supporter beaucoup de choses pour une personne en qui j'ai confiance mais à la moindre faille je n'hésite pas à couper définitivement les ponts. Ma confiance est très dur à obtenir mais aussi très facile à perdre.

Je peux facilement passer outre une méchanceté venant d'une personne en qui je n'ai pas confiance plutôt que le contraire.
Simplement car je ne me suis pas fiée à cette personne, alors pourquoi être étonné de son acte ?


Moi : Tu penses qu'un jour je te ferais confiance ?

Siyah : J'en suis certain.

Moi : Profite bien avant que ce jour arrive car je n'hésiterai pas à t'en faire voir de toutes les couleurs si tu oses me faire le quart de ce que tu m'as fait jusqu'à aujourd'hui.

Il se lève de son tabouret et vient me faire face avant de passer une main dans mes cheveux juste au dessus de ma nuque puis me relever légèrement la tête.

Siyah : Je ne prendrais pas ce risque là. Je sais que tu ne parles jamais dans le vent.

Je passe toujours aussi timidement mes mains autour de son cou et le regarde attentivement. Il pose ses mains sur mes hanches en se collant légèrement à moi.

Moi : Et toi ? Tu as confiance en moi ?

Siyah : ... J'espère pouvoir pleinement te faire confiance un jour.

Moi : C'est fou comme on se ressemble sur certains points...

Il me fait un petit sourire et remonte une de ses mains pour passer mes cheveux derrière mon oreille.

Siyah : T'as des nouveaux piercings ?

Moi : T'as remarqué ?

Siyah : C'est flagrant, t'en a deux de plus.

Moi : Même mon père n'a pas encore remarqué.

Il les observe quelques secondes avant de regarder l'autre oreille qui était aussi percée de deux trous supplémentaires.

Moi : Ce n'est que le début d'une grande aventure -rire-

Siyah : Tu comptes t'en faire d'autres ?

Moi : Évidemment !

Siyah : Où ça ?

Moi : Comment ça ?

Siyah : Sur quelle partie du corps ?

Moi : Ce ne sont pas des questions qu'on pose à une femme voyons !

Siyah : Répond moi Delilah.

Moi : Ce ne sont pas tes affaires je te signale.

Siyah : Le nombril ? La langue ?
Je te jure que si tu perces la langue je te tue.

S'il savait que je comptais me percer les tétons en réalité il ferait une attaque.

Moi : C'est mon corps pas le tien. Je t'interdis de faire des trucs sur ton corps moi ?

Siyah : Je le saurais si tu te perces la langue.

Moi : Et comment ? Tu vas fouiller ma bouche pour tenter de le voir ?

Siyah : J'ai d'autres manière d'accéder à ta langue ne t'inquiète pas pour moi.

Je me crispe aussitôt et sens le rouge me monter aux joues. Je le lâche gênée et tente de fuir mais il me garde près de lui l'air moqueur.

Moi : Wassila nous attend depuis longtemps déjà.

Siyah : Elle s'endort toujours rapidement devant ses dessins-animés t'as pas à t'inquiéter pour elle.

Il me fait un petit sourire en coin, s'approche de moi et comme je m'y attendais il pose ses lèvres sur mon cou et y dépose de tout petits baisers qui me font frissonner et me mettent dans un sale état comme d'habitude.
J'ai l'impression qu'il adore faire ça depuis quelques temps, il ne se gêne jamais pour m'embrasser à cet endroit là, endroit que je trouve assez « intime »

Mais je ne peux pas mentir en disant que ce n'est pas agréable.
Loin de là.

Il s'attarde un peu plus derrière mon oreille et je crois flancher en le sentant aspirer ma peau d'une manière brutale mais douce à la fois. Je m'agrippe à son haut et me retiens de gémir de justesse. Il l'a sûrement senti car il descend un peu plus bas cette fois-ci et réitère une fois de plus. Je me mords violemment les lèvres sous la chaleur qui se dégage sur mon cou et laisse échapper un léger gémissement qui me fait énormément rougir.

Moi : Siyah...

Il me masse en même temps l'arrière du crâne pour me détendre complètement.

Il sait exactement ce qu'il fait le pervers.

Il me caresse doucement la taille jusqu'à descendre sa main sur une de mes fesses. Je sursaute et pose automatiquement ma main sur la sienne surprise de ce qu'il vient de faire. Il pose cette fois-ci ses lèvres juste en dessous de mon menton et s'arrête à la base de mon cou en le mordillant légèrement. Je gémis à nouveau sous cette toute nouvelle sensation et me colle un peu plus à lui alors qu'il en profite pour m'agripper les fesses.

Siyah : Respire...

Il veut que je trouve de l'air comment avec tout ce qu'il est en train de me faire ?

Il me regarde droit dans les yeux et semble lutter intérieurement, mais contre quoi ?
Je pose mes mains sur ses côtes et tente de calmer les sales idées qui me passent soudainement dans la tête.

Siyah : Je vais finir par devenir accro si ça continue...

Il l'avait dit tellement faiblement que j'ai eu du mal à l'entendre.
Je reprends mes esprits lorsque je sens son autre main sur mes fesses. Je rougis très fortement et tente d'enlever ses mains, gênée.

Moi : Siyah... Je me sens vraiment pas à l'aise...

Siyah : Ça te gêne ?

Moi : Oui...

Il retire ses mains et dépose un rapide baiser sur mes cheveux avant de me lâcher. Je respire un peu plus et détourne le regard honteuse.
Entre les bisous dans le cou, les gémissements de ma part, les mains sur les fesses...

De mieux en mieux Delilah !

Siyah : Ça va ?

Moi : Je... Enfin oui...

Il me reluque de haut en bas avant de s'éloigner et prendre à boire dans le frigo.

Moi : Je... Je vais voir si Wassila est réveillée...

J'ouvre la porte et sors rapidement en sentant son regard perçant sur mon dos.

J'étais à la fois gênée et flattée de voir que quelqu'un appréciait enfin mon physique.
Sans aucun jugement, aucun dégoût.

Seulement du désir.












Au dessus des nuages le soleil brille

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