𝒯𝓇𝑒𝓃𝓉𝑒














Il enclenche la quatrième vitesse en entrant sur l'autoroute et reste toujours aussi calme. Depuis qu'on a quitté la fête accompagné de Mia il n'avait pas décroché un seul mot. Même quand elle l'a remercié après qu'il l'ait déposé il n'a même pas réagi.
Il se passe quelque chose mais je ne sais pas quoi et j'avoue que j'étais de plus en plus curieuse.

Moi : Allan ?

- ...

Moi : Qu'est-ce qui ne va pas ?

Il semble hésiter avant de prendre la parole.

Allan : Ma mère t'aime bien.

Moi : Ah...

Allan : T'as tapé dans l'œil de mon père.

Moi : Hein ?

Allan : T'as pas eu peur de lui et ça lui a fortement plu.

Je pose mon regard inquiet sur Allan qui avait l'air de bouillonner intérieurement.

Moi : Et qu'est-ce que ça signifie ?

Allan : Il va te tester jusqu'à que tu craques complètement.

Moi : Dans quel sens ?

Allan : T'es comme un défi. Plus tu lui résisteras plus il prendra goût.

Moi : En quoi ce jeu va lui apporter quelque chose ?

Allan : T'es la première qui ne se ratatine pas devant lui et il aime ça, les gens courageux et audacieux c'est tout ce qu'il aime.

Il pose son regard sur moi quelques secondes l'air de réfléchir à vive allure.

Allan : Le seul point positif est qu'il ne te fera rien pour l'instant.

Moi : « Pour l'instant » ?

Allan : T'as attisé sa curiosité et celle de ma mère alors ça lui suffit amplement pour qu'il te laisse faire ta vie tranquille.

Je lève un sourcil complètement perdu. Je ne savais pas quoi penser de tout ça.
Son père m'« apprécie » seulement parce que je ne me suis pas mise à genou devant lui ?

Mais il se prend pour qui ?

Ce qui me fait doucement rire c'est de voir à quel point Allan et son père se ressemblent en tout genre. Que ce soit physiquement ou même un peu mentalement.

Je comprends mieux d'où vient l'instinct joueur d'Allan.

Moi : Et pourquoi t'es énervé depuis tout à l'heure au juste ? C'est une bonne nouvelle non ?

Allan : Tu joues à un jeu dangereux Delilah.

Moi : Sois plus précis ?

Allan : Qu'est-ce qu'il se passe avec Aslan ?

Je relève mon sourcil amusé du retournement de situation.
Moi qui pensais depuis le début du trajet qu'il s'inquiétait de ce que son père pourrait bien me faire mais en fait c'était tout autre chose qu'il avait en tête.

Moi : Comment ça ?

Allan : Tu le regardais comme si c'était un don du ciel.

Moi : Il est très agréable à regarder, vraiment.

Il rit nerveusement et préfère se concentrer sur la route.

Moi : Un problème ?

Allan : Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux sauf avec les membres de ma famille t'as compris ?

Moi : T'aurais pu être mon beau-frère c'est du gâchis.

Il tourne vivement sa tête vers moi et me lance un regard qui me fait froid dans le dos sans mentir.

Allan : Ose une seule seconde t'imaginer une vie amoureuse avec lui et tu verras ça va te faire tout drôle.

Moi : Des menaces ?

Allan : Ouais, totalement.

Je souris intérieurement en voyant à quel point il est tendu juste en m'imaginant dans les bras d'Aslan.
Il quitte l'autoroute et entame un chemin rempli de petites routes. Je l'observe un moment et mon envie de le pousser à bout prend le dessus à nouveau.

Moi : Lyam me dit toujours qu'on a forcément une âme-sœur sur Terre. Je pense qu'il faut saisir toutes les opportunités...

Allan : T'as raison. Je devrais tenter ma chance avec Yaël alors. Qui sait ?

Allan 1 - Delilah 0

Il m'a piqué je me dois de l'avouer. Surtout que ma dernière vraie discussion avec Lyam portait sur le sujet Allan-Yaël.
Tout ce que je refusais de croire de la bouche de Lyam venait de se transformer en doute en une seule fraction de seconde.

Moi : Ah ouais t'es plutôt comme ça ?

Allan : Je pense que c'est le bon moment pour te dire la vérité.

Je fronce les sourcils en sentant la tornade arriver de plein fouet. Je ne savais pas s'il était sérieux ou s'il voulait me tester et c'est qui me fait peur.

Allan : On s'est rapproché elle et moi au ski. Avant qu'on ne parte à la soirée d'anniversaire d'Eden.

Je sens mon cœur rater un battement et une énorme boule se former au creux de ma gorge.
J'espérais du plus profond de mon cœur que ce soit une simple blague et qu'il voulait juste rentrer dans mon jeu pour me piquer mais je n'arrivais jamais à savoir s'il était sérieux ou non.

Allan : Elle voulait qu'on se revoit en dehors du ski et j'ai refusé.

- ...

Allan : Mais je pense que je vais la recontacter. Sait-on jamais... Sur un malentendu c'est peut être mon âme-sœur.

- ...

Allan : Tu n'as rien à me dire ?

Moi : Tu fais ce que tu veux Allan. Moi contrairement à toi je n'empêche personne de côtoyer un membre de ma famille.

Je détourne le regard le cœur lourd et garde le silence mais il pousse le bouchon toujours un peu plus loin.

Allan : Tu me files son numéro ? Vu que c'est ta cousine...

Il veut que je m'énerve mais je ne lui donnerais pas ce qu'il veut.

Je déverrouille mon téléphone et cherche le numéro de Yaël avant de le lui envoyer. Son téléphone vibre sur le tableau de bord et mon prénom s'affiche. Je verrouille mon téléphone et bataille intérieurement pour ne pas littéralement peter un câble.

J'ai voulu jouer et me voila blessée.
J'ai touché son ego en complimentant Aslan de cette façon et il m'a renvoyé la balle de la pire des manières.
Mais j'assume complètement, j'ai commencé alors il finit tout simplement ce que j'ai entamé.

Allan : Qu'est-ce qu'elle aime ? J'aimerai faire bonne impression.

L'excès.
C'est ce qui défini parfaitement Allan.
Quand il est en colère il l'est vraiment.
Quand il déteste quelqu'un il le déteste vraiment.
Et quand il se venge il se venge vraiment.

Moi : Tu devrais lui offrir une orchidée, elle adore ça.

- ...

Moi : Elle trouve que c'est une fleur qui inspire la sensualité et la séduction.
Un peu comme elle.

Il me regarde quelques secondes avant de reporter son regard sur la route.

Moi : Elle aime bien les discussions tard la nuit car elle trouve qu'on est beaucoup plus sincère une fois la nuit tombée, et ça fait vachement plus romantique d'après elle.

Je vois la voiture ralentir légèrement en approchant le quartier. Je joue discrètement avec la bretelle de mon sac en essayant de me concentrer sur les battements de mon cœur. Il se gare à une place de parking à l'arrière des bâtiments.

Moi : Merci de m'avoir raccompagné.

Je sors de sa voiture n'en pouvant plus de l'entendre parler de sa potentielle future relation avec ma cousine.
Je referme doucement la porte et me dirige rapidement vers mon bâtiment sans un regard derrière moi.
Je pense que je suis aussi blessée car il s'agit de ma cousine et pas n'importe laquelle.

Celle que j'aime comme ma sœur.





x


J'écoute attentivement le cours d'histoire qui se passe devant moi. C'est l'une de mes matières préférées alors autant vous dire que je ne rate pas une miette du speech du professeur. J'ai toujours été intéressé par les histoires du passé et comment les gens avant nous s'en sortaient pour régler leurs différents conflits.

- On se dit à demain ?

La sonnerie retentit exactement au même moment et le silence laisse place à un brouhaha énorme. Je range tranquillement mes affaires et enfile ma paire d'écouteurs en voyant un appel entrant. Pour ma plus grande surprise, ou non, il s'agit de Yaël.

Pile au bon moment hein.

Moi : Allô ?

Yaël : Delilah ça va ?

Moi : Oui et toi ?

Yaël : Super ! T'es libre ce soir ?

Moi : Non j'ai un truc important à faire, pourquoi ?

Yaël : Je voulais passer un peu de temps avec toi ça fait longtemps !

Moi : Ah et bien oui si tu veux un autre jour.

Yaël : Demain ça te dit après les cours une petite sortie au resto ?

Moi : Euh... Il faut que je demande à mes parents mais ça devrait aller.

Yaël : Cool on se dit à demain !

Elle raccroche avant même que je n'ai le temps de lui répondre.
Est-ce une coïncidence ?
Hier je donne le numéro de Yaël à Allan et le lendemain elle veut m'emmener manger juste toutes les deux sans Lyam qui venait avec nous habituellement ?

Elle allait me parler de quelque chose j'en suis sûre à 100%.

- Deli' !

Je souris en voyant Lynda débarquer avec un large sourire aux lèvres.

Je n'étais pas très fan d'elle au début, surtout après le guet-apens que ses amis m'avaient préparé au parc en me passant un interrogatoire complet sur Allan et moi.

Mais elle est vraiment sympathique malgré qu'elle soit maladroite et un peu trop excitée par moment.

Moi : Ne serais-ce la grande et belle
créature Lynda devant moi ?

Lynda : Oh oui ! Applaudissez la voyons !

Elle s'applaudit elle-même en riant doucement. Je la rejoins dans son rire alors qu'elle entoure son bras au mien pour me traîner en dehors du lycée.

Moi : Où est-ce que tu m'emmènes ?

Lynda : Pizza ?

Je hoche la tête et la suis jusqu'à la pizzeria à quelques minutes du lycée.

Moi : Comment s'est finie ta soirée après que je sois partie ?

Lynda : J'ai fini complètement bourrée... Mais heureusement que Noah était là pour m'épauler.

Moi : Noah ?

Lynda : « l'organisateur »

Moi : Aaah ! Et du coup vous vous êtes rapprochés ? Toi qui voulait tellement te rapprocher de lui...

Lynda : Et bien...

Je me mets face à elle et la regarde avec un petit sourire en coin pour la pousser à continuer.

Lynda : Il a préféré que je reste dormir à la maison le temps que je ne ressente plus les effets de l'alcool.

Moi : Et...

Lynda : Le lendemain il m'a raccompagné chez moi.

Je relève un sourcil moqueur et me retiens de ne pas rire.

Lynda : T'arrêtes de te moquer de moi !

Moi : Non mais c'est tellement fleur bleue ! On se croirait dans un des téléfilms de Lyam à 14h ! -rire-

Lynda : Hé ! Il a été attentionné et prévenant c'est tout.

Moi : Et ensuite quoi ? Une fois devant ton palier il a essayé de t'embrasser ?

Elle rougit très légèrement et secoue la tête.

Lynda : Non il m'a demandé de prendre soin de moi !

Moi : C'est tellement mignon !

J'éclate de rire alors qu'elle s'avance vers le comptoir pour commander nos pizzas. Je la regarde faire et ris en la voyant passer devant moi pour aller s'installer à une table. Je la suis amusée et m'assois juste en face d'elle avec mon verre de jus remplie de glaçon.










Moi : Je suis vraiment sérieuse Lynda ! J'suis contente pour toi, il a déjà marqué un gros point en ne profitant pas ton état d'ivresse. Même si c'est censé être un acte normal...

Lynda : Ça m'a vraiment touché... Mais je pense que je me fais des illusions.

Moi : Pourquoi tu dis ça ?

Lynda : Il a 26 ans, il me considère sûrement comme une petite sœur, pas une potentielle future petite-amie...

Moi : T'es un peu plus petite mais ce n'est pas pour autant que t'es mineur donc c'est tranquille !

Lynda : Oui mais à la base on est devenu amis quand on s'est rencontré en Grèce, c'est surtout moi qui ai flashé sur lui.

Moi : Je pense que tu devrais avoir une discussion avec lui. Histoire de mettre des mots sur la nature de votre relation.

Elle hoche la tête l'air pensive et finit par reprendre ses esprits et me regarder avec un petit sourire.

Lynda : Amaël.

Je hausse les yeux au ciel et passe une main dans mes cheveux pour me détendre.

Lynda : Je vous ai vu parler à la soirée. Le courant avait l'air de bien passer.

Moi : On a juste fait la discussion avant que je parte, rien de fou.

Lynda : Ah oui ? Et c'est pour ça qu'il m'a demandé ton numéro le lendemain ?

Moi : Quoi ? J'espère pour toi que t'as refusé !

Lynda : J'attendais de te revoir pour lui donner une réponse.

Moi : Non j'ai pas envie.

Lynda : Mais pourquoi ? Qu'est-ce t'as à perdre de prendre son numéro et vice versa ?

Moi : Mon temps ?

Lynda : T'es vraiment fermée aux gens ! Il veut juste apprendre à te connaître pas t'épouser non plus !

J'hausse les yeux au ciel et recule légèrement en voyant les pizzas chaudes arriver sur la table.

Lynda : Sauf si t'as quelqu'un en tête ?

Moi : Non, mais accepter de lui donner mon numéro c'est comme laissé une porte ouverte.

Lynda : Tu analyse tout et tu réfléchis trop.

Moi : Si je ne veux pas me faire entuber je n'ai pas trop le choix.

Elle me regarde longuement et se calme légèrement.

Lynda : Je crois que tu as peur de l'abandon Delilah.

- ...

Lynda : Tu ne veux pas risquer de t'attacher au risque que la personne finisse par se lasser et partir du jour au lendemain, ou se jouer de toi et partir après avoir eu ce qu'elle voulait.

Elle vient de pointer pile où ça fait mal.

Lynda : Toutes les personnes ne sont pas comme ça Delilah...

Moi : Je préfère croire le contraire.

Lynda : C'est à cause du harcèlement que tu as subi depuis ton enfance que tu penses comme ça ? -doucement-

Moi : Je n'ai pas envie d'en parler.

Lynda : Ma sœur aussi est restée dans son silence.

Je reste complètement figée et mon regard reste bloqué à celui de Lynda. Je sais qu'elle a perdu sa sœur mais je n'ai jamais voulu lui demander ce qu'il s'était passé.

Lynda : Je t'avais dis qu'elle était un peu comme toi. Nonchalante et insolente à la fois.

- ...

Lynda : On avait cinq ans d'écart mais ça ne changeait rien, on avait les mêmes centres d'intérêts malgré qu'on ne voyait pas la vie de la même façon.

- ...

Lynda : Elle avait toujours le sourire même si elle restait notamment froide et distante avec les gens de l'extérieur. Le plus important pour mes parents était qu'elle se sente bien à la maison alors ils ne se sont pas trop inquiétés.

- ...

Lynda : Mais l'amour des membres de la famille ne suffit pas toujours.

- ...

Lynda : Quand elle est entrée au collège ça a été le début de la fin. Les gens ne l'appréciaient pas
pour aucune raison valable. En voyant qu'elle n'avait pas vraiment d'amis, certains se sont sentis supérieurs et ont commencé à se moquer d'elle et même la violenter par moment.

Je vois ses yeux briller légèrement et je sens à quel point c'est douloureux pour elle.
Je me sentais affreusement mal pour elle mais aussi car j'avais l'impression qu'elle racontait le début de ma propre histoire.

Lynda : J'étais petite à cette époque alors je n'ai rien remarqué... À la maison elle était heureuse et s'amusait avec moi après les cours comme une grande sœur normale... Alors qu'une fois qu'elle dépassait la porte de la maison elle était plus bas que terre. Et je ne l'ai remarqué que plus tard en grandissant.

- ...

Lynda : Ça a duré pendant toutes ses années au collège. Elle était le souffre-douleur de tout le collège, sans exception. Plus les années sont passées et plus elle se refermait sur elle-même. Elle n'avait ni amis, ni soutien, et une famille qui ne voyait pas l'énorme vide qu'elle ressentait au plus profond d'elle.

Je sens les larmes me monter aux yeux touchée au plus profond de mon cœur par cette histoire qui était la copie conforme de la mienne.

Lynda : Un lundi soir...

Elle prend une grande inspiration pour retenir ses larmes alors que les miennes coulaient déjà depuis bien longtemps sur mes joues.

Lynda : Un policier est venu à notre porte pour nous annoncer que ma sœur avait sauté du haut d'une tour après avoir laissé une lettre pour moi.

Je sens mon souffle se couper et mon cœur entier se tordre de douleur. Les yeux de Lynda ne reflétaient que de la douleur et une immense peine. Elle se retient du mieux qu'elle peut pour ne pas craquer devant moi même si c'était dur.

Lynda : Alors je ne veux pas faire la même erreur qu'avec ma sœur. Je ne veux pas perdre à nouveau quelqu'un à qui je tiens énormément.

Moi : Je ne voulais pas te faire ressasser autant de souvenirs douloureux.

J'essuie vaguement mes larmes et caresse délicatement sa main devant moi. Elle entoure la sienne autour de la mienne et m'offre un petit sourire rassurant.

Lynda : Je ne t'ai pas invité à manger pour qu'on finisse par pleurer comme des madeleines. -rire-

Elle souffle longuement comme pour se donner du courage et me serre la main en m'offrant un énorme sourire.

Comme si rien ne s'était passé.

Moi : Lynda...

Lynda : Ça va aller je t'assure. Aller mangeons maintenant !

Elle ne voulait plus en parler et je respecte son choix. Elle devait tellement en souffrir, je n'ose pas imaginer une seule seconde si je venais à perdre Lyam...
J'essuie rapidement mes larmes et reste pensive le cœur lourd.

Me donner la mort ? J'y ai pensé de nombreuses fois sans jamais franchir le pas.

Lynda : Et sinon comment ça se passe avec le magnifique Allan ?

Je souffle et les mauvais souvenirs de la veille refont surface. Je prend une grande inspiration et tente de faire le vide complet dans ma tête.
J'hésite un petit moment avant de me confier à elle pour la première fois.

Moi : J'ai rencontré certains membres de sa famille à l'occasion d'une fête et il n'a pas trop apprécié que je trouve un de ses copains hyper beau.

Lynda : Ah vous êtes à ce stade maintenant ? Vous n'êtes plus ennemis ?

Moi : Je m'habitue à sa présence assez désagréable.

Lynda : -rire- Et pourquoi ça le dérange ? Il ne se passe rien entre vous non ?

Moi : Il m'a dit mot pour mot « Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux sauf avec les membres de ma famille t'as compris ? »

Elle hausse un sourcil alors qu'elle engloutie une énième part de pizza.

Lynda : Il est assez culotté. Et qu'est-ce qui s'est passé après ?

Moi : A la base je voulais juste l'embêter rien de plus, mais il l'a assez mal pris et m'a avoué qu'il reprendrait contact avec ma cousine Yaël, tu sais celle avec qui j'étais au ski.

Lynda : Avec ta cousine ?! Mais ils se sont fréquentés ?

Je souffle une énième fois en chassant les sales images que je m'imaginais entre Allan et Yaël.

Moi : Pour te dire la vérité je ne sais pas vraiment. Il faut savoir que ma cousine m'a limite poussé dans les bras d'Allan au ski alors je serais vraiment choquée si ce qu'il m'a dit hier est réel.

Lynda : Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Moi : ... Qu'ils s'étaient rapprochés l'avant dernier jour et qu'elle voulait le revoir après le ski mais qu'il a refusé.

Elle ouvre la bouche complètement sous le choc et me regarde avec des grands yeux.

Lynda : Mais... C'est hyper méchant et hypocrite si cette histoire est vraie...

J'hausse simplement des épaules un peu pensive.

Lynda : Et comment tu as réagi ?

Moi : Si tu crois que j'ai fais une crise tu peux encore rêver.

Lynda : Ne me dis pas que t'as laissé passer ça ?!

Moi : Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Il fait ce qu'il veut le garçon. Qu'il sorte avec ma cousine, ma tante ou même ma grand-mère je n'ai rien à redire dessus.

Lynda : Mais vous avez une relation inexplicable ! Même si tu lui a rien promis et inversement, c'est un gros manque de respect.

Moi : C'était juste trop beau pour être vrai c'est tout.

Un pion.
Ce à quoi j'ai été réduit en une fraction de seconde.
Je ne sais pas encore quel pion j'ai été mais c'est Yaël qui me donnera la réponse demain soir.








x





Le lendemain



















Je dépoussière légèrement ma robe et rejoins ma cousine à la table où elle était déjà installée. Ses cheveux étaient volumineux et joliment ondulés comme à son habitude. Je lui fais la bise et m'installe face à elle complètement gênée.

Moi : Ça va ?

Delilah : Oui et toi ?

Moi : Oui. Tatie elle va bien ? Sa grossesse se passe bien ?

Je vois son regard s'illuminer légèrement à l'évocation de sa maman.

Delilah : Oui super bien. La grossesse lui va vraiment bien, elle rayonne de plus en plus -sourire-

Moi : J'suis contente pour elle alors ! J'ai hâte d'avoir ce petit bébé dans mes bras !

Elle sourit timidement et reprend son air neutre.

Un léger silence pesant prend place.
Je suis sûre à 100% qu'elle sait que je ne l'ai pas invitée ici pour rien.

Nos plats arrivent et le dîner se passe toujours en silence. J'étais tellement stressée et honteuse que je ne savais pas par où commencer pour ne pas la blesser. Je prend une grande inspiration et me lance.

Moi : Delilah ? Tu dois te douter que je ne t'ai pas invité ici pour qu'on se regarde dans le blanc des yeux ?

Delilah : Je m'en doutais.

Moi : Alors...

Je souffle un bon coup et me lance.

Moi : C'est à propos d'Allan.

Elle finie sa bouchée et pose sa fourchette en évitant mon regard.

Moi : Je n'ai pas voulu te le dire mais j'ai eu un coup de cœur pour lui.

Elle relève vivement sa tête ne s'attendant sûrement pas que j'y aille sans tourner autour du pot.

Moi : Je pensais que c'était juste un coup de cœur physique alors j'ai essayé de l'oublier.

Delilah : En me poussant dans ses bras ?

Je pose ma fourchette et sens les battements de mon cœur s'accélérer.

Delilah est déjà une fille sur la défensive de base alors je sais qu'elle ne mâchera pas ses mots avec moi.
Cousine ou pas.

Moi : Non pas du tout Delilah. Je pensais vraiment que vous finiriez en couple...

Delilah : Je ne me mettrai jamais en couple avec Allan.

Moi : ... Vous étiez si proches alors...

Delilah : Tu t'es retenue ? T'as joué la comédie tout ce temps alors que tu voulais le pécho en réalité.

Ses mots étaient tranchants et poignants. Je me sentais tellement honteuse face à elle.

Moi : Je ne voulais pas te mentir je te le jure.

Delilah : La phrase préférée des menteurs. -doucement-

Moi : ... Pendant que tu te préparais pour l'anniversaire d'Eden je suis allée lui parler dans sa voiture pour le connaître un peu plus. Pour voir si ce n'était pas seulement physique mais il m'a vraiment plu autant sur le plan physique que mental.

Elle sourit légèrement et croise les bras.

Delilah : C'est pour ça que t'as refusé de te préparer avec Lyam et moi...

Je déglutis difficilement et tente de comprendre ce qui lui passe par la tête mais rien, je ne voyais que son sourire.

Moi : Il ne voulait pas qu'on apprenne à se connaître après le ski car il avait d'autres projets d'après lui. Alors j'ai lâché l'affaire.

Delilah : Mais t'as reçu un message de sa part hier soir pas vrai ?

Je reste étonnée et fronce les sourcils.
Comment elle a pu être au courant ?

Delilah : C'est moi qui lui ai donné ton numéro, hier soir.

Je sens une boule se former au creux de ma gorge en voyant son regard se briser en une fraction de secondes. Elle me regarde avec un faible sourire avant d'humidifier ses lèvres.

Delilah : Qu'est-ce qu'il t'a dit dans ce message si ce n'est pas trop indiscret ?

Moi : ... Qu'il voulait me voir une journée pour me parler.

Elle rit doucement et secoue la tête. Elle passe une main dans ses cheveux et regarde autour d'elle avant de reporter son regard sur moi.

Delilah : Et toi qu'est-ce que tu en penses ?

Moi : ... J'attendais ce dîner pour connaître ton ressenti.

Delilah : Mon ressenti ? Tu n'as pas attendu mon ressenti pour aller le draguer derrière mon dos.

Elle est blessée. Je le sais pertinemment.

Delilah : Mais je ne t'en veux pas Yaël. Les sentiments ça ne se contrôle pas alors tu fais ce que tu veux et lui aussi d'ailleurs.

- ...

Delilah : Si tu t'inquiètes pour moi tu peux y aller les yeux fermés. C'est juste un mec avec qui je rigolais un peu c'est tout.

Moi : Je ne veux pas que...

Delilah : Ne pense pas à moi. Accepte son invitation et tu verras si c'est réellement un coup de cœur ou si c'était passager.

Elle hausse les épaules l'air de rien mais je sais au fond que ça lui fait mal.

Mais elle ne me l'avouera jamais car elle est beaucoup trop fière pour ça.

Elle s'essuie la bouche et recule doucement sa chaise.

Delilah : Je suis désolée mais je vais devoir y aller. J'ai une grosse séance de révision demain.

Elle sort un billet qu'elle dépose en face de moi et s'en va calmement en me souhaitant une bonne soirée.


Je sais que quelque chose s'est définitivement brisée entre ma cousine et moi.









Au dessus des nuages le soleil brille

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