𝒬𝓊𝒶𝓇𝒶𝓃𝓉𝑒-𝓈𝑒𝓅𝓉





















Moi : Tu m'as trop manqué mon petit cœur ! Ça va ?!

Wassila : Je suis trop contente de te voir Delilah !

Je la serre fort contre moi le sourire aux lèvres. Je l'assaille de bisous et remet en ordre ses cheveux.

Moi : Qu'est-ce que t'a grandi !

Wassila : T'as vu je suis une grande maintenant !

Moi : Je vois ça ! Ça fait longtemps que t'es revenue ?

Wassila : Depuis hier soir avec maman !

- Delilah Kevork n'est-ce pas ?

Je hausse un sourcil étonné et sens mon cœur rater un battement en reconnaissant la voix d'Alma Velasquez. Je me redresse vivement et reste toujours aussi bouche bée par sa beauté. Toujours aussi classe et resplendissante avec ses cheveux blonds virant au blanc et ses yeux bleus perçants.

La première question me venant à l'esprit est : Qu'est-ce qu'elle fait ici ?

Moi : Bonjour madame Velasquez -intimidée- Euh... Vous allez bien ?

Alma : Un peu retournée par le changement de climat mais je m'y ferais et vous ?

Moi : Oui merci.

Alma : Il n'y a pas un jour sans que Wassila ne me parle de vous et vante les mérites de vos talents en tant que pianiste et guitariste.

Je lance un regard ému à Wassila qui me tenait par la main puis reporte mon regard sur Alma Velasquez un peu gêné.

Moi : Je me débrouille un peu ce n'est rien d'impressionnant.

Alma : Que diriez-vous de passer à la maison pour que nous apprenions à nous connaître d'avantage et pourquoi pas me faire écouter vos talents de pianiste ? -sourire-

Je reste légèrement dubitative et l'idée d'aller chez la mère de Siyah ne m'enchantais vraiment pas, surtout après tout ce qu'il s'est passé entre son fils et moi. Néanmoins, elle n'est pas censée être au courant que Siyah et moi nous nous connaissons bien plus qu'elle ne le croit.
J'étais censée être la copine de sa nièce Mia ne l'oublions pas...

Mais refuser cette invitation serait un vrai manque de respect de ma part...

Je suis coincée

Moi : Je... Je ne voudrais pas vous déranger, vous venez tout juste d'arriver et...

Alma : Je ne vous l'aurez pas proposé si cela me dérangeait. De plus cela ferait énormément plaisir à Wassila de passer du temps avec vous.

Je regarde un court instant Wassila avant de sourire nerveusement et accepter son invitation.

Alma : Parfait. Suivez-moi, mon fils allait justement nous raccompagner à la maison. Vous le connaissez déjà n'est-ce pas ?

Je déglutis difficilement et les suis au pas tout en restant silencieuse en ne sachant pas ce qu'elle sous-entendait.
Était-elle au courant de quelque chose ? Ou c'était juste du bluff pour voir ma réaction ?
Ça voudrait dire que Siyah lui a déjà parlé de nous ?

Ce mec est vraiment une pourriture jusqu'au bout. Il ne s'est pas dit qu'il fallait me mettre au courant au cas où un jour comme celui-ci arrivait ?

Alma : Beyaz j'ai invité Delilah Kevork à passer un peu de temps à la maison, elle vient avec nous.

Beyaz ?

Je monte à l'arrière sans un mot avec Wassila et évite le regard perçant de Siyah sur moi beaucoup trop gênée face à la situation.
J'espérais de tout cœur que Siyah ferait l'aller-retour. Je n'arriverais pas à me détendre et garder mon calme s'il restait à surveiller le moindre de mes faits et gestes.

Alma : Tu restes manger où tu vas régler ton affaire avec Hamza ?

Siyah : Je vais rester finalement.

Je souffle intérieurement et ma bonne humeur d'avoir retrouvé Wassila s'estompe petit à petit. Wassila qui était d'ailleurs très calme bizarrement.
Je me penche légèrement vers elle et lui chuchote quelques mots à l'oreille.

Moi : Ça ne va pas mon cœur ?

Elle se contente seulement de se blottir dans mes bras sans rien dire. Je lui caresse doucement les cheveux heureuse de la retrouver et je sens à travers son câlin que la distance reste toujours assez difficile pour elle. Malgré les appels récurrents ça n'égale pas le vrai contact physique.

Le trajet est légèrement animé par une discussion entre Siyah et sa mère que je n'écoutais pas en réalité. J'étais dans mes pensées comme toujours depuis ces derniers temps.

J'en suis arrivée à la conclusion très simple.
Si je suis autant rejeté et méprisée par tout le monde c'est parce que je ne mérite sûrement pas d'être aimé.

J'ai toujours utilisé la fameuse phrase :
« Je veux qu'on m'aime à ma juste valeur »

Mais elle prend tout son sens aujourd'hui.

Peut-être que les gens ne m'apprécie pas et ne me respecte pas comme je le souhaite car je n'ai aucune vraie valeur.

Je me redresse légèrement en reprenant mes esprits en entendant le bruit du portail s'ouvrir devant une très belle maison dans les quartiers chics assez loin de mon malheureux quartier. Je détache la ceinture de Wassila et sors puis l'aide à sortir à son tour.

Alma : Je suis heureuse de vous accueillir chez moi Delilah -sourire-

Je garde la main de Wassila dans la mienne comme pour me donner du courage et lutte pour ne pas exprimer mon étonnement quand je découvre l'entrée de la maison. Je retire mes chaussures et la suis jusqu'au salon suivit de Siyah juste derrière moi.

Je retiens légèrement mon souffle lorsque je le sens m'effleurer pour passer à côté de moi et s'installer sur le canapé l'air épuisé. Je l'observe du coin de l'œil un court instant et détourne le regard le cœur lourd.
A chaque fois que mes yeux se posaient sur lui ou que j'entendais sa voix, la honte me submergeait.
Le fait que je me sois mise à nue face à lui dans tous les sens du terme me rongeait de l'intérieur.

Le peu de confiance en moi que j'avais réussi à développer grâce à lui s'est totalement brisé par sa faute aussi.
Il m'a à la fois fait revivre et tué en même temps.

Alma : Voulez-vous boire quelque chose en attendant le repas ?

Moi : Non merci.

Alma : Beyaz aide Wassila à ranger le reste de ses vêtements dans son dressing.

Siyah : J'ai...

Elle lui lance à peine un regard qu'il se lève l'air agacé et s'avance pour porter Wassila qui se moquait légèrement de lui.

Wassila : A tout à l'heure Delilah on va faire vite !

Je souris légèrement et panique un peu en me voyant seule avec cette femme qui dégageait tellement d'assurance. Mais c'est surtout le fait que ce soit la mère de Siyah qui me gêne énormément.

Alma : Installez-vous j'ai besoin de discuter avec vous.

Je m'installe sur un canapé tandis qu'elle se met sur celui en face de moi. Une petite table nous séparait ou était posée quelques verres, des petits gâteaux et de l'eau sur un plateau. J'observe le salon émerveillée par tout ce blanc et ces lustres qui pendaient au plafond.

Vraiment une famille de riche.

Alma : Je vais aller droit au but.

Elle passe une main dans ses cheveux avant de plonger son regard sérieux dans le mien.

Alma : Je sais que vous avez des sentiments pour mon fils.

J'écarquille les yeux sous le choc et sens mon cœur battre anormalement vite sous le stress.

Alma : N'essayez pas de me mentir vos yeux et vos réactions ne mentent pas.

- ...

Alma : Je vous ai vu l'observer tout à l'heure, c'était très court et discret mais il n'a suffit que d'un regard pour que je comprenne.

Je baisse le regard extrêmement gênée d'avoir été démasqué aussi rapidement.

Alma : Ne soyez pas gênée. J'ai démasqué mon fils beaucoup plus rapidement que vous.

Je relève vivement la tête dans l'incompréhension.

Alma : A la fête de Wassila, il observait le moindre de vos faits et gestes et j'ai immédiatement su que vous vous connaissiez bien plus que vous ne le prétendiez.

- ...

Alma : Il y a des regards qui ne trompent pas et surtout pas celui de mon fils. Je vous assure que chaque femme dans ce monde rêverait d'être regardé et couvé par le même regard que mon fils porte sur vous.

Je joue nerveusement avec mes mains et je sens toutes les émotions que j'ai enfouie en moi ces derniers jours refaire surface.

Moi : Madame Velasquez sans vous manquer de respect je pense que vous faites erreur.

Alma : Que voulez-vous dire par là ?

Je déglutis difficilement et souffle légèrement avant de prendre mon courage à deux mains et la regarder droit dans les yeux.

Moi : ... Votre fils ne m'aime pas, il éprouve sûrement quelque chose pour moi c'est sûr, mais c'est plus de la pitié qu'un quelconque sentiment d'amour.

Elle plonge son regard perçant dans le mien prête à m'écouter attentivement et j'ai l'impression de voir les yeux de Siyah sur moi.

Moi : Je...

Entendre des gens me répéter que Siyah ressent des choses pour moi ou que son regard sur moi est rempli d'amour me ronge plus de l'intérieur qu'il ne me remplit de joie.
On ne détruit pas une personne qu'on aime sans aucune raison valable et surtout pour un simple jeu.

Alma : Les Velasquez ont la réputation de toujours faire souffrir les gens autour d'eux.
Et encore plus les personnes chères à leur cœur.

- ...

Alma : En vous regardant j'ai l'impression de me revoir il y a plusieurs dizaines d'années auparavant aux côtés de mon mari.

- ...

Alma : Mon mari était l'homme le plus convoité et à la fois le plus dangereux de toute l'Espagne et la Turquie. J'avais beaucoup entendu parlé de cet homme dans mon quartier. Il ne laissait aucune femme indifférente par son physique et surtout son côté « bad boy ». Mais c'est le type d'homme qui ne m'intéressait pas du tout.

- ...

Alma : Il était beau certes, mais rien qui ne m'impressionnait. Il était presque banal à mes yeux.

J'avais exactement le même ressenti envers Siyah...

Alma : Les hommes aiment l'inaccessibilité. Au fond, ils adorent devoir ramer devant une femme pour voir jusqu'où ils vont devoir aller pour briser notre carapace.

- ...

Alma : Il avait des centaines de femmes littéralement à ses pieds et il a décidé de jeter son dévolu sur moi lors de cette soirée dans un bar a quelques kilomètres de mon quartier.

Elle sourit légèrement l'air de se remémorer cet instant précis de leur rencontre.

Alma : La première fois que je l'ai vu dans ce bar je savais que c'était lui, le dangereux criminel que tout le monde craignait car tous les yeux étaient braqués sur lui. J'étais serveuse à cette époque et je devais principalement m'occuper de sa table pour cette soirée.

- ...

Alma : Je n'étais pas particulièrement ravie mais étonnement je ne ressentais aucune crainte face à lui. Et je pense que le fait que je ne m'écrase pas face à lui l'a interpellé.

Tel père, tel fils.

Alma : Je vous épargne de très nombreux détails mais à partir de là, il s'amusait à venir dans ce bar dans lequel je travaillais toutes les semaines pour m'observer au début puis il a décidé de s'intéresser réellement à moi malgré toutes les fois où je le repoussais ou que je lui avouait le mépris que j'avais envers lui.

J'avais l'impression de revoir mes débuts avec Siyah... Quand je lui répétais sans cesse que je le détestais du plus profond de mon âme.

Alma : Mais plus je croyais le détester et plus je commençais à éprouver des sentiments pour lui. Et cela malgré ses paroles souvent déplacées envers moi. Il m'a fait souffrir comme personne ne m'a jamais fait souffrir...
Il avait connu de nombreuses femmes auparavant mais jamais dans un but sérieux alors il ne savait pas du tout s'y prendre avec moi.

-...

Alma : J'avais parfois l'impression qu'il remettait tout en question du jour au lendemain. Un jour je recevais énormément d'amour de sa part et j'étais comblée mais le jour d'après il me redescendait de mon petit nuage et était l'homme le plus détestable...

Je reste figée face à son récit et reconnaît aisément les similitudes avec mon histoire... Entendre ce que je vis avec Siyah dans la bouche d'une autre personne ayant vécu la même chose me fait l'effet d'un coup de massue.

Alma : Il y a eu énormément de bas et de désaccord avec lui et encore aujourd'hui il y en a. Je pense que personne sur cette terre ne l'a autant détesté et aimé que moi. Mais même si je le haïssais du plus profond de mon âme, l'amour était toujours là pour apaiser ma rancune et ma douleur.

Je sens mon cœur se serrer et tout me revenir en pleine face à nouveau. Je lutte intérieurement pour ne pas flancher devant elle.

Alma : J'ai beaucoup encaissé et enduré à ses côtés mais ce qu'il m'a apporté dans ma vie et ce qu'il m'apporte encore aujourd'hui me fait presque oublié la souffrance endurée.

- ...

Alma : ... Il a été là dans les moments les plus importants de ma vie, il m'a toujours épaulé, soutenu peu importe la situation. Je me suis toujours sentie privilégiée à ses côtés, j'ai toujours l'impression d'être sa petite perle rare.

Il n'a fallu que de cette petite phrase pour me faire craquer. Je laisse quelques larmes couler le cœur en miette.
Pourquoi tout doit être aussi compliqué ?
C'est donc ça de tomber amoureuse d'un Velasquez ?

Alma : Je sais que vous souffrez énormément à cause de mon fils et j'en suis navrée...
Je vous ai raconté tout cela car je veux que vous sachiez que vous n'êtes pas folle, que vous n'êtes pas le problème c'est juste... C'est juste leur manière à eux de se faire à l'idée qu'ils sont réellement en train de tomber amoureux et surtout qu'ils ne sont pas seulement remplis de haine comme ils le pensent et qu'ils peuvent éprouver des sentiments comme tout le monde.

Elle se lève de son canapé et vient s'assoir à mes côtés pour que je puisse me blottir dans ses bras. Elle caresse doucement mes cheveux d'une manière réconfortante l'air bouleversé à son tour.

Alma : Mon fils n'est pas un garçon méchant au fond, il a juste eu une vie très compliqué et a grandi dans la haine et la souffrance à cause de son père qui a toujours voulu le rendre exactement comme lui, voir pire que lui...

-...

Alma : Ça n'excuse en rien ce qu'il a pu vous faire mais... Croyez-moi lorsque je vous dis qu'il tient énormément à vous et qu'il est prêt à tout pour vous peu importe les sacrifices.

Elle prend mon visage entre ses mains et essuie délicatement mes larmes.

Alma : Il va sûrement m'en vouloir de vous dire la vérité mais... je ne peux pas laisser mon mari briser votre relation.

Je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Le père de Siyah était au courant pour nous deux ?
Elle n'a même pas le temps de me dire plus de mot qu'on entend des pas dans les escaliers. Elle s'éloigne légèrement de moi en ravalant ses larmes tandis que j'essuyais tant bien que mal les dernières larmes sur mes joues.

Siyah : C'est bon on...

Il marque un temps d'arrêt et je sens son regard perçant jongler entre sa mère et moi.

Siyah : Qu'est...

Alma : Wassila vient on va préparer le repas pour Delilah pendant que ton frère va lui montrer la chambre d'ami pour qu'elle se repose un peu en attendant.

Je lui jette un coup d'œil rapide angoissée et stressée de devoir rester seule avec Siyah mais elle me lance un regard rempli de bienveillance comme pour me dire que tout se passera bien.
Elle prend Wassila par la main et l'emmène en cuisine en me laissant seule avec son fils.

Siyah : Tu viens ?

Je ne relève toujours pas la tête pour croiser son regard et le suis. On monte les escaliers dans un lourd silence et on s'avance dans un couloir très lumineux où quelques tableaux étaient accrochés au mur. Il ouvre la dernière porte au fond du couloir et me laisse d'abord entrer. Je le frôle de peu et son odeur que j'aime tant remplit mes narines.

Siyah : Si t'as besoin de quoi que ce soit tu m'appelles je suis à côté je t'entendrais.

Il s'apprête à partir et j'ose enfin un regard vers lui. Je croise immédiatement son regard qui était posé sur moi et sens mon cœur brûler à l'intérieur de moi.

Il avait ce regard qu'il me portait souvent avant... Ce regard qui me faisait sentir unique...
Le regard qui me donne toujours l'impression d'être sa petite perle rare.

Siyah : Bella...

Il entoure sa main autour de la mienne et semble complètement bouleversé de me voir dans cet état. Je sens des frissons remonter dans mes bras en sentant sa main chaude contre la mienne.

Il fait un pas vers moi et je me crispe en essayant de retirer ma main de la sienne mais il m'arrête et pose son autre main sur ma joue. Je frissonne et ferme les yeux un instant me sentant revivre sous son toucher.

Entre les paroles de sa mère, les émotions qui refont surface et tous mes questionnements, j'ai complètement baissé ma garde et ma seule envie à ce moment précis était d'oublier toute ma souffrance et profiter à nouveau du pouvoir qu'il a pour m'apaiser.

Siyah : ...Je suis désolé de te faire souffrir autant Bella...

-...

Siyah : J'espère qu'un jour tu comprendras que je ne fais pas ça de bon cœur et que je veux juste te protéger...

Moi : ... Tu me détruit à petit feu Siyah...

Son regard perd en éclat et j'en profite pour reculer légèrement et me retirer de son emprise.

Moi : ...Je voudrais rester seule s'il te plaît...

Il a l'air de lutter intérieurement mais finit par hocher la tête et refermer la porte derrière lui. Je sens toujours les battements effrénés de mon cœur et mon envie de le rattraper pour être dans ses bras ne cesse de me venir à l'esprit.
Oublier Siyah est beaucoup plus dur que je ne le pensais et mes sentiments sont beaucoup plus forts que je ne le pensais aussi...
A chaque fois que j'entends son prénom, que je sens son odeur ou que je le vois, mon cœur bat anormalement vite et je sens mon corps entier appeler le sien.

Je veux juste sentir les bras réconfortants de Siyah autour de moi...

J'ai tout simplement besoin de lui...











x




















Moi : De quoi est-ce que vous avez parlé maman ?

Elle lève le regard toujours en coupant ses oignons puis fronce les sourcils.

Maman : Parle doucement Wassila s'est endormie dans le salon. Tu n'es pas avec Delilah ? 

Moi : Non elle préfère être seule. Qu'est-ce qui l'a mis dans cet état ?

Maman : Toi.

Je fronce les sourcils et avance d'un pas l'air interrogatif.

Moi : Explique moi.

Maman : Elle est persuadée que tu n'éprouves rien d'autre que de la pitié pour elle. Elle est amoureuse de toi et c'est comme ça que tu la traites Beyaz ?!

Je me fige un instant en entendant cette dernière phrase.

Moi : Amoureuse ?

Maman : Tu vas me dire que tu ne ne le savais pas c'est ça ?

Moi : Je sais qu'elle a des sentiments pour moi mais pas « amoureuse ».

Maman : Il suffit d'avoir les yeux en face des trous. Ses réactions et son regard sur toi veulent tout dire. Tout comme les tiens d'ailleurs.

Moi : Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Maman : Je sais que tu es amoureux de cette fille, pas besoin de le nier.

Je souffle bruyamment et m'assois sur une des chaises en face en passant une main nerveuse dans mes cheveux.
Au point où j'en suis autant tout assumer devant elle.

Maman : Ne fais pas les mêmes erreurs que ton père je t'en supplie...

Moi : Si j'en suis là actuellement avec Delilah c'est de sa faute.

Maman : Je sais mon fils...

Moi : Il veut me plonger toujours plus dans les ténèbres depuis mon enfance.

- ...

Moi : Mais quand il a vu qu'une petite étoile commençait à m'illuminer, il n'a pas hésité une seule seconde à me menacer.

Maman : J'ai essayé de lui parler mais...

Moi : Te mêle pas de ça maman. C'est entre lui et moi. Ça a toujours été des conflits entre lui et moi.

Maman : Beyaz...

Moi : Je ne le laisserai pas m'enlever le seul être de ce monde à me faire sentir humain.

Ses yeux se mettent légèrement à briller et elle détourne le regard vers le plat qu'elle préparait pour éviter mon regard.

Maman : Tu veux que je te dise une chose ?

- ...

Maman : Plus tu l'éloigneras de la vérité, plus elle s'éloignera de toi jusqu'à ne plus rien ressentir pour toi.

-...

Maman : Je sais que tu penses la protéger de ton père en la poussant à s'éloigner de toi pour le moment. Mais je peux t'assurer qu'il n'y a rien de bon dans ça, surtout pour elle.

Moi : Si je lui dis la vérité je suis obligée de lui raconter mon enfance pour qu'elle comprenne.

Maman : Tu ne te sens pas prêt ?

Moi : ... Je...

Je passe une main nerveuse sur ma barbe un peu pris au dépourvu.
Raconter mon enfance à Delilah me donne des sueurs froides. C'est me replonger dans les plus grands tourments de ma vie et risquer que ma haine et certaines choses du passé que j'ai enfoui refassent surface et détruisent tout sur son passage.
Mais c'est aussi me mettre complètement à nu et détruire tous les murs que j'ai longtemps mis à construire.

Maman : Tu ne l'a jamais raconté à quelqu'un ?

Moi : Jamais.

Elle me regarde longuement l'air perdu dans ses pensées avant d'hocher la tête l'air compréhensive.

Maman : C'est une décision importante à ne pas prendre à la légère. Une décision qui peut changer ta vie.

- ...

Maman : Elle connaîtra à la fois tes plus grandes douleurs et tes plus grandes faiblesses... Mais elle sera la seule personne capable de t'apaiser et t'éloigner des tourments de ton passé...

Bella...Bella...

Est-ce que je suis prêt à me donner tout entier à toi ?
Est-ce que je suis prêt à m'ouvrir complètement à toi ?









Au dessus des nuages le soleil brille intensément

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