𝒬𝓊𝒶𝓇𝒶𝓃𝓉𝑒-𝒽𝓊𝒾𝓉



















Je sens une main à la fois ferme et douce caresser délicatement mes cheveux jusqu'à les libérer de l'élastique qui les tenait en place. Je sens automatiquement mon crâne se libérer d'un poids et les caresses m'apaiser et me réveiller. J'ouvre doucement les yeux et reste figée en voyant Siyah accroupi devant moi.

Siyah : Ma mère a fini le repas... Tu viens ?

Je fronce les sourcils un peu dans les vapes et me redresse pour regarder l'heure sur mon téléphone. Je m'étais assoupie une vingtaine de minutes à peine mais j'avais l'impression d'avoir dormi 3 bonnes heures. Je passe une main dans mes cheveux et regarde mon élastique au poignet de Siyah.

Moi : Tu peux me rendre mon élastique s'il te plaît ?

Siyah : Je te préfère comme ça.

Moi : Je me moque pas mal de ce que tu préfères. Rends-moi seulement mon élastique.

Siyah : Non.

Il se redresse et sort de la chambre sans m'accorder un regard de plus. Je ne dois pas tomber dans son jeu, il veut juste me pousser à bout comme d'habitude.
Je souffle et remets rapidement de l'ordre dans mes cheveux avant de descendre aussi. A peine arrivé que Wassila me tire vers la chaise à côté de la sienne et pile en face de Siyah qui venait de s'installer.

Wassila : Je t'ai gardé une place à côté de moi !

Je lui fait un petit bisous sur la joue pour la remercier et souris timidement devant Alma qui nous observait avec un léger sourire. Elle nous sert tous un par un nos plats. Elle avait fait une salade de pomme de terres, accompagné de saumon et d'une petite sauce.

Moi : ... Merci beaucoup pour l'invitation, ça me touche beaucoup -doucement-

Alma : Vous êtes la bienvenue chez nous -sourire-

On entame tous notre plat et une discussion naît entre les trois membres de la famille. Je ne me sentais pas à l'écart, au contraire je préférais largement ça qu'un silence gênant. Je faisais absolument tout pour ne pas croiser le regard de Siyah en face de moi. J'étais totalement crispée et mal à l'aise, je voulais rapidement en finir avec tout ça et être libérée.

Wassila : Delilah tu reviens demain ? S'il te plaît ! J'ai envie de passer une journée avec toi !

Revenir demain ? Elle veut m'achever ?
Ce n'était pas contre elle mais si son frère est encore dans les parages je risque de perdre mes cheveux sous la pression.

Moi : Tu veux qu'on passe la journée ensemble ?

Wassila : Oui ça fait longtemps ! S'il te plaît !

Je souris face à son entrain et son envie de passer sa journée avec moi.
Je sais déjà tout ce qu'on peut faire de la journée et ça peut être une très bonne alternative pour me changer les idées.

Moi : Vous acceptez que je vous la prenne pour la journée ? -en m'adressant à Alma-

Alma : Il n'y a aucun soucis -sourire- Faites comme bon vous semble mais pas trop de sucres sinon elle ne s'arrête plus !

Wassila : Maman...

Wassila fait mine d'être vexée et je ris légèrement de sa comédie. Le repas se termine finalement sous la bonne humeur et Alma qui avait l'air ravi de ce dîner.
Je l'avoue c'était moins pire que ce que je pensais.

Je débarrasse la table et m'occupe de la vaisselle sous les contestations d'Alma mais rien à faire je n'allais quand même pas partir comme une voleuse après tout ce qu'elle a fait pour moi aujourd'hui.

Alma : Je suis vraiment heureuse que mon fils et ma fille soient tombés sur une femme comme vous Delilah...

Je sens mon cœur entier se serrer en entendant cette phrase. Elle ne sait pas à quel point ses mots ont un impact sur moi à ce moment précis.
Jamais on ne m'avait dit que j'avais une empreinte positive sur qui que ce soit ,et là l'entendre de la bouche de cette femme me comble réellement.

Moi : Je vous remercie pour tout ce que vous m'avez apporté en moins d'une journée madame Velasquez. Je vous en suis vraiment reconnaissante.

Elle me fait un large sourire et me prend rapidement dans ses bras avant d'être interrompu par Siyah qui venait de revenir à l'entrée du salon avec sa veste sur le dos et ses clés en mains.

Alma : Je vous souhaite une bonne soirée et à demain ! Wassila vient dire au revoir à Delilah !

Je l'entends courir et venir se coller à mes jambes. Je ris légèrement et la serre contre moi en caressant ses cheveux.

Moi : On se voit demain mon cœur...

Wassila : Je suis trop pressée ! À demain !

Siyah : Bon maman, Wassila je repasserai.

Je lui fait un dernier gros bisous et les salue toutes les deux avant de suivre Siyah.
Quel malheur de devoir partager mon chemin avec lui, seule cette fois-ci dans la voiture.

Un silence régnait dans l'habitacle et j'étais occupée à regarder la route défiler devant moi.
Plus on s'approchait du quartier et plus ma plus grande angoisse de ces derniers temps refait surface.

Devoir rester seule dans mon lit face à mes pensées.

Quand mon esprit était occupé je pensais rarement à Siyah mais il ne faut qu'un moment seule pour que toutes mes pensées tournent autour de lui encore et encore.
Et il ne faut que quelques secondes pour que les larmes me montent aux yeux.

Je crois n'avoir jamais été aussi émotive en 18 ans d'existence.

On arrive rapidement au parking où il se gare habituellement pour être à l'abris des regards. J'ouvre la portière et le remercie brièvement avant de sortir rapidement de la voiture et faire le tour pour entrer chez moi.

Siyah : Bella.

Je me stoppe net en sentant son corps juste derrière moi.
Je ne l'ai même pas entendu sortir de la voiture tellement j'étais plongée dans mes pensées...

Siyah : Je crois que t'as oublié de récupérer quelque chose.

Je sens ses grandes mains rassembler tous mes cheveux en un, puis prendre les cheveux tombants sur ma nuque pour les remonter en une queue de cheval. Je frissonne instantanément et lutte pour ne pas flancher sous son toucher brûlant.
Une fois mes cheveux attachés je sens son souffle sur ma nuque et son parfum m'enivrer. Mais me degage rapidement pour ne pas tomber dans son piège et lui fais face les sourcils légèrement froncés.

Il ne va donc jamais se lasser de se jouer de moi ?

Moi : Tu pourrais me donner le numéro de ta mère s'il te plaît ?

Siyah : Je te l'enverrais par message.

Moi : Non je vais le noter maintenant.

Il fronce légèrement les sourcils et je fais de même légèrement agacé de taper la discute avec lui.

Siyah : Pourquoi ? Je t'ai dit que j'allais te l'envoyer.

Moi : Je ne vais pas recevoir ton message alors dicte le moi ce sera plus simple pour tout le monde.

Siyah : Tu m'as bloqué ?

Je souffle agacé et perds légèrement patience.

Moi : Je vous ai tous bloqué d'ailleurs, ta bande et toi.

Il hausse les sourcils l'air surpris.

Siyah : Depuis quand ?

Moi : Qu'est-ce que ça peut te faire ? Et puis même si je t'avais bloqué depuis mon retour en France tu ne l'aurais même pas remarqué parce que t'as jamais tenté de me joindre.

Siyah : Delilah j...

Moi : Bref, ce n'est pas le sujet. Je demanderais directement à ta mère demain.

Je lui tourne le dos et marche assez rapidement jusqu'à chez moi. A peine rentrée que j'aperçois Walid dans le canapé avec Waël en train de jouer à la play complètement dans le noir.

Walid : Regardez qui vient de rentrer. -sourire-

Je souris et me blottis dans ses bras qu'il venait d'ouvrir pour m'accueillir.

Moi : Ça va ? Ça fait longtemps que t'es pas passé ici.

Walid : Je prépare notre avenir mon cœur tu le sais bien.

Waël : Joue frère.

Walid : T'as vu comment il est jaloux ?

Je ris légèrement en voyant Waël froncer les sourcils l'air agacé.

Waël : Y'a Lyam qui t'attends en haut.

Moi : Tu veux me dégager à peine arrivée ?

Waël : Delilah.

Sa possessivité a repris le dessus ces derniers temps ce qui me fait vraiment rire. Je crois qu'il regrette son absence et sa négligence envers nous d'il y a quelques mois et il est sûrement frustré de voir que Lyam et moi avons bien grandi entre temps.

Walid : On s'attrape plus tard ma femme.

Je lui fais un rapide bisous sur la joue avant de me diriger derrière Waël et le prendre par le cou pour lui faire un tas de bisous sur le visage.

Waël : Vas-y bouge Delilah tu me perdre ma partie !

Moi : Moi qui pensais que je passais avant tout le reste...

Il met pause à sa partie en me rattrapant et dépose un rapide baiser sur mon front.

Waël : C'est bon arrête de pleurer.

Je souris de toute mes dents fière de ma petite comédie.

Waël : Ça te fait rire en plus ? C'est bon dégage.

Mon rire rejoint celui de Walid et je monte rapidement fière de mon coup. Je me dirige directement vers ma chambre en sachant pertinemment qu'elle y serait comme d'habitude.
J'avais vu juste car elle était allongée sur mon lit à fond sur son téléphone. Elle se redresse et vient rapidement me prendre dans ses bras lorsqu'elle m'aperçoit.

Lyam : T'as pris du temps !

Moi : Tu trouves ?

Lyam : Non en fait pas spécialement. Je me sentais seule. Papa et maman sont sortis et Waël joue avec Walid en bas.

Moi : La meilleure sœur de l'univers est de retour ne t'inquiètes plus.

Elle se moque légèrement de moi et retourne sur le lit tandis que je ferme la porte à clé pour me changer et me mettre à l'aise.

Lyam : J'ai une question.

Moi : Je t'écoute.

Lyam : Quand t'étais chez Siyah en Turquie. Vous l'avez fait ?

J'ose espérer qu'elle ne parle pas de ça...

Moi : Quoi ?

Lyam : T'as fait des galipettes avec lui ? -doucement-

J'écarquille mes yeux et attache le noeud de mon jogging que je venais d'enfiler les mains légèrement moites. A peine arrivée c'est la seule première chose qu'elle veut savoir ?

Moi : C'est quoi cette question Lyam !

Heureusement que Walid et Waël étaient en bas à faire du boucan et ne risquaient pas d'entendre notre conversation.

Lyam : Bah quoi ? Tu peux m'en parler je suis ta sœur !

Moi : Tu es ma petite sœur d'à peine 15 ans !

Lyam : Ça fait des années que je sais comment on fait des bébés, je suis une grande fille.

Moi : Pourquoi ça t'intéresse d'ailleurs ?

Lyam : Deux adultes qui sont attirés l'un par l'autre ça finit presque toujours en création de bébé.

Moi : Et bien ce n'est pas notre cas.

Lyam : Sérieux ? Je suis étonnée.

Moi : Et pourquoi ?

Lyam : Vu comment il te bouffe constamment du regard je pensais qu'il allait tenter de te mettre dans son lit.

Moi : Quoi ?

Lyam : Malgré ce que Siyah t'as fait personne ne peut dire qu'il ne te regarde pas comme la huitième merveille du monde.

Je déglutis difficilement et m'assois sur le lit à ses côtés perdue dans mes souvenirs.

Lyam : Vous n'avez peut-être pas encore franchi le cap mais...

Moi : Mais rien du tout Lyam ! Il ne se passera jamais rien !

Lyam : Tu sais j'ai longuement réfléchis ces derniers jours et je suis sûre à 95% que Siyah t'as menti.

Moi : Je le savais déjà merci.

Lyam : Non t'as pas compris. Je pense qu'il a menti quand il a dit que tu n'étais qu'un jeu pour lui.

Je fronce les sourcils et regarde Lyam pour voir si elle me parlait bien sérieusement ou se moquait de moi mais visiblement elle avait l'air très sérieuse.

Moi : Vous vous êtes toutes passées le mot aujourd'hui ?

Lyam : Hein ?

Moi : Explique moi ta théorie.

Lyam : Son regard et sa bienveillance envers toi prennent le dessus sur toutes les paroles qu'il a pu te dire.

- ...

Lyam : Je ne sais pas vraiment l'expliquer mais Siyah éprouve de forts sentiments pour toi même s'il te dit le contraire. Il ment très mal et je pense que tu es tellement dégoûtée et blessée de ce qu'il t'a dit que tu ne vois pas la réalité en face.

Moi : Tu te trompes sur toute la ligne Lyam. Tu ne le connais pas aussi bien que je le connais.

Lyam : Justement ça me permet de voir la situation de l'extérieur contrairement à toi.
Il se trouve une excuse comme les mecs dans les téléfilms juste pour te protéger de la vérité.

Moi : Siyah n'est pas les mecs de tes films Lyam. Il est bien réel.

Lyam : Et si tu le testais ?

Moi : Le tester ?

Lyam : Pousse le à bout.

Je fronce à nouveau les sourcils ne comprenant pas où elle voulait en venir.

Lyam : Faut tout t'apprendre à toi Delilah.

Moi : Excuse moi experte en la matière.

Lyam : -rire- C'est l'effet Lynda et ses conseils pour ne pas se faire avoir par les hommes.

Moi : Bizarrement c'est ma copine et je n'ai jamais reçu de conseils.

Lyam : Normal tu ne l'écoutes pas quand elle parle de garçons.

C'est pas faux.

Lyam : Bref, il faut que tu testes ses limites. Qu'est-ce qui peut le faire craquer chez toi ?

Moi : Bah rien ?

Lyam : Fais un effort Delilah ! Quand vous étiez proches qu'est-ce qu'il le rendait malade ?

Je souffle exaspérée et essaie de me remémorer ce que Siyah aimait chez moi ou ce qui le faisait réagir au quart de tours.

Moi : Il... Il aime bien quand j'ai les cheveux lâchés.

- ...

Moi : Il aime beaucoup quand je porte des robes, n'importe quel type de robes d'ailleurs.

Lyam : Pour la remonter plus facilement pour faire vos cochonneries.

Moi : Lyam !

Lyam : Pardon, continue.

Moi : ... Il déteste lorsque des hommes tentent de s'approcher de moi par n'importe quel moyen.

Lyam : Il déteste à quel point ?

Moi : C'est quelqu'un d'extrêmement possessif. S'il pouvait me garder enfermé à l'abri des regards je pense qu'il l'aurait fait.

Lyam : Et lui qu'est-ce qu'il aimait venant de toi ?

Moi : Je crois qu'il aimait bien quand je prenais les devants pour l'embrasser ou le prendre dans mes bras.

- ...

Moi : Il aimait beaucoup lorsqu'on était que tous les deux avec personne autour pour nous déranger, j'avais l'impression qu'il se sentait plus à l'aise et se montrait plus...mignon avec moi...

Énumérer toutes ces belles choses aussi infimes soient-elles me chauffe le cœur. C'était des moments exceptionnels à mes yeux et je paierais  pour revivre ces petits moments avec Siyah.

Parce que je l'aime tout simplement.

Et que ce qu'il me fait ressentir est tellement fort qu'au fond de moi j'ose espérer que les paroles de Lyam puissent êtres vraies.

Lyam : Tu mets tout ce que tu viens d'énumérer en action et je te parie qu'il craquera et te dira la vérité.

Moi : Je ne vais pas le laisser m'avoir une deuxième fois Lyam.

Lyam : De toute manière s'il ne ressent rien pour toi comme il le prétend il ne devrait même pas réagir à tes provocations.

Moi : Je ne peux pas faire ça.

Lyam : Qu'est-ce que t'as à perdre Delilah ?

Moi : Mon cœur. C'est aussi simple que ça.

- ...

Moi : Tu veux que je brise la carapace que je me forge depuis plusieurs semaines juste pour me rassurer qu'il a fait ça seulement dans le but de me protéger ?

Lyam : Je peux t'assurer que...

Moi : Non Lyam. C'est lui donner le bâton pour me battre à nouveau. S'il a quelque chose à m'avouer il sait où j'habite.

Elle me regarde l'air compréhensive et hoche la tête comme pour accepter ma décision.

Lyam : Je peux comprendre et je respecte ton choix mais je ne te mets pas la pression pour rien.

Je connais Lyam comme ma poche, je sais qu'elle va tout faire pour montrer qu'elle a raison peu importe ce que je lui dis ou interdit de faire.

Lyam : Maman l'a invité au barbecue de la semaine prochaine.

-...

Lyam : Je pense qu'elle voudra officialiser votre relation aux yeux de la famille...

- ...

Lyam : Alors soit tu lui fais sortir les vers du nez, soit tu annonces votre séparation à maman et papa avant ce barbecue.

J'étais vraiment piégée.
Si maman comptait faire les présentations officielles comme le pense Lyam je dois agir et rapidement.
Soit leur annoncer ma séparation avec Siyah ;
Soit ne rien dire comme je le fais maintenant.










Au dessus des nuages le soleil brille

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