𝒪𝓃𝓏𝑒
刀モ乚ノ乚凡什
J'enfile ma longue robe et me regarde dans le miroir, je n'étais pas habituée à porter des robes alors ça me faisait toujours bizarre. Si ça ne tenait qu'à moi j'aurais mis un de mes jeans mais c'est l'anniversaire de Yaël une de mes cousines alors je devais m'habiller convenablement pour l'occasion.
Lyam : Deli... Waouw...
Je me retourne et fais face à Lyam elle aussi vêtue d'une jolie robe qui la mettait bien en valeurs.
Moi : C'est moche c'est ça ? -demandais-je paniquée-
Lyam : Non ! T'es trop belle !
Moi : Elle me grossit non ?
Lyam : Mais non pas du tout !
Moi : Oui bien sûr.
J'hausse les yeux au ciel et prends mon sac.
Lyam : Je t'assure Delilah... T'es vraiment belle.
Moi : Merci ... Toi aussi mon cœur.
Ça me touche qu'elle me complimente comme ça même si je ne me sens pas du tout à l'aise dans mon corps. C'est comme ça et je pense que tant que je ne perdrais pas de poids ça ne changera malheureusement pas.
On descend toutes les deux bras dessus bras dessous et sortons de la maison pour rejoindre la voiture de Waël.
Évidemment il fallait traverser toute la cité aux yeux de tous.
On marche rapidement en évitant les quelques regards jusqu'à voir Waël adossé à sa voiture discuter avec Allan.
Depuis quand ils sont copains eux ?
Waël : Si c'est pas ma sœur c'est qui ? - charrie Waël-
Lyam : T'as vu comment Delilah elle est belle ?
Je fusille Lyam du regard qui m'ignore complètement.
Waël : Non c'est toi la plus belle Lyam.
Je l'ignore complètement et reste silencieuse. En ce moment il me cherchait beaucoup trop et il était bizarre, il me piquait comme à son habitude mais là c'était différent.
J'avais l'impression qu'il avait la haine contre moi et je ne savais pas pourquoi.
Il cherchait à me blesser pour je ne sais quelle raison alors je l'ignorais complètement.
Ça allait sûrement lui passer.
Je sens le regard d'Allan sur moi mais je l'ignore lui aussi. On ne s'était pas revu depuis l'autre jour chez l'indien, ça faisait même pas une semaine.
Lyam : Salut Allan !
Allan : Ça va Lyam ?
Lyam : Oui et toi ?
Allan : Tranquille.
Depuis quand ils se connaissent tous les deux aussi ? J'étais vraiment dans le flou total, il tape dans les collégiennes aussi ?
Lyam : Tu viens avec nous ?
Waël : Non il nous dépose là-bas puis il reprend la voiture pour une course.
Il avait aussi son permis voiture ? Eh ben.
Je m'installe directement à l'arrière sans les calculer.
Lyam et Waël parlaient ensemble mais j'étais concentrée sur le paysage qui défilait sous mes yeux, il faisait assez beau donc c'est Yaël qui va être contente.
Allan : Je vais mettre de l'essence.
Waël : C'est Delilah elle fait ralentir la voiture -rit-il-
Je le regarde surprise à travers le rétroviseur côté passager. Il n'avait pas osé dire ça ? Devant Allan en plus ?
Plus personne ne parlait dans la voiture et Allan en profite pour sortir mettre de l'essence.
Moi : C'est quoi ton problème ? -l'agressais-je-
Waël : Genre t'es vexée là ?
Moi : T'as pas à dire des trucs comme ça devant tes potes. Tu me respectes même pas.
Waël : Comment tu fais trop la meuf !
Moi : Comment ça je fais la meuf ? Tu me fous la honte gratuitement et j'ai pas le droit de parler.
Lyam : C'était méchant Waël ...
Il se retourne brusquement et me regarde droit dans les yeux.
Waël : Si tu te sens grosse c'est pas mon problème ! Je disais ça pour rire moi !
Moi : Pour rire ...
Je me tais immédiatement en voyant Allan remonter dans la voiture.
Waël : Boufonne va.
J'avais qu'une seule envie c'était de lui arracher sa sale gueule à celui-là.
Je croise le regard d'Allan dans le rétroviseur intérieur, je détourne le regard précipitamment et retiens mes larmes de rage comme je peux et regarde dehors.
x
Je regarde mes cousins et cousines sur la piste de danse pour certains ou assis sur les canapés en train de rire ensemble pour d'autres. Pour une fois je n'avais pas la tête à m'amuser avec ma famille.
Walid : Ça n'a pas l'air d'aller...
Je lève le regard et vois Walid avec un verre de jus à la main.
Moi : J'ai juste un peu mal à la tête.
Walid : Tu veux rentrer ?
Moi : Non, non je veux voir Yaël déballer ses cadeaux.
Il prend une chaise et s'assoit face à moi.
Walid : T'as l'air déprimé ces dernières semaines... Tu peux tout me dire tu sais ?
Moi : Oui je sais -sourire forcé-
Walid : Alors explique.
Repenser à tout ce qui s'est passé en si peu de temps dans ma vie me rendait malade, je n'étais pas habituée à être le centre de l'attention des gens, et surtout pour des aussi mauvaises raisons.
Moi : C'est juste un peu compliqué ces derniers temps mais t'inquiètes -sourire-
Walid : Les gens t'embêtent encore au lycée après la rumeur ?
Moi : Non, non c'est fini.
Walid : Alors qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : Rien, je te le promets.
Il ne me croyait pas du tout mais j'étais têtue alors il perdait son temps. Il me fait pleins de bisous sur les cheveux puis me sort une phrase qui me fait chaud au cœur ...
Walid : Je t'aime ma p'tite femme...
Je souris légèrement et lui réponds à mon tour...
Moi : Je t'aime aussi Walid.
Il me fait des bisous volants et rejoins les autres.
Je souris légèrement et me dirige en cuisine ou je croise Sohane au téléphone, assis sur une chaise haute.
Moi : Ah excuse moi. -doucement-
Je m'apprête à partir mais il me fait signe de rester, je reste et referme la porte à moitié.
Je sentais son regard sur moi alors qu'il téléphonait toujours. Je fouille dans les placards à la recherche d'un paquet de sucette et j'en trouve rapidement, j'en prends une et la mets en bouche.
Sohane : Tu vas finir avec des caries à force.
Je me retourne vers lui et vois qu'il avait visiblement terminé sa conversation et qu'il s'adressait à moi.
Moi : T'inquiète je prend grand soin de mes dents.
Sohane : J'avoue y'a rien à dire là dessus.
Je souris timidement face à son compliment. Il me regarde attentivement toujours avec son regard qui m'intimidait fortement.
Il humidifie légèrement ses lèvres et je repense immédiatement à mon premier baiser...
Et dire que j'avais gouté à ses lèvres...
Je pense que c'est le bon moment pour remettre cette histoire sur le tapis, j'avais envie d'être fixée pour de bon.
Moi : Sohane ?
Sohane : Ouais ?
Moi : Euh... Je voulais savoir un truc...
Sohane : Je t'écoute.
Moi : J'sais pas si tu t'en rappelles , sûrement pas, mais tu...
Je comprenais pas pourquoi c'était aussi dur de parler de ça. Sûrement parce que c'était très gênant pour moi.
Moi : Tu m'avais embrassé ...
Il me fixe longuement dans les yeux, il ne s'attendait sûrement pas à ce que je parle de ça maintenant.
Sohane : Oui je me souviens.
Moi : ... Pourquoi t'avais fait ça ?
Il se lève de sa chaise et vient me faire face.
Ok j'aurais dû fermer ma bouche.
Je rougis légèrement et tente de fuir son regard mais impossible.
Sohane : À ton avis ?
Comment je pouvais le savoir ?
Sohane : Tu me fais de l'effet Delilah et ça date pas d'hier.
Je sens mon cœur battre anormalement vite en entendant sa réponse.
Qu'est-ce qu'il vient de me dire ?
Il retire ma sucette de ma bouche et se penche légèrement vers moi.
Sohane : Même après trois ans j'ai pas oublié le goût de tes lèvres...
Je déglutis difficilement et sens mes joues ainsi que tout mon corps chauffer. Je ne me sentais pas très bien, j'étais en plein stress.
Et sans attendre il sépare la distance entre nous et pose ses lèvres contre les miennes. Et comme la première fois je reste sous le choc mais ce baiser était déjà plus long et je tente d'y répondre maladroitement. Il pose une main sur ma joue et approfondis le baiser.
Lyam : Delilah t'es où ?!
Je m'éloigne brusquement en entendant la voix de Lyam puis je la vois passer la porte.
Lyam : Ah vous êtes là ! Venez Yaël va souffler ses bougies.
Sohane : On arrive.
Il me regarde longuement avec un petit sourire en coin, mets ma sucette en bouche et me fais un clin d'œil discret avant de partir.
Lyam : Qu'est-ce que t'as ? Vous faisiez quoi ?
Moi : Rien on parlait c'est tout.
Je souffle longuement pour tenter de reprendre mes esprits et me calmer.
Lyam : Il t'a galoche c'est pour ça t'es rouge ! -choquée-
Moi : Quoi ?! Qu'est-ce que tu racontes ?!
Lyam : Pas à moi Delilah, j'suis ta petite sœur mais j'suis loin d'être bête.
Je fronce les sourcils ne comprenant pas.
Lyam : Je vois bien comment Sohane te regarde depuis le début de la fête, et je vois qu'il a pas pu résister bien longtemps.
Moi : Arrête de raconter des conneries Lyam.
Lyam : Il te kiffe Delilah ! Il te déshabille du regard à chaque fois !
Plus elle parlait et plus mes oreilles sifflaient. Elle me donnait le vertige carrément tellement elle allait loin dans son histoire.
Moi : T'as sûrement trop forcé sur le jus de pomme. On y va !
Je la tire par le bras et on arrive à temps avant que Yaël souffle sa 20ème bougie. Elle avait l'air vraiment heureuse et c'est le principal.
Tant que les gens que j'aime vont bien tout va bien.
L'ambiance était vraiment au rendez-vous. La fête a duré jusqu'au soir où elle a déballé tous ses cadeaux, on peut dire qu'elle a été plus que gâtée.
Tout au long de la soirée j'ai évité Sohane comme de la peste, je me remémorerais tellement la scène que j'avais encore plus mal à la tête.
Lyam : Delilah on doit rentrer, Waël va rester avec les gars vite fait.
Moi : On va pas rentrer en bus quand même ?
Lyam : Non y'a Allan qui est dehors.
Évidemment il fallait s'en douter...
Je ne dis rien pour ne pas éveiller les soupçons et on dit au revoir à tout le monde même si la plupart s'apprêtaient aussi à partir.
Moi : Encore joyeux anniversaire mon cœur, je t'aime...
Yaël : Merci d'être venue Delilah, je t'aime fort fort fort !
Je souris et la serre fort dans mes bras avant de partir pour de bon.
Je souffle de soulagement fière d'avoir esquivé Sohane.
Mais quand j'arrive à régler un problème il en faut un autre juste après.
Lyam : Bonsoir Allan ça va ?
Allan : Comme d'habitude et toi ta soirée ?
Lyam : C'était trop bien ! Même Delilah a eu un cadeau très spécial -rire-
J'écarquille les yeux et l'insulte intérieurement, elle avait l'air de bien se marrer contrairement à moi.
Allan me regarde de haut en bas se posant sûrement des questions.
Je m'installe à l'arrière et les laisse parler entre eux.
Je plaignais Allan, ma sœur est une grande pipelette, elle ne s'arrête jamais. Lui qui ne parlait que très rarement, il va en voir de toutes les couleurs.
Lyam : Ça fait longtemps que t'as eu ton permis ?
Allan : Depuis mes 18 ans j'ai eu permis moto et voiture.
Lyam : Waouw, faudrait que tu donnes des cours à Delilah parce que j'en ai marre de la vie de piéton.
Moi : Ferme là Lyam.
J'hausse les yeux au ciel et regarde à travers ma vitre mais je vois que mademoiselle ne voulait clairement pas lâcher ma veste.
Lyam : Tu sais quand elle était petite elle montait toujours sur la moto de papa mais une fois qu'il l'a vendu elle a pleuré pendant 3 semaines.
Mais quelle Marseillaise ! J'ai pleuré c'est vrai mais seulement une semaine.
Moi : Vas-y mens c'est bien.
Lyam : L'écoute pas Allan.
Du coup elle a toujours rêvé d'avoir sa propre moto même si maman a beaucoup trop peur pour elle.
Allan : Et Waël il en pense quoi ?
Moi : On s'en fou de ce que pense Waël. Il a rien a dire là dessus -sèchement-
Je me sentais obligée d'intervenir. En quoi c'est le problème de Waël si je veux une moto ou pas.
Je le vois me toiser du regard par son rétro intérieur. Je ne le calcule pas plus que ça et me tais pour de bon.
Il finit par nous déposer devant notre bâtiment. Je le remercie tout de même et descends rapidement suivie de Lyam qui avait un grand sourire aux lèvres.
Lyam : Dommage que je sois au collège.
J'hausse un sourcil ne comprenant pas.
Lyam : Il est vraiment trop trop beau. A ta place j'aurais tenté ma chance.
Moi : Mais pourquoi vous êtes toutes amoureuses de lui je comprends pas ?!
Lyam : Mais c'est logique ! Le mec est beaucoup trop beaugosse !
Soit c'est moi qui minimisait sa beauté,soit elles en faisaient trop.
Je mise plutôt pour la deuxième option.
Moi : Je plains sa copine avec toutes les groupies derrières.
Lyam : Lui une copine ? Et bien il est sacrément discret.
Moi : Pourquoi tu dis ça ? -curieuse-
Lyam : C'est bien connu au quartier Delilah. Personne ne l'a jamais vu accompagné d'une fille ce mec, c'est pour ça qu'elles sont encore plus fascinées par son côté mystérieux. Elles pensent toutes pouvoir l'avoir un jour.
Moi : Ça fait pitié.
Allan ,Allan,Allan, je n'entendais que son prénom dans toutes les bouches.
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Le lendemain
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Lyam était partie à son voyage scolaire ce matin alors il y avait quand même un petit vide à la maison. On l'entendait toujours parler d'habitude mais là rien, surtout que Waël me faisait la gueule pour je ne sais quelle raison alors je n'avais personne à qui parler à part mes parents.
Maman : Delilah ? T'es où ?
Moi : J'suis là.
Je la rejoins dans la cuisine et m'installe face à elle.
Maman : Tu peux me parler tu sais je suis ta mère.
Moi : Oui je sais maman.
Maman : Depuis l'histoire de la vidéo je te sens tout le temps triste.
Moi : Non c'est pas ça...
Maman : Alors explique moi.
Je sens dans son regard qu'elle tente de lire en moi comme lorsque j'étais petite mais ça faisait bien longtemps que je ne laissais plus mes émotions prendre autant le dessus sur moi. A force de coups bas, d'insultes, d'isolement j'avais finis par tout garder en moi et encaisser encore et encore.
Moi : C'est juste la pression du Bac rien de plus.
Maman : Je ne veux pas que tu te rendes malade pour l'école ma chérie...
Moi : T'inquiètes pas pour ça.
Je lui fais un grand sourire et lui embrasse doucement la joue pour la rassurer.
Maman : Tu sais on a pu trouver un arrangement avec ton père pour tes cours de musique et-
Moi : Non c'est bon maman. Finalement je vais arrêter c'est mieux.
Maman : Quoi ?! Mais c'est ta passion la musique !
Moi : Oui je sais mais je peux me passer des cours tu sais et puis ça vous fera des économies...
Elle me prend les mains et semble vouloir me raisonner.
Maman : Delilah...Nos problèmes d'argent ne doivent pas t'obliger à abandonner tout ce que tu aimes... Ça va mieux maintenant tu sais alors tu peux reprendre les cours sans problèmes.
Moi : J'ai ma guitare avec moi et le piano chez Tatie Celia alors ça va -sourire rassurant-
Maman : S'il te plaît...
Moi : Maman fais moi confiance. Je dois y aller de toute manière à tout à l'heure !
Et je sors rapidement de la maison avec ma guitare pour fuir la discussion. Évidemment que j'adorais aller aux cours de musique mais en y réfléchissant je jetais l'argent de mes parents par la fenêtre alors que je pouvais m'en passer. Et puis il y a toujours l'option du lycée dont on m'avait parlé si je voulais réellement en faire.
J'arrive à peine en bas du bâtiment que je vois Waël entrer tandis que j'en sortais.
Waël : Tu vas où ? -me questionne-t-il-
Moi : Au parc.
Waël : Avec qui ?
Moi : Une fille de ma classe.
Un silence prend place et je le contourne pour sortir mais il me rappelle.
Waël : Tiens.
Je regarde sa main et vois une boîte de téléphone. Je fronce les sourcils et le regarde.
Moi : C'est pour qui ?
Waël : T'es conne ?
Moi : Bah j'sais pas.
Waël : Vas-y prends la boîte Delilah.
Je prends la boîte toujours perplexe.
Moi : Je comprends pas Waël.
Waël : Il est pour toi le téléphone. T'as cassé le tien non ?
Moi : Ah... Je... Merci...
Je ne savais plus où me mettre. Jamais je n'aurais cru que Waël m'achèterais un téléphone tout neuf, surtout avec la relation qu'on a depuis quelques semaines.
Il s'apprête à monter mais je le retiens et le prend dans mes bras. Il me fait un petit bisous rapide sur les cheveux et monte.
Je pense que c'est sa manière à lui de s'excuser de son comportement. Je baisse le regard vers le téléphone encore sous le choc et surtout hyper contente. Je le mets dans mon sac et sors rejoindre Lynda qui m'attendait à l'entrée du parc. Elle sourit immédiatement en me voyant et m'entraîne vers un groupe de gens que je ne connaissais absolument pas.
C'est quoi ce bordel ?
Moi : Qu'est-ce que tu fais ?!
Lynda : Je vais te présenter à quelques amis à moi.
Moi : On était censée être que toutes les deux !
Lynda : Je sais mais tu vois jamais personne alors je me suis dis que ce serait pas mal de rencontrer du monde.
Mais qui lui a dis que je voulais rencontrer du monde ?!
Je me tais immédiatement une fois face à eux. Ils relèvent la tête et me regarde tous comme si je venais de sortir d'un asile.
Lynda : Bon les gars je vous présente Delilah, ma copine de classe. Delilah je te présente mes amis : Brahim, Max, Varia et Doria.
Moi : Euh... Salut...
Varia : Assieds-toi avec nous -me propose t-elle-
Je m'installe avec eux et reste vachement intimidée.
Brahim : Tu fais de la guitare ?
Moi : Oui.
Brahim : C'est pas toi la petite protégée d'Allan ?
Je fronce les sourcils un peu perdue.
Moi : Euh non.
Brahim : C'est toi la sœur de Kevork on est bien d'accord ?
Moi : ... Oui pourquoi ? -méfiante-
Brahim : Bah voilà ! On a cramé que c'était Allan qui avait menacé Lamia.
Je reste sous le choc face à cette révélation. Allan ? Je lui avais pourtant posé la question mais il m'avait complètement ignoré.
Doria : Tu connais Allan ?! -m'agresse t-elle-
J'hausse un sourcil et la regarde bizarrement.
Moi : Non.
Doria : Bah pourquoi tu-
Je ne comprenais pas le but de tout ça, de cette rencontre. Je me lève et regarde Lynda qui avait l'air mal à l'aise.
Lynda : Vous êtes sérieux à l'harceler de questions comme ça ?! -crie t-elle-
Moi : Je dois y aller de toute façon.
Je prend mon sac ainsi que ma guitare et salue brièvement Lynda qui tentait de me retenir.
J'avais besoin de parler à Allan. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais toujours assimilée à lui. Les gens me connaissent alors que j'ignore totalement leur existence.
Je retourne au quartier et cherche Allan un peu partout. Je voulais mettre les choses aux clairs une bonne fois pour toute.
Je l'aperçois encore une fois au parking à côté de sa moto.
Moi : Allan ?
Il se tourne et me regarde.
Allan : Je dois partir.
Moi : Faut que je te parle.
Allan : Tu veux quoi ?
Moi : Pourquoi les gens pensent que je suis ta protégée ?
Allan : Qu'est-ce que tu me racontes ?
Moi : Tous les inconnus qui entendent mon prénom m'assimile automatiquement à toi. Et j'ai entendu dire que c'est toi qui avait menacé Lamia pour la vidéo.
Allan : Qui t'as dit ça ?
Moi : Pleins de gens.
Allan : Tu devrais arrêter d'écouter les gens.
Moi : Si seulement t'arrêtais de me mentir peut-être que j'arrêterais.
Il fronce les sourcils et s'approche de moi.
Allan : Tu crois vraiment que j'ai que ça à faire de ma vie ? Te protéger ? J'ai pas de temps pour toi Delilah. -sèchement-
Ça ne servait à rien de discuter avec lui, c'est un dialogue de sourd. Il niera toujours même s'il est vraiment à l'origine de tout ça.
Moi : Ok je t'embêterai plus.
J'hausse les yeux au ciel et tourne les talons mais il souffle et se met face à moi.
Allan : C'était moi.
Moi : ... Pourquoi ? -calmement-
Il regarde autour de lui et m'attrape fermement par le poignet puis me traîne jusqu'au fond du parking loin des yeux et des oreilles indiscrètes.
Allan : Pourquoi tu veux toujours creuser là où il faut pas ?
Moi : Je te pose juste une question simple Allan rien de plus.
Allan : J'ai juste rétabli la vérité.
Il était beaucoup trop fière et il finit carrément par changer de sujet.
Allan : Rejoins moi ici ce soir.
Moi : Pourquoi ?
Allan : T'as que ce mot à la bouche c'est ouf. Rejoins moi seulement, à partir de 23h.
Moi : J'ai pas le droit de sortir.
Allan : Trouve un moyen.
Moi : C'est hors de question.
Allan : Ok bah je donnerais des cours de moto à quelqu'un d'autre.
Moi : Quoi ?! Non !
Allan : Soit ça, soit rien.
Moi : Mais mes parents vont jamais accepter et mon frère encore moins.
Allan : Waël dira rien si t'es avec moi.
Moi : Hein ?
Allan : Dis lui que j'ai besoin de toi à la cabane il comprendra.
x
Comme l'avait prédis Allan, Waël m'a laissé rejoindre Allan sans se poser de questions. Habillée de mon survêtement noir je le rejoins au fond du parking. J'attends quelques minutes avant de le voir arriver avec sa cigarette en bouche. Il me tend un casque et s'installe.
Moi : Il est où ton casque ? -demandais-je-
Allan : Je l'ai prêté, monte.
Moi : Mais c'est dangereux.
Allan : Delilah s'il te plaît.
Je me tais, monte et il démarre aussitôt. Il conduit de longues minutes avant de se garer dans un immense parking vide. Il descend et se met en face de moi alors que je mets mon casque au sol pour mieux respirer.
Allan : Delilah je te jure que si tu la raye je te raye -sérieusement-
Moi : J'ai même pas commencé que tu me menaces.
Allan : Y'a que comme ça que tu m'écoutes.
Moi : La preuve que non, rappelle toi de la dernière fois.
Il sourit légèrement en repensant à notre petite altercation chez l'indien.
Moi : D'ailleurs tu l'avais raccompagné la fille ?
Allan : Je fais pas monter n'importe qui sur ma moto.
Moi : Ah ouais ?
Allan : Ouais.
Je retiens un sourire et le presse un peu pour qu'il m'apprenne rapidement. Il m'explique les bases de la moto, comment gérer sur la route etc.
Allan : Avance toi.
Je m'avance un peu et il se met derrière moi. Je sens mon ventre se serrer sous le stress. Le sentir derrière moi me rendait toute nerveuse, j'avais perdu toute mon assurance.
Allan : Tu poses tes deux mains ici, t'actionne ce truc là et tu démarres doucement.
Il pose ses mains sur les miennes et m'aide à démarrer. Je frisonne et me crispe légèrement.
Allan : Détends toi sinon tu vas nous tuer.
Plus facile à dire qu'à faire.
La moto démarre lentement et on avance au pas, je souris immédiatement fière de moi. Je pensais que j'allais avoir peur de ne pas être à l'arrière mais au contraire je kiffais encore plus.
Allan : Doucement.
Moi : Mais je veux-
Allan : Tu veux rien du tout, on est dans un parking pas une piste de course.
Je me calme immédiatement en le voyant s'agacer encore une fois. J'avais pas envie de gâcher mon petit moment de bonheur alors je me tais et l'écoute.
Allan : Tourne à gauche.
Il m'aide à tourner et je sens son parfum et son souffle contre ma nuque tellement il était proche. Il était tellement grand que j'avais l'impression d'être enveloppé autour de son corps. Ses jambes se resserraient autour de moi ainsi que son torse autour de mon dos et mes bras.
Il fait quelques pressions sur mes mains et accélère de plus en plus, on avait maintenant quitté le parking. Je sens l'adrénaline monter et mon cœur battre à la chamade.
Moi : Allan !
Allan : Tu voulais accélérer non ?
Il se colle encore plus comme s'il voulait me protéger d'une quelconque chute au cas où. On accélère pendant quelques minutes et je sens le vent me fouetter le visage, je souris et profite de ce magnifique moment.
C'est clair il me faut ma moto le plus rapidement possible.
On finit par ralentir jusqu'à retourner au parking. Je me calme peu à peu et tourne ma tête vers Allan qui gardait son éternel sourire moqueur.
Le voir et le sentir aussi proche me perturbait tellement que je plonge mon regard dans le sien. Il me regarde longuement puis reprend ses esprits avant de se lever.
Allan : Tu t'es assez amusée c'est bon.
Moi : Mais non !
Allan : T'as toujours le don de me contredire c'est grave.
Moi : Tu veux jamais t'amuser c'est normal.
Allan : Tu crois que j'suis ton clown ?
Moi : Vite fait.
Je ris légèrement alors qu'il me tire doucement les cheveux.
Pour dire vrai la seule personne avec qui je riais et parlais naturellement, sans être une autre personne c'est Allan. Sûrement parce qu'on a à peu près le même caractère, on aime pas trop se mélanger voir pas du tout et au final on se comprend un peu malgré tout.
On s'agacent mutuellement , on se cris dessus voir on s'ignore parfois mais tout finissait par revenir naturellement.
Allan : Vas-y descends Delilah je rigole pas.
Moi : Y'a quoi à la cabane ? -en l'ignorant-
Allan : Y'a ta sœur.
Moi : Connard.
On finit par échanger nos places et se balader un peu dans les rues de la ville.
Si seulement j'avais su la place importante qu'il allait prendre dans ma vie...
Au dessus des nuages le soleil brille
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