𝒟𝒾𝓍-𝓈𝑒𝓅𝓉





















Voilà deux jours que Monsieur Allan était malade et qu'il ne sortait vraiment pas de sa chambre sauf pour se doucher, aller aux toilettes et c'est fini. Les autres ont tout essayé pour qu'il accepte de manger un petit peu mais il ne voulait rien entendre.
Moi je continuais ma vie de mon côté, depuis qu'il m'avait dégagé de sa chambre je n'avais plus remis un pied.


Yaël : Tu ne vas pas le voir ?

Moi : Qui ?

Yaël : Allan. Il accepte pas qu'on s'approche de lui, il nous dégage directement.

Moi : Bah pourquoi tu veux que j'aille le voir ? Il m'a dégagé moi aussi je te rappelle.

Yaël : J'suis sûre qu'il regrette, fais un petit effort aller !

Moi : Bah non.

Elle rit légèrement avant de me secouer pour me faire réagir. C'est quoi leurs problèmes à tous pour que j'essaye de faire lever Allan. Il veut passer ses journées à dormir c'est son problème hein.

Yaël : Fais le pour moi alors... C'est nul si on fait pas les activités tous ensemble.

Moi : Je trouve que c'est encore mieux sans lui...

-...

Je ris légèrement en la voyant aussi désespérée.
Je finis par me lever et me diriger vers les chambres du haut.

Yaël : Et ne sois pas brusque !

Moi : Oui bien sûr.

Je toque à la porte de Monsieur qui ne répond pas bien évidemment. J'entre et le vois emmitouflé sous sa grosse couette.

Vraiment un bébé celui-là.


J'ouvre en grand ses rideaux et ouvre la fenêtre. Je tire légèrement sur sa couette pour le réveiller.

Moi : Bon tu vas te lever aujourd'hui de gré ou de force.

Allan : Je vais t'allumer ta tante Delilah.

Moi : Très classe tout ça. Bref lève ton petit cul j'en ai marre de ne pas pouvoir faire des activités à cause de toi.

Allan : Je m'en bats les couilles.

Moi : T'es vraiment un sale égoïste. Tu crois que tu vas guérir en refusant de manger ?

Je tire sa couette mais il ne bouge pas d'un poil. Il finit par se redresser brusquement et m'attraper fermement par le poignet. Je sursaute de peur ne m'y attendant pas.
Il avait vraiment l'air furieux.


Allan : Tu cherches quoi là ?!

Moi : Toi tu cherches quoi à pas te nourrir pendant deux jours ? Tu veux finir à l'hôpital ?

Allan : Delilah si un jour je te gifle viens même pas pleurer.

Moi : Aller va t'habiller et quand tu descends je veux que tu sois nickel chrome petit guignol.

Je retire rapidement mon poignet et m'échappe de sa chambre à temps. Je ris légèrement et descends en bas.

Yaël : Qu'est-ce que t'as encore foutu ?

Moi : Tu voulais que je le secoue non ? Bah voilà. Dans deux minutes il sera là.

Il doit tellement avoir la haine contre moi qu'il descendra automatiquement pour me faire regretter mes paroles.

Waël : Bon on y va ? Je parie qu'Allan dort encore.

Moi : Il est là.

Je regarde les escaliers et me retiens de rire en le voyant.

Rapide le petit.

Il m'assassine du regard et je vois qu'il se contient énormément pour ne pas me balayer devant tout le monde.

Eden : Delilah a encore fait des bêtises je le sens d'ici.

Moi : N'importe quoi *rire*

Sohane : Bon on va être en retard.

Depuis qu'on est ici Sohane est hyper calme je ne comprend pas trop pourquoi, je crois que le ski ce n'est pas trop pour lui.

Je m'accroche directement aux bras de Waël au cas où Allan tenterait quelque chose. On monte en voiture avec Waël,Lyam et Yaël comme d'habitude et les quatre autres garçons ensemble.

On arrive dans un restaurant hyper chaleureux et lumineux. Je m'installe en bout de table et monsieur décide de s'assoir à mes côtés.


Moi : Pourquoi tu t'es mis ici ?

Allan : J'ai pas le droit ?

Moi : Je le sens mal.

Allan : Tu délires.

Je me méfie énormément d'Allan.
Il est capable de tout, que ce soit devant ma famille ou pas il s'en fou royalement.


Moi : Touche moi je t'empoisonne.

Il sourit d'un air malicieux et regarde la carte sans rien dire.

Nos assiettes respectives arrivent et ils se mettent tous à discuter entre eux. Je relève la tête nonchalamment et remarque le regard insistant d'un employé au loin.
Je mange silencieusement en détournant le regard. Après quelques minutes je tente à nouveau un regard vers cet étranger qui me fixait encore avec cet air que je ne connaîtrais que trop bien.

Fahim avait exactement le même regard avant de vouloir passer à l'acte...

Je sens une énorme boule me serrer le ventre et ma main se crisper brutalement autour de la fourchette.
Allan me jette un léger coup d'œil avant de comprendre très rapidement en suivant mon regard.

Allan : Fais comme si de rien n'était. *doucement*


Il me parlait assez calmement comme une banale discussion pour ne pas attirer l'attention des autres autour de la table.


Allan : Arrête de flipper j'suis là, personne te touchera.


Des souvenirs de cette nuit refont surface et m'empêchent de réfléchir correctement.
Allan s'avance avec sa chaise l'air de rien et pose une main discrète sur mon genou. J'attrape maladroitement sa main et la serre contre moi en essayant de me calmer malgré que ce contact me brûlait la peau. Il fait quelques mouvements circulaires à l'aide de son pouce pour me détendre.


Allan : Je m'occupe de lui juste après.


Je souffle un bon coup et joue discrètement avec ses doigts pour me détendre au maximum.

Après plusieurs minutes je décide de lâcher sa main pour le laisser tranquille. Il ne réagit pas et fait comme si de rien n'était.


Allan : Je vais fumer je reviens.

Il s'adresse aux autres et se lève de table. Je le suis discrètement du regard et le vois sortir du restaurant presque en même temps que l'autre employé qui partait sûrement prendre sa pause. Je sens mon cœur battre anormalement vite et le stress m'envahir. J'espère de tout cœur qu'Allan ne sera pas dans des problèmes par ma faute.

Si ça ne tenait qu'à moi je l'aurais rejoins pour voir ce qu'il fabrique mais je ne veux pas que les autres commencent à se poser des questions qui n'ont pas lieu d'être.

Plusieurs minutes passent avant qu'il ne revienne l'air de rien. Il s'installe à mes côtés et rit légèrement en voyant mon état.

Allan : Arrête de paniquer j'ai rien fais.

Moi : Tu mens.

Allan : Ouais j'avoue.

Moi : Qu'est-ce que t'as fais ?

Allan : Mange Delilah et arrête de poser des questions.

Il attaque sa deuxième assiette et finit par m'ignorer complètement comme d'habitude.
Ça le faisait sûrement rire mais j'étais vraiment pas sereine. Je reste calme tout le long du repas et ne cesse de penser à Fahim.

Je venais tout juste de me rendre compte à quel point je refoulais ce qu'il m'était arrivée là-bas.
Je ne voulais pas assumer que j'ai ôté la vie à un humain ce soir là.


























Flashback







Allan : Tant qu'il n'est pas mort tu ne t'arrêtes pas.


Je frisonne de peur et prend le plus gros bout de verre à mes pieds.
J'entends les pas de Fahim s'approcher de plus en plus de ma cachette.
Ma blessure à la poitrine me faisait énormément souffrir et je luttais pour ne pas crier de douleur.


Fahim : Ma jolie... Tu...

Je me lève brusquement et plante le bout de verre dans son cou. Son sang gicle immédiatement sur mon visage et il tombe au sol en comprimant sa blessure.
Plusieurs sensations se mélangent en moi mais je continue de le planter dans le torse à plusieurs reprises en pleurant de haine.

Je m'arrête brusquement en voyant qu'il ne bougeait plus depuis quelques temps déjà.

Je regarde son corps inanimé face à moi et manque de peu de vomir à mes pieds.







Fin









Walid : On y va ?

Lyam : On va où ?

Walid : Faire de la motoneige.

Elle ouvre grand les yeux et saute de joie. En temps normal j'aurais eu la même réaction qu'elle mais repenser à tout ça m'a plus mis dans le mal qu'autre chose.

Les garçons se chamaillent un peu pour savoir qui va payer le resto et on prend la route jusqu'à la station qui était juste à côté.


Lyam : Moi je veux monter avec Eden !

Eden : Si tu pleures j'suis pas responsable.

Lyam : J'suis pas un bébé !

Eden : Bla-bla-bla.

Walid : Yaël tu veux être toute seule ou monter avec quelqu'un ?

Yaël : Je monte avec toi.

Walid : Et toi Delilah ?

Moi : Je vais vous attendre ici.

Lyam : Pourquoi ? Qu'est-ce que t'as ?

Moi : J'suis pas trop activité aujourd'hui.

Waël : Allez-y je reviens.  

Ils s'en vont et Waël s'assoit à mes côtés en me fixant longuement.


Waël : Il t'arrive quoi ?

Moi : J'suis fatiguée c'est tout.

Waël : Depuis le resto t'es bizarre.

Moi : J'ai eu un coup de barre ça arrive.

Waël : Tu kiffes ce genre d'activités, viens.

Moi : Non j'ai vraiment pas envie.

Waël : Ok bah je reste avec toi.

Moi : Non Waël s'il te plaît. Je vais appeler papa en attendant. *sourire*


Il force encore un peu avant de lâcher l'affaire et me laisser. Je souffle et me cale contre le banc à l'extérieur en les attendant patiemment. Je les vois écouter les instructions du monsieur en enfilant leur casque. Je souris légèrement en voyant Lyam ne plus tenir en place.

Elle fait tout mon bonheur...




























凡乚乚凡几 









Je monte sur la motoneige et vois Waël s'approcher de moi.

Waël : Je peux te parler deux minutes ?

Moi : Ouais.

Waël : Tu sais je vois comment t'es avec ma sœur.

Moi : De ?

Waël : T'es protecteur et bienveillant avec elle même si vous vous insultez à longueur de journée.

Moi : J'suis...

Waël : J'suis pas en train de te faire le coup du grand frère qui surprotège sa sœur, loin de là.

-...

Waël : Elle rigole bien avec toi et c'est le plus important pour moi tu vois ? Ça m'a un peu surpris au début mais ça me montre que t'as su la mettre en confiance.


Je regarde Delilah au loin qui nous regardait d'un air méfiant. Je manque de peu de lui faire un doigt et reporte mon regard sur Waël qui rit légèrement.

Waël : Tu commences à la kiffer ?

Moi : Pas du tout, j'aime bien la faire craquer c'est tout.

Waël : Mouais j'y crois moyen à ton histoire. Je te laisse la convaincre de monter avec toi sur la moto. Elle risque de regretter.

Moi : Elle t'as pas écouté c'est pas moi qu'elle va écouter...

Waël : Mets là au défi elle va accepter tu verras.

Il me fait une petite tape sur l'épaule en riant et monte sur sa motoneige avant de démarrer en même temps que les autres.

C'était une discussion vachement bizarre.

C'est un genre de feu vert pour que je côtoie sa sœur ?

J'en sais rien.

Je roule doucement et m'arrête juste devant elle. Elle me méprise du regard en voyant de la neige sur ses bottes.

Delilah : Tu te prends pour qui ?

Moi : Monte *en l'ignorant*

Delilah : Non.

Moi : T'as peur des sensations fortes maintenant ? Je te pensais plus intéressante.

Delilah : J'suis pas interessante vois-tu.

Moi : Arrête de te freiner pour rien, profite de ton séjour c'est pas tous les jours que tu viendras ici.

- Je peux monter avec toi sinon ?


Je relève la tête et vois une petite blonde me faire un petit sourire timide. Je la regarde de la tête au pied et hausse un sourcil.

Elle est vachement degueulasse.

Moi : Non dégage.

Je reporte rapidement mon regard sur Delilah en ignorant complètement l'autre fille.


Moi : Bref Delilah monte.

Delilah : *souffle* J'ai pas de casque et j...

Je lui dépose le casque sur la tête et la tire vers l'arrière de la motoneige.

Moi : Accroche toi.

Elle pose timidement ses mains autour de mon torse et se colle doucement à moi. Je démarre immédiatement et roule à fond droit devant moi. Je prend un chemin différent des autres et m'aventure dans un coin un peu éloigné pour rouler encore plus vite. Elle s'accroche fortement à moi en criant légèrement.

Delilah : Je vais mourir *rire*

Je n'ai jamais vu quelqu'un autant aimer les sensations fortes.

Je m'arrête un instant pour qu'elle reprenne un peu son calme.

Moi : T'as froid ?

Delilah : Trop mais c'est pas grave.

Moi : Tu veux essayer ?

Delilah : Je peux ? *enthousiaste*

Moi : Ramène toi.

Elle descend et je recule
un peu pour la laisser monter devant.
J'arrive même à la voir rougir à travers son casque. Elle passe une jambe de l'autre côté pour monter à l'avant. Je baisse légèrement le regard et suis le mouvement de son corps. Je sens son corps se coller au mien et mon torse buter contre son dos.

Delilah : Excuse moi... *doucement*

Moi : T'inquiètes.


J'entoure mes mains autour des siennes et me colle un peu plus à elle. Elle ne dit rien mais j'entends sa respiration s'accélérer.

Moi : T'es prête ?

Delilah : Oui...

Moi : Alors démarre.


Je l'aide à démarrer et elle sursaute un peu en voyant la rapidité de l'engin mais se détends rapidement. Au bout de quelques minutes elle gère facilement et je la laisse piloter tranquillement. Elle finit par s'arrêter au même endroit que tout à l'heure toute contente.


Delilah : C'était trop bien !

Moi : Madame ne voulait pas en faire askip.

Delilah : Bla-bla-bla...

Moi : Vas-y descends là.

Delilah : Bah recule.

Moi : Parle bien.

Delilah : Et toi alors ?


Elle veut toujours avoir le dernier mot cette fille c'est incroyable.

Je recule légèrement et la laisse descendre.

Moi : Enlève ton casque.

Delilah : Pourquoi ?

Moi : Arrête de poser des questions.


Elle souffle et l'enlève doucement.
Je la fixe longuement pour tenter de la percer à jour. Delilah sait très bien dissimuler ses mauvais secrets ce qui me poussait encore plus dans ma curiosité.

Moi : Il t'a touché ce soir là ?

Son visage se décompose et elle humidifie légèrement ses lèvres.


Delilah : Allan je t'ai déjà tout dis.

Moi : Tu m'as aussi dit pour ta cicatrice ?


Elle écarquille les yeux et semble paniquer rapidement.

Delilah : Quoi ?

Moi : Sur ta poitrine.

Delilah : C'est Lyam qui te l'a dis ?

Moi : J'ai pas eu besoin de ta sœur pour le savoir.

Delilah : Tu mens.

Moi : On parie ?

Delilah : Personne n'était au courant c'est impossible.

Moi : Quand on était sur le toit et que t'as dormi sur moi. J'ai pas relevé mais je l'avais vu.


Elle me fixe longuement et je vois ses yeux briller légèrement.


Delilah : Je veux rentrer au chalet.

Moi : Fais pas les mêmes erreurs que moi Delilah. Si tu refoules ce qu'il s'est passé et ce que t'as fais tu vas devenir complètement folle.

Elle me regarde droit dans les yeux en essayant de comprendre le sens de ma phrase.
Je romps notre contact visuel et allume ma cigarette.


Delilah : ... T-T'as déjà tué quelqu'un ?

Je souffle la fumée de ma cigarette et attends une quelconque réaction de sa part.

Moi : T'as peur ?

Elle hoche négativement la tête mais ne bouge pas d'un poil. Je la tire vers moi et prend sa joue de mon autre main libre.

Moi : Pourquoi tu trembles alors ?

Delilah : ... Je... Je ne sais pas...

Moi : Moi je sais. T'as peur de la réponse que je vais te donner tout simplement.


Elle déglutit difficilement en me regardant d'un air perdu. Je m'approche doucement de son oreille et lui chuchote quelques mots qui la font frissonner.

Moi : Au fond de toi tu connais déjà la réponse.










Au dessus des nuages le soleil brille

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