ℋ𝓊𝒾𝓉




















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Posé en bas avec quelques gars du quartier je fume tranquillement ma cigarette assis sur une chaise longue.
Je fumais beaucoup ces temps-ci mais j'avais trop de trucs bizarres en tête. Je souffle une énième taff en fermant les yeux puis les ouvre. Je regarde le haut de l'immeuble et vois une ombre, c'était Delilah, il n'y avait qu'elle pour faire ça.
Je fronce les sourcils et me lève de ma chaise en laissant les gars en plan.

- Tu vas où frère ? -un des gars-

- Régler un truc, m'attendez pas.


Je jette ma cigarette et monte rapidement jusqu'au toit.

Qu'est-ce qu'elle va foutre à 00h passé sur le toit cette conne ?

J'ouvre la porte et la vois assise exactement comme la dernière fois.

- T'es conne ou quoi ?

- ...

- Je te parle là.


Je me mets à sa droite et la vois avec les yeux rouges malgré la faible luminosité sur le toit.


- Qu'est-ce que t'as ?

- Rien , je veux juste être seule -calme-

En tant normal elle m'aurait balancé une pique mais rien.

- T'as pleuré ?

- Qu'est-ce que tu cherches ? On est pas amis, tu m'as lâché alors pourquoi t'essaie de faire le gentil là depuis quelques temps ? -agacée-


Elle avait raison, je n'allais pas nier.
Mais je m'étais vite rendu compte que ça me faisait bizarre de plus parler avec elle ou même la faire chier.

- Ouais j'sais mais j'aime bien te rendre ouf.

Et elle m'ignore.Vraiment une conasse.

Je souffle intérieurement et m'assois à ses côtés en gardant une certaine distance. Je regarde en bas et vois la hauteur de dingue qu'on avait. On était quand même sur un bâtiment à 12 étages.

- Viens pas ici si t'as le vertige. -me prévient-elle-

- Je suis loin d'avoir le vertige.

Puis un silence apaisant prend place, je comprenais maintenant pourquoi elle venait s'assoir ici.

T'as l'impression d'être libre et la moitié de ton corps dans le vide te donne une certaine adrénaline.


- Pourquoi tu me parles après tout ce qu'il s'est passé ces dernières semaines ?

- Pourquoi pas ?

- Tu vas avoir la sale réputation du mec qui traine avec la pute du quartier.

- La pute du quartier ? C'est comme ça que tu te qualifies ?

- C'est pas vrai ?


J'arque un sourcil pour voir si sa question est vraiment sérieuse.

- T'es pas une pute Delilah. -fermement-

- ...

- T'as pas l'air au courant...


Elle tourne lentement la tête vers moi.


- Au courant de quoi ?


Elle est trop conne c'est ça qui m'énerve chez elle.


- Tout le monde sait que c'était pas toi sur la vidéo.


Elle écarquille les yeux et se redresse subitement.


- Ils ont trouvé qui avait balancé la rumeur.

- ... C'était qui ? -doucement-

- Lamia.

- ...

- Elle a fait une vidéo pour avouer.

Elle avait l'air complètement chamboulé.


- Comment c'est possible ... Quand est-ce que c'est arrivé ?

- Tout à l'heure.


Je n'arrivais pas à savoir ce qui lui passait par la tête , cette fille c'est une énigme à elle toute seule.




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Ça faisait une vingtaine de minutes que plus personne ne parlait, elle avait l'air soulagé de la nouvelle.
Je regarde l'heure sur mon téléphone et me lève.


- Vas-y rentre chez toi maintenant.

- T'es pas mon père.

- Rentre chez toi.

- C'est ta moto là-bas ? -en m'ignorant-


Je suis son regard et acquiesce.


- Je peux la conduire s'il te plaît.

- Casse toi.

J'avais pas son temps. Je remets correctement mon sweat et descends. A peine arrivé en bas que j'entends ses sales pas derrière moi. Je me retourne brusquement et la toise du regard.

- Arrête de me suivre boufonne va.

Je reprends mes pas mais je l'entends toujours derrière moi.

Je vais la claquer.

- Putain casse toi là !

- Je veux faire un tour vite fait !

- Mais rentre chez toi ma gueule t'es bizarre toi.

Elle met ses mains dans ses poches déterminée à rester ici.

C'est un cauchemar on est bien d'accord ?

Je regarde autour de moi et vois au loin les gars encore posés à discuter et rigoler. Je serre le poing et la tire par sa veste puis la ramène devant ma moto.
J'enfile mon casque et lui tends l'autre, elle affiche un petit sourire en coin et l'enfile. Je monte sur celle-ci et attends qu'elle s'assoit derrière moi.


- M'énerve pas plus. Sois ça, soit rien.

Elle ne bronche pas et s'assoit timidement à l'arrière. Elle passe ses mains autour de moi hésitante et je démarre aussitôt. Elle se crispe et s'accroche à moi.




J'attends d'être sur une route complètement vide pour accélérer à fond.





Je sens ses mains s'agripper encore plus fort à mon haut. Je souris intérieurement et continue d'accélérer.
Je l'entends rire et s'agripper encore plus fort à cause de la vitesse.

Elle est vraiment folle.

J'accélère encore plus et sens le vent nous frapper encore plus fort et mon cœur battre encore plus vite.

Je finis par ralentir progressivement et reprendre calmement le chemin du retour. Elle se redresse légèrement mais garde tout de même ses mains autour de moi.
Je me gare dans la cité et pose un pied à terre. Elle retire lentement ses mains et descends de la moto en retirant son casque en soufflant.

- C'était trop bien ! -heureuse-

- T'habitues pas trop.

- Pourquoi tu casses mon délire comme ça ?

Elle avait l'air vraiment contente cette débile.


- Vas-y rentre chez ta mère maintenant.


Elle rit légèrement et me tends mon casque. Je l'attrape et le pose à l'arrière. Elle me fait un sourire sincère et me remercie pour le petit tour.
J'attends qu'elle rentre réellement dans son bâtiment avant de rejoindre les gars, il restait Hamza et Farès.

- T'étais où ? -me questionne Farès-

- Nul part.

- Il est parti faire une balade avec sa nana -ricane Hamza-


Je les ignore et m'avachi sur ma chaise décathlon.

- C'est qui sa meuf ? -demande Farès-

- La fille de Kevork.

- Hein ? La petite Delilah ?

- Carrément, il veut rester discret t'as capté -rire-

Je les calculais même pas un peu ces deux commères.

- T'es plutôt comme ça Allan ? -rit Farès-

- Vas-y ta gueule.

- Tu crois quoi ? C'est quelqu'un Allan.

Je ris nerveusement pour ne pas les insulter salement.

- En plus c'est grâce à lui que y'a plus la rumeur sur elle.

Farès lâche sa chicha et se redresse brusquement l'air subitement intéressé par cette nouvelle.

Admirez maintenant Hamza la balance de service.

- C'est quoi le rapport ? -demande Farès-

Hamza me regarde et rit une énième fois.

- Il a menacé l'autre pute, c'est pour ça qu'elle a fait la vidéo.

- Dis w'Allah ?!

- w'Allah.

Farès écarquille les yeux et me regarde comme s'il découvrait une autre facette de mon caractère.

- Si quelqu'un d'autre l'apprend ou que vous lui dites je vous encule -menaçais-je-


Ils essaient d'en savoir plus mais je les laisse parler dans le vent.

Je souffle et repense à son rire, à quel point elle était heureuse juste pour une balade en moto.





Le cœur qui brûle, sentiments glacés




Au dessus des nuages le soleil brille intensément
Retour sur terre, le ciel est noir, une mère enterre ses morts

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