II























Lyam














- T'es avec moi ?

Je sors de mes pensées et regarde Marween qui m'observait d'un œil inquiet.

Moi : Désolée, je n'arrête pas de penser à ma sœur.

Marween : Comment elle va ?

Moi : Elle m'a l'air complètement éteinte...Et elle a tellement changé... physiquement surtout. J'ai eu du mal à la reconnaître.

Les larmes me montent automatiquement aux yeux en revoyant sa longue cicatrice longeant toute sa joue, ou encore cette main qu'elle cachait sous ce gant.

J'avais fait quelques recherches discrètement sur mon téléphone et j'ai eu le choc d'apprendre que c'était un gant pour grand brûlé qu'elle portait sur elle.

Alors je n'ose imaginer ce qu'elle cache sous ses vêtements...

Marween : Je déteste te voir pleurer...

Il s'avance d'un pas avant de me prendre délicatement dans ses bras réconfortants. Je ferme les yeux et hume son parfum boisé que j'adorais tant.

Moi : Tu comptes énormément pour moi Marween ...

Je le sens se tendre légèrement contre moi et je sais à quel point tout ça est nouveau autant pour lui que pour moi.

Marween : Pour moi aussi ya nur eayni...

Je frissonne à l'entente de ce surnom qu'il avait pris l'habitude de me donner ces derniers temps et le serre un peu plus fort dans mes bras le cœur battant anormalement vite.
Et je sais aussi combien ça lui coûte d'être aussi expressif sur ses sentiments.

Je me détache un peu pour l'observer alors que son éternel regard froid me transperce.

Moi : Défronce tes sourcils tu vas finir avec des rides.

Il émet un petit rictus alors que son regard se fait plus doux.

Moi : C'est beaucoup mieux comme ça -sourire-

Il baisse un regard désireux vers mes lèvres avant de se retirer l'air troublé en mettant ses
mains dans ses poches. Je tente de chasser les rougeurs qui commençaient à teinter mes joues alors que son regard s'attarde sur moi d'une manière énigmatique.

C'est ce qui m'a tout de suite intrigué chez Marween la première fois que je l'ai vu.
Ce même regard qu'il me porte à cet instant précis.





Flashback






8 mois auparavant








Je sors rapidement du bus et emprunte le chemin qui mène à la bijouterie comme tous les soirs après l'école. J'avais pris l'habitude de passer mon début de soirée avec Ali et Lynda comme pour éviter l'ambiance morose qui régnait à la maison depuis la disparition de Delilah.
Ils sont d'un énorme réconfort pour moi et je ne saurais imaginer s'ils n'avaient pas été là pour m'aider à surmonter cette épreuve.
Je vois bien comment ils sont aussi touchés par la disparition de Delilah mais ils tiennent le coup pour ne pas me plonger dans une dépression encore plus profonde.

Je souffle et plonge mes mains dans les poches de ma veste en tremblant de froid. Arrivée au croisement de la rue je ne peux m'empêcher de relever la tête et croise sans aucune surprise le regard de cet homme qui avait déjà son regard accroché au mien.

Je sens mes joues s'empourprer sous son regard glacial et entre finalement dans la bijouterie le cœur battant.

Ça fait 3 mois que je croise toujours cet homme et toujours à la même heure, posé sur le capot de sa voiture l'air d'attendre quelqu'un.

Les premières semaines nos regards se croisaient à peine mais au fur et à mesure du temps je crois que la curiosité a pris le dessus des deux côtés. Son regard devenait de plus en plus insistant à chaque fois que je passais dans la rue alors que je luttais pour ne pas fondre sous son regard de glace.

Je me sentais vide de l'intérieur à longueurs de journées mais une fois que j'étais face à lui dans cette rue je sentais une chaleur ardente se propulser dans mon corps sans comprendre comment un simple regard pouvait me rendre aussi nerveuse.

Ali : T'es enfin là ! Je te laisse gérer la caisse je reviens dans 5 minutes je tiens plus !

C'était toujours pareil avec Ali. Monsieur buvait des litres et des litres d'eau tout au long de la journée et se plaignait d'avoir des envies pressantes toutes les 10 minutes.

Je pose rapidement mon sac et ma veste derrière le comptoir en espérant qu'aucun client ne vienne en attendant le retour d'Ali.
Je chope mon téléphone et envoie rapidement un message à Lynda pour savoir où est-ce qu'elle se trouvait.

- Bonsoir.

Je range rapidement mon téléphone et crois flancher en découvrant la personne face à moi.

Moi : ... Bonsoir...

Il est encore plus beau de près. Vraiment très beau.
Il s'imposait gracieusement de par sa taille et sa carrure.
Imberbe, un teint halé accentué par sa peau légèrement métissée, un visage sans aucune imperfections, son nez légèrement bossu lui donnant un charme unique, des cheveux coupés courts et des yeux d'un vert si intense que je m'y perdais facilement dedans.

Si j'étais déjà envoûtée par son regard auparavant maintenant que je l'ai en face de moi et que je vois leurs réels couleurs je crois être proche de la syncope.

- T'as fais tomber cette carte en passant la porte.

Il me tend ma carte du lycée que je prends rapidement gênée de la situation.

Moi : Merci beaucoup. -gênée-

Il m'observe longuement d'un regard que je ne saurais déchiffrer avant de porter son regard derrière moi.

- Je vais te laisser, à bientôt.

J'hoche simplement la tête alors que j'entends les pas d'Ali se rapprocher de plus en plus derrière moi.

Ali : Qu'est-ce qu'il voulait ?

Moi : Rien de spécial, j'ai fais tomber ma carte de lycée devant la bijouterie et il est venu me la rendre.

Ali : Il traîne pas mal dans le coin.

Moi : Tu le connais ? -intriguée-

Ali : Non mais je crois qu'il travaille à la salle de sport à côté.

Il travaille donc à la salle de sport au bout de la rue ? Ce qui expliquerait qu'il soit toujours en tenue de sport quand je le croise.

Il m'intriguait énormément et j'aurais voulu savoir son prénom par simple curiosité...










Retour à la réalité






Et dire qu'après cette première rencontre il a attendu presque 1 mois pour venir me parler à nouveau. Ce mec savait se faire désirer et le pire c'est qu'il ne s'en rendait absolument pas compte.

Et encore aujourd'hui il m'intriguait toujours autant malgré autant de mois passés ensemble.


Marween : À quoi tu penses ?

Moi : Rien d'important. On y va ?


Marween est très courtisé par la gente féminine, je l'ai vu de mes propres yeux. Les regards étaient toujours portés sur lui peu importe où il allait et certaines osaient même l'aborder même quand je l'accompagnais. Et même s'il n'accordait aucune importance à ses femmes, j'ai commencé à me sentir énormément complexé au fil des mois en me posant encore et toujours la même question :

Pourquoi est-ce qu'il s'embête à rester avec moi alors qu'il y a mille fois mieux autour de lui ?

Il descend le rideau de la salle avant de me guider vers sa voiture garée juste en face pour s'y installer.


Marween : Combien de fois je vais devoir te demander d'arrêter de douter de toi ?

Il lit aussi dans mes pensées j'avais oublié de le préciser.

Marween : Je m'en fous de ces filles. Tout ce qui m'importe c'est toi et je pensais que tu l'avais enfin compris.

Moi : J'ai confiance en toi c'est juste que... c'est un peu compliqué pour moi de gérer toutes mes émotions ces derniers temps alors quand je commence à craquer j'ai tendance à douter de tout et de tout le monde. 

Marween : Et je suis là pour t'aider dans ces moments là, ne l'oublie pas.

Il passe sa main sur ma nuque et à chaque fois que je me plonge dans ses yeux j'ai l'impression d'y trouver une paix que je ne trouverais nul part ailleurs.

Chez lui et seulement lui.

Ses yeux brillent d'une rare intensité que je ne remarque que lorsqu'il pose son regard sur moi.

Il se penche prudemment vers moi et s'arrête alors que ses lèvres frôlent dangereusement les miennes. Au fond de moi j'espérais qu'il franchisse ce cap. J'avais envie que Marween soit mon premier baiser.

Quand je disais qu'il savait se faire désirer je ne mentais pas. Il ne m'a jamais embrassé, ni eu de geste déplacé à mon égard. On prenait notre temps et même si l'envie était de plus en plus forte ces derniers temps, je crois qu'il savait que je n'étais pas prête à franchir ce cap avant aujourd'hui.

Marween : Donne moi ton accord...

Et ces mots prononcés délicatement contre mes lèvres suffisent à me conforter dans ma décision.

Moi : Fais-le.

Il n'attend pas plus longtemps et s'empare de mes lèvres avec tellement de délicatesse que je me sens fondre sous ses lèvres chaudes. J'y réponds maladroitement alors qu'il prend mon visage en coupe pour savourer chaque seconde de ce baiser. Je l'entends gémir férocement alors que je mords accidentellement sa lèvre complètement envouté par la passion de plus en plus dévorante du baiser et surtout à cause de mon manque cruel d'expérience.

Moi : ... Je suis vraiment désolée... Je... -gênée-


Si je pouvais disparaître d'un seul claquement de doigts je n'aurais pas hésité à le faire.

Son sourire moqueur me tord le ventre de sensations étranges. Je touche à peine sa lèvre légèrement rougi qu'il retire mon doigt pour à nouveau sceller ses lèvres aux miennes en y mettant encore plus d'ardeur mais cette fois-ci c'est moi qui gémis en sentant sa langue se mêler à la mienne. Je serre les cuisses en sentant un énorme désir me surprendre face à ses lèvres jouant parfaitement avec les miennes. 

Je finis par me détacher à contrecœur et surtout à bout de souffle. Je ferme les yeux un court instant en tentant de reprendre mon souffle. Il caresse du bout des doigts mes lèvres qui avaient légèrement gonflées, me poussant à ouvrir les yeux.

Marween : Fallait me le dire ouvertement si tu me voulais comme dîner.

Je sens rapidement mes joues s'empourprer de honte. Je le repousse alors qu'un mince sourire étire ses lèvres. Je crois ne l'avoir jamais vu autant sourire qu'aujourd'hui depuis qu'on se connait.
Et cette simple vue suffit à combler mon cœur d'un bonheur inexplicable.

Moi : Je suis vraiment désolée de t'avoir fait mal...

Marween : C'est rien.


Il me boucle ma ceinture et démarre sans plus tarder.

Je l'observe du coin de l'œil et une certaine appréhension me submerge en imaginant la suite. Nous n'avions jamais mis de mot sur notre relation et ce qu'on ressentait réellement l'un envers l'autre et à présent j'ai peur qu'il veuille y mettre un terme en se rendant compte plus tard que ce baiser était une erreur pour lui.



















x































Delilah





Je regarde les flocons tomber un à un sur ma main et fondre instantanément sur ma peau brûlante. Les yeux rivés au ciel depuis une dizaine de minutes je sors de ma torpeur en voyant une ombre s'avancer vers la table que j'occupais sur la terrasse de ce restaurant sous ce froid presque polaire.

Je suis bien la seule cliente assise en terrasse sous ce temps.

Je le dévisage de haut en bas en prenant le temps d'apprécier son charisme qui ne l'avait pas quitté malgré le temps.
Vêtu d'un luxueux costume bleu et d'un long manteau le couvrant de ce froid, il transpirait l'assurance et le pouvoir.

Il n'a pas changé d'un poil, et plus il s'approchait et plus je remarquais que son regard pétillait d'une lueur que je n'arrivais pas à décrire. Son regard s'attarde quelques secondes sur ma joue balafrée mais remonte rapidement pour l'ancrer dans mon regard impassible.

Qu'est-ce que je ressentais en le revoyant ?

Je ne sais pas, je ne saurais décrire correctement mes émotions à cet instant.

Mais tout ce que je sais c'est que je ne sens plus mon coeur battre aussi vite qu'avant et que je ne me sentais plus rougir devant sa beauté.

Je n'étais plus intimidée, ni fascinée.

Juste stoïque.


Il s'installe presque fébrilement sur la chaise en face de moi m'observant de longues minutes tandis que mon regard était toujours planté dans le sien.

- Mademoiselle Delilah...-soufflant-

Moi : Monsieur Amaël...

Je pouvais presque entendre son coeur battre à une allure effrénée et sa gêne monter en flèche ne sachant pas par où commencer.

Je le fixe attendant une réaction de sa part alors qu'il parvient difficilement à supporter mon regard.

Les rôles ont l'air d'avoir changé.

Moi : Mon carré ne te plaît pas ? Je suis passée chez le coiffeur avant de venir pour arranger quelques mèches rebelles.

Il déglutit difficilement avant d'émettre un petit rictus amusé.

Amaël : Tu es toujours aussi ravissante...

Je passe une mèche derrière mon oreille le laissant m'observer à sa guise. La lueur qu'il avait autrefois quand il me regardait était toujours présente.

Cette lueur de défi et de désir.

Amaël : ... Je n'ai pas arrêté d'imaginer le jour où je te reverrais et ce que je te dirais mais là je suis complètement à l'ouest...

Moi : Je te déstabilise Amaël ?

Il prend une grande inspiration avant d'hocher la tête les yeux brillants d'émotions.

Même si je ne le connaissais que très peu avant tout ça, Amaël était un homme à qui j'étais attachée et avec qui j'adorais m'amuser en jouant au jeu du chat et de la souris.

Il ne m'étais pas indifférent à l'époque je l'admets, mais aujourd'hui tout était différent.

Même le voir aussi touché de me revoir n'arrivait pas à faire battre mon coeur d'un infime bonheur.

Je me sentais juste... flattée ?

Je n'étais pas paniquée en prenant conscience que mes émotions avaient pris un énorme coup à cause de ce que j'ai vécu. Au contraire, je me sentais rassurée de voir qu'on ne pouvait plus me manipuler à cause de mon innocence ou de ce que je pouvais ressentir.

Et depuis que j'en ai pris conscience je me prépare au jour où je devrais affronter Siyah car, je sais qu'il ne s'agit que d'une question de temps avant qu'il ne réapparaisse dans ma vie.

Alors aujourd'hui j'attendais son retour avec impatience car je compte tout faire pour me venger des Velasquez.

En commençant par Lisandro Velasquez.
Son cher et tendre papa.

Celui qui m'a dénoncé à la famille de Fahim afin d'être sûre que je ne puisse plus faire partie de la vie de son fils et le perturber dans ses missions.

Oeil pour oeil, dent pour dent.

Ce que tu fais on te fera.

Et je suis prête à tout pour atteindre mon objectif, peu importe les obstacles...

Et je compte bien lui faire goûter l'enfer dans lequel je vis depuis 16 mois.
Et Siyah suivra de près, peu importe ce qu'on a pu vivre ensemble.

Il a fait son choix lorsqu'il s'est tu pendant que son père m'humiliais devant toute sa famille.

J'ai aussi fais mon choix.

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