Chapitre 4 : Fais un voeu

/!\ TW : mention de Vi*l/agression se*uelle /!\

Jeudi 17 août J2

4h du matin. Réveil en sursaut. Je me suis endormie à 19h toute habillée, même pas démaquillée. Je n'ai pas vu le sommeil venir.

Je file à la salle de bain me mettre en pyjama et me laver le visage, puis je retourne au lit aussitôt.

*

8h, l'infirmière entre dans ma chambre et me réveille. C'est l'heure de la prise de sang et des médicaments. Puis je descends au petit déjeuner. Pour l'heure matinale, je me sens incroyablement en forme. Normal, avec tout ce que j'ai dormi.

Petit café avec mes trois colocataires de table. Je discute avec ma voisine. j'apprends qu'elle bosse dans le même hôpital que moi. Ce n'est pas la première fois que je rencontre du personnel soignant en hospitalisation.

Lors de ma première hospit, j'étais avec une anesthésiste et une étudiante en médecine. Lors de ma 3e hospit, j'étais avec une infirmière qui était malade également. Et il y a moi. C'est systématique, il y a énormément de personnels soignants qui développent des troubles psychiatriques à cause de la difficulté du boulot. C'est malheureux.

Je suis remontée prendre ma douche, tout en écoutant Ava Max. Puis je me suis habillée d'un croc-top Puma rose et d'un pantalon bleu marine. Pour le maquillage, j'ai choisi de rester sobre par rapport à ce que je suis capable de faire. J'ai opté pour du marron en coin externe et du rose pailleté sur la paupière mobile, accompagné d'un trait d'eyeliner noir. Je dis que c'est soft, parce que généralement j'aime beaucoup les maquillage extravagants, comme l'eyeliner jaune ou le fard à paupière bleu lagon. Mais pas cette fois-ci.

9h, j'étais prête pour la visite du psychiatre. Mais il ne vint pas de suite.

Alors en attendant, j'ai écris sur Wattpad ce même chapitre. J'ai continué l'histoire des Cinq Amoureux. Ca m'a fait plaisir de terminer ce que j'avais commencé.

11h, le psychiatre est venu. Ce fut bref. Il m'a dit :

- Comment allez-vous ?

- Bien, mais je me suis endormie à 19h hier soir.

- Vous voulez qu'on vous donne les médicaments plus tard ?

- Non, ça me va. Comme ça je ne suis pas fatiguée le matin.

- Très bien. Autre chose ?

- Oui, quand pourrais-je sortir ?

- Mmm... fin août ? proposa-t-il.

- D'accord.

Et il repartit.

12h, repas.

14h, mon copain arriva. Il devait m'amener à la clinique d'à côté pour que je réalise une échographie à cause de mes infections urinaires. J'étais trop contente de le retrouver.

Il me fit un gros câlin sur le parking de la clinique, tandis que le soleil d'août tapait fort sur nos têtes. Enfin, j'embarquais dans sa jolie voiture rouge.

Il se gara à la clinique d'à côté, puis nous avons attendu en faisans un casse tête. Zack est trop fort aux casse-têtes, ils les réussi ultra rapidement à chaque fois. Je décidai qu'il s'agissait du bon moment pour lui offrir le bracelet brésilien qui je lui avait confectionné.

- Fais un vœu, dis-je avant d'attacher le bracelet.

Il réfléchit un instant :

- C'est bon.

Et je nouai le bracelet bleu et orange à son poignet. A ce moment, une porte s'ouvrit et une dame m'appela :

- Madame Becq ?

- C'est moi.

Elle me guida sans un mot vers une salle très sombre sans fenêtre.

- Allongez-vous, ordonna-t-elle sèchement. Baissez le pantalon et levez le T-shirt.

Je m'exécutais.

- Plus haut le T-shirt, dit-elle.

Je ne l'aimais décidément pas, celle-là.

Elle glissa la sonde d'échographie sur mes reins et sur mon ventre en pressant fort. Je savais qu'il était normal d'appuyer, mais je trouvais qu'elle aurait pu me prévenir. C'était très désagréable.

- Rein droit, parfait. Tournez-vous.

Elle continua :

- Rein gauche, parfait.

Puis elle attaqua l'analyse du bas ventre :

- Pas de fibrome, pas de kyste de l'ovaire, pas d'anomalie de paroi de la vessie, tout va bien.

Bon, je fus rassurée.

En sortant, Zack décida de s'arrêter au supermarché pour que j'achète des gâteaux à garder dans ma chambre d'hôpital. Pour grignoter entre deux repas.

Il faut que je fasse attention, avec la Quétiapine je risque de grossir. Mais en surveillant ma consommation, ça ira je pense. Pas plus de deux gâteaux par jour.

Enfin, Zack me redéposa à la clinique. Je quittai la voiture rouge et remontai au deuxième étage, dans ma petite chambre jaune.

Vendredi 18 août J3

Je me suis endormie plus tard qu'hier, vers 22h. Mais ce matin, impossible de me lever. J'ai bien pris mes médicaments mais je me suis rendormie juste après. J'ai loupé le petit déjeuner. Enfin, vers 9h30, je suis enfin sortie de mon lit.

Direction la salle de bain et, en écoutant Ava Max, je me suis maquillée. J'avais un haut jaune aujourd'hui alors j'ai décidé de sortir l'eye liner assorti, par dessus un fard à paupière rouge bordeaux. Ca rendait plutôt joli.

11h, mon copain m'appelle. Problème : sa mère veut venir nous voir en Bretagne dans deux semaines. Or, je ne serai pas sortie d'hospitalisation. Et surtout, sa mère ne sait pas que j'ai un trouble bipolaire. Il va falloir régler ça. Mais là, c'est bientôt l'heure du repas. On mange moules frites ce midi, ça va être bon. 

13h. Je suis allongée sur le dos dans mon lit, j'écoute des musiques françaises, c'est Pomme qui passe dans mes playlists. Je me demande si je parle des bonnes choses ici. Je me demande si je ne passe pas à côté de l'essentiel. Je reste sur le superficiel, ce que j'ai mangé à midi, ce que j'ai dormi, le puzzle que j'ai fait...  

Petit point sur mon histoire, j'ai 27 ans, je suis interne en médecine, et... non. 

C'est superficiel encore ça. 

J'ai perdu mon père le jour de mon anniversaire. Voilà le point de départ. Je vous invite à lire mon autre histoire Vingt-et-un pour mieux comprendre le détail. 

J'ai aussi été abusée sexuellement par un ancien petit ami il y a des années. J'avais dit non, il s'était énervé, alors j'avais dit oui à contrecœur. Je me souviens que je regardais le plafond, en attendant qu'il finisse. Je comptais de 100 à 0 à rebours en me disant qu'il finirait avant zéro. Je me souviens être arrivée à zéro, et avoir recommencé à compter. A l'époque je ne réalisais pas ce qu'il s'était passé. J'étais dégoutée de lui, son corps entier me répugnait pendant toute l'année qui a suivi. S'en était suivi des disputes, et il recommençait à s'énerver, alors je disais oui pour qu'il se calme, et ça recommençait. Regard au plafond, comptage à rebours, 100, 99, 98 etc. Je l'ai quitté un an plus tard seulement, dans les cris et les larmes. 

Un an plus tard, je développais le trouble bipolaire. 

J'ai eu beaucoup de petits copains dans ma vie. Aujourd'hui, je me suis stabilisée avec Zack. Il est si parfait avec moi. Il comprend mes trauma et respecte mon consentement plus que personne ne l'a jamais fait. Il m'accompagne dans la maladie jour après jour. Il est présent plus que personne ne l'a jamais été pour moi. Je l'aime d'amour et c'est réciproque. 



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