Sous le pinceau de l'espoir
Aurore se réveille et observe la pièce, cherchant à comprendre pourquoi elle se trouvait ici. Elle se lève lentement, les membres encore endoloris. Elle s'approche de la fenêtre, s'assit sur le rebord et regarde par la vitre embuée. Le jour se levait doucement, baignant le paysage d'une lumière douce. Assise ici, elle prit une inspiration. Et tout lui revient. Une pointe de désespoir et de culpabilité la transperce et l'envie de pleurer lui prend. Une profonde solitude l'habite. Elle est loin de chez elle, dans un monde qu'elle ne comprenait pas, et avait gâché sa seule chance de trouver des réponses en se disputant avec Edward. Mais elle n'a pas pour autant envie de s'excuser auprès de lui.
Elle reste assise plusieurs minutes. Combien ? Bonne question. Peut-être une demi-heure. Ou plus, peut-être. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il était midi lorsque la fille se tourne vers l'horloge. Elle entend un bruit, quelqu'un toque. Aurore se réfugie sous sa couette en vitesse tandis que la porte s'ouvre. La tête d'Edward apparaît.
-Aurore ?
Pas de réponse.
-Aurore ?
Toujours aucune réponse.
-Bon, je t'ai apporté à manger, dit-il en déposant un plateau sur une petite table. Ah, je voulais aussi m'excuser pour hier. Je n'aurais pas dû m'énerver.
Il attend dans l'encadrement de la porte un moment, mais ne voyant aucune réaction de la jeune fille, il sort en poussant un soupire et ferme la porte.
Il revient un peu plus tard, une demi-heure plus tard. Aurore n'avait pas bougé, le bol de pâtes et le bout de pain étaient toujours à leur place, sur le plateau.
Il revient à 16 heures 12, un sourire éclaire son visage à la vue du plateau, cette fois vide. Mais il sombra de nouveau lorsque son regard se tourna vers Aurore. Celle-ci était toujours dans son lit, la tête tournée vers le mur. Il ressorti, la mine obscure et sans faire de bruit.
Vers 18 heures, Aurore se glisse en dehors de sa chambre et se balade dans les étroits couloirs de la maison, le parquet grinçant sous ses pas. Elle arrive enfin devant l'armoire. Elle ouvre le passage vers la pièce sans réfléchir.
Assis sur un tabouret, Edward se tient devant une toile, un pinceau à la main. La jeune adolescente prend une grande inspiration avant de regarder ses pieds.
-Je suis vraiment désolé. Je sais bien que je suis bête et têtue mais je n'arrive pas à changer... J'ai été dure, méchante et insupportable hier. Tout est de ma faute et pourtant, c'est vous le premier à être venu vous excuser. Pardonnez moi.
Elle avait levé les yeux vers l'artiste en disant ces derniers mots, une lueur d'espoir et d'angoisse dans le regard. Le peintre ne dit et ne fait rien pendant quelques secondes, qui parurent interminables à Aurore. Pourtant, il finit par sourire, un sourire soulagé et honnête. Le visage crispé de la fille se décontracte en un petit sourire, timide et reconnaissant.
Edward se concentre de nouveau sur sa peinture et Aurore profite de ce moment calme pour s'installer à ses côtés et le regarder faire. Puis, Aurore vient briser le silence qui s'était imposé.
-Vous pourrez m'apprendre à peindre ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top