Aurore contemplait l'oeuvre, perdue dans ses pensées quand Edward lui demande :

-Et toi, qui es-tu ?

Elle le regarde, surprise.

-Je m'appelle Aurore Audouin et j'ai 13 ans. D'ailleurs, je vais bientôt avoir 14 ! C'est dans ...

Elle ne termine pas sa phrase, elle réfléchit avant de reprendre :

-Attendez, on est quel jour ?

-Eh bien, nous sommes jeudi 10 décembre 1849, lui répond Edward.

La fille fait alors les gros yeux.

-1849 ? Je rêve, c'est pas possible, balbutie-t-elle. Mais alors, les chevaux et les calèches, ce n'étaient pas un décors ?! Tout ça à cause de ce tableau de merde...

Observant la fille se morfondre, Edward est pris d'un mélange de surprise et de pitié.

-Explique-moi, tu veux ! dis t-il au final.

L'adolescente le regarde longuement avant de se confier. Elle lui raconte tout, de ses raisons de s'aventurer dans le grenier jusqu'à son arrivée ici. Elle venait de réaliser que ce à quoi elle ne voulait, jusque-là, pas croire, était vrai ! Elle avait bel et bien voyagé dans le temps !

Le peintre, qui l'avait jusque-là écouté sans rien dire, parle finalement.

-Eh bien, la journée à été longue. Je vais te préparer une chambre, attends moi ici.

Et c'est ce qu'elle fit. Aurore attend une vingtaine de minutes avant que Edward revienne et la conduise dans une pièce avec un lit, un bureau et une armoire. Un tapis habillait le sol et une petite étagère remplie de livres ornait le mur. La fille entre et Edward sort. Il devait être 21 heures lorsque l'adolescente rejoint le royaume des rêves.

Pourtant, le rêve qui remplit sa tête n'est pas un rêve normal... C'est un moment de sa vie qui refait surface.

Elle devait avoir 7 ou 8 ans. Elle se trouvait dans un grand jardin à l'herbe verte et aux fleurs multicolores. À côté d'elle, une fille plus jeune qu'elle la tirait par le bras.

-Viens avec moi ! Je veux jouer à la princesse ! lui cria-elle

Aurore la regarde.

-Si tu veux, dit-elle avant de continuer d'une voix plus douce. Eh bien, princesse Célia, voulez-vous une tasse de thé ?

-Mais non... Pas maintenant, pleurniche Célia. J'ai pas mis ma robe de princesse !

Ces mots dit, la fillette fila à toute vitesse dans la grande maison de pierre qui se dressait là. Aurore courut pour suivre l'enfant, mais une fois rentrée, elle décida de l'attendre dans le salon d'art car une nouvelle oeuvre venait d'y être exposée : le tableau d'une femme aux yeux noirs, d'une beauté envoûtante et mélancolique.

Aurore se réveilla en sursaut aux alentours de 23 heures. Elle se lève rapidement et sort de sa chambre, cherchant Edwin des yeux.

-Monsieur Shield, et le tableau ?

Il la regarde, l'air interrogateur.
-La dame, c'est qui ?

Le peintre semblait enfin comprendre de quelle peinture elle parlait car il détourna le regard, embarrassé.

-C'est... personnel... murmure t-il sans la regarder.

La fille le regarde, une sorte de rage enflamme ses yeux.

-Moi, je vous fais confiance, je vous ai avoué mon histoire et vous sous prétexte que c'est personnel, je n'ai pas le droit de la savoir ? Vous voulez que je le dise à qui ? Je ne connais personne à part vous ici !

-Tu vas te calmer. Moi, je t'héberge et te nourris et c'est comme ça que tu me remercie ? Si tu ne veux pas finir à la rue, tu as tout intérêt à filer dans ta chambre ! réplique Edward, agacé.

C'est en tapant des pieds et en claquant sa porte que la journée se finit.