L'éternité d'un instant
-Bon, on va voir de quoi tu es capable !
La voix d'Edward résonne dans l'atelier tandis qu' Aurore donne des coups de pinceaux d'une main tremblante. Le tout pour représenter une sorte de personnage avec une pomme de terre à la place du visage. Le lumière et la joie qui éclairait le visage de l'adolescente laissa place à un visage sombre. Elle regarde le sol, honteuse de présenter son dessin minable à un peintre expert.
Pourtant, Edward ne lui fit aucun reproche, il ne dit rien. Il observe son apprentie avec un sourire amusé. Il s'approche d'elle et, d'un geste assuré, pose sa main sur la sienne, guidant doucement le pinceau.
-Tu vois, Aurore, la peinture, c'est comme la vie. Il faut savoir aller, expérimenter, ne pas avoir peur de faire des erreurs.
Lorsque le peintre retire sa main du pinceau, une fille avec des traits précis et réalistes illustrait la toile. Cette fille était blonde et avait de beaux yeux bleus. Comme Aurore. L'image semblait regarder la jeune fille, munit d'un sourire réconfortant. Aurore sourit à son tour.
-Bon, il est tard, tu devrais aller te coucher, dit Edward, la sortant de sa contemplation.
Aurore regarde une dernière fois son portrait avant de quitter la salle, suivie par Edward.
-C'est super beau ce que vous avez dessiné ! s'exclame-t-elle alors qu'ils se dirigeaient vers leur chambre respective.
-Si tu travaille bien, tu pourras, toi aussi, faire quelque chose comme ça. répond t-il. Mais pour commencer, je t'apprendrais à dessiner un visage exprimant plusieurs émotions.
Entrant dans sa chambre, Aurore pense à tout ce qu'il c'est passé aujourd'hui. Il s'est passé tellement de choses en une seule journée ! Tellement qu'elle n'avait pas vraiment eu le temps de penser à eux. À sa famille et ses amis. Mais elle ne veut pas se laisser abattre. Elle trouvera une solution et retournera là-bas ! C'est avec cet espoir dans le cœur que ses paupières se refermèrent.
Le lendemain, lorsque elle entra dans la salle à manger, le peintre était déjà là. Elle s'installe à la table et se coupe du pain.
-Aurore. Il attendit d'avoir l'attention de la jeune fille avant de continuer. Aurore, tu sais, je t'aiderais et je te soutiendrais quoi qu'il en soit. Je t' hébergerais le temps qu'il faut et je t'aiderais à retourner dans ton époque, je te le promet. Je pense aussi... que tu as le droit de savoir des choses.
Il prit une grande inspiration tandis que Aurore le regardait avec curiosité. Il redresse alors la tête.
-Es-tu sûre de vouloir savoir qui est la dame du tableau ?
Malgré la peur qui la gagnait, Aurore hoche la tête.
-La dame, reprit-il d'une voix tremblante, était Janna. Mon épouse.
-Était ? ne put s'empêcher de demander Aurore.
-Oui, était, poursuivit Edward. Elle est décédée, il y à deux ans. C'était alors que nous rentrions d'une soirée. Ce soir-là, Ce soir-là, nous nous trouvions à une soirée. La salle était remplie de rires et d'une musique entraînante. Janna était on ne peut plus élégante, la plus belle sans aucun doute ! La soirée avait pourtant bien commencé, mais un cri étouffé a retenti dans une pièce voisine. Elle a été la seule à réagir. Elle s'est précipitée dans cette direction. Je l'ai suivi en courant, et quand nous sommes arrivés, le spectacle qui s'offrait à nous était glaçant. Un homme, un couteau à la main était en train de menacer une jeune femme recroquevillé dans un coin. Malgré tous les efforts que j'ai fait pour la dissuader, Janna s'est jetée sur l'agresseur en criant. L'homme, qui s'était retourné en surprise, à planter le couteau dans le ventre de Janna.
Edward s'arrête un moment, les yeux scintillants. Il soupire avant de reprendre.
-J'ai assisté à cette scène, terrorisé et impuissant. Janna avait les yeux remplis de douleur mais elle à réussi à pousser l'homme en arrière avant de s'effondrer au sol. J'ai couru vers elle, mais il était déjà trop tard... Janna avait donné sa vie pour sauver celle d'une inconnue.
Il avait prononcé ces derniers mots en murmurant, les yeux dans les vagues, une unique larme coulant sur sa joue.
Aurore, émue par cette révélation, le regarde, de la peine et de la pitié la submergeant. Elle, qui d'habitude insensible, à la grande envie de le prendre dans ses bras et de pleurer avec lui.
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