Décembre est là, avec ses lumières scintillantes. Mais dans la tête d'Aurore, c'est le brouillard total : elle n'a toujours aucune idée de cadeaux pour sa famille et ses amis ! Elle a fouillé frénétiquement chaque tiroir, soulevé chaque piles de vêtements, parcouru chaque livre et feuilleté tous ses cahiers jusqu'à ce que sa chambre ressemble à un champ de bataille. Elle décide alors d'explorer le grenier, cette pièce sombre et sale, oubliée où les ombres et la poussière habitent.

Une lampe à la main, elle prend son courage à deux mains et, le cœur battant, elle entre dans la pièce obscure. À l'intérieur, elle trouve plein d'objets du passé : des bougeoirs en bronze ternis, des vieux livres aux pages jaunies, des portraits aux regards figés, des meubles en bois massifs sculptés de motifs... Tout est couvert d'une épaisse couche de poussière, créant un voile gris sur les objets, comme si le temps s'était arrêté. Devant cette pièce remplie d'histoire, une pointe de déception transperce Aurore : contrairement à ce qu'elle a pu espérer, cette salle ne lui apporte aucune inspiration. 

Un seul objet, perdu au fond de la pièce, retient son attention. Plus précisément, un tableau représentant une rue de Londres dont la route, recouverte d'une fine couche de neige, était éclairée par des réverbères. De belles maisons en pierres longeaient le passage, où l'on pouvait apercevoir quelques pavés ayant échappé à la neige. Étonnement, cette œuvre attire le regard de l'adolescente, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Le temps s'arrêté autour d'Aurore, qui dévisage le tableau. Le silence règne mais on peux entendre la respiration de la fille, plongée dans la contemplation de sa trouvaille. Le cadre de la fresque hivernale, en or irrégulier, étincelle, donnant un côté somptueux à la magnifique représentation.

Aurore le regarde avec envie, les yeux brillants dans l'obscurité.Elle hésite, puis s'avança d'un pas incertain avant de s'immobiliser de nouveau. Finalement, elle arrive à quelques centimètres du tableau et, sans demander la permission, sa main vient se poser sur le splendide cadre. L'espace d'un instant tout s'arrête. Aurore ne respire plus, même la mouche qui volait est pétrifiée. Et, dans un grand éclair, elle disparaît de la pièce.