chapitre 11

Lorsque l'effet de la drogue s'épuisa, Esmée ne se trouvait plus dans la forêt. Elle cligna plusieurs fois des yeux et les ouvrit doucement, encore endormie. Lorsqu'elle eut complètement repris ses esprits, elle hurla : elle était enfermée dans une cage au-dessus d'un vide dont elle ne voyait pas le fond.

« Content de vous revoir, mademoiselle. »

Esmée releva la tête. Devant elle, Gibbs lui sourit.

« Gibbs ? »

A côté de lui, Cotton et Marty hochèrent la tête dans sa direction. Jack n'était pas avec eux.

« Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Et où est Jack ? » demanda-t-elle en s'accrochant à la cage.

C'est là qu'elle remarqua que les barreaux étaient faits à partir d'os humains. Elle fut prise de nausée et les lâcha.

« Avec les indigènes. » répondit Gibbs.

« Comment ça ? »

« Ils le prennent pour leur chef. »

« J'ai du mal à comprendre. »

« Il y a quelques jours, Jack nous a demandé d'accoster n'importe où, alors nous avons atterri ici, ce qui s'est révélé être une très mauvaise idée. Les indigènes nous ont attaqués et enfermés ici, hormis Jack dont ils ont fait leur chef. »

« Mais pourquoi ? »

« Ils pensent qu'il est un dieu enfermé dans un corps d'humain. »

Esmée garda le silence un instant, déconcertée. Qu'est-ce que c'était que ce charabia ?

« Un dieu dans un corps d'humain... » répéta-t-elle.

« Aye. »

« Et que vont-ils faire de nous ? »

« Nous manger, probablement. » répondit Marty.

Le cœur d'Esmée bondit dans sa poitrine. Elle tenta de lire la plaisanterie sur le visage du pirate mais celui-ci demeura sérieux.

« Vous vous foutez de moi ? »

« Si seulement. »

Esmée se redressa, prise de panique.

« On ne peut pas rester là ! Il faut qu'on s'échappe ! »

« Croyiez bien que nous y ayons réfléchi. Mais nous nous trouvons au-dessus du vide et à des centaines de mètres de la falaise. »

Esmée se pencha. La cage était suspendue par une corde qui semblait prête à craquer au moindre mouvement brusque, et le reste de l'équipage était emprisonné dans une autre à quelques mètres d'eux.

« Il y a bien une... »

Soudain, la cage fut secouée et ils crièrent de panique. Esmée ferma les yeux, persuadée que celle-ci cédait sous leurs poids, cependant elle se mit à remonter. Elle osa ouvrir les paupières et vit un indigène ouvrir la cage alors qu'ils se trouvaient seulement à un mètre de la falaise.

« Ils viennent chercher leur déjeuner. » murmura Marty d'une petite voix.

L'indigène fit signe à quelqu'un derrière lui de s'approcher et Esmée eut un hoquet de surprise quand elle reconnut Will, les mains attachées et la bouche bandée. Celui-ci fut poussé dans la cage que les indigènes refermèrent et replacèrent dans le vide à l'aide d'une poulie. Une fois qu'ils furent éloignés, Esmée retira le bandeau qui couvrait la bouche de son ami et lui détacha les mains.

« Will ! Qu'est-ce que tu fais là ? » s'exclama-t-elle.

« Beckett nous a arrêtés, moi et Elizabeth. » commença-t-il.

« Quoi ? Pourquoi ? »

« Pour avoir aidé Jack à s'échapper, comme toi. »

« Quoi ? Mais c'est absurde ! Pourquoi ne vous a-t-il pas arrêtés en même temps que moi ? »

« Je ne sais pas. En tout cas si je ne lui ramène pas ce maudit compas nous passerons à la potence. »

Esmée fronça les sourcils.

« Le compas ? Tu veux dire celui de Jack, celui qui n'indique pas le nord ?

« Oui. Beckett m'a missionné de le rapporter en échange de notre liberté. »

« Mais qu'est-ce qu'il ferait avec ce compas ? »

« Je ne sais pas. Mais je dois le ramener. »

Esmée demeura silencieuse. D'abord il voulait Jack, et maintenant son compas. Bon sang, que manigançait-il ?

« As-tu vu Jack ? » finit-elle par demander.

« Oui. Il était... avec les indigènes... »

« Ils ont fait de lui leur chef, apparemment. »

« Quoi ? »

« Je n'ai pas tout compris non plus, je t'avoue. »

Le regard de Will devint dur.

« S'il est leur chef, pourquoi les a-t-il laissés nous enfermer ici ?

« Parce qu'il est leur chef tant qu'il se comporte comme tel. » expliqua Gibbs.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? » demanda Esmée.

« Jack se trouve dans une position bien pire que la nôtre. Les Pelegostos croient qu'il est un dieu sous forme humaine et ils veulent l'honorer en le libérant de sa prison charnelle. » Il marqua une pause et prit un ton grave. « Ils vont le rôtir et le manger. »

« Quoi ? » s'écrièrent Esmée et Will d'une même voix.

« Quand les tambours que vous entendez se tairont, ils tueront Jack. »

Esmée blêmit. Si Jack mourait, elle ne pourrait plus retourner à Port-Royal. Ce n'était pas une option envisageable. Ils devaient sortir d'ici et secourir le pirate avant qu'il ne finisse en brochette. Will parut lire à travers son esprit car il hocha la tête.

« On ne peut pas rester là à attendre, alors. » dit-il.

« Et comment comptes-tu sortir d'ici ? » demanda Gibbs.

Le garçon regarda autour de lui, puis échangea un regard avec Esmée qui se redressa. Il avait trouvé quelque chose.

« Si l'on met assez de force, on peut entraîner la cage jusqu'à la falaise et la remonter à l'aide des racines sur le mur. » expliqua-t-il.

« C'est de la folie. La cage pourrait craquer à n'importe quel moment. » rétorqua Marty.

« On n'a pas beaucoup d'autres choix, de toute façon. Soit c'est ça soit on finit en festin. » répliqua Esmée.  « On doit essayer. »

Il eut un silence indécis, puis Gibbs acquiesça.

« Allons-y. »

Doucement, ils reculèrent au fond de la cage pour l'entraîner vers l'avant. Au début, celle-ci gagna seulement quelques mètres, puis prit de l'allure au fur et à mesure qu'ils y mettaient de la force. Au bout de longues minutes épuisantes, ils manquèrent de peu le mur à deux reprises puis parvinrent à se stabiliser en s'accrochant aux racines. De l'autre côté, le reste de l'équipage avait compris leur manigance et les imita.

« Passez les jambes à travers et tâchez de grimper ! » cria Gibbs.

Esmée s'exécuta et referma sa poigne sur l'une des racines. Doucement et non sans efforts, ils remontèrent la falaise.

« On aura besoin de tout le monde sur le Black Pearl ! » cria Will.

« En fait, pas tout le monde ! » s'exclama quelqu'un dans l'autre cage. « 6 hommes suffiraient ! »

Esmée se figea. Il lui avait suffi d'une seconde pour comprendre : le premier arrivé partait avec le Pearl, les autres restaient coincés sur l'île. Si elle n'était pas assez rapide, elle était condamnée à mort.

« Dépêchez-vous ! » hurla-t-elle.

Ils accélérèrent aussitôt la cadence malgré l'épuisement, suivis de près par la cage voisine. Esmée tenta de contrôler sa respiration pour maintenir le rythme et ignora la douleur dans ses jambes et ses bras : elle n'avait pas d'autre choix que de continuer, qu'importe la chaleur et la transpiration qui lui brûlaient la peau.

10 mètres les séparaient du sommet lorsque Will lui fit signe de cesser de grimper et pointa sa tête du doigt. Esmée suivit son regard et remarqua qu'un indigène traversait le pont au-dessus d'eux sans les regarder. Elle retint sa respiration et demeura immobile, emprise à la panique. S'il les voyait, ils étaient fichus.

De l'autre côté, l'équipage continua leur route, malgré les avertissements de Will. Esmée dut les regarder prendre de l'avance sur eux, lorsqu'un des hommes attrapa un serpent et paniqua. L'équipage lâcha le mur et retourna à toute vitesse au point de départ.

Emportée par la vitesse, La corde qui retenait leur cage craqua et ils tombèrent dans le vide dans des cris d'horreur. Esmée détourna aussitôt le regard, refusant d'être témoin de ce spectacle funeste.

« Bougez-vous ! » hurla Will.

Au-dessus d'eux, les cris de l'équipage avaient attiré l'attention de l'indigène et il s'était précipité chercher du renfort. Ils n'avaient plus de temps à perdre.

Ils franchirent les derniers mètres et se mirent à couper la cage, lorsque les exclamations des indigènes s'élevèrent.

« Faites rouler la cage ! » hurla Esmée.

Ils se relevèrent en quatrième vitesse et poussèrent la cage, quand celle-ci bascula dans le vide et les entraîna avec eux. Ils dévalèrent la forêt à toute vitesse, secoués dans tous les sens. Esmée reçut plusieurs coups et ferma les yeux lorsqu'un mal de cœur vint lui serrer l'estomac.

Enfin, leur course fut arrêtée par un arbre. Cependant, les indigènes n'avaient pas abandonné et courraient derrière eux.

« Soulevez la cage ! » hurla Will.

« Allez ! Comme la jupe d'une femme ! » ajouta Gibbs.

Ils obéirent et se mirent à courir, ralentis par le poids. Esmée sentait ses bras la lancer sous l'effort et manqua à plusieurs reprises de trébucher.
Soudain, la cage tomba et ils furent emportés dans le vide. Esmée crut un instant que son heure était venue, jusqu'à ce qu'ils s'échouent dans l'eau. La cage s'ouvrit et ils se dépêchèrent de remonter à la surface. Les indigènes les avaient rattrapés et tentaient de les atteindre avec leurs flèches. Esmée plongea plusieurs fois pour se protéger de leur poison.

Ils se cachèrent dans un coin de la roche, et la jeune fille pensa alors qu'ils étaient hors d'atteinte, mais les indigènes les trouvèrent et les menacèrent avec leurs armes.
Esmée regarda autour d'elle : ils n'avaient nulle part où aller, ils étaient faits.

Soudain, la tribu rangea ses armes et partit.

Esmée et ses amis restèrent un instant immobile, décontenancés par cette soudaine retraite, puis lorsqu'ils comprirent que la voie était libre, remontèrent et se dépêchèrent de retourner au Pearl avant que les indigènes ne reviennent.

Là-bas, Pintel et Ragetti étaient en train de remettre le navire à flot. Trop secouée, Esmée ne fut même pas surprise de les voir ni ne pensa à leur demander comment ils avaient échappé à la prison comme la plupart de leurs camarades arrêtés par les Anglais deux ans auparavant.

« Parés à faire voiles ! » cria Gibbs tandis que l'équipage montait à bord.

« Et Jack ? » dit Will.

« Je ne pars pas sans lui ! » ajouta Esmée.

Un cri attira leur attention. Esmée se retourna, plissa les yeux et reconnut la silhouette de Jack courir dans leur direction. Elle eut un sourire, soulagée de le voir bel et bien vivant, sourire qui s'effaça quand l'entièreté de la tribu d'indigènes apparut à ses trousses.

« On lève l'ancre. » dit Will.

« Larguez les amarres ! » cria Gibbs.

Ils s'empressèrent de monter à bord et de retourner en mer. Esmée se pencha par-dessus le navire et regarda Jack semer les indigènes et rattraper le Pearl. Il s'accrocha à la corde et se tourna vers la tribu.

« Hélas ! Mes enfants, que ce jour reste comme celui où vous avez failli... »

Une vague éclaboussa son visage et il acheva sa phrase dans des murmures. De retour sur le navire, Pintel et Ragetti lui offrirent un manteau et Gibbs s'approcha de lui.

« Éloignons-nous de cette île, cape au large. » dit-il.

« Oui à la première et oui à la seconde mais en restant près des côtes. » dit Jack.

« Ça semble contradictoire, capitaine. »

« J'ai confiance en tes talents de conciliateur. »

« Jack ! » l'interrompit Will. « Elizabeth est en danger."

Le pirate se détourna de lui et retourna sur le pont supérieur. Will et Esmée le suivirent.

« Tu as songé à la surveiller, à l'enfermer ? » répondit-il d'une voix indifférente.

« Elle est en prison ! On va la pendre pour t'avoir aidé ! »

« Un jour ou l'autre, il faut assumer ses erreurs. »

« Jack », dit Esmée en sentant que Will perdait patience. « Il faut que tu rentres à Port-Royal. »

Ce dernier se tourna vers elle et la dévisagea de ses yeux sombres. Esmée sentit une vague de chaleur traverser sa poitrine. Son regard lui procurait toujours le même effet, deux ans plus tard.

« Tiens, pour quelqu'un qui ne voulait plus me voir, tu en as fait du chemin. T'ai-je tant manqué que ça ? » dit-il d'une voix détachée.

Esmée se mordit la lèvre et tenta de garder un visage impassible. Dire qu'il ne lui avait pas manqué serait un mensonge, mais elle ne pouvait pas l'admettre. Pas à lui.

« Là n'est pas la question. Jack, si tu ne retournes pas à Port-Royal la Compagnie des Indes me tuera. » répondit-elle.

Le pirate sembla manquer de mot. Il observa les traits de son visage, comme s'il cherchait le mensonge dans ses yeux.

« Et pourquoi feraient-ils cela ? » demanda-t-il d'une voix plus douce.

« Parce que je t'ai aidé à t'enfuir. Et parce qu'ils savent que j'ai été une pirate. »

« Comment l'ont-ils découvert ? »

« Je n'en sais rien. Te libérer a dû m'attirer de l'attention. »

Il eut un silence. Jack sembla réfléchir. Esmée attendit, tandis que Will s'agitait à ses côtés. Était-il possible que le pirate se rende compte de la gravité de la situation et qu'il en soit touché ?

Son regard s'attrista et il soupira.

« Tu sais que je ne les laisserai pas faire. » dit Jack.

Le cœur d'Esmée se réchauffa.

« Alors rentre à Port-Royal. S'il te plaît. »

Le pirate observa les deux compagnons tour à tour puis tourna son attention sur l'horizon.

« Très bien. » commença-t-il. « Will, je t'échangerai le compas et je rentrerai à Port-Royal si vous m'aidez à trouver ceci. »

Il sortit un parchemin de sa poche mouillée sur laquelle était dessinée une clef à deux tiges. Esmée fronça les sourcils : qu'est-ce que c'était encore que ça ?

« Tu veux qu'on trouve ça ? » dit Will, perplexe.

« Non. Vous voulez trouver ça. Car trouver ça vous trouvera en capacité de trouver et de localiser par votre découverte la détection d'un moyen de sauver votre peau. Compris ? »

« Jack, ça n'a aucun sens. » répondit Esmée.

Elle dissimula un sourire en se mordant la joue intérieure. Le petit jeu de Jack ne cessait jamais de l'amuser.

« Cette chose sauvera Elizabeth ? » reprit Will.

Jack eut un silence, comme s'il évaluait sa question, puis se rapprocha de lui.

« Que sais-tu de Davy Jones ? » souffla-t-il.

Esmée releva la tête et fusilla le pirate du regard.

« Quoi ? Non, Jack ! » s'écria-t-elle.

« Quoi, qui est Davy Jones ? » demanda Will.

« C'est l'un des plus puissants pirates qui navigue les océans ! Personne n'a jamais survécu à ses assauts ! »

« C'est pourquoi nous allons chercher ça. » répliqua Jack en montrant la clé du bout du doigt.

« Quel est le rapport avec Davy Jones ? » demanda Will.

« Jack, qu'as-tu fait ? » s'enquit Esmée en se tournant brusquement vers lui.

Le pirate prit un air surpris et les contourna en grand pas. Esmée le suivit jusqu'au pont inférieur où elle l'obligea à se retourner et à la regarder dans les yeux.

« Jack Edward Teague ! Qu'as-tu fait ? » répéta-t-elle d'une voix dure.

« Moi ? Absolument rien. » dit-il avec un air innocent.

« Tu peux mentir à n'importe qui mais pas à moi, tu le sais très bien. » rétorqua-t-elle d'une voix maternelle.

Jack chercha autour de lui un moyen de s'échapper, mais comme il ne disposait d'aucune porte de sortie, il soupira et se rapprocha considérablement d'elle. La couturière fut brièvement troublée par leur soudaine proximité et en oublia d'expirer.

« Ça fait 13 ans. » murmura-t-il.

La jeune fille ne comprit pas au début, puis fit le rapprochement et manqua de lâcher un cri d'horreur. Elle se couvrit la bouche pour éviter d'attirer l'attention sur elle.

« Jack... » arriva-t-elle seulement dire.

Le pirate hocha la tête, l'air désolé.

« Tu comprends pourquoi j'ai besoin d'aller chercher cette clé. »

Le visage indifférent de Jack irrita la jeune fille et elle lui vola son chapeau pour le frapper à plusieurs reprises avec. Elle ne supportait pas de le sentir si détendu alors qu'il était condamné à 100 ans de servitude à bord du Hollandais Volant. Elle avait l'impression de craindre plus que lui alors qu'il était le principal concerné.

« Et bien sûr tu ne pouvais pas y penser avant de passer ce foutu marché avec lui ? » s'écria-t-elle tandis que les pirates les regardaient se disputer avec des airs confus. « Il faut toujours que tu agisses sans réfléchir ! »

Le pirate lui arracha le chapeau des mains, vérifia qu'il n'était pas abîmé et le replaça correctement sur sa tête avec une mine vexée.

« Ne t'inquiète pas, trésor. Tu as réussi à vivre 10 ans sans moi, je suis sûr que tu survivras 70 ans de plus. » dit-il en lui adressant un sourire mesquin.

Esmée sentit la température de son corps grimper alors que la colère montait dans ses veines et elle dut se retenir pour ne pas lui en foutre une.

« Pardon ? C'est toi qui m'as laissé tomber ! J'ai cru que tu étais mort tout ce temps ! »

« Figure-toi que moi aussi. » répliqua Jack d'un ton calme. « Nous sommes donc quittes sur ce point-là. »

Esmée le foudroya du regard, à bout de patience. Cela faisait moins d'une heure qu'elle avait mis pieds sur le Black Pearl et Jack lui sortait déjà par les yeux. Il avait le don de la mettre hors d'elle, c'était insupportable.

Cependant, elle ne répliqua rien et prit une longue inspiration pour recouvrir son calme.

« Et elle ouvre quoi cette clé ? » demanda-t-elle une fois que la colère eut redescendu.

« Tu n'en as vraiment aucune idée ? »

Esmée fronça les sourcils, puis comprit. Son visage devint blême.

« La légende est donc vraie ? » marmonna-t-elle.

Jack hocha la tête.

« Du début jusqu'à la fin. »

« C'est de la folie. »

« C'est le prix à payer pour que je rentre à Port-Royal, chérie. »

S'attendant à ce qu'Esmée s'emporte une seconde fois, Jack s'éclipsa aussitôt et retourna derrière la barre, là où les attendait Will.

Esmée resta à l'écart, refusant d'adresser la parole au pirate jusqu'à ce qu'ils aient mis pieds à terre. Elle qui s'était attendue à ce que le voyage soit simple, elle aurait dû se souvenir que Jack ne passait pas d'accord qui ne lui était pas bénéfique.

Mais là... c'était tous les envoyer à la mort. Ils n'avaient pas la moindre idée de l'endroit où se trouvait la clé et Davy Jones ne les laisserait jamais atteindre le coffre. Ils étaient condamnés avant même qu'ils n'aient commencé la quête.

Et pourtant, Esmée ne pouvait pas s'empêcher de se dire que si cela pouvait sauver Jack, elle le suivrait jusqu'au bout. Elle avait cru qu'il était mort pendant dix ans, elle ne pouvait pas se permettre de le perdre pour toujours.

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