Chapitre 14


            Quelques heures plus tard. Après une longue entrevue avec le Roi puis un tour de la cour accompagné par sa mère, François avait décidé de s'exercer un peu. Une épée sertit de pierres précieuses en main, il croisait durant plusieurs heures le fer avec Robert et son écuyer, Arthus Gouffier. Les deux jeunes hommes s'étaient rapidement échangé quelques mots au sujet de la servante favorite du prince. Malheureusement, la conversation avait été abrégé par le modeste Arthus aux oreilles trop décollées et sa manie aux colportages.

Robert avait été tout particulièrement étonné d'apprendre que la jeune fille était bel et bien une servante. Il désirait la voir et témoigner de sa si grande beauté. François parlait de Katarina avec une telle passion mélangée à une peur sourde et puis avec tendresse. Sa curiosité avait été piqué à vif. Toutes ses émotions étaient bien contradictoires. François lui avait murmuré tout cela près d'une cible puis en voyant Arthus arriver, il lui sourit avec complicité avant de s'éloigner l'air de rien.

Au-delà des Hommes, une figure semblait fondre sur un trône en pierre, froid et gris. La mélancolie se lisait sur ses trais, ainsi que sa colère. Ses longs cheveux noirs créaient comme un rideau autour de son visage anguleux. D'énormes cernes aussi noirs que ses cheveux portaient ses deux yeux sombres. Sa respiration était lourde, son dos vouté. Il se lamentait.

- C'est impossible. Non... Non... Murmurait-il.

- Cela suffit Varalica, au grand maître. Redressez-vous ! Votre créature saura quoi faire face à cette enfant.

- Foutaises... La prophétie...

- Ne se réalisera pas. Je m'en assurerais Maître ! Ne suis-je pas votre favorite mon seigneur ? La créature nous a déjà dit avoir trouvé les êtres de la prophétie. Elle ne tardera pas à exaucer vos souhaits, ô maître.

- Oh ma vicieuse Prodosia... Va, fait ton travail et empêche-les. Empêche-les.

Sans un mot, la grande femme quitta la salle du trône suivi de Basajaun, la vile créature poilue du maître. Prodosia avait un but à atteindre, et aucune prophétie n'allait empêcher son maître de posséder leur monde comme le faisait autrefois le grand et déchu Caspiel.

- Je jure sur la tombe de Caspiel qu'elle ne reviendra pas ! Elle mourra ! Je le jure ! Vociféra-t-elle.

- Comment allez-vous procéder ? demanda la bête poilue.

- Laisse-moi m'occuper de ça monstre. Contentes-toi de faire ce qu'on te dit. Je ferai de Varalica l'être incontesté et cette maudite fée ne pourra rien faire contre nous.

Sur son chemin, une multitude de monstres s'effaçaient. Elle évoquait la mort et la peur, même chez de viles créatures. Prodosia était connue sur toutes les terres de ce monde. Elle était détestée, on crachait à l'entente de son prénom qu'elle portait si bien. La haine qui l'habitait depuis toujours l'avait poussé à commettre tellement d'actes impardonnable que les démons eux-mêmes ne supportaient pas sa présence.

- Maudite Prophétie ! Hurlait-elle, folle de rage.

Ce n'était plus un secret ici. Prodosia était folle et ça depuis trop longtemps. Elle pénétrait une pièce sombre, éteinte de vie. Au centre, elle retrouvait sa bête de compagnie. Une araignée gigantesque dotée d'un œil globuleux sur le dos. Cet œil s'ouvrit, la pupille disparut pour laisser place à une vision. Prodosia pouvait voir grâce à sa maléfique Argadia Venula à travers les yeux de La Créature. Elle ne cessait de repasser en boucle la scène de l'écurie. Des cheveux noirs comme ceux de corbeaux, une figure longiligne. Nul doute, c'était bien elle. Elle n'était plus en sécurité, que ce soit la jeune fille ou Prodosia. Désormais, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Il était temps !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top