Chapitre VI : La sélection de Quidditch
Le ciel gris recouvrait le terrain de Quidditch d'une ambiance pesante. Une quinzaine de Gryffondor entouraient Harry et Ginny, tous habillés en tenue de sport, un balai à la main. Assise à côté d'Hermione dans les tribunes, Luna observait tout ce beau monde. Ron se distinguait des autres candidats : incapable de tenir en place, il faisait presque s'envoler son Brossdur 11. Il se disputerait la place de gardien avec Cormac McLaggen, un garçon qui parlait toujours très fort.
Un coup de sifflet retentit ; les différentes balles s'envolèrent en même temps que les sorciers. Ron se plaça devant une zone de but, Cormac rejoignit l'autre. Luna peinait à suivre l'entraînement. Les batteurs essayaient de maintenir les Cognards loin de leurs coéquipiers tandis que les poursuiveurs cherchaient à marquer des buts en lançant le Souafle à travers les anneaux. Cormac les arrêtait haut la main, Ron, lui, y parvenait mais se montrait plus maladroit.
« Ça ne va pas être simple de les départager, annonça Luna. J'espère que ce sera Ron, Cormac est trop fier.
— Je ne peux que te donner raison, Luna ! », s'exclama Hermione dans un rire.
Le Gryffondor stoppa un nouveau but, le sourire aux lèvres. Sourire qui, Luna le remarqua, était adressée à son amie rouge et or. Cette dernière détourna la tête dans un soupir, les joues rosissantes. Et alors que le Souafle fonçait droit sur Cormac, Hermione plaça sa main devant sa bouche et souffla :
« Confundo. »
Le balai du jeune homme se décala sur la droite, permettant à la balle de passer au travers d'un des anneaux. Perdu, Cormac bomba le torse pour se redonner contenance alors même que Lavande Brown, assise quelques places en-dessous de Luna, hurlait des encouragements et des félicitation à Ron, qui, revigoré par le raté de son adversaire, arrêtait les buts avec plus d'assurance.
Bientôt, le coup de sifflet annonçant la fin de la sélection enveloppa le terrain de Quidditch. Harry parlait à ses coéquipiers mais Luna était trop éloignée pour l'entendre. Luna et son amie descendirent les rejoindre, curieuses de connaître le résultat.
« C'était de la triche, ton sortilège, lança la Serdaigle. Mais je suis contente qu'il n'ait pas arrêté tous les buts.
— Je... il m'agaçait. »
Elles rirent de bon cœur et lorsqu'elles atteignirent la pelouse du terrain, Ron Weasley courut dans leur direction, les joues aussi rouges que l'écharpe d'Hermione. Il serra la Gryffondor dans ses bras, possédé par la joie qui l'animait.
« Je suis le gardien ! Je suis le GARDIEN, Hermione !
— Tu le mérites, bravo, Ron ! »
Elle répondit à son étreinte tandis que Luna félicitait le garçon à son tour. Soudain, une masse de cheveux blonds barra la vue à Luna : Lavande Brown se tenait devant Ron, le regard fuyant.
« Tu as très bien joué, Ron. Bravo ! Je suis contente que ce soit toi.
— Merci, Lavande. »
La jeune femme se détourna en gloussant, manquant de peu foncer sur McLaggen qui regagnait les vestiaires, l'air contrarié. Hermione suivit sa camarade du regard, les lèvres pincées.
« Ton ami n'est pas avec toi ? s'enquit Ron à l'adresse de Luna.
— Il révise à la bibliothèque.
— Tu devrais prendre exemple sur lui, Ronald ! le railla Hermione.
— Très drôle ! »
Les deux Gryffondor se chamaillèrent jusqu'à l'arrivée de Ginny et Harry. Luna n'avait pas revu le brun depuis la rentrée ; chaque fois qu'elle croisait les Gryffondor, son ami travaillait en compagnie du professeur Dumbledore. Travail qui devait être éprouvant vu les cernes qui couraient sous les yeux de Harry.
« Une Bièraubeurre, ça vous dit ? », proposa Ginny.
Tous acquiescèrent et se mirent en marche direction Les Trois Balais.
***
La bibliothèque de Poudlard, véritable sanctuaire de sagesse et d'émerveillement, était un lieu où les mots dansaient entre les pages, où l'histoire s'épanouissait en une mélodie silencieuse et envoûtante. En pénétrant dans ce lieu enchanteur, on était immédiatement captivé par l'atmosphère empreinte de mystères et de savoir.
Les rayonnages s'étendaient à perte de vue, chaque étagère portant le poids de siècles de connaissances magiques. Les ouvrages anciens arboraient des reliures richement ornées, révélant leur grand âge, tandis que les manuels scolaires portaient les marques de générations d'étudiants curieux. La lumière douce des lampes suspendues caressait les bureaux en bois sombre, incitant les chercheurs à se perdre dans leurs découvertes. Les fauteuils rembourrés semblaient inviter à la réflexion et à la rêverie, offrant un confort bienvenu. Le silence régnait en maître, seulement brisé par le doux murmure des pages tournées et le grattement occasionnel d'une plume sur du parchemin. Stefen adorait cet endroit, l'un des seuls où il trouvait la paix.
À contrecœur, le Serdaigle referma son manuel de sortilèges, la matière qui lui posait le plus de difficultés. Il relut une dernière fois ses notes, puis les rangea à l'intérieur de son sac avec le reste de ses affaires. Sous le regard impassible de madame Pince, Stefen sortit de la bibliothèque, tout de même pressé de rendre visite à Jihane, à la volière.
Toutefois, lorsqu'il passa les portes de la pièce, on le plaqua brusquement contre un mur. Le garçon qu'il avait blessé la veille, Darrel, plaça sa baguette contre son cou.
« On fait moins le malin, hein, Heronshade ?
— Laisse-moi tranquille, putain ! »
Le Serdaigle abaissa sa baguette ; Stefen se détendit mais maudit sa stupidité lorsqu'une sourde douleur l'assaillit. Darrel s'éloignait en riant à gorge déployée. Des gouttes pourpres tombèrent sur le sol tandis que Stefen tentait de stopper le saignement de son nez. Des larmes lui mangeaient les yeux. Il ne comprenait pas la haine à laquelle il était exposé.
Le visage en sang, il repartit en direction de la volière, une colère sourde comme seule compagne. Il se jura, qu'un jour, il les écraserait tous. Tous ces morveux qui se foutaient de sa gueule. Il s'élèverait. Et s'il ne pouvait pas devenir meilleur qu'eux, alors il serait pire.
***
La porte de la Salle sur Demande se dessina dès lors que Drago s'approcha d'un pan de mur. La boule au ventre, il vérifia que personne ne rodait, surtout Peeves, l'esprit frappeur du château. Il inspira longuement, puis pénétra à l'intérieur de la pièce mystérieuse.
La même odeur de renfermé l'accueillit. La montagne d'objets et de vieilleries l'intimida, comme à chaque fois. Comment parviendrait-il à trouver cette fichue armoire parmi toutes ces antiquités ? Ses recherches concernant sa réparation étaient au point mort. S'il ne mettait pas bientôt la main sur le meuble, il était un homme mort.
Les battements de son cœur accélérèrent, comme perdus au milieu d'une fanfare. Ses mains devinrent des étaux glacés. Des sueurs froides perlèrent sur son front et son souffle se fit court, emprisonné dans sa poitrine oppressée. L'air semblait se raréfier. Des pensées tourbillonnaient dans son esprit, des pensées sombres, inquiétantes, des souvenirs douloureux revenant le hanter. Chacun d'eux était un éclair déchirant le ciel de sa conscience. Ses jambes flageolantes menaçaient de le trahir à tout moment, mais Drago se cramponnait à la réalité, désespéré de reprendre le contrôle. Les murmures de l'angoisse se transformèrent en un cri silencieux, un cri qui résonna dans le labyrinthe de son âme tourmentée.
Soudain, un rayon de soleil éclaira une zone de la Salle sur Demande. Cette lumière sortait de nulle part, comme par magie. Malgré la panique lancinante qui l'emprisonnait, Drago parvint à rejoindre l'endroit marqué par la clarté surnaturelle. Le souffle court, tenant à peine sur ses pieds, le Serpentard atterrit devant un meuble couvert d'un draps poussiéreux. La lueur frappait le mobilier de plein fouet.
Le cœur rempli d'espoir, Drago tira sur le tissu : c'était elle, l'armoire jumelle de chez Barjow et Beurk ! Les portes en bois sombre étaient ornées de sculptures délicates, représentant des créatures mythiques et des symboles mystiques. La poignée en laiton, usée par le temps et par d'innombrables touchers, invitait à l'aventure.
Drago tomba à genoux, emporté par une vague de soulagement. Les larmes coulèrent d'elles-mêmes alors qu'il laissait l'une de ses mains glisser contre le meuble.
« Merci... », murmura-t-il.
Comme pour lui répondre, la lueur brilla plus fort.
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