Play with me
Isaac
Elle est partie.
Non. Elle a fui. Encore.
Putain d'Harlow Jenkins.
Je pensais qu'elle avait changé depuis toutes ses années, mais il faut croire que non.
Quand elle a passé le seuil de la salle de réunion, j'aurai tout donné pour que mes iris soient à rayons X et puissent voir ce qui se cache sous ce tailleur pantalon. La dentelle du caraco qui dépasse de sa veste m'a donné un aperçu... mais mon imagination, fertile, quand il s'agit d'elle me pousse à me demander si miss Jenkins a choisi du blanc virginal comme c'était le cas hier soir, ou au contraire du noir pour sa lingerie... assorti à ses talons de pecheresse.
Je l'ai scannée sans aucune honte, même quand du coin de l'oeil, j'ai avisé Ken qui me jettait un regard noir.
Le pauvre, il doit se faire des nœuds au cerveau, et bientôt à la bite, car il n'aura pas Harlow, je m'en assurais. Hier soir, je me suis fait passer pour son frère et ce matin je la mate comme une proie morte de faim.
Rien n'aurait pu me détourner de sa silhouette, et des idées qui germaient dans mon cerveau. Harlow, moi, de la dentelle et des talons de douze centimètres... de chaque côté de mon visage pendant que... ça y est mon deuxième cerveau se manifeste. Heureusement que la table cache ce petit contretemps. J'en profite pour m'enfoncer dans mon fauteuil, et me rincer l'œil jusqu'à qu'elle s'assoit sur la dernière place disponible.
Évidemment, il fallait que ce soit pile à côté du surfeur. Je ne loupe pas son sourire en coin, ni le cachet de paracétamol qu'il lui tend.
Connard ! Je suis passé avant toi, ai-je envie de gueuler.
Classe mec !
Nerveusement je joue avec mon stylo ce qui a pour effet de faire relever le regard d'Harlow dans ma direction. Enfin !
Quand nos prunelles s'accrochent, je peux y lire l'étonnement de me trouver là, de la colère, mais aussi autre chose de plus... coquin. Notre jeu de regard est interompu par sa tante qui lui demande de venir nous presenter ses plans. je suis pratiquement certain qu'elle n'a rien écouté. Et son excuse bidon de relire ses notes m'en donne la preuve.
A la fin de son exposé je me mets à l'applaudir, pas pour la mettre mal à l'aise mais parce qu'elle a vraiment fait du bon travail. Je me permets quand même un sous-entendu qui v ala mettre mal à l'aise.
Les bonnes habitudes ne se perdent pas.
— C'est exactement ce que je souhaitais pour l'entreprise Harlow, me justifie-je. Du bois, des teintes chaudes, du verre... Tu as su combler tous mes désirs...
Harlow rougit, me fusille de ses iris verts forêt, rougit encore, j'aimerais pouvoir m'infiltrer dans son crâne afin de décrypter ses pensées. J'en ai une vague idée. Puis elle met fin à ce duel pour rassurer l'autre con.
— Seulement, professionnels, se sent-elle obligée de préciser à l'intention du surfeur/ébéniste.
— Pour le moment...
Je souris de toutes mes dents en la voyant fulminer.
Ensuite, ils discutent de je ne sais quoi, l'autre inconscient se rapproche d'elle et... l'embrasse sur son front, puis il tourne les talons non sans jeter un œil dans ma direction.
Il veut mourir lui.
Et puis, princesse Jenkins s'est excusée, prétextant du travail et s'est volatilisée sans que je n'aie pu la rattraper. Obligé de rester pour discuter avec les artisans qui ont été retenus pour les rénovations de chez Foster Financial, et faire bonne figure devant Ken le surfeur aka menuisier. Évidemment il faut qu'il fasse partie de l'équipe. Je me délecte d'avance de la situation.
D'ailleurs celui-ci a toujours le regard tourné vers la porte d'où s'est échappée miss fuyarde. Je prends le temps de le détailler en cherchant, vraiment loin, ce qui peut plaire aux nanas, et à Harlow en particulier.
Cheveux mi long décolorés par le soleil et sec à cause du sel, look parfait pour un festival de fumeur de pétard et d'amateurs de techno, bon ok il a une musculature naturelle, mais sinon à part ce détail, non vraiment je ne comprends pas.
Mais bon, je suppose qu'il en faut pour tous les goûts.
Le principal est qu'il ne joue pas sur mes plates bandes... et justement il est en train de les piétiner... et en plus, je vais devoir me le coltiner puisqu'il fait partie de ceux qui vont bosser pour Harlow.
— Harlow ne va pas réapparaître, tu peux lâcher le battant des yeux.
Les mains dans les poches de mon pantalon de costume taillé sur mesure, l'air détaché, je le fixe droit dans les yeux en lui disant ça. Il détourne son attention vers moi, un rictus sur ses lèvres. Nous adoptons une posture identique.
— Un problème monsieur Foster ?
— Isaac. Monsieur Foster c'est mon père. Ou Hadès mais c'est réservé à une seule personne.
Je lui fais un clin d'œil en mode connard.
Il écarquille les yeux en entendant mon surnom.
— Et non. Enfin pas encore.
Il fronce les sourcils.
— Ça va dépendre de toi.
— Oh ! s'exclame-t-il quand la lumière se fait dans son cerveau cramé au sel et aux embruns.
C'est-à-dire si je m'intéresse de trop près à ton jouet ?
Je me rapproche de lui, le toise dangereusement, je le dépasse d'une bonne tête, mais ce con sourit de ses dents blanches.
— Attention Ken le surfeur, tu parles d'Harlow, une amie d'enfance et chère à mon cœur...
J'en rajoute mais il n'est pas obligé de la savoir.
— Tiens ce n'est pas ta sœur aujourd'hui ? crache-t-il, ignorant son dénominatif.
— Tu as été bien naïf de le croire... mais je peux comprendre que tu m'en veuilles... après tout, j'ai cassé ton coup de l'emmener dans ton combi pour lui montrer ta collection de
planches de surf.
Il serre la mâchoire, ouvre la bouche pour m'envoyer chier :
— Tu es trop sûr de toi Foster. Et Harlow est une fille trop bien pour un mec dans ton genre.
Fini de jouer.
— Et la nièce de celle qui signe ton chèque à la fin du mois... j'allais te préciser avant que
tu ne me coupes la parole.
Il perd de son bronzage.
— Je vois qu'elle a omis de te préciser ce détail. Certainement parce qu'elle n'en voyait pas la nécessité. Alors un conseil, si tu ne veux pas que je te renvoie chez toi, avec Surfline express, évite de traiter Harlow de jouet. Sinon je peux t'assurer que tu ne remonteras plus sur une planche de surf.
Mon portable vibre dans la poche intérieure de ma veste. Je le sors pour lire un message d'Alan. Je tape une réponse, le range et me reconcentre sur James.
— Tu me menaces Hades.
— Non, je te mets en garde, je suis sympa. Et je ne vais pas te refaire la biographie du Dieu des enfers... mais pour info James, le surnom que je donne à Harlow depuis des années est Persephone... tires en les conclusions qui s'imposent.
Sans lui donner le temps de répliquer, je tourne les talons pour aller saluer Isobel, mais elle est en pleine conversation téléphonique. Une fraction de seconde je me demande si elle est avec mon père en ligne. Puis quand elle me détaille en fronçant les sourcils, je doute. Je lui fais un signe de la main pour lui dire au revoir, qu'elle me rend, et quitte Architectural Concept pour me rendre dans les locaux de Foster.
L'entrevue avec Alan dans son bureau a été rapide, un problème de gestion interne, une ligne indispensable qui manquait sur un contrat et qui a ralenti le process d'une transaction importante pour un de nos clients. Alan repasse systématiquement derrière chaque contrat, pour vérifier si tout est correct. Une vraie machine. Un requin du droit financier. Il a toute ma confiance, ainsi que celle de mon père. Il voulait m'en informer, mais aussi que le pôle RH a pris le dossier en main car c'est une faute professionnelle grave qui peut avoir des répercussions importantes. Pas de pitié pour celui qui a merdé.
— Merci Alan. Bon je dois y aller, j'ai rendez-vous avec Jenny.
Mon pote hausse un sourcil.
Dis de cette façon...
— Pour une entrevue mec.
— Sous ton bureau ?
— Connard. Non, c'est terminé tout ça.
Maintenant ses sourcils touchent presque la racine de ses cheveux.
— Elle a merdé à plusieurs reprises ces jours-ci, je vais devoir lui rappeler quelques règles de bases du rôle d'une assistante, si elle ne veut pas chercher un emploi hors de nos locaux.
— Autre que celui de satisfaire son patron avec sa bouche ?
Je lève mon majeur avec l'intention de partir quand :
— Bonne chance mec.
— La chance n'a rien à foutre là. C'est un recadrage pas une demande en mariage.
Alan s'esclaffe.
— Et comment va Harlow au fait ?
Je me retourne d'un mouvement brusque, la main toujours sur la poignée de la porte, pour pouvoir le regarder, mais ce con a la tête plongée sur un dossier avec un rictus aux lèvres.
— En quoi ça t'intéresse ?
— Tout doux mec. C'est une amie, fait-il en relevant la tête du document, et comme hier soir elle n'avait pas l'air d'aller bien. Je m'informe.
— Une amie ? fais-je en m'etouffant presque de son culot. Et comment tu aurais pu le voir, tu t'es barré avec, silicone un et deux.
Alan éclate de rire à la référence des deux meufs.
— J'étais pas loin quand tu as joué au secouriste. D'ailleurs comment tu t'y es pris pour avoir son adresse ? et surtout qu'Harlow ne t'ai pas étripé ?
— Kendra est trop bavarde quand elle a bu...
— Et très ouverte aussi de ce que j'ai pu apercevoir. Mais ça tu le sais déjà.
Il me gratifie d'un clin d'œil et moi je me renfrogne à ce souvenir.
— Même venant de toi c'est minable, dis-je finalement un sourire amer au bord des lèvres.
Il hausse les épaules.
— On se refait pas mec.
Sa réflexion me renvoie des années en arrière, cette fameuse journée où j'ai compris que Harlow était partie sans laisser d'adresse... et le soir, pendant que je me trouvais à une fête où justement elle devait me rejoindre, mais qu'elle ne l'a pas fait, puisqu'elle s'était barrée, j'ai disjoncté. Kendra était là. Triste d'avoir perdu sa meilleure pote. Moi, en colère contre celle à qui j'avais ouvert mon coeur quelques jours plutôt, mon côté manipulateur a pris le dessus... Qu'est-ce qui peut faire plus mal à une fille que de se taper sa meilleure amie ? Sur le moment je n'ai pas trouvé d'autres réponses. Nous avons bu, beaucoup, et puis une chose en entraînant une autre on a terminé dans un pieu à l'étage de la baraque où se déroulait la soirée. Noyer son chagrin dans l'alcool et les orgasmes. Un grand classique. Que j'ai répété à maintes reprises dans ma vie. Rien de mémorable ceci dit. Elle et moi étions aussi mal à l'aise l'un que l'autre quand ça a été terminé. Kendra regrettait, moi, j'ai voulu me convaincre que non. Sauf que... je n'ai vu que le visage de ma princesse pendant que je baisais sa copine. Une culpabilité malvenue qui m'a permis de bander et de jouir comme le connard que je suis. Mais je suis un Foster, alors j'ai enfermé à double tour tout ce qui pourrait toucher de prêt ou de loin à Harlow... et j'avoue qu'à ce moment-là, la menace de ma mère a été une excuse bidon pour m'y aider.
Alan me sort de mes pensées.
— Des souvenirs ? Tu partages ? j'ai toujours fantasmé sur cette nana.
— Aucun, mens-je.
Mon ami n'est pas dupe, mais il a la délicatesse de ne pas relever. Parfois il peut en faire preuve... souvent avec la fille qui me tourmente d'ailleurs.
— Tu parles de qui ? Je questionne dans un souci d'être sûr que l'on parle bien de Kendra et non d'Harlow.
— Tu aimerais le savoir hein !
Alan prend son temps, s'étire, ferme le clapet de son MacBook,..
— Putain Alan !
— Monsieur est sur les nerfs... ou la béquille peut-être ?
Je vais me le faire. Je suis déjà à cran après ma confrontation avec le sosie de Kelly Slater alors il ne va pas falloir que mon meilleur ami continue.
— Kendra. Je parle de Kendra. Harlow est intouchable... range tes poings.
Je ne l'aurais jamais frappé. Mais ce mec me connaît par coeur.
Il aurait pu à une certaine époque, tenter un truc avec Harlow quand j'étais en taule. Ne pouvant plus la protéger, et n'ayant aucune confiance en ma génitrice, j'ai fait appel à lui, celui en qui j'ai toujours eu confiance, pour prendre le relais. Les rapports qu'il me faisait me rassurait... elle ne sortait avec personne, et aucun mec ne l'emmerdait contrairement à plus tard... mais ça c'est une autre histoire. Ils ont tous terminé avec la trace de mes doigts sur leurs visages de sales petits prétentieux.
— Je t'ai encore perdu mec ! une vraie gonzesse.
— Toi et moi on sait que je n'ai rien d'une nana.
On rit ensemble en se remémorant les nombreuses fois où l'on se retrouvait à poil dans les vestiaires après nos entraînements, puis je quitte son bureau afin de retrouver le mien.
L'entretien avec Jenny a été rapide. Elle a compris que si elle voulait garder son job avec un salaire à cinq chiffres elle avait tout intérêt à le faire sérieusement et dans le respect de la hiérarchie. Je lui ai également spécifié qu'il n'y aurait plus de passage sous le bureau. Elle a tiqué sur le moment, mais a vite assimilé où était son avantage pour respecter mon souhait. Je joue avec le feu. Elle pourrait très bien aller trouver mon supérieur, mon père en l'occurrence, et se plaindre de mon comportement et une plainte pour harcèlement avec mon casier ne plaiderait pas en ma faveur.
Il est un peu plus de vingt-heures quand je regagne mon penthouse. Après une séance de sport qui m'a fait le plus grand bien, une douche tout aussi salvatrice, je suis affalé sur mon canapé devant un plateau repas, quand la sonnerie particulière que j'ai attribuée à Harlow dévie mon attention de l'émission de sport que je suis en train de regarder.
Intrigué, et limite excité comme une puce, je lâche mon sandwich pour voir ce que me veut miss fuyarde à une heure si tardive.
Persephone :
Bonsoir Isaac, as-tu validé les devis ? il me les faut rapidement.
Harlow.
Moi :
Mais quel message formel... et autoritaire... dois-je te rafraîchir la mémoire princesse ?
Je devine Harlow me traiter de tous les noms. et je souris à cette hypothèse.
Non
mais c'est quoi ce sms ?
Les trois petits points apparaissent, signe qu'elle va me répondre.
Persephone :
Je ferai mieux la prochaine fois, promis... et non pas besoin. C'est assez gênant comme ça. Sinon tu les as validés, oui ou non ?
Moi :
Si je dis non ? je suis puni ?
J'ai envie de jouer un peu.
Persephone :
ISAAC !
Ok on passe aux majuscules.
Moi :
HARLOW !
Je ris tout seul comme un débile de ma connerie. Même si je la sais capable de venir chez moi... ah ben non elle a pas l'adresse, ce qui n'est pas mon cas.
Persephone :
Bon quand tu auras fini de faire le gamin, envoie moi un mail.
Bonne soirée.
Pas question que notre discussion s'arrête là. Je vois l'opportunité de la faire venir chez moi... ou d'aller chez elle.
Moi :
C'est bon, je les ai signés cette après-midi. Tu peux passer les chercher si tu veux...
La réponse arrive dans la foulée.
Persephone :
J'envoie un coursier.
Moi :
Non. Je ne donne pas le dossier à n'importe qui, princesse.
Persephone :
Ce ne sont pas les codes nucléaires Hades.
Elle me suit dans les surnoms, c'est déjà un bon début. Dans la foulée je lui donne mon adresse, au cas où. Harlow doit bouillir, et je ne serais pas surpris que dans ses vœux elle veuille me les faire avaler de force.
Persephone :
Tu me prends pour UPS ?
Moi :
Je suis sûr que les livreurs de chez eux ne sont pas aussi sexy...
Persephone :
Et puis maintenant, je ne peux pas.
Comment ça elle peut pas ?
Moi :
J'arrive.
Je me lève d'un bon du canapé dans lequel j'étais assis, comme s'il m'avait brulé. Enfile une paire de tennis, je ne prends pas le temps de me changer. J'enfile un sweat assorti à mon bas de survêtement, récupère les clefs de ma voiture et m'apprête à passer la porte d'entrée quand mon portable annonce une notification.
Persephone :
Pas la peine je suis en bas. J'étais dans le quartier.
Je me retiens de lui demander avec qui.
Tu vas le savoir mec, puisqu'elle est là... enfin si tu lui ouvres.
Je claque la porte bien fort à ma conscience.
Je balance mon sweat sur le dossier du fauteuil finalement. Torse nu, je vais entrouvrir le battant quand le ding de l'ascenseur m'annonce que Harlow va débarquer en mode guerrière vénère. Les talons qui martèlent le sol, me donnent une bonne indication de son énervement.
Appuyé contre le chambranle, un bras au-dessus de ma tête l'autre le long du corps je détaille la fille qui avance dans ma direction. Harlow ne m'a pas encore vu, alors mes yeux en profitent pour faire ce que mes mains démangent de faire. Je la déshabille sans aucune pudeur. J'imprime ses courbes dévoilées par ce jean qui en montre plus qu'il ne le devrait. Harlow a passé un sweat de notre ancienne Université, ses cheveux sont lâchés, attirant mes doigts d'en saisir une poignée, comme avant... sa moue boudeuse, réveille mes lèvres d'en mordre la pulpe, comme avant... nos regards se percutent enfin, Harlow se poste face à moi, quelques centimètres, je n'ai toujours pas bougé.
— Tu aurais pu passer un t-shirt !
— J'aurais pu oui ... mais je n'aurais pas eu le plaisir de te voir rougir princesse.
Harlow souffle d'agassement.
Play with me princesse.
Je me décale afin de la laisser pénétrer dan mon appartement, non s'en froler ses reins au passage. Je ne rate pas son tressaillement. De plaisir ? D'énervement ?
— Je t'en prie, fais-je en l'invitant à avancer jusqu'au salon. Mets toi à l'aise, je vais mettre un haut.
— Tu vois quand tu veux... tu sais être raisonnable.
Pour seule réponse, je lui fais un clin d'œil et me dirige vers ma chambre. Avant d'en franchir le seuil, je jette un coup d'œil à mon invitée qui est devant la baie vitrée admirant la vue. La ville scintille sous les lumières artificielles qui se reflètent sur la vitre. Un court instant, je suis déstabilisé par la présence d'Harlow chez moi. Harlow bouge, signe qu'il me fallait pour sortir de ma contemplation.
— Tu veux boire quelque chose Harlow ?
Elle sursaute au son de ma voix.
— Non, merci. Je ne reste pas.
— Attendue quelque part ?
— Je ne pense pas que cela te regarde Isaac. Je suis là, parce que tu as fait un caprice comme un enfant devant une vitrine de jouets, alors je récupère le dossier et on continue notre soirée...
— Ensemble ? j'ose en la défiant du regard.
— Séparément, articule-t-elle comme si je ne comprenais pas le mot.
La tension qui règne entre nous est presque palpable.
— Tu vois un inconvénient à ce que l'on discute un peu ?
Je décide de faire le premier pas.
— Et de quoi, Isaac ? Il est tard, je suis crevée, je dois encore vérifier que tout est correct avant de tout faire valider par Isobel demain à la première heure, et envoyer tous les papiers aux administrations concernées, alors, non, je...
— Pourquoi t'es-tu enfuie ?
Harlow me fixe en fronçant les sourcils.
— Je ne me suis pas enfuie, j'avais rendez-vous avec...
— Pas aujourd'hui princesse, mais il y a quatre ans ! Je la coupe.
J'attaque directement, mais cette question me bouffe le cerveau depuis trop longtemps. J'ai besoin de savoir ce qu'il lui est passé par la tête, tout allait bien entre nous, depuis notre discussion à cœur ouvert et notre premier baiser dans ma caisse, qui a signé le début d'un possible entre nous... enfin jusqu'à ce que je lui pose un lapin pour notre premier rencard... j'ai fait le lien, mais quand même on se barre pas à des milliers de kilomètres pour ce simple fait. J'ai besoin de réponses. Car du jour au lendemain, plus d'Harlow Jenkins. J'ai bien essayé de glaner des informations auprès de ses parents, mais la seule que j'ai reçue a été un coup de poing de son père dans la mâchoire. Pas vraiment le style d'info que je voulais.
Aurait-elle finalement appris ce que je m'évertue à lui cacher ? pour son bien ?
Ses magnifiques yeux se posent partout, sauf sur moi, ses poings sont serrés, Harlow est nerveuse. Puis comme si une tempête allait éclater, l'atmosphère change et le regard meurtrier qu'elle me lance y est pour beaucoup.
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