Once Upon a time...




                                                                            

                                                                                               Isaac

De nos jours...

— Elle est où cette putain de camera cachée ?

Pas que j'en ai quelque à foutre d'être filmé ! Non.
Ce qui me dérange, c'est le foutage de gueule. Et pour le moment j'y suis en plein.

Ma collaboratrice se recroqueville dans ses escarpins à mille balles, ouais elle est bien payée chez Foster Financial, car elle connaît assez mon caractère, et ma queue, mais ce n'est pas le sujet du jour, pour savoir que là, je suis prêt à dégoupiller.

— Il n'y a p...

Cette conne prend ma question pour argent content. Heureusement qu'elle est bonne dans son travail et avec sa bouche, sinon elle dégageait.

Oui ça fait de moi un gros connard. Mais elles aiment ça ? Non ?
La preuve en est mon répertoire téléphonique.

— Je le sais qu'il n'y a pas de caméra Barbie.

Son air offusqué d'être comparé à la poupée en silicone ne me perturbe pas.

Après tout, elle a cas se teindre en brune et éviter la chirurgie esthétique.

— Maintenant que la question de la farce est réglée... tu vas peut-être pouvoir m'expliquer avec des mots clairs et précis, d'où est sorti ce putain de rendez-vous que j'ai avec Harlow Jenkins ? Dans... je fixe ma montre de luxe, exactement dix minutes ?

— Je... je ne sais pas qui l'a pris Isaac, bafouille-t-elle, j'ai trouvé un mot sur un post-it avec le nom et l'heure du rendez-vous, et j'ai cru que tu...

— Laisse tomber, soufflé-je excédé.

Je ne tirerais rien de cette imbécile.

Harlow Jenkins ou ma pire ennemie.

Celle qui m'a fait faire un nombre incalculable de cauchemars. Mais surtout, celle qui m'a valu plusieurs tendinites de mon poignet droit, à force de me branler en imaginant la baiser et la jeter juste après, pour l'humiliation suprême.

On y croit.

A force d'avoir entendu ma mère se donner tant de mal, pour que je déteste la fille de sa pire ennemie, j'ai fini par craquer en m'y intéressant d'un peu trop prêt. Si prêt, qu'un jour je lui ai carrément foncé dedans. A mon corps défendant, un mec m'a bousculé pendant un entraînement pour faire la passe à son coéquipier alors que je l'espionnais depuis le banc de touche.

On va clarifier la chose de suite. Oui j'ai été quarterback, d'où ma précision plus haut sur mon répertoire téléphonique bien rempli. Et oui, miss parfaite, donneuse de leçons, bonne à détourner un saint de son Dieu tout puissant était cheerleader. Et non, nous n'avons jamais couché ensemble.

Tous les mecs populaires d'un lycée ne baisent pas forcément avec les capitaines des pom -pom girls.

Cela aurait été la trahison suprême. L'accès direct en enfer.

Mais ce fameux jour, la réaction qu'a eue Harlow n'était pas celle que j'attendais. Au lieu de me crier dans les oreilles ou me menacer de m'arracher les couilles, parce que je l'avais bousculée et failli lui casser un ongles, elle m'a seulement regarder, intensément, de ses iris verts qui sont encore imprimés dans mes rétines, puis s'est détourné sans un mot, pour retourner à l'entraînement.
Dire que je suis resté comme un con avec mon casque à la main est la vérité. Si mon meilleur pote Alan n'était pas venu me prévenir que je devais aller sur le terrain j'y serais encore.

— Dois-je annuler le rendez-vous Isaac ?

Barbie m'éloigne du terrain de foot pour me ramener dans mon bureau.

— Non. Mon ton virulent ne lui échappe pas.

Si elle ne connaît pas la raison, la vraie raison, j'entends, de mon animosité envers Harlow, elle était avec nous au lycée, et elle a cru, comme tous les autres, aux mensonges que j'ai proférés.

—Très bien. Donc...

Pourquoi elle hésite ? Elle veut un carton d'invitation ?

— Je vais prévenir mademoiselle Jenkins que tu vas la recevoir.

— C'est mieux oui, si je dois la rencontrer.

Mon ton sarcastique ne lui échappe pas non plus, mais elle ne relève pas, du moins, elle se contient.

— Tu n'as pas besoin d'être désagréable.

D'un signe de main je lui fais comprendre de libérer le plancher avant de lui faire bouffer ses putain de talons et avoir une plainte au cul pour agression.

J'ai déjà donné, merci.

Le temps de reprendre contenance après mon passage dans le passé, et ma collaboratrice a ouvert la porte pour disparaître dans le couloir. Je m'assois derrière mon bureau, passe une main dans mes cheveux, mes doigts passent sur le trackpad pour allumer l'écran de mon MacBook. L'envie de m'allumer une cigarette me titille, puis je me souviens que l'immeuble est anti fumeur. Anti relation sexuelle aussi. Ce qui ne m'empêche pas de transgresser ses deux règles. Merci papa.

Quand on râle après le loup.

Tyran :
Ne gâche pas tout avec la fille Jenkins. Sa tante a remporté le marché pour la rénovation de nos locaux, et Isobel est une très bonne amie à moi.

Ce qui veut dire dans le langage de mon cher papa : j'ai passé de bons moments au lit avec elle.

De Moi :
Je peux aller jusqu'où ?

Tyran :
Ne joue pas à ça avec moi Isaac. Contente toi de faire ton travail.

Inutile de répondre. Il doit certainement se servir un verre de whisky en maugréant tout un tas d'insultes à mon encontre, tout en évitant la crise cardiaque.

L'amour que me porte Henry Foster est proportionnel aux minutes qu'il a mis à mettre ma mère enceinte... c'est-à-dire pas beaucoup.
Je suis un enfant non désiré. Un enfant de la vengeance. Ils ne s'en sont jamais cachés.
Ma mère est tombée enceinte le même soir que son ex meilleure amie, Amanda Jenkins. Une sordide histoire de trahison.

Trois coups donnés contre le battant en verre dépoli de la porte de mon bureau me font sursauter.

— Entre.

Je ne vais pas faire semblant de la vouvoyer alors que l'on se connaît depuis le jardin d'enfant.

La première chose que je vois en levant les yeux de mon ordinateur, ce sont deux escarpins vernis noirs. Puis en faisant glisser mon regard un peu plus haut, ce sont deux jambes au bronzage doré, interminables, qui devraient parfaitement s'enrouler autour de mes... focus. On se reconcentre. Je continue mon déshabillage, pour tomber sur une robe portefeuille noire, au décolleté plongeant mais pas vulgaire, qui cache une poitrine ferme, je remonte encore, une bouche pulpeuse sans artifice, un petit nez droit, pour finir par croiser deux prunelles vertes au reflet d'or qui me foudroient.

Ce putain de regard qui hante mes nuits depuis de nombreuses années.
Un sourire railleur vient éclairer mon visage.

— Je n'ai pas toute la journée Jenkins.

Je la vois serrer la sacoche qu'elle tient dans la main droite en me fusillant du regard, mais elle se contente de pivoter pour refermer la porte derrière elle sans un mot.

Et putain ! l'arrière est aussi bandant que le devant.

Puis elle avance d'un pas maîtrisé, jusqu'à moi. Sans en faire des tonnes comme certaines. Je me lève sans toutefois la lâcher des yeux, je contourne ma table de travail pour la saluer et l'inviter à s'asseoir sur l'un des fauteuils en cuir. Mais elle ignore ma main tendue.

— Moi non plus Foster, je n'ai pas toute la journée. Alors si vous avez terminé votre inspection, je propose que l'on se mette au travail.

Je ris intérieurement.
Harlow Jenkins n'a rien perdu de sa verve.

Sans attendre mon consentement, Harlow passe à côté de moi, laissant une traînée de son parfum si reconnaissable... puis marche jusqu'au coin salon pour poser son cul de déesse sur le canapé en cuir.

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