Chapitre 35 : Immortalité


Avec assurance et grâce, Lorelaï pénétra dans le magnifique hall de l'hôtel, qui rivalisait avec les plus somptueux palaces du monde. Les hauts plafonds peints à la main semblaient toucher les cieux, tandis que les lustres en cristal scintillaient telles des étoiles suspendues. Une douce mélodie de piano s'élevait dans l'air, ajoutant une note d'élégance à l'atmosphère déjà empreinte de luxe.

Le sol en marbre blanc immaculé réverbérait la lumière des lustres, créant une symphonie de reflets chatoyants. À chaque pas de Lorelaï, le cliquetis feutré de ses talons résonnait dans l'espace, comme une musique harmonieuse en accord avec la grandeur des lieux. Des tapisseries aux motifs sophistiqués, ornées de fils d'or et de soie, habillaient les murs, ajoutant une touche de noblesse à l'ensemble.

Des colonnes majestueuses s'élevaient de part et d'autre du hall, sculptées avec minutie dans un marbre d'une blancheur éclatante. Les statues de divinités gracieuses et d'animaux mythiques se dressaient fièrement, semblant observer avec bienveillance les visiteurs de passage. Les plantes exotiques, soigneusement disposées dans de somptueux pots en céramique, apportaient une touche de fraîcheur et de verdure à cet écrin de luxe.

Les murmures discrets des clients en tenues élégantes se mêlaient harmonieusement à l'atmosphère feutrée du hall, créant une symphonie de voix étouffées. Le parfum envoûtant de fleurs fraîchement coupées flottait dans l'air, ajoutant une dimension olfactive à cette expérience sensorielle envoûtante.

Lorelaï se sentait presque transportée dans un autre monde, un univers de raffinement et de splendeur. Mais malgré la beauté qui l'entourait, elle gardait à l'esprit sa mission, la fureur brûlant en elle. À la réception, un employé affable accueillit Lorelaï avec un sourire courtois. Ses cheveux parfaitement coiffés et sa tenue impeccable témoignaient de la rigueur et du professionnalisme qui régnaient dans l'établissement. La voix chaleureuse de l'employé s'éleva dans l'air, empreinte de politesse et de courtoisie.

« Bonsoir mademoiselle et bienvenue. En quoi puis-je vous aider ? » dit-il d'une voix posée et professionnelle.

Lorelaï répondit avec une politesse feinte, masquant sa détermination sous une apparence nonchalante.

« Bonsoir, pourriez-vous, s'il vous plaît, appeler monsieur Bierko et l'informer que Lorelaï McKey est ici ? » Demanda-t-elle avec amabilité.

Lorsque le nom de famille de Timothy franchit les lèvres de Lorelaï, l'attitude de l'employé changea du tout au tout. Son sourire chaleureux s'effaça instantanément, laissant place à une nervosité évidente qui se lisait sur son visage. Il hésita pendant plusieurs secondes avant de céder à la demande de la jeune femme.

« Oui, monsieur Bierko ? C'est Marc de la réception. Il y a une jeune femme qui vous attend. Oui, monsieur... Elle a dit s'appeler Lorelaï McKey. Oui, c'est bien cela... D'a... D'accord. »

Il raccrocha le téléphone, ses mains tremblantes disparaissant sous le comptoir, semblant tâtonner à la recherche d'un bouton d'alarme, songea Lorelaï. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, trahissant son agitation grandissante. Il reprit la parole d'une voix mal assurée.

« Monsieur Bierko va arriver... »

« Je n'en ai aucun doute » Répondit-elle un sourire narquois étirant ses lèvres, ses yeux pétillants dans l'expectative de la confrontation imminente.

Comme pour venir étayer son hypothèse précédente, à peine eut-elle fini de prononcer ces mots, que les lourdes portes à double battant derrière elle s'ouvrirent avec fracas, laissant pénétrer une dizaine de gardes. Leurs pas résonnaient sur le sol en marbre du hall, faisant vibrer les sens de Lorelaï. L'atmosphère était chargée d'une énergie électrique, palpable et brûlante, qui semblait annoncer l'orage à venir. Leurs silhouettes imposantes se dessinaient dans la pénombre, leurs muscles saillants témoignant de leur force brute. Après avoir vidé les lieux de ses occupants, à l'exception de Lorelaï, chacun d'entre eux saisit fermement le pommeau de son katana, le tirant de son fourreau avec un grincement sinistre. Le métal brillant des lames réfléchissait la lumière tamisée, ajoutant une lueur menaçante à la scène.  

Le cercle se referma autour de la jeune femme, qui les toisa d'un regard pétillant de malice. Un sourire insolent s'étira sur ses lèvres, défiant l'adversité qui se dressait devant elle.

« Salut les garçons ! Avant de commencer, juste un petit conseil, quand ce sera fini, restez à terre ! » Déclara-t-elle d'une voix empreinte d'assurance, laissant une pointe de défi s'échapper de ses paroles.

Les paroles de Lorelaï furent accueillies par des ricanements incrédules de la part des hommes, qui ne prenaient pas au sérieux la jeune sorcière. Les gardes, confiants en leur supériorité numérique, s'approchaient avec arrogance, ignorant le danger qui les attendait.

Comme un volcan en éruption, la colère grondait en Lorelaï, bouillonnant au plus profond de son être. Elle sentait chaque fibre de son être s'embraser, alimentée par les injustices subies, les trahisons endurées et la détermination implacable de ses ennemis. Son corps vibrait d'une énergie incandescente, tandis que l'adrénaline pulsait dans ses veines, amplifiant chaque battement de son cœur.

Un frisson électrique parcourait sa peau, comme des milliers de fourmis furieuses qui s'agitaient sous son épiderme. Ses muscles se tendaient, prêts à libérer la force dévastatrice qui était sur le point de jaillir. Son esprit était un tourbillon de rage contenue, un ouragan prêt à se déchaîner.

Lorelaï ferma les yeux, se laissant envahir entièrement par cette tempête intérieure. Les ténèbres de la colère la happaient, l'entourant d'une aura sombre et brûlante. Les flammes de son pouvoir intérieur dansaient devant ses paupières closes, illuminant ses pensées de lueurs flamboyantes. Elle était le catalyseur de cette énergie dévastatrice, un véritable ouragan magique sur le point d'être déchaîné.

Puis vint le moment de la libération.

Lorelaï ouvrit les yeux, révélant un éclat féroce et déterminé. Une onde de choc puissante émana d'elle, tel un souffle dévastateur. L'énergie accumulée jaillit de chaque pore de sa peau, crépitant dans l'air ambiant. Une lumière étincelante entourait son corps, vibrant d'une aura surnaturelle.

La tempête déferla sur les gardes qui l'entouraient. Ils furent projetés en arrière, emportés par la puissance de l'onde. Leurs corps s'écrasèrent contre les obstacles environnants, créant un tumulte chaotique de bris et de débris. Les vitres volèrent en éclats, les meubles vacillèrent sous l'impact dévastateur. La scène se transforma en un véritable champ de bataille, marqué par les traces de la force déchaînée de Lorelaï.

La sorcière se tenait au centre de ce chaos, ses yeux brûlant d'une lueur sauvage et triomphante. Elle savourait chaque instant de cette libération, se délectant de la sensation électrique qui la parcourait. Chaque fibre de son être était vivante, vibrant en harmonie avec les forces mystiques qui l'entouraient. 

Pour son plus grand plaisir, certain était encore assez vigoureux pour revenir à la charge. Elle se mit en position de défense, bien décidée à laisser s'exprimer la colère qui l'habitait encore avec ses poings. Le manque de coordination de leurs attaques permettant à la jeune femme de les repousser à coup de poings et de pieds aussi habiles que redoutables, lui donna l'avantage sur eux. Cette violence exacerbée était des plus délectables pour Lorelaï. Esquivant avec grâce l'attaque du dernier des gardes encore debout, en lui cassant le nez après lui avoir fracassé la tête sur le meuble de la réception, celui-ci s'effondra lamentablement au sol.

Elle observa avec ravissement son œuvre sous les doux gémissements plaintifs des corps affalé par terre tout autour de la jeune femme. Elle était la prédatrice, et ils étaient ses proies désorientées. Nul n'osa se redresser pour affronter une nouvelle fois la sorcière.

« Braves petits, vous apprenez vite ! » déclara-t-elle d'une voix moqueuse, son regard perçant balayant les environs, alors qu'elle savourait pleinement sa victoire écrasante.

La porte massive s'ouvrit une nouvelle fois, révélant la silhouette imposante de Timothy. Ses yeux scrutèrent avec amusement le spectacle pitoyable de ses hommes vaincus, un sourire narquois étirant ses lèvres. Il était satisfait de pouvoir affronter personnellement la jeune femme qui se tenait fièrement devant lui.

Les traits de Timothy étaient à la fois séduisants et empreints d'une arrogance malsaine. Ses cheveux noirs, parfaitement coiffés en une mèche rebelle, encadraient son visage anguleux. Ses yeux d'un bleu glacial étincelaient d'une lueur perverse et calculatrice. Il portait un costume noir impeccablement ajusté, accentuant sa prestance et son assurance.

« Je dois admettre que tu m'as surpris... Je ne m'attendais pas à te voir si rapidement revigorée, animée par cette aura de défi. Il faut avouer que la dernière fois que je t'ai vue, tu étais plus proche de la petite fille terrifiée que de la guerrière impétueuse et implacable qui se tient aujourd'hui devant moi. Tu m'en vois ravi, mon cœur. Cela ne fera que rendre notre affrontement encore plus exaltant ! » Déclara-t-il d'une voix empreinte d'une admiration teintée d'une pointe de délectation.

Les paroles de Timothy, prononcées d'un ton mielleux, provoquèrent en Lorelaï un mélange de rage brûlante et de mépris profond. Son regard s'embrasa, reflétant sa détermination à en découdre avec cet être méprisable qui lui face. Un ricanement insolent s'échappa de ses lèvres, défiant ouvertement l'homme qui se tenait devant elle. Elle était déterminée à s'amuser avec lui, à profiter de chaque instant de ce face-à-face. Elle décida donc de ne pas user de ses pouvoirs magiques pour l'instant, préférant utiliser sa seule force physique pour ce premier tour de piste. 

D'un geste lent et délibéré, elle retira sa veste, dévoilant ses bras musclés et sa silhouette athlétique. Chaque mouvement était empreint d'une grâce féline, tandis qu'elle ne détournait jamais son regard brûlant de celui de Timothy. Ils se jaugèrent pendant quelques précieuses secondes, l'intensité de leur affrontement imminent palpable dans l'air chargé d'électricité.

« Tu m'accordes cette danse, mon cœur ? » demanda-t-il d'un ton narquois.

Lorelaï arqua un sourcil avec arrogance, savourant chaque instant de cette confrontation.

« Avec grand plaisir ! » répliqua Lorelaï, un sourire arrogant aux lèvres. Elle se tenait prête à en découdre, déterminée à démontrer sa supériorité et à infliger une défaite cuisante à son adversaire. La tension entre eux était palpable, annonçant un affrontement épique.

Lorelaï fit un geste de la main, l'invitant à s'approcher s'il en avait le courage. Un sourire audacieux étira les lèvres de la jeune femme, tandis que Timothy riait, amusé par l'effronterie retrouvée de son adversaire. Il attaqua avec une force dévastatrice, mais Lorelaï, ayant tiré de précieuses leçons de ses erreurs passées, esquiva habilement chaque assaut, se moquant de lui à chaque fois qu'il manquait sa cible. Elle changeait constamment de position avec agilité, utilisant les meubles qui l'entouraient pour rester hors de portée de ses poings et de ses pieds. Elle le narguait en effectuant des pirouettes et des feintes ingénieuses. Les entraînements variés qu'elle avait effectués avec ses compagnons d'armes, chacun ayant son propre style de combat, ses faiblesses et ses forces spécifiques, avaient permis à Lorelaï de s'adapter et de modifier ses techniques en fonction de son adversaire.

« À mon tour d'attaquer maintenant ! » déclara-t-elle avec impertinence, son regard brillant d'une confiance insolente.

Elle se lança à toute vitesse sur Timothy, fonçant vers lui comme une flèche, puis glissa sur le sol avec une maîtrise parfaite, frappant ses deux chevilles avec une force déconcertante. En un enchaînement fluide, elle effectua une roulade gracieuse pour se relever avec aisance, prête à poursuivre l'affrontement. Son adversaire se redressa rapidement, fulminant de voir qu'elle avait réussi à le faire trébucher si facilement. Ses yeux exprimaient sa frustration face à la témérité de la sorcière. Lorelaï éclata de rire en voyant l'expression déconcertée de l'inquisiteur.

« Je dois l'avouer, tu es bien plus forte qu'avant ! » admit Timothy d'un ton sombre, reconnaissant malgré lui les progrès de la jeune femme.

« Tu n'as pas idée à quel point ! J'ai aussi appris de nouveaux tours. Veux-tu les voir ? Abracadabra ! » S'exclama-t-elle avec malice, jouant avec les mots pour souligner son aisance et sa supériorité.

À ces mots, elle projeta violemment Timothy contre le mur, exécutant un geste théâtral qui amplifia l'impact. Le bruit sourd de son corps heurtant la surface dure résonna dans la pièce, tandis que des éclats de plâtre s'éparpillaient dans l'air. Sonné, il secoua la tête, cherchant à retrouver ses esprits, pendant que Lorelaï récupérait l'un des katanas abandonnés par les hommes étendus au sol.

« Je t'ai une fois de plus sous-estimée, petite sorcière, mais cette fois, fini de jouer ! » déclara Timothy d'une voix déterminée, sortant une petite boîte métallique de l'une de ses poches.

Lorelaï savait que le moment était venu de vérifier la théorie de Catleen, et elle se sentait confiante. Alors que Timothy prenait le pendentif, qui avait maintes fois été la clé de sa défaite, elle découvrit avec ravissement que son ancêtre avait dit vrai. Elle ne ressentait nul affaiblissement, pas d'emprise de l'objet sur elle.

« Ta babiole ne te sera d'aucune utilité aujourd'hui ! » déclara-t-elle avec fierté, son regard fixé sur son adversaire.

Le regard de Timothy s'écarquilla en réalisant que le collier n'avait plus d'effet sur la jeune femme. Il se sentit déstabilisé, comprenant douloureusement qu'il se trouvait dans une position délicate. Il n'avait jamais anticipé qu'une telle situation puisse se produire, et jamais auparavant il n'avait été confronté à un tel revirement de situation. Alors que Lorelaï s'approchait de lui, son regard se fit plus sombre, reflétant la profondeur de sa haine. Les limites de sa conscience semblaient s'effacer, laissant place à une furie déchaînée. Son visage se transforma, prenant des traits presque inhumains, ses yeux brillaient d'une lueur malveillante. Jamais elle n'avait eu l'intention de prendre une vie, mais à cet instant précis, ce désir sombre s'insinua en elle pour la première fois. Les pensées rationnelles s'étaient éclipsées, remplacées par une pulsion primitive et sauvage. Elle ne ressentait plus la peur, ni la douleur ou la culpabilité, seulement une soif insatiable de vengeance. Le monde extérieur semblait s'estomper, les sons se fondant dans un bourdonnement sourd, les détails de la pièce se diluant dans une vision tunnel. Rien d'autre ne comptait à cet instant, si ce n'était l'anéantissement de cet homme qui l'avait tant de fois meurtrie de toutes les manières possibles et imaginables. Elle lui asséna un coup de poing puissant qu'il ne parvint ni à esquiver ni à contrer, le projetant une fois de plus au sol.

« C'était pour la bague ! » Vociféra Lorelaï d'une voix presque bestiale, laissant éclater toute sa colère dans ce geste de vengeance. Les mots, empreints de fureur, semblaient se répercuter dans l'air, portant la promesse d'une violence inouïe.

Lorelaï, un éclat sadique dans les iris, s'approcha à nouveau de lui, chaque pas résonnant avec une menace grandissante. Ses traits déformés par la colère, elle l'observa intensément, s'imprégnant de chaque expression de douleur qui traversait son visage. Le désir de vengeance la consumait, alimentant son énergie destructrice.

D'un mouvement rapide et précis, elle décocha un coup de pied redoutable dans l'entre-jambe de Timothy. La violence de l'impact fit vaciller son corps, et il s'effondra à genoux, tenant ses parties intimes meurtries, étouffant un cri de douleur. Lorelaï ne put s'empêcher de lui cracher dessus, signe de son mépris débordant.

« Ça, c'était pour avoir abusé de moi ! » ajouta-t-elle avec férocité, sa voix vibrait d'une rage contenue depuis trop longtemps. « Nos comptes ne sont pas encore à jour, mais avant tout, tu vas répondre à mes questions ! »

Le regard empli de dégoût de Timothy se mêla à la douleur qui affligeait son corps meurtri. Ses mains tremblaient alors qu'il cherchait à soulager la souffrance de l'impact.

« Sale pute ! » Cracha-t-il entre ses dents, essayant de dissimuler sa faiblesse derrière une insulte méprisante.

Lorelaï éclata d'un rire grassement satisfait, un rire qui résonnait dans la pièce comme une sinistre symphonie.

« Quelle douce mélodie à mes oreilles ! » Répondit-elle d'une voix teintée de sarcasme. « Revenons à l'objet de ma visite ! Où est Keiko ? » Demanda-t-elle, redevenant subitement sérieuse, le ton de sa voix trahissant une détermination sans faille.

Le temps sembla s'étirer tandis que Timothy reprenait lentement ses esprits, ses traits crispés par la douleur et l'humiliation. Il fixa Lorelaï d'un regard empreint de défi et de mépris, cherchant à masquer sa vulnérabilité derrière un masque d'arrogance.

« Tu ne crois pas que tu lui as fait assez de mal comme ça ? » Demanda-t-il avec férocité.

« Tient, cela tombe bien que tu reparles de cette fameuse incompatibilité... Toi qui aimes tant les histoires, c'est à mon tour de t'en raconter une. Il y a plusieurs siècles de cela, vivait une jeune sorcière du nom d'Amélia Boleign. Cette femme tomba éperdument amoureuse d'un homme, qui n'était nul autre que le fils d'un des dirigeants de votre charmante organisation de fêlés... » Commença Lorelaï d'une voix calme, son regard perçant fixé sur Timothy.

Timothy, qui s'était remis suffisamment pour s'asseoir, le dos appuyé au mur contre lequel il avait atterri quelques minutes plus tôt, se redressa légèrement, une lueur nouvelle dans son regard avide d'entendre la suite de l'histoire.

« Tu ne m'apprends rien, je suis parfaitement au fait de son histoire... » Répliqua-t-il avec un ricanement amer et une pointe de lassitude dans les yeux. « Un vrai drame, digne de Roméo et Juliette si tu veux mon avis... »

« Sauf que dans la version de Shakespeare, Roméo ne se barre pas en apprenant que Juliette est une Capulet avec la meilleure amie de ladite demoiselle, » Répliqua-t-elle d'un ton glacial, sa voix résonnant comme une lame acérée dans l'air.

« Je te le concède, cependant le crime d'Amélia ne se limitait pas à son simple nom de famille... » Commenta l'inquisiteur, la voix presqu'éteinte.

« Quoi qu'il en soit, l'histoire ne se termine pas là ! Savais-tu également qu'au moment de s'enfuir, Amélia était enceinte ? » Reprit-elle d'une voix empreinte de froideur.

Le visage de Timothy se figea, un frisson parcourant son échine. Un éclair de terreur passa dans ses yeux, comme s'il avait été soudainement confronté à ses pires cauchemars. Sa respiration se fit haletante, ses mains tremblantes témoignant de son trouble intérieur.

« Tu mens ! Comment pourrais-tu savoir une chose pareille ? » s'écria-t-il, sa voix résonnant de colère et de désarroi. Son regard furieux se braqua sur la jeune femme, sa mâchoire crispée par la tension.

Lorelaï savourait chaque seconde de sa déconvenue. Les émotions qui se lisaient sur le visage de Timothy étaient une symphonie délicieuse à ses yeux. Elle percevait l'effroi, le doute et la confusion qui s'emparaient de lui, comme si un étau invisible enserrait son cœur.

« Oh, tu peux me croire, c'est la stricte vérité... Vois-tu, en tant qu'immonde sorcière, comme il te plaît à le dire, nous avons quelques avantages, dont la possibilité de revivre nos vies antérieures. Il se trouve qu'Amélia Boleign était l'une des miennes. J'ai eu, de ce fait, tout loisir de connaître son histoire, de ressentir ses pensées et émotions. Ah oui, tu ne sais pas la meilleure partie de cette charmante histoire : l'homme dont Amélia c'était éprise était l'une de TES vies antérieures ! Si tu veux mon avis, le destin a un humour des plus douteux ! »

Les paroles de Lorelaï s'insinuèrent dans l'esprit de Timothy, provoquant une avalanche d'émotions contradictoires. Son visage se décomposa progressivement, pâlissant davantage à mesure que les mots de la jeune femme s'ancraient en lui. Les lignes de son front se creusèrent profondément, ses sourcils se froncèrent en une expression de confusion et d'incrédulité. Il sentit son cœur tambouriner violemment dans sa poitrine, un battement chaotique qui résonnait jusque dans ses tempes.

Timothy, les yeux écarquillés, fixait la jeune femme avec incrédulité, tentant de comprendre l'ampleur des révélations qui venaient de lui être faites. Sa voix tremblante, il murmura : « Comment cela pourrait-il être possible... »

« De quoi ? Une sorcière et un inquisiteur qui donnent la vie ? Désolé de venir briser tes illusions, mais je t'assure que c'est plus qu'une simple possibilité. »

Jubilant de voir ainsi cet homme ignoble accablé d'avoir vu ses convictions les plus profondes mises à mal par ses révélations, la sorcière ressentait une satisfaction malsaine et une excitation indomptable. Une lueur vengeresse brillait dans ses yeux, déterminée à mettre un terme à cette confrontation une fois pour toutes.

« Il est maintenant le temps de solder nos comptes et pour toi de tirer ta révérence, Timothy ! » Déclara-t-elle d'une voix envoûtante, emplie d'une détermination impitoyable et d'une promesse de vengeance.

Elle leva sa lame au-dessus de sa tête, résolue à porter le coup fatal, quand l'homme face à elle se mit à rire. Son rire était empli d'une intensité déroutante, résonnant dans l'air avec une note discordante. Les éclats étranges et inattendus résonnaient comme une symphonie macabre, se mêlant à l'atmosphère tendue et électrique qui les entourait.

La réaction incongrue de Timothy prit Lorelaï de court, et ses sourcils se froncèrent d'incrédulité. Un éclat de confusion traversa son regard, trahissant sa surprise face à ce retournement inattendu.

« Je te savais dérangé, cependant je ne pensais pas que c'était au point de rire face à ta propre mort ! » déclara-t-elle d'une voix chargée de mépris et de perplexité.

Mais les mots acerbes de la jeune femme ne firent qu'amplifier les rires de Timothy. Son rire s'intensifia, prenant une tonalité à la fois sinistre et joyeuse. Les vibrations de sa voix semblaient résonner dans chaque fibre de l'espace, créant une dissonance troublante.

Ce qui avait d'abord été interprété comme de la folie de la part de Timothy commença à prendre une tout autre signification pour Lorelaï. Une lueur d'inquiétude s'insinua dans ses yeux, ébranlant sa confiance en sa propre compréhension de la situation. La certitude d'avoir le dessus sur son ennemi s'évanouit dans l'incertitude.

Venant confirmer les craintes grandissantes de Lorelaï, Timothy prit la parole d'une voix empreinte d'une autorité indéniable.

« Tu ignores tellement de choses, petite fille ! Des choses qui vont bien au-delà de ton champ de compréhension... Tu as commis une erreur dans ton histoire. Je ne suis pas la réincarnation de Thomas Bierko ! Je suis Thomas Bierko. »

Les mots de l'inquisiteur résonnèrent dans l'esprit de Lorelaï, comme un coup de tonnerre déchirant le ciel. La stupeur se peignit sur son visage, ses yeux fixant Timothy avec un mélange d'incrédulité et de surprise. Les fondements de sa compréhension de la situation s'effondraient brutalement, laissant place à un vide vertigineux d'interrogations. Cette révélation inattendue bouleversait tout ce qu'elle pensait savoir de la manière la plus inattendue qui soit.

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