Chapitre 29 : Bestialité
Plus les jours passaient, plus le comportement de Lorelaï semblait changer. Bien qu'elle soit d'un naturel extravagant, cela n'avait pas échappé aux personnes qu'elle côtoyait que celui-ci était encore plus fantasque que d'ordinaire. Cependant, la plupart avait supposé que cela était simplement due à un éventuel contrecoup suite à tous les chamboulements qui avaient eu lieu récemment dans sa vie. Il ne fallait pas oublier qu'elle restait qu'une adolescente ayant subie beaucoup, en trop peu de temps. D'autres, tel que Castiel, paraissaient plus suspicieux face à ce changement radical d'attitude.
Après tout, bien qu'à son retour cinq jours plus tôt, elle avait exprimé son inquiétude vis-à-vis d'incontournables et probablement imminentes représailles de la part de Timothy ; elle apparaissait comme étant plus frivole que jamais. Tout semblait glisser sur elle, le bon comme le mauvais.
Ses ébats avec Ethan, tenus jusque lors sous silence, qui avaient eu lieu y a à peine quelques jours ; n'avaient que momentanément contenté Lorelaï. Elle sentait déjà le besoin de ressentir à nouveau l'apaisement qui l'avait envahi suite à cet instant de volupté, la tirailler de nouveau.
Depuis son retour, ils avaient mis en place des sessions intensives d'entraînement au combat pour se tenir prêt des représailles probablement imminentes mais surtout inévitables de Timothy. Ce jour-là, ce fut finalement au tour de Lorelaï et Castiel de disposer de l'entrepôt pour s'entraîner ensemble. Le lycan avait bien l'intention de mettre ce temps à profit pour interroger son adversaire sur l'étrangeté de ses agissements ces derniers jours. Malheureusement, c'était sans compter sur la sorcière qui n'avait aucunement l'envie de faciliter la tâche à celui-ci, mais bien au contraire de s'amuser.
« Je vais essayer de ne pas trop esquinter ce joli visage ! » Dit Lorelaï, la voix empreinte de défi, tout en étirant son corps avec grâce, se préparant pour le combat à venir.
Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Castiel, le regard pétillant d'excitation. Lui qui ne résistait jamais à un défi exultait, il était tout aussi joueur et compétitif que la jeune femme.
« J'adorerai te voir essayer ! » La provoqua le jeune homme dans une invitation tentée de provocation.
Alors qu'il riait encore à gorge déployée, Lorelaï bien décidée à lui montrer ce dont elle était capable et à effacer ce sourire moqueur des lèvres du lycan ; attaqua. Son corps se lança dans un enchaînement de mouvements fluides et puissants, démontrant sa maîtrise de l'art du combat. Elle lança un coup de pied circulaire d'une force redoutable, une attaque surprenante que Castiel ne put anticiper. Le coup le percuta de plein fouet, projetant son corps plusieurs mètres en arrière, dans une cascade d'énergie brute.
« Tes souhaits sont des ordres mon seigneur ! » Déclara-t-elle en faisant une révérence moqueuse.
En se relevant, Castiel secoua la tête pour y remettre ses idées en place. Déterminé à reprendre l'avantage, il se lança à l'attaque. Ses coups s'enchaînaient, crochets droits et gauches, uppercuts précis, mais Lorelaï les évitait les uns après les autres avec une agilité et une grâce féline, semblant danser autour de lui avec une aisance déconcertante.
Finalement, Castiel réussit à attraper le bras de Lorelaï alors qu'elle se trouvait juste derrière lui. Dans un mouvement habile, Castiel utilisa son poids et un mouvement de levier pour faire basculer Lorelaï par-dessus lui, l'envoyant au sol. Cependant, bien déterminée à gagner ce duel, Lorelaï ne lâcha pas prise. Dans un effet de roulade, elle l'entraîna avec elle, le projetant au sol à sa suite. Dans un échange fluide et rapide, elle se retrouva finalement à califourchon au-dessus de lui.
Elle saisit les deux poignets du lycan fermement, exerçant une pression déterminée pour les maintenir au sol. Leurs corps étaient étroitement entrelacés, si bien qu'elle se trouvait au trois-quarts affalée sur le corps tendu de Castiel. Une onde électrique parcourut leurs épidermes au contact l'un de l'autre, leurs souffles se mêlant dans un rythme effréné.
Dans ce moment intense, chaque mouvement, aussi infime soit-il, était perçu et répercuté entre eux. Leurs souffles entremêlés, haletants, emplissaient l'air électrisé qui les entourait. Chacun pouvait ressentir les battements affolés du cœur de l'autre, comme un rythme partagé dans cette proximité troublante. Leurs regards, brûlants d'une énergie nouvelle, étaient profondément ancrés l'un dans l'autre, révélant une connexion indéniable. Les étincelles de rivalité qui avaient embrasé le combat cédaient maintenant la place à une autre forme de tension, plus intime, plus dangereuse. Ce trouble grandissant était chargée d'une attraction inéluctable que l'un comme l'autre avait tenter de dissimuler et combattre depuis leur première rencontre.
Dans cet échange silencieux, Lorelaï perçut que Castiel avait perdu toute combattivité. Elle sentait son corps se détendre légèrement sous elle, ses résistances s'effritant face à l'évidence de cette attraction grandissante. La sorcière desserra légèrement son emprise sur ses poignets sans pour autant se redresser. Leurs souffles étaient lourds et leurs respirations saccadées. Tous deux semblaient attendre que l'autre se décide enfin à bouger.
Ayant vu que Castiel perdait toute contenance face à un tel rapprochement, Lorelaï s'impatienta et commença à se relever. Le Lycan lui saisit machinalement le bras, la ramenant contre lui. Il les fit rouler sur le côté, se retrouvant cette fois-ci, dominant de la situation.
« Mais qu'est-ce que... » Avait commencé à dire Lorelaï sous la surprise de l'initiative du lycan.
Castiel, complètement sous le charme de la jeune femme, posa délicatement deux doigts sur les lèvres de Lorelaï pour l'inciter au silence. Les mots semblaient désormais superflus, leur connexion étant bien plus profonde que les simples paroles. Dans les prunelles du jeune homme, la douceur et le désir se mêlaient harmonieusement, créant un regard empreint de fascination et d'adoration. Pour Castiel, elle était la quintessence de la beauté, une merveille inégalée, surpassant tout ce qu'il avait jamais vu.
Chaque facette de la jeune femme l'enchantait et le captivait, le rendant esclave des émotions qu'elle faisait naître en lui. Son courage indomptable, son impertinence pleine de charme, son authenticité... Tout en elle le subjuguait et l'envoûtait. Il se sentait fasciné par sa présence, aspiré par l'intensité des sentiments indomptables qu'elle éveillait en lui.
Doucement, il laissa ses lèvres avides parcourir sa peau, déposant des baisers brûlants dans le creux du cou de la sorcière. L'odeur de sa peau frémissante était enivrante, un parfum envoûtant comparable à une chaude journée d'été, qui faisait naître en lui une frénésie irrépressible. Ses doigts caressèrent le visage rougi d'excitation de la jeune femme, effleurant tendrement le contour de ses lèvres. Chaque courbe, chaque détail était mémorisé avec dévotion, comme si Castiel cherchait à graver à jamais cette image dans sa mémoire pour pouvoir la revivre chaque fois qu'il fermerait les yeux.
À contrario du baiser tout d'abord chaste que Lorelaï et Ethan avait échangé quelques jours auparavant, Castiel embrassa avec une impétuosité irrépressible cette femme qui semblait le hantait depuis leurs rencontres. Il s'était retenu trop longtemps par fierté ou même par peur d'être rejeter par celle qui constituait l'objet de toute ses envies. Ses barrières ayant maintenant cédé il ne pouvait plus se contenir. Il voulait la posséder entièrement, découvrir chaque contour, chaque parcelle de son corps avec ses mains avides et ses lèvres affamées.
Leur désir mutuel les consumait, vibrant à travers chaque baiser échangé, chaque étreinte enflammée, chaque caresse fiévreuse. Sous les attentions enivrantes de Castiel, Lorelaï sentait son corps réagir avec ardeur, ses sens s'électriser au contact de sa peau. Elle se cambra instinctivement, se mordant la lèvre inférieure pour contenir les vagues de plaisir qui la submergeaient.
Lentement, Castiel descendit le long de son corps, semant des baisers brûlants sur chaque centimètre de peau offerte à sa dévotion. Ses lèvres ardentes tracèrent un sentier de sensations jusqu'à atteindre le creux de son nombril, explorant avec une ferveur passionnée les contours de son être.
Castiel en profita pour enlever le short de celle-ci réduisant les obstacles à l'union de leurs deux corps à ses simples dessous. Il glissa sa main à l'intérieur pour atteindre son intimité. Quand il eut glissé deux doigts à l'intérieur d'elle tout en les recourbant pour titiller son point sensible, elle ne put retenir un gémissement bruyant.
Les doigts experts du jeune homme l'assaillant et ne lui laissait aucun répit tandis que son autre main maintenait celles de la jeune femme au-dessus de sa tête avec fermeté. Il la dominait entièrement et elle adorait ça.
Il descendit une nouvelle fois le long du corps de Lorelaï, sa tête se retrouvant entre ses cuisses tremblantes d'anticipation. Il l'embrassa l'intérieur de celles-ci, se rapprochant de plus en plus de cet endroit l'appelant, agonisant sous l'attente. Il décala d'une main les dessous de la jeune femme et lécha sa fente humide de désir sur toute sa longueur avec une lenteur délibéré.
Elle souleva ses hanches en mettant sa tête en arrière sous l'effet de cet unique mouvement de langue. Il mit sa bouche sur son bourgeon palpitant et se mit à l'aspirer, le sucer avec vénération. La sentant gigoter sous lui, il saisit ses fesses fermement pour l'immobiliser. Il continua à accabler son sexe avec sa bouche jusqu'à sentir tout son corps frémir. Le corps de la jeune femme s'éleva une nouvelle fois, quand un orgasme fulgurant parcourue chaque parcelle de son être.
« Oh putain oui Castiel ! » Cria-t-elle à bout de souffle.
Cet instant de volupté n'était que le prémisse de ce qui allait suivre. Castiel se redressa sur ses genoux, retirant lentement son débardeur qui révélait sa musculature sculptée, marquée par l'effort intense de leur combat. La sueur perlait sur son corps, ajoutant une touche de sensualité à sa silhouette athlétique. Il prit quelques instants pour contempler Lorelaï, la femme qu'il avait tant désirée, dont les joues rosies par les sensations qu'il lui avait fait ressentir ne faisaient qu'attiser son excitation.
Il se rapprocha de nouveau de Lorelaï et lui embrassa le cou. Le lobe de son oreille étant accessible, Lorelaï en profita pour le mordiller, une main fermement ancrée à la base de la nuque de Castiel, tandis que l'autre saisissait l'une de ses fesses fermes. Un gémissement de plaisir échappa aux lèvres du lycan, révélant l'intensité du délice qu'il ressentait à chaque contact avec elle.
Elle sentit le membre de celui-ci durcir à mesure que sa langue et ses dents jouaient habilement avec lui. Dans le même temps, elle faisait des mouvements circulaires avec ses hanches pour se frotter dans une douce torture contre Castiel. Comme pour reprendre l'ascendant sur elle, il lui attrapa à son tours le postérieur, la souleva en se levant et la plaqua contre le mur.
Le loup qui sommeillait en lui, lui apportait ce côté sauvage et animal, et ce au grand plaisir évident de son amante. Devinant cela, Castiel, dans une volonté d'amplifier encore d'avantage le plaisir de sa partenaire ; ne la tenue plus qu'à la force de son bassin et avait de ce fait les mains libres. Il lui arracha son haut, révélant par la même, la poitrine opulente de Lorelaï. Il en saisit le galbe et la caressa, la malaxant fermement. Il mit le téton durcit par l'envie de son autre sein dans sa bouche. Le mordillant et le léchant avidement. Son excitation ayant atteint son paroxysme et ressentant le besoin irrépressible de le sentir au plus profond d'elle, elle lui susurra :
« J'en peux plus... Castiel, prends-moi ! »
Le regard suppliant de la jeune femme, ainsi que ces mots déclenchèrent une réaction immédiate du lycan. À l'instar du haut de Lorelaï, ce fut cette fois la culotte de celle-ci qui fut déchirée violemment. Ses yeux ancrés dans les siens, Castiel glissa lentement son sexe dans l'entrée humide de la jeune femme. Quand il fut entré entièrement, il jeta sa tête en arrière en fermant les yeux. La sensation qu'ils éprouvaient l'un comme l'autre était une exquise libération.
Il commença un mouvement de va et vient, fixant son regard dans celui de Lorelaï dont la respiration s'était coupée à sa première pénétration ; s'enfonçant de plus en plus profondément en augmentant la cadence à chaque coup de reins qu'il lui assénait. Lorelaï poussa avec force sur ses pieds les faisant basculer tous deux, se retrouvant ainsi au-dessus de lui une nouvelle fois. Elle appuya ses deux mains sur le torse du jeune et se mit à le chevaucher impitoyablement avec rapidité.
« C'est tellement bon ! » Murmura Castiel les yeux mi-clos et la respiration haletante.
Il lui saisit alors les hanches avec fermeté et commença à la marteler de puissant coup de bassin, la faisant rebondir à chacun d'eux sur sa verge. Utilisant la gravité à son avantage, Lorelaï donnait des poussées vers le sol quand Castiel à l'inverse faisait monter ses hanches, lui permettant d'accéder aux confins de son antre.
« Bordel ! » Jura Castiel dévasté par les sensations délicieuses qui l'accablaient.
C'est alors que le jeune homme retourna Lorelaï, la faisant pivoter sur son sexe pour la mettre à quatre pattes devant lui. Il mit une main sur le haut de son corps, la forçant à se pencher en avant, relevant ainsi ses fesses. Il agrippa une nouvelle fois les hanches de la jeune femme avec ferveur et se mit à la pilonner frénétiquement.
« Aaaaaaaaaaaaaaah ! » Cria-t-elle ne pouvant se retenir d'avantage.
Les à-coups puissants de Castiel étaient une douce agonie pour la jeune femme, la torturant délicieusement l'emportant inéluctablement aux portes de l'extase.
« Plus fort... » Supplia Lorelaï.
La demande de la jeune femme, fit grogner de plaisir Castiel qui s'exécuta avec concupiscence. Lorelaï sentant les prémices de sa jouissance dit à son amant :
« Ne t'arrête surtout pas... »
Une vague de chaleur partant de son sexe se faisant ruiner en cet instant par Castiel, se propagea dans tout son corps. Sa vision se troubla et un gémissement bruyant s'échappa de sa gorge. Sentant l'antre de la jeune femme enserrer sa verge avec force, Castiel grogna et martela bestialement l'entre-jambe de Lorelaï jusqu'à ce que tous les muscles de son corps se raidissent et que sa semence se déverse dans celle-ci.
Au fil des heures, les ébats des deux amants ne s'adoucirent pas, bien au contraire ; ils s'intensifièrent. Ils semblaient insatiables, le corps de l'un réclamant celui de l'autre avec un appétit démesuré. Si bien que quand ils eurent finalement fini, leurs chairs se retrouvèrent parsemés d'ecchymoses, de traces de griffures et de morsures diverses.
À l'instar de ceux-ci, la salle également portait les stigmates de l'assouvissement de leurs passions pour le moins dévorantes. En effet, certains meubles avaient tout simplement été détruit et dans le mur était apparu certaines irrégularités.
Allongés l'un sur l'autre, leurs corps enchevêtrés, épuisés et essoufflés, ils formaient une composition artistique d'une beauté saisissante. Tel un tableau vivant, ils incarnaient l'assouvissement du désir dans toute sa splendeur, un véritable chef-d'œuvre que seuls les artistes de l'Antiquité auraient pu capturer avec justesse. Leurs peaux entrelacés formaient des lignes et des courbes harmonieuses, une fusion parfaite de deux êtres en quête de passion. Chaque souffle, chaque battement de cœur témoignait de l'intensité de leur connexion. C'était une scène d'amour figée dans le temps, un moment suspendu où le désir et l'épuisement se mêlaient en une parfaite harmonie, tel un chef-d'œuvre de la sculpture grecque.
Ils restèrent ainsi durant quelques minutes, immobiles et silencieux, l'un comme l'autre absorbé par la pensée des conséquences qu'un tel acte pourrait avoir sur leurs vies déjà bien compliqué.
Lorelaï finit par se relever. Elle ramassa ses affaires et enfila les habits de rechange, qu'elle avait prévu pour après l'entraînement, ne restant plus grand-chose de ceux qu'elle portait au départ. Castiel la regarda faire détaillant du regard chacun de ses mouvements. C'est alors que la jeune femme se décida à briser le silence.
« Bon ben, je vais y aller... J'ai des choses à faire, des petits trucs à régler... » Déclara vaguement Lorelaï, le regard désormais fuyant.
Les sourcils de Castiel se froncèrent d'étonnement alors qu'il tentait de comprendre la réaction de la sorcière. Il observa attentivement les nuances de son expression, cherchant à déchiffrer les émotions qui se cachaient derrière ses paroles évasives. Une lueur d'inquiétude mêlée de confusion se lisait dans ses yeux.
« On se voit plus tard ? » Lui demanda Castiel, la voix légèrement chevrotante, empreinte de préoccupation.
« Aucune idée, de toute manière on va surement avoir le droit à une autre de ces interminables réunions de groupes, donc... » Répondit Lorelaï en éludant soigneusement la véritable question du lycan.
Le ton qu'elle avait employait était teinté d'une pointe de détachement, comme si elle cherchait à maintenir une distance émotionnelle. Le cœur du jeune homme se serra face à la soudaine froideur de Lorelaï. Il ressentit un mélange de déconcertement et d'inquiétude grandissante.
« Ce n'est pas ce que je voulais dire... » Répondit Castiel, décontenancé par la réaction de la sorcière. Son regard trahissait un mélange de surprise, d'incompréhension et d'une pointe de vulnérabilité.
« Je le sais bien. » Avoua-t-elle finalement, laissant échapper un soupir de frustration empreint de lassitude. « Mais j'espérais que tu comprendrais le message... »
Castiel sentit son cœur se serrer de plus en plus. Les émotions se bousculaient en lui, entre l'espoir d'une connexion profonde et la crainte d'une distance grandissante.
« Quel message exactement aurais-je dû comprendre ? » Demanda le lycan hésitant, sa voix marquée d'une pointe de confusion mêlée d'une légère appréhension.
« Castiel... Pourquoi rends-tu tout cela si compliqué ? »
« Je rends cela compliqué ? »
Il était abasourdi par la réaction de la jeune femme, il venait de vivre l'expérience la plus intense de sa vie. Il s'était senti en osmose parfaite avec elle comme jamais auparavant avec quiconque. Il s'était abandonné complètement, se donnant entièrement à elle. Il n'arrivait pas à comprendre comment la femme qui se tenait maintenant devant lui, le rejetant sans état d'âme aucun et piétinant froidement son cœur, pouvait être la même avec qui il venait de passer ces dernières heures.
« Ce qui vient de se passer ne change absolument rien entre nous. Ce n'était que ce que c'était... Inutile d'en faire toute une histoire. » Déclara Lorelaï avec désinvolture.
Les paroles de la jeune femme résonnèrent dans l'air, frappant Castiel avec force, le déchirant au plus profond de son être. Les mots résonnant sans fin dans l'esprit mis en pièce du lycan. Un éclair douloureux traversa les yeux du jeune homme meurtri. La vulnérabilité évidente de celui-ci ne sembla pas émouvoir la sorcière. Lui, qui était blessé au delà des mots faisait face à un mur d'indifférence.
« Ah oui ? C'était quoi pour toi exactement ? » Rétorqua-t-il d'une voix empreinte de reproche. Sa mâchoire se crispa légèrement, témoignant de la tension qui grandissait en lui. «Je ne suis à tes yeux qu'un nouveau nom à ajouter à ton tableau de chasse ? Qu'un parmi tant d'autres ? »
« Pourquoi me fais-tu une scène ? Je pensais que tu avais compris les règles du jeu auquel tu jouais ! »
« Contrairement à toi, je ne jouais pas ! » Il ne put retenir un grognement de mécontentement. « Mais qu'est-ce que j'ai pu être stupide de croire que tu pouvais te soucier de quelqu'un d'autre que toi-même ! »
« Le rôle de la victime ne te sied guère Castiel, je te l'ai déjà dit ! Tu en avais envie autant que moi, si ce n'est plus ; alors ne joues pas les vierges effarouchées avec moi ! Je ne t'ai en aucun cas forcé ! »
Bien que d'une vérité implacable, les mots froids de la jeune femme eurent l'effet d'une nouvelle estocade en plein cœur de Castiel.
« J'en avais envie, mais je pensais... » Dit-il la voix emplit d'une détresse évidente.
« Tu pensais mal ! » Le coupa Lorelaï sans ménagement. « Bon sang Castiel ! Ce n'était qu'une relation purement physique entre deux personnes consentantes ! Ce n'est pas une affaire d'état ! Grandis un peu ! »
Sentant la morsure cuisante du rejet de Lorelaï jusque dans sa chair, Castiel se retrouva acculé, les mots de la sorcière le plaquant contre le mur invisible qu'elle avait dressé entre eux. Une lourde oppression s'empara de sa poitrine, lui donnant l'impression d'étouffer, et il peina à remplir ses poumons d'air. Chaque respiration se transformait en un effort laborieux, comme si un poids écrasant reposait sur sa poitrine, comprimant sa cage thoracique. Les battements de son cœur résonnaient à ses oreilles, tambourinant dans un rythme effréné qui révélait la tempête intérieure qui s'agitait en lui.
Les traits de son visage se durcirent, les muscles se crispant sous la tension grandissante. Ses yeux se plissèrent légèrement, injectés de flammes brûlantes de colère et de déception qui l'habitait. Les veines saillantes sur ses tempes témoignaient de l'intensité de ses émotions, pulsant avec une fureur contenue. Il sentait l'énergie bouillonner dans son sang, prête à jaillir telle une explosion de rage.
Dans un geste de défiance, Castiel serra les poings si fort que ses ongles s'enfoncèrent dans la paume de ses mains, lui procurant une douleur physique bienvenue pour détourner son esprit du tourment émotionnel qui l'assaillait. Il embrassait cette souffrance familière comme une vieille amie. Il se concentra sur sa respiration, fermant les yeux pour se couper du monde extérieur et canaliser sa fureur grandissante. En cet instant, la fureur était sa seule alliée, son dernier rempart contre les ténèbres qui menaçaient de l'engloutir tout entier.
« Va au diable ! Tu n'es qu'une... » La fin de sa phrase mourut dans la sa gorge nouée du lycan.
« Une quoi Castiel ? » Répondit sèchement Lorelaï, le défiant du regard d'aller jusqu'au bout de sa pensée. « Je ne suis, à mon sens, qu'une personne qui sait ce qu'elle veut et qui l'obtient ! Voilà tout ! »
« Je te rappel que cela porte un nom... Une femme qui couche avec n'importe qui et ce sans se soucier du mal qu'elle peut causer. Rafraichis-moi la mémoire, comment dit-on déjà ? Ah, oui... On appelle cela une garce ! »
« Bouh... Le vilain Castiel m'a traité de garce, mais qu'est-ce que je suis triste ! » S'esclaffa la sorcière la voix pleine de dédain. « Va brasser de l'air ailleurs et reviens me voir quand tu seras devenu un homme. »
« Et toi, tu sais où me trouver si jamais tu récupère ton humanité ! »
Sur cette dernière réplique, il quitta la pièce furieux, non sans avoir récupéré au préalable ses affaires. Bien que cela ne ressembla pas à Lorelaï, elle pensait chacun des mots qu'elle avait prononcés et les paroles de Castiel avait été veines et avait sonné creux à ces oreilles. Aucune culpabilité ne la tiraillée en cet instant, juste un vague agacement face à la réaction du lycan, qui lui avait gâché la satisfaction qu'elle ressentait il y a encore quelques minutes.
Elle fut brutalement sortie de sa torpeur par un bruit qui s'élevait du fond de la salle, c'était des applaudissements. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui était la cause de tout ce vacarme. Elle lança à l'adresse de son invité surprise :
« Le spectacle était-il à ton goût Liam ? »
À ces mots elle lui fit finalement face, un sourire malicieux pendu à ses lèvres. Liam était nonchalamment appuyé contre une poutre, les jambes croisées l'une sur l'autre. Il souriait également.
« Je dois admettre que le premier acte était ennuyeux, voir même légèrement agaçant ! Je ne remets pas en cause ta performance, qui elle était... Comment dire... Tout à fait appréciable ! Cependant ton choix de partenaire était quant à lui, plutôt déplorable. »
« Tu m'en diras tant... » Déclara Lorelaï, en levant les yeux au ciel, amusée de sentir la jalousie évidente dans les propos du vampire. « Tu penses peut-être que tu aurais fait mieux ? »
« Sans aucune équivoque possible ! Tu devrais t'en souvenir ! » Affirma-t-il, un sourire mutin aux lèvres.
« Que veux-tu que je te dise ? J'ai une mémoire sélective, cela ne m'a pas vraiment marqué. Je n'en garde à dire vrai qu'un très vague souvenir ! »
« Si tu le désire je peux te rafraichir la mémoire... »
« Je n'en doute pas et en prend bonne note ! Tu sais Liam, je ne te connaitrais pas je dirais que tu es peut-être un tantinet jaloux... »
« Moi ? Jaloux ? De qui ? De ton animal de compagnie ? En aucun cas ! Simplement je te propose de relever un peu le niveau... Bien que je doive te concéder que ta prouesse technique en ce qui concerne la suite des évènements était tout bonnement magistrale, à la limite du jouissif pour être honnête. Je n'aurais voulu rater cela pour rien au monde ! La manière dont tu lui as brisé son petit cœur... C'était du grand art ! »
« N'exagère pas non plus... Je ne lui ai pas brisé le cœur... Juste légèrement meurtri son égo de mâle dominant, voilà tout ! Il s'en remettra. »
« Si tu le dis, mon ange... »
« Bon, loin de moi l'envie de couper court à un si bel échange, mais j'ai beaucoup de chose à faire, donc... Ah oui j'allais oublier, la prochaine fois évite de jouer les voyeurs, d'accord ?»
« Puisque tu évoques la possibilité d'une fois prochaine, si j'ai mon mot à dire, je préférais être acteur plutôt que simple spectateur. Vois-tu, je n'aurais aucun intérêt à regarder si je peux participer ! »
Il termina cette réplique par un de ses petits clins d'œil charmeur, dont lui seul avait le secret. Cependant, Lorelaï avait déjà tourné les talons en faisant un simple signe de la main en guise d'au revoir.
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