Chapitre 19 : Lycanthropie

Avertissement, ce chapitre contient une ou plusieurs scènes choquantes pouvant heurter la sensibilité.

Lorelaï ne fut que très peu surprise d'apprendre la mutation de Castiel. Elle se rappelait encore parfaitement qu'au lendemain du rapt qu'ils avaient subi, Castiel lui avait dit s'être fait mordre par un sale cabot c'était ces propres termes. Elle avait également été marquée par la fièvre qui l'avait touché selon les dires de Dylan. Et puis si les sorcières et les vampires existaient pourquoi pas les lycanthropes. Elle se demandait de ce fait quelles autres créatures de légendes pouvaient bien abriter ce monde.

Elle reprit vite ses esprits, il fallait rester concentré l'heure demeurait grave, en effet deux apparitions de Timothy en aussi peu de temps ne pouvait rien présager de bon. Tandis que les autres s'affairaient à déterminer la véracité des propos de Liam quant à la nature du nouvel arrivant, Castiel s'approcha de Lorelaï et lui dit :

« Bon avec lequel de ces têtes de nœuds aux dents longues est-ce que tu sors ? »

« Ne serait-ce pas une manière habilement détournée de me demander si je vois quelqu'un ? » Lui répondit-elle malicieusement, celle-ci n'étant pas dupe quant à la raison de la question du jeune homme.

Il la regarda avec insistance, signe qu'il n'allait certes pas s'abaisser à répondre mais qu'il y avait de fortes probabilités pour que ce soit effectivement le cas. Elle leva les yeux au ciel face à l'entêtement désormais familier de Castiel et elle décida de satisfaire sa curiosité en répondant simplement :

« En ce moment ? Aucun... »

Elle lui avait dit la vérité, elle n'était impliqué dans aucune relation à caractère romantique avec aucun d'entre eux, cependant entre la situation laisser en suspens avec Caleb et les implications des suites de la morsure de Liam, l'on ne pouvait pas non plus dire que le statut concernant ses relations avec la gente masculine soit des plus claires ni même simple à définir.

Castiel ne dit rien mais sourit à Lorelaï étant des plus satisfait de la réponse de celle-ci à sa question. Dans le but évident de changer de sujet tant celui-ci la tourmentait, elle reprit la parole :

« Bon au lieu de parler de mes amours déplorables, raconte-moi tout... »

« Si tu insistes... » Dit-il sur un ton impérieux, grand seigneur qu'il était de lui faire la faveur d'accéder à sa demande. « Comme tu dois t'en douter ces changements ont commencés avec la morsure que j'ai reçus. »

« Oui, le sale cabot... »

« C'est ça... Et bien au lendemain de ton débarquement forcé chez moi, j'ai reçu une visite qu'on pourrait qualifier de particulière... » Castiel se remémora ces instants qui avaient fait basculer sa vie à jamais.

****************************************************

Quand il ouvrit la porte, il se retrouva face à une jeune femme aux cheveux longs d'un blanc nacré. Pour compléter le côté atypique du tableau ses yeux étaient violets. Bien qu'elle paraisse avoir une petite vingtaine d'année, il se dégageait de son regard vif une maturité inhérente à un âge bien plus avancé. Il émanait d'elle une grande force et une assurance sans faille.

« Oui ? C'est pour quoi ? » Avait demandé Castiel à l'adresse de la jeune femme.

« Je me présente, mon nom est Eden et c'est à moi que tu dois cette morsure au bras. Puis-je entrer ? »

Castiel était d'un naturel méfiant, mais cette femme l'intriguait au plus haut point et il émanait d'elle quelque chose, il ne sut dire quoi, qui lui donna confiance. Il la laissa donc entrer.

« Comment ça je te dois cette morsure ? C'est ton chien, qui m'a mordu ? » Demanda-t-il, perplexe de la déclaration de la jeune femme.

« Voyons Castiel tu es plus intelligent que ça ! Quand bien même j'aurais un chien, comment aurais-je bien pu savoir qu'il avait mordu quelqu'un, que ce quelqu'un c'était toi et de surcroît qu'il t'avait mordu au bras droit... Peu cohérent tu le concèderas. Je pense qu'au vue des derniers évènements tu dois bien te douter que certaines des réponses que tu cherches se trouvent dans la littérature fantastique, non ? »

« Arrête les devinettes veux-tu et viens en au fait ! » Dit-il sèchement, agacé du ton maternel presque condescendant de son interlocutrice.

« Vu que la façon douce ne semble pas te convenir, on va changer de tactique. C'est moi qui t'ai mordu... »

Il ria à cette déclaration qu'il qualifierait de saugrenue.

« Toi ? Je me souviens parfaitement avoir vu un gros chien blanc. »

« Une louve blanche pour être plus précis, non ? »

« C'est impossible que ce soit toi... Sinon cela ne pourrait signifier qu'une seule chose, que tu es... »

« Une lycanthrope exactement... Enfin pour faire plus simple un loup-garou. »

« Je ne sais pas quelle drogue tu prends mais faudra que tu me donnes l'adresse de ton dealer parce que ça a l'air d'être de la bonne... »

« Besoin d'être convaincu ? D'accord. » Répondit-elle, en haussant les épaules, devant l'incrédulité de son interlocuteur.

Sans attendre sa réponse, Eden se déshabilla sous le regard horrifié de Castiel, qui ne comprenait absolument pas pourquoi la jeune femme face à lui se comportait de la sorte. Une fois nue, elle se transforma en louve sous le regard ébahi du jeune homme. Quand elle eut repris forme humaine, elle se rhabilla. 

« Cette fois-ci tu me crois ? » Ajouta la jeune femme.

« Ce n'est pas possible... Tu es... Tu es...» Balbilla-t-il, clignant des yeux à plusieurs reprises tant ce qu'il venait de voir était inconcevable.

« Une lycanthrope. On a déjà abordé le sujet... Je sais que tout ceci est un choc pour toi, mais j'ai besoin que tu te ressaisisse. »

« Et vu que tu m'as mordu... Cela veut dire que moi aussi je vais en devenir un ? » Demanda Castiel, la voix tremblotante à mi-chemin entre peur et excitation.

« Du calme je vais tout expliquer... Tout d'abord une chose importante, quoi que tu aies lu sur les loups-garous, tu peux l'oublier. Ce n'est qu'un tissu de mensonges éhontés pour effrayer les bonnes gens. Nous ne sommes pas mauvais de nature. La dualité du bien et du mal existe tout autant dans notre monde que dans celui des humains. Nous n'obéissons pas non plus au cycle lunaire c'est encore une fois du folklore. Bien que nos forces, nos émotions soient décuplés pendant la pleine lune et que cette dernière soit au centre de beaucoup de nos coutumes ; cette phase ne nous assujettit pas comme cela est souvent le cas dans les histoires nous concernant. Nous changeons de forme à notre guise comme tu as pu le constater de tes propres yeux. Nous ne nous nourrissons en aucun cas de cœurs et de chairs humaines...Nous sommes une espèce très peu répandue et il est très rare que nous transformions un humain. »

« Alors pourquoi m'avoir mordue ? » Demanda Castiel dubitatif.

« Il faut que tu comprennes que sous notre forme animale, nous sommes extrêmement empathiques. J'ai ressenti ta détresse, ta volonté, ta force de caractère ce soir-là. Tu semblais impuissant face à ce qui t'arrivais, totalement dévasté. Tu m'as émue. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu le sentiment qu'il fallait absolument que je t'aide. En tant que loup suivre notre instinct est une évidence et celui-ci me hurlait de le faire, ma louve voulait ardemment t'offrir ce cadeau. J'aurais préférer te donner le choix et non te l'imposer comme je l'ai fait, cependant tu comprendra rapidement qu'il est difficile d'aller à l'encontre de la volonté de son loup, d'autant plus quand on est sous cette forme. La compulsion de te mordre, de faire de toi l'un des nôtres était beaucoup trop puissante, surtout que la situation le permettait. Je t'ai dit que l'on ne transformait les humains que dans de très rares cas et c'est vrai. Cela n'arrive qu'une ou deux fois par siècle. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord le changement d'humain à Lycan est extrêmement dangereux pour la personne mordue, peu survive à la transformation. Ensuite la morsure à elle seule ne suffit pas, l'humain doit être prêt à renoncer à son humanité. Je n'ai aucune idée de ton vécu mais une chose était limpide pour moi ; tu abhorrais ta condition humaine. Cela suintait de chacune des cellules de ta peau. Tu semblais tellement écœuré par ton espèce dans son ensemble qu'il était évident que tu remplissais allègrement cette condition. Et enfin il fallait que la lune soit pleine, ce qui était le cas. Quoi qu'il en soit j'aurais voulu t'expliquer tout cela avant de te mordre et te permettre de faire ce choix en connaissance de cause. Il se peut que ma louve et moi t'ayons condamné à une mort certaine et j'en suis infiniment désolée. Ma louve a fait fi de ton accord du fait qu'elle avait sentit ton profond désir de mettre fin à ta vie... »

Castiel ne s'offusqua pas des propos de la louve face à lui, elle avait parfaitement raison. Il espérait du plus profond de son âme être libéré des turpitudes incessantes qu'avait été sa vie jusque lors.

« Elle a estimé que dans le pire des cas, elle ne faisait que te rendre service en faisant preuve de miséricorde d'exaucer ton souhait le plus sombre... Et si, par miracle tu survivait tu pourrais peut-être enfin trouver ta place en ce monde. Une fois la mutation terminée, nous sommes beaucoup plus fort physiquement, nos sens sont décuplés. Nous pouvons entendre voler une mouche à un kilomètre à la ronde. Nous devenons nyctalopes ayant la capacité de voir les moindres détails de ce qui nous entoure même dans la nuit la plus noire. Nous sommes capables de sentir une goutte de sang couler à l'autre bout de la ville. Mais l'avantage, à mon sens, le plus notable est l'euphorie grisante de pouvoir parcourir des distances impressionnantes sous notre forme de loup. Je ne peux pas te décrire avec justesse le sentiment de béatitude que l'on ressent lors de nos courses ; le vent fouettant notre fourrure, les odeurs inédites que l'on hume, les sensations enivrantes qui nous transcendent...   »

« C'est incroyable... » Déclara Castiel, fasciné par l'étendu des possibilités du monde qui venait de s'ouvrir à lui.

« Je dois cependant te mettre en garde, il n'y a pas que des avantages à notre condition... Tout d'abord, bien que la capacité de se transformer en loup puisse prendre du temps, celle-ci est inévitable... Mais plus encore au départ extrêmement douloureuse. Tu vas sentir chacun de tes os se briser, un à un, puis se ressouder en quelques secondes. La première mutation est une réelle agonie, un calvaire semblant interminable. Ensuite, comme nos sens nos émotions, se trouvent elles aussi intensifiées. Ce qui peut constituer un sérieux handicap tu peux me croire. Chaque sentiment est ressenti avec une intensité déconcertante... Sinon on est mortel, au contraire des vampires. »

Au vue de la tête effarée de Castiel à ses propos elle ajouta :

« Oui ils existent eux aussi, je t'expliquerais plus tard. Je disais donc qu'un loup-garou peut mourir. Mais il est très difficile de les tuer, à l'instar des vampires. Ils cicatrisent extrêmement vite et vieillissent très lentement. »

Elle marqua une pause le laissant assimiler la grande quantité d'information qu'elle venait de lui fournir. Une fois le choc initial passé, Castiel passa par plusieurs émotions, l'émerveillement, face à ce monde qui lui était inconnu jusque-là et un immense sentiment de gratitude envers la jeune femme, qui venait de lui faire un cadeau inestimable.

Le jeune homme ayant passé la majeure partie de sa vie à se sentir impuissant à force de subir la cruauté d'autrui, pourrait enfin se défendre. Si ce qu'elle venait de lui dire était vrai, jamais plus il n'aurait la sensation exécrable d'être faible ou encore inutile.

« Je dois également te parler d'autre chose, nous possédons tous des capacités. Le développement de celle-ci dépende de nos caractères. Pour te donner un exemple je suis capable pour ma part de contrôler l'air qui nous entoure et d'en créer. »

****************************************************

Castiel continua son explication sur la fièvre qui l'avait pris les jours suivants, signe que sa transformation était en cours. Il révéla aussi à Lorelaï qu'Eden lui avait appris à distinguer un être humain, d'une créature surnaturelle. Elle lui avait transmis tout son savoir sur celles-ci. C'est d'ailleurs l'ors d'un de ses entrainements, qu'il avait aperçu et suivit le trio de vampires se rendant chez Keiko. Il savait où vivait sa camarade de classe, ayant quelques années auparavant été en binôme avec elle sur un devoir pour les cours. Il avait, impulsivement, décidé de monter voir la raison de cette invasion de noctambules au domicile de la jeune femme. Une fois toutes ces révélations faites, Lorelaï lui lança :

« Donc tu es maintenant toi aussi un sale cabot, c'est noté...» Dit-elle avec espièglerie.

« Et toi une sale sorcière... » Lui répondit-il les yeux pétillants de malice.

« Touchée ! » Déclara-t-elle avec un sourire aux lèvres.

Ils rirent tout deux. Cependant ce moment de légèreté ne fut que de courte durée puisque soudainement, la lumière s'éteignit.

« Ce n'est pas bon signe ça...» Déclara Liam, la voix sérieuse, se préparant au pire.

« Sans rire Sherlock... » Enchéri Lorelaï.

« Ce n'est pas vraiment le moment de vous chercher des noises vous deux ! » Enchaîna Keiko, inquiète de ce qui était sur le point d'arriver.

Subitement un fracas énorme se fit entendre du côté de la porte d'entrée. Dix hommes armés de sabres surgirent suivit de Timothy et à la grande surprise de Keiko, de l'oncle de la jeune femme.

« Ce n'est pas vrai... Voilà que ça recommence ! » Dit Lorelaï sentant ses forces à nouveau la quitter.

« Bon ben cette fois on va pouvoir enfin s'amuser...» Déclara Liam, un éclat sanguinaire brillant dans ses yeux.

La bataille faisait rage, un tourbillon de bruits discordants et de mouvements chaotiques emplissait l'atmosphère. Tout était allé très vite. Liam était parti en courant dans le salon pour prendre de quoi armer ses camarades et lui, se servant sans retenue dans la collection d'armes antiques de l'hôtesse des lieux. Pendant ce temps, Timothy, incarnation de la fureur elle-même, se rua avec un acharnement aveuglant sur Lorelaï, la projetant violemment d'un côté à l'autre de la pièce dans une danse brutale et incessante de poings et de pieds. 

 Castiel, dont la simple vue de l'inquisiteur suffisait à faire frémir chaque fibre de son être d'une rage implacable, brûlait d'un désir insatiable de se jeter sur lui, de déchiqueter chacun de ses membres et de le réduire à néant. Il voulait prendre sa revanche, faire payer toutes les horreurs dont il avait été le témoin impuissant. Plus encore qu'une envie, c'était un besoin impérieux qu'il ne put malheureusement satisfaire. En effet, et à son grand dam, trois hommes l'encerclèrent, lui barrant le chemin vers sa proie. 

 Caleb était consumé par cette même faim inextinguible de représailles. Celle-ci le hantait, lui tordant les boyaux et lui déchirant l'âme. L'homme en prise avec celle qui fut jadis son amante éveillait dans le cœur du vampire une soif de sang démesurée. Cependant, à l'instar du lycan, Timothy était tout aussi inaccessible. Ses compagnons d'infortune étaient également aux prises avec les hommes de main de l'inquisiteur. 

Lorelaï, à bout de force et affalée lamentablement sur le sol, telle une poupée désarticulée, était une spectatrice impuissante du combat impitoyable se déroulant sous ses yeux. Elle voyait les boules de feu fendre l'air, entendait le tintement permanent des épées qui s'entrechoquaient. 

 Trois hommes de Timothy furent rapidement tués. Amadeo s'était effondré sur le sol, inconscient. L'oncle de Keiko l'emmena de force avec lui, cette dernière étant bien trop faible pour se défendre.

Le nombre de combattants s'amenuisait dangereusement. Ce fut au tour de Castiel de tomber, blessé. Alors que l'inquisiteur s'apprêtait à attaquer une fois encore la sorcière, Liam tira Timothy en arrière, le retirant avec force d'au-dessus du corps meurtri de Lorelaï. Ils commencèrent à se toiser, se jaugeant l'un l'autre silencieusement durant quelques secondes qui parurent une éternité. Timothy attrapa le Katana de Lorelaï qui gisait par terre.

« Tu te crois plus fort que moi n'est-ce pas vampire ? Je vais me faire une joie de te prouver à quel point tu as tort ! » Déclara l'inquisiteur dont émanait une aura menaçante des plus sombres.

« Une petite danse alors ! » répondit Liam impatient et nullement impressionné par son interlocuteur.

Sans plus attendre, les deux combattants se lancèrent dans une chorégraphie effrénée et sanguinaire, enchaînant les mouvements avec une rapidité et une agilité déconcertantes. Les lames se heurtaient dans une symphonie brutale, remplissant l'espace de leurs étincelles éphémères. Malgré la force et la rapidité vampiriques de Liam, Timothy tenait bon, repoussant sans relâche les assauts de son adversaire. Les minutes s'écoulaient, témoignant d'une lutte acharnée. Finalement, l'arme de Liam fut projetée dans les airs, s'éloignant de sa main désormais désarmée, tandis que le katana de Lorelaï atterrit près d'elle, témoin silencieux de la défaite du vampire.

Voyant Timothy prêt à porter le coup fatal, Lorelaï n'hésita pas une seconde. Elle s'empara du katana de sa main faible et vacillante, ses doigts crispés sur le manche. Elle rassembla ses dernières forces pour se placer entre les deux homme, brisant ainsi l'élan meurtrier de l'inquisiteur. Bien que faible, elle tenait bon, refusant de céder face à cet homme qu'elle haïssait de tout son être. Ses yeux brûlants de détermination, elle le défia d'un regard chargé de résilience.

« C'est moi que tu veux ! Finissons-en alors ! » lança la jeune femme d'une voix empreinte de détermination, défiant l'inquisiteur et sa lame.

Cependant, une plainte de douleur émanant de Caleb vint distraire Lorelaï à peine une fraction de seconde. C'était tout ce qu'il fallait à Timothy pour saisir cette opportunité fatale. Son épée s'abattit avec une violence implacable, transperçant l'abdomen de Lorelaï, qui sentit la lame glacée traverser son corps. Une douleur insupportable, brutale et poignante, parcourut Lorelaï tel un éclair dévastateur. Les yeux écarquillés, elle fixa l'épée qui avait percé sa peau et déchirait sa chair. Le temps semblait figé dans un tourment sans fin, jusqu'à ce que Timothy retire sa lame brutalement. Un cri déchirant s'échappa de la gorge de la jeune femme, tandis qu'elle lâchait son arme dans un fracas terrifiant.

Elle s'effondra lentement sur ses genoux, une main instinctivement posée sur la plaie béante d'où s'écoulait un flot de sang écarlate. Le supplice qui l'envahissait était insoutenable, une morsure brûlante qui semblait déchirer chaque fibre de son être. Cette souffrance était une lente agonie, qui la submergeait, la noyait, la faisait suffoquer. Elle tenta de reprendre son souffle, mais un filet de sang commença à couler du coin de sa bouche teintant ses lèvres d'une couleur sépulcral. Elle avait l'impression que ses entrailles étaient en train de se déverser à terre, emportant avec elles sa vie et ses espoirs.

Un sentiment de tristesse profonde envahit son cœur tandis que ses forces s'amenuisaient, l'emportant doucement dans les ténèbres. Les bruits de la bataille s'estompaient peu à peu, remplacés par un silence enveloppant. Elle se mit à pleurer, les larmes coulant sur son visage ensanglanté, tandis que la vie la quittait peu à peu.  Avant de s'évanouir, elle eut le temps de voir que tous ses compagnons d'armes étaient en piteux état, certains inconscients, d'autres gisant au sol, en train de se vider de leur sang. Il allait perdre. Bientôt, elle n'entendit plus rien, ne vit plus rien, et se sentit sombrer dans une douce obscurité. Tout était finit.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top