Chapitre 5

Elle le vit se lever et l'imita. Ses yeux se posèrent sur le pendentif qu'il portait au cou. La lumière le faisait briller. Il était violet, translucide, et d'une mystérieuse forme.

- Pourquoi es-tu ici ?

- Je viens passer un rendez-vous pour mon stage en entreprise. J'aimerais le faire dans cet endroit.

- Oh, je vois. Moi c'est Alice.

- Et moi Damien.

Alice trouvait ce prénom assez rare.

- Après mon entretien, on pourrait aller faire un tour pour discuter, ça te tente ?

Elle réfléchie quelques instants.

- Oui, pourquoi pas.

Ça ne pourrait que lui faire du bien.

Elle rentra chez elle préparer ses affaires de cours pour le lendemain. Les escaliers de l'immeuble, les portes, les étages défilaient tandis qu'elle se dirigeait vers son appartement. Une fois devant celui-ci, elle vit qu'un papier dépassait légèrement du dessous de l'entrée.

Elle ouvrit, et le ramassa. C'était une lettre.

"Salut mon Alice, je ne suis peut-être plus là, avec toi, mais sache que je veux que tu continue de vivre, d'être heureuse comme tu l'était quand j'étais à tes côtés.

Je suis vraiment désolé de ne plus pouvoir t'accompagner, mais c'est la vie. Ne me cherche pas. Moi-même je ne sais où je suis parti.
Rien ne fut semblable à ce temps passé à tes côtés, cependant, je n'ai réussi.

Je n'ai réussi à me retrouver.
Je n'ai réussi à réussir. Réussir à me rendre à nouveau comblé de bonheur. Une part de moi semble s'être réellement brisée, égarée.

Mais je t'en pris, ne sombre pas. Ne sombre plus. Tu es tellement merveilleuse, tu es tellement naturelle, et généreuse, attentionnée... ne change pas.

J'ai fait mon choix en te laissant. Tu vas y arriver toi, pas moi. Tu t'épanouiras. Telle la fleure de tes songes. Chasse la noirceur qui t'assombrit, elle n'a pas sa place en toi. Je sais que tu y arriveras. Tu es forte, courageuse, et tu le mérite.

Vis, J."

Ses larmes tombèrent sur le papier. Elles noyèrent les mots sous leur pureté naturelle. Il n'avait qu'énoncé quelques phrases, pour lui expliquer une évidence qu'elle connaissait déjà, il l'aimait, et ne voulait que son bien.

Elle plia proprement la feuille, et la rangea dans sa poche.

Ses affaires prêtent, elle rejoignit l'adolescent à l'orphelinat. Elle le trouva avec les autres petits, jouant.
Lorsqu'il l'aperçut, il vint vers elle et lui fit un sourire.

Ils sortirent et se dirigèrent, marchant, à leur destination évidente. Pas un mot, pas une parole ne furent échangés.

Un silence peut exprimer une pensée commune, comme il peut simplement permettre de rêver, ou se souvenir.

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