Chapitre 3
Cela faisait plus d'un an qu'elle ne s'était pas remémoré l'une de ces périodes durant lesquelles elle s'était sentie blessée, triste. Et ça ne devait pas recommencer, elle ne devait pas se permettre de se laisser aller ainsi. Elle ferma les yeux, se calma, et les rouvrit. Elle essuya l'unique larme perlant sa joue naturellement rosée, et sentit soudain une légère pression sur sa main. Elle baissa le regard, et sourit face au visage angélique d'une enfant inquiète.
- Grande sœur, pourquoi tu es triste ?
- Je ne suis pas triste, je songe.
- Songe ? Est - ce que moi aussi quand je serai grande je songerai ?
- Peut-être... profite du présent, tu découvriras l'avenir bien assez tôt.
L'enfant lui afficha un magnifique sourire innocent, et l'entraîna par la main dans le jardin où se trouvaient la majorité des autres de son âge.
- Monte sur la balançoire, comme ça tu ne songeras plus !
Attendrie, Alice prit place. Le geste de la petite pour lui remonter le moral était si adorable...
Tandis que les petits bras potelés tentaient de faire s'envoler les songes de sa grande sœur de cœur ainsi que leur propriétaire, les regards des compagnons se détournèrent afin de s'émerveiller devant l'action, aussi simple soit - elle.
Alice ferma les yeux, pour mieux ressentir ; la brise provoquée par la rapidité du mouvement lui caressait le visage, ses jambes se balançaient en rythme avec le reste de ses membres, ses cheveux s' envolaient dans le vide, et soudain, elle oublia tout. Son passé, son présent, le poids qu'elle semblait porter chaque instants, la masse de son sac-à-dos, la complicité de la situation dans laquelle elle se trouvait, tout. Tout semblait plus léger à présent. Elle ne se souciait plus de rien, ressentait uniquement l'air frai et pur qu'elle respirait pénétrer ses poumons, apportant de l'oxygène et nourrissant ses muscles.
Lorsqu'elle rouvrit à nouveau les yeux, son regard se posa sur la personne qui la fixait. Installée sur l'herbe, elle souriait. Elle, ou plutôt il, était assez jeune. Alice descendit et réalisa qu' hormis eux, nul ne se trouvait aux alentours. Elle regarda sa montre et fut surprise de voir qu'il était 16 heure, l'heure de la sieste, ce qui expliquait l'absence de tous ces visages familiers.
Se dirigeant vers le mystérieux jeune homme, elle se rendit compte qu'elle ne l'avait jamais croisé dans les parages. Elle s'assit à ses côtés alors qu'il la regardait toujours, et ignora totalement sa présence.
- C'est beau de voir tout ces enfants unis.
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