Le roi de la fête - Yiza
I wanna be a good boy
I wanna be a gangster
Cause you can be the beauty
And I could be the monster
Je veux être un bon garçon
Je veux être un gangster
Parce que tu peux être la belle
Et je pourrais être le monstre
Måneskin – I wanna be your slave
Samedi 31 octobre 2020
J'adore les fêtes ! D'ailleurs, au lycée, on m'appelle le roi de la fête !
Je suis excité comme un gamin la veille de Noël, ce soir, c'est le bal costumé d'Halloween. Pour une fois, ce n'est pas moi l'organisateur, je suis là en touriste et je compte bien en profiter ! En arrivant au Bout du monde, je m'attarde sur la déco. Au-dessus de moi, un faux squelette s'agite au bout d'une corde. Je sursaute en l'entendant rire. Je capte une enceinte qui émet une musique angoissante et des rires sinistres, c'est malin et ça donne des frissons ! Toute la cour est éclairée par des citrouilles lumineuses. Y'a pas à dire, c'est réussi, à peine arrivé, je suis déjà dans l'ambiance.
Je ricane tout seul, même si c'est pas ma fête, ça me donne plein d'idées, et surtout envie de préparer la prochaine. Là dans la bouche du soupirail, ça aurait été trop cool de mettre une machine à fumée ! Je sors mon tel pour faire quelques photos et noter mes idées. Pour le jour de l'an, je vais organiser un truc de malade !
Une des citrouilles n'est pas bien alignée avec les autres. Sans réfléchir, je l'attrape à deux mains, c'est plus léger que ça n'y parait. Je m'apprête à la déplacer quand je croise le regard d'un grand viking. Vu sa carrure, il n'a absolument rien d'un lycéen. Je suis même pas sûr qu'il soit déguisé. Le mec est torse nu, couvert de tatouages et large comme un camion. Et surtout, il continue de me fixer comme s'il allait me bouffer ! Lentement, je remets le lampion en place. Et je m'éloigne en serrant les fesses.
Qu'est-ce qui m'a pris ? Je me suis cru chez moi ! Merde, quel con !
Ici c'est le territoire de Roman et Sergueï Volkov, les jumeaux russes. Leur fête, pas la mienne ! Et j'ai pas particulièrement envie d'aller les chatouiller sous les bras. C'est pas des rigolos. D'après ce qu'on raconte, leur famille serait étroitement liée à la mafia.
L'homme me surveille toujours. Il est super flippant. Ils veulent éliminer la concurrence, et être les seuls mecs du lycée à organiser de bonnes fêtes !
Pourquoi est-ce que tu crois qu'on appelle cet endroit : le Bout du monde ? Parce que certains n'en reviennent jamais !
À ce moment précis, le squelette se remet à rire, j'accélère le pas. Je suis déjà en train de suer dans mon costume. Faut que je me fasse discret. Je longe les murs et rejoins un grand bâtiment de briques rouges d'où provient la musique. À l'intérieur, y'a déjà des gens en train de s'ambiancer et de danser. J'adore les fêtes costumées !
J'aperçois Candice avec ses copines. Une partie de ses longs cheveux blonds sont tressés en couronne sur le dessus de sa tête. Elle porte une longue robe blanche aux épaules dénudées, j'ai froid pour elle. Je réajuste mon masque, bombe le torse et m'avance pour la rejoindre. Je lui tourne autour, elle est méfiante, puis soudain, son regard s'illumine et elle me saute au cou.
— Batman ! Avec ton masque, je t'avais pas reconnu ! J'adore les justiciers masqués !
Je l'enveloppe dans ma cape en riant.
— Et moi ? Qui suis-je ? demande-t-elle.
— Euf...
Elle se détache de moi et fait la moue. Une de ses copines, déguisée en infirmière, vient à mon secours.
— Game of throne, me souffle-t-elle.
— Mince... C'est pas celle qui couche avec son frère..., c'est l'autre blonde... quoique... y'avait pas aussi un truc chelou avec son frère ? Merde, comment elle s'appelle déjà ?
Candice est suspendu à mes lèvres. Et bien entendu, impossible de me souvenir du nom.
— La mère des dragons ! C'est ça ?
Elle acquiesce, ravie, puis se colle à moi. Elle est jolie, elle est cool et elle est folle de moi. Alors qu'est-ce qui cloche ?
Je repense à nos ébats torrides. Non, mais ça, c'était juste dans mes fantasmes... et j'ai tellement rêvé d'elle que je me suis fait une sacrée collection. Tristement, maintenant que je la tiens dans mes bras, elle me parait fade. J'ai fait des trucs incroyables pour la séduire ! Les premiers jours j'avais tout le temps envie d'elle, plus les jours passent et moins j'ai envie. Trois semaines et je suis déjà lassé. Ok, j'abuse, on s'est quand même bien amusé, mais le sexe avec elle est trop sage, trop bavard.
Et puis son délire de vouloir me présenter à ses parents, ça m'a définitivement coupé toutes envies. Hey, j'ai dix-sept ans, je suis pas prêt pour ça ! On verra dans 5 ans... 10... ou peut-être jamais ! Hier, on était tous les deux, tranquilles chez elle, et impossible de bander ! La grosse panne ! Et là... vu comme elle se frotte à moi, on dirait qu'elle essaye de vérifier si la machine remarche.
Je me détache d'elle, super mal à l'aise. Surtout qu'en bas, rien ne se passe.
Va peut-être falloir que j'aille voir le médecin... ça craint. J'ai l'impression que toutes ses copines me fixent, est-ce qu'elles sont déjà au courant ?
Merde...
J'aperçois Léo en costume d'Harry Potter qui se dirige vers le bar. Je lui fais de grands signes et m'éclipse.
Je le retrouve en train de contempler un énorme saladier de boisson verdâtre.
— S'lut Yiza ! Dis, tu sais ce que c'est ce truc ? On dirait l'eau du marais, ça donne pas trop envie !
— Au contraire, je trouve ça cool ! Parfaitement dans la thématique Halloween ! Y'a peut-être même un monstre au fond !
Je touille le mélange à l'aide d'une grande louche et nous sers deux verres.
— C'est super bon ! Y'a quoi dedans ?
— Je sais pas, refais gouter, j'ai pas bien senti ! dit-il en me tendant son verre déjà vide.
— Il faut que je choppe la recette ! Et imagine ça dans un gros chaudron, avec en dessous des fausses flammes ! Et à l'intérieur des trucs dégueu qui flottent !
— Euh quel genre de truc... faut pas non plus que ça fasse vomir !
— Des litchis ! Pour faire comme des yeux qui remontent à la surface !
— Mec t'es un génie !
Soudain mon radar s'allume. Alerte. Elle est là.
Je balaye la salle du regard et l'aperçois. Erika, accompagnée d'Hicham. Aucun des deux n'est déguisé. Dommage, je la verrai trop bien en Catwoman avec la combinaison moulante et surtout le fouet. Un délicieux frisson me parcourt la nuque en imaginant le claquement.
Je sors un jeu de cartes de ma poche et tente l'approche subtile.
— Hicham, tu viens faire le loup-garou ?
— Euh... quoi ?
— Loups-garous ! Le jeu ! Tu connais pas ?
— Euh non, merci mec, c'est pas mon truc.
Il regarde autour de lui et me calcule à peine, par contre, sa cousine me fixe de ses yeux bleu acier.
— Et toi Erika ? Tu viens ou tu as peur de te faire croquer ?
Elle me dévisage. J'adore la manière dont elle fait la moue. Son air sage alors que je sais parfaitement de quoi ses lèvres sont capables. Je les imagine sur moi et ça suffit à me faire vriller. Son regard de glace se plante dans le mien, un frisson d'excitation me parcourt. Putain c'est pas vrai, je bande.
Tout fonctionne parfaitement bien. Je me comporte juste comme un sale gosse à toujours vouloir ce que je n'ai pas. À prendre mon plaisir dans la conquête et Erika... c'est carrément l'Everest ! Je l'ai déjà grimpé, mais je meurs d'envie de recommencer !
Je ricane tout seul de la situation.
Moi qui pensais avoir réussi à l'oublier, il suffit d'un seul de ses regards et je disjoncte.
Bien entendu, à cet instant précis, Candice débarque et se love contre moi. À présent, les yeux d'Erika envoient des éclairs, ce qui n'arrange pas le problème dans mon pantalon.
Quitte à mourir foudroyé, autant y aller. J'enlace Candice, je caresse sa taille, j'embrasse ses cheveux. Tout ça n'est qu'un spectacle pour Erika. Juste pour lui donner l'illusion qu'elle n'a aucun pouvoir sur moi.
Putain, elle est jalouse et tellement bandante.
Je jubile alors qu'elle s'éloigne avec Hicham, mais dès qu'elle disparait, tout redevient gris et triste.
Quand j'étais petit, j'adorais jouer avec des bougies, combien de fois mes parents se sont fâchés et ont tenté de m'expliquer que je ne devais pas jouer avec le feu ? J'ai eu beau me bruler, je suis toujours fasciné par les flammes.
Erika est l'étincelle qui manque à ma vie. La flamme du danger qui peut, encore une fois tout dévaster. Je n'ai qu'une envie, me jeter dans le feu, là, tout de suite.
Je prétexte une envie pressante pour fausser compagnie à Candice et pars à la recherche d'Erika. Elle s'est dirigée vers la sortie. Je la retrouve à l'extérieur adossée à un mur, elle me suit du regard. Un petit sourire satisfait se dessine sur son visage.
Elle savait que j'allais lui courir après.
Erika pourrait avoir n'importe quel mec ici, elle n'a qu'à claquer des doigts. Mais ce soir, c'est moi que la reine a choisi. Et ça me rend fou, mon corps me donne l'impression d'être de la lave en fusion.
Elle est unique, elle arrive à prendre possession de moi, et me faire décoller comme personne, après elle, tout me parait fade. Une tornade qui me retourne à chaque fois le cœur et le cerveau.
Je suis accro, je suis foutu.
Je ne suis pas dupe, je sais pourquoi elle est là. Elle ne me désire jamais autant que lorsqu'elle me voit avec une autre. Quand elle croit que je lui échappe. Elle me croit plus naïf que je ne le suis. J'ai compris son jeu cruel et pire que ça, je l'accepte.
Je suis prêt à sacrifier ma relation avec Candice pour quelques instants avec Erika. Je ne parle même pas de mon amour propre que j'ai définitivement mis au placard.
Je sais ce qu'elle veut, je sais ce qu'elle aime. Et je ferai tout pour l'entendre de nouveau gémir à mon oreille.
Sans un mot, je m'approche d'elle, sans peur, j'effleure ses lèvres avec les miennes. Elle m'attrape par la nuque pour prolonger le baiser, l'intensifier comme elle sait si bien le faire. Nos langues se retrouvent et mes sens explosent. Déjà, elle me déshabille pour accéder à ma peau. Elle mordille mon cou.
— Plus fort ! murmurè-je.
Oui, je suis totalement maso, cette fille je l'ai dans la peau. Je ferai n'importe quoi pour elle. Mon grand malheur c'est qu'elle le sait. Je me sens coupable vis-à-vis de Candice, mais ça ne dure qu'un bref instant.
C'est Erika, elle pourrait me demander n'importe quoi. C'est toujours elle que je choisirai. Elle passe avant tout.
— Attends, on pourrait nous voir...
— Et alors ? me dit-elle avec un air de défi.
Je souris.
— Moi qui croyais que tu tenais à ton image de petite fille modèle.
Elle se détache de moi pour m'examiner. Puis, elle se recoiffe et lisse sa robe. Pendant un instant, j'ai peur qu'elle change d'avis et qu'elle me laisse là, seul. À ma grande surprise, elle se met à rire, puis elle enlace ses doigts aux miens.
— Viens, ordonne-t-elle en m'entrainant derrière le bâtiment, à l'abri des regards.
L'instant d'après, mes doigts se glissent en elle, elle est trempée. Cette délicieuse découverte me fait vibrer des pieds à la tête.
Elle a envie de moi et ça suffit à me rendre heureux.
Elle aurait pu avoir n'importe qui, mais c'est moi qu'elle a choisi pour lui donner du plaisir.
Je lèche mes doigts et m'enivre de son odeur. Elle m'observe, malicieuse, puis vient m'arracher un baiser qui termine de m'enflammer.
— J'ai envie de te lécher, murmurè-je.
J'ai tellement hâte de l'entendre gémir, de la sentir s'agripper à moi.
J'enfouis ma tête dans son cou offert, mes mains se referment sur ses seins. Même avec les différentes couches de vêtements, je sens ses tétons se tendre sous mes doigts. Elle griffe mon dos, descend sur mes fesses. Nos respirations s'accélèrent de concert. Ses ongles s'enfoncent dans ma peau.
J'aime qu'elle marque mon corps comme si je lui appartenais.
Mon sexe est tellement tendu que ça commence à faire mal. Voilà donc l'explication de la panne, le petit capricieux se retenait pour elle ! Lorsqu'elle enroule ses doigts autour, il palpite comme jamais. Je pousse un cri libératoire. La tête me tourne.
— Je suis à toi, murmurais-je du bout des lèvres, lorsque ses dents s'enfoncent dans mon épaule.
Bien entendu, elle se sait déjà.
Quelques instants après, je suis à genoux devant elle, la tête sous sa robe. Son odeur est divine. Ma langue s'agite sur ses petites lèvres, alors que mes doigts vont et viennent en elle. Plaquée au mur, elle gémit pour mon plus grand plaisir.
Une fois le calme revenu, elle murmure à mon oreille.
— Yiza, je pense souvent à toi en me caressant.
Fier comme un coq, je ne peux pas m'empêcher de sourire comme un gros niais. C'est extrêmement rare qu'Erika se livre comme ça. Là, ça ressemble même à un compliment ! Ok, c'est juste du sexe, rien d'autre... Du plaisir et non de l'amour, mais tout ce que j'ai envie de retenir c'est qu'elle pense à moi.
Est-ce qu'elle crie mon nom en se touchant ?
Cette image va illuminer mes propres plaisirs solitaires !
En la regardant s'éloigner, son odeur sur moi, son gout encore sur mes lèvres, je me sens paumé. Je déteste cette sensation de vide qu'elle laisse, à chaque fois. Je rêve de nouveau de faire partie de sa vie. Cet espoir qui s'accroche désespérément, comme un vieux morpion.
Je ne demande plus pourquoi, mais je continue d'y croire. Un jour, nos planètes seront alignées.
Un jour, elle voudra de nouveau de moi.
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